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de sulfo-tartrate de quinine. Il convient également dans les obstructions du bas-ventre, dans l'atonie du ventricule, etc.... J. DE F...

SIROP DES QUATRE FRUITS.

Formule de M. Émile MOUCHON.

Ce sirop, connu à Lyon, peut se préparer de la manière suivante:

On prend : cerises aigres, fraises, framboises, groseilles, de chacune parties égales.

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On prive les cerises de leurs noyaux, on réunit les quatre fruits dans une terrine, on les écrase avec soin, on ajoute au produit un cinquième de vin de bonne qualité, on porte la terrine à la cave; après vingt-quatre heures de séjour, on soumet à la presse; on filtre le suc obtenu par pression, et on fait dissoudre dans ce produit à l'aide de la chaleur du bain-marie en se servant d'un ballon, du sucre blanc en poudre grossière, dans la proportion de 936 grammes de sucre sur 500 de suc filtre; on termine lë sirop et on le conserve dans des bouteilles bien propres et bien sèches.

-410 PROCÉDÉ POUR LA PRÉPARATION DE L'IODURE D'OR.

Ce procédé, du à M. Alphonse Meillet, consiste à traiter une dissolution d'or (de chlorure) aussi neutre que possible, à ver verb ser dans cette solution de l'hydriodate d'ammoniaque bien neutre, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de précipité. Ce traitement doit être fait sur des liqueurs peu étendues.

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Lorsque la dissolution est opérée, on ajoute une petite quantité, le tiers environ du liquide d'alcool. On laisse en repos; après quelques heures de repos, on le décante, on a alors un précipité noirâtre composé d'iodure d'or et d'iode; on le lave par décantation avec de l'alcool qui dissout l'iode, et l'on obtient un iodure d'or presque blanc et comme cristallisé; on le fait sécher à l'air libre sur des assiettes, et on le conserve à l'abri de la lumière dans des flacons bouchés en verre.

L'avantage du procédé, dit M. Meillet, c'est, 1o que l'or est complètement précipité, ce qui n'arrivait jamais avec l'iodure de potassium; 2o que l'iodure, ainsi obtenu, a une composition invariable.

INFLAMMATION SPONTANÉE D'UNE PRÉPARATION MÉDICALE.

M. Hunoult-Desfontenelles, maintenant à Lizieux, nous fait connaître le fait suivant:"

"! Il y a quelque temps j'eus à préparer une formule de pilules composées d'après la formule suivante:

Hypochlorite de chaux.
Extrait d'opium.

Miel.

Pour 40 pilules.

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4 gram.
0, 5.

quantité suffisante.

1

Lorsque les pilules furent faites, je les mis dans une boîte et je les laissai sur mon comptoir. Lorsque le malade vint les chercher, il prit la boîte et la laissa tomber en me disant qu'elle l'avait brûlé; j'ouvris la boîte, et les pilules ne formaient plus qu'une seule masse, l'intérieur de la boîte était charbonne.

Je recommençai à les préparer; mais en les battant une vive effervescence eut lieu dans le mortier, il me fut impossible de les faire.

"

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Je crus d'abord que c'était l'extrait d'opium qui exerçait une action particulière sur l'hypochlorite de chaux, et qu'il s'était formé de l'acide chlorique, car un des caractères de l'acide chlorique est de charbonner le papier; mais depuis que j'ai fait des mélanges d'hypochlorite de chaux, de poudre de réglisse, guimauve, etc., et suffisante quantité de miel, en frappant le mélange pour obtenir une masse pilulaire, j'ai obtenu le même" résultat, le mélange s'échauffait, et il y avait dégagement de chlore, quoiqu'il ne se formât pas d'acide chlorique.

Déjà des faits semblables avaient été observés, M. V.-L. ayant préparé un mélange d'hypochlorite de chaux et de sucre, et l'ayant mis dans sa poche, ce mélange prit feu; M. Joly, membre de l'Académie royale de médecine, a reconnu, 1o que les

chlorures combinés avec des matières organiques se décomposent et donnent lieu à de la chaleur et à un dégagement de chlore, quelquefois à de l'inflammation; 2° que l'union des chlorites avec des préparations médicamenteuses donnent lieu à des combinaisons n'ayant pas la valeur médicale qu'on peut en attendre. Voici ce que disait M. Jolly dans un mémoire lu à l'Académie de médecine sur ce sujet.

« J'ai essayé de combiner le chlorite de soude ou de chaux > avec des préparations narcotiques; mais ilm'a toujours paru » qu'une telle combinaison affaiblissait, même sensiblement, > l'effet calmant de ces préparations, si même elle ne détruisait complètement l'effet calmant de ces derniers. J'ai fait » entrer jusqu'à un demi-gros d'extrait acqueux d'opium dans » un lavement d'eau chlorurée au dixième, et ses effets narcotiques ont toujours été à peu près nuls.

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Bien que dans ce cas le fait dût s'expliquer à priori par l'action de décomposition bien connue du chlore sur toutes les substances organiques, il n'en mérite pas moins d'être signalé à l'attention des praticiens, et peut-être même à celle des toxicologistes. Il en a été de même de toutes les préparations émollientes, de toutes les substances sucrées qui deviennent complètement molles dans leurs combinaisons avec les chlorures. C'est un fait que j'avais déjà pu constater dans l'usage du miel rosat mêlé au chlorure de soude, quand, pour dissimuler l'emploi du chlorure de chaux en collutoire, je crus devoir, sous les yeux d'un enfant malade qui repoussait le remède, faire un mélange par parties égales de sucre en poudre et de chloTM rure sec de chaux ; et pour rendre ce double effet plus sensible, j'opérai une plus grande quantité des deux substances, que j'eus soin de renfermer dans une courtine faiblement bouchée; mais quelle fut ma surprise, en voyant le mélange entrer aussitôt en effervescence et être suivi d'une violente détonation, avec éclat de lumière vive et dégagement d'une très forte chaleur..

Un tel fait n'était pas seulement intéressant pour la théra peutique, il pouvait le devenir pour la chimie, et, à ce titre,

j'en fis part à plusieurs savants qui pouvaient mieux que moi en apprécier l'importance, et notamment à M. Guibourt, qui s'empressa de réitérer la même expérience, et en obtint les mêmes résultats.

Voici d'ailleurs quels sont les résultats obtenus par M. Gui-T bourt: partie égale de sucre et de chlorure de chaux pulvé–› risés, triturés ensuite, étant renfermés dans un flacon bouché, après y avoir ajouté un peu d'eau, le mélange s'échauffe fortement et détonne au bout de quelques minutes. La matière acquiert aussitôt l'aspect et presque la dureté de la pierre ponces avec couleur fauve; délayée dans l'eau, elle laisse un précipité blanc susceptible de faire effervescence avec l'acide acétique, mais dont une partie reste insoluble, c'est probablement de l'oxalate de chaux.

En traitant une once de chlorure de chaux par 8 onces d'eau, filtrant et ajoutant dans la liqueur une once de sucre, celle-ci s'échauffe sensiblement après quelques minutes, se remplit d'une infinité de petites bulles. Le dégagement du gaz continue › ensuite lentement, la liqueur perd toute sa propriété décolo rante, et devient acide au point de changer la couleur du tour-¡ nesol en rouge, comme le font les acides minéraux. Il s'y forme un léger dépôt d'oxalate de chaux.

Dans cette expérience, le sucre paraît être changé en acide carbonique, en acide oxalique, et en un autre acide non déterminé. Si l'on chauffe, en effet, la liqueur précédente au bainmarie, dans un flacon auquel est adapté un tube qui va plonger dans de l'eau de chaux cette eau est fortement précipitée, le gaz est entièrement absorbé par la chaux : c'est de l'acide carbonique pur.

En continuant de chauffer jusqu'à parfait dégagement du gaz, la liqueur se colore en jaune, le précipité d'oxalate persiste, la liqueur rougit le tournesol à un moindre degré, ce qui prouve que l'acide soluble fourni par l'oxygenation du sucre a été détruit en grande partie par l'action prolongée du chlo

rure.

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Indépendamment des faits que nous venons de livrer à la thérapeutique et à la chimie, il en est un non moins digne d'être signalé à l'attention des physiologistes, et que j'ai été à même de constater toutes les fois que j'ai eu recours au chlo→ rite de soude ou de chaux, sous forme de gargarisme ou de collutoire dans les maladies de la bouche; c'est la cessation absolue et immédiate de toute saveur quelconque, soit acide, soit amère, soit salée, soit métallique, fait que j'ai observé pour la première fois il y a plus de dix ans, et que j'ai consigné ailleurs (Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratique article Amertume), ce fait n'a pas seulement lieu pendant l'usage actuel du gargarisme ou du collutoire, mais encore, pendant plusieurs jours après la cessation du remède.

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SUR LES TABLETTES DE BOUILLON. H

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On sait que divers pharmaciens et chimistes se sont déjà occupés de la préparation des tablettes dites de bouillon. En effet, Cadet-Gassicourt père, dans un article ayant pour titre : De l'osmazôme et de son emploi, a indiqué la préparation d'une poudre nutritive destinée à suppléer aux tablettes de bouillon. (Bulletin de pharmacie, 1809, tome I, page 497.) Grammairey en 1820, donna, dans le tome Vidu Journal de pharmacie, page 388, une méthode pour la préparation des tablettes de bouillon à l'aide de l'autoclave. Proust plus tard (voyez les Annales de chimie et de physique, publia une notice sur ces tablettes, notice dans laquelle il a fait connaître les résultats des recherches qu'il avait obtenues en se livrant à l'examen des tablettes de bouillon; il indique en outre, 4o le mode qu'il a suivi pour obtenir un extrait analogue aux tablettes de bouillon; 2o la nécessité qu'il y a de ne pas faire entrer dans cette préparation, des sels, du caramel, ni de légumes, de peur de donner à ces tablettes la propriété de tomber en déliquium, de devenir déliquescentes. Proust dit que les extraits de viande qu'il avait obtenus étaient préférables aux tablettes de bouillon prépa rées à Buenos-Ayres et en Angleterre, tablettes qui, selon ce

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