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Un décigramme (2 grains) de carbonate de soude, dissous dans 30 grammes (1 once) d'eau distillée, a reçu 6 centigrammes (1 grain 1/5) d'acide urique; au bout de vingt-quatre heures de repos, on y remarquait un léger dépôt floconneux.

Un décigramme (2 grains) de carbonate de potasse, dissous comme ci-dessus, a reçu 1125 10 milligrammes (2 grains 1/4) d'acide urique; un dépôt s'est formé comme dans le cas précédent.

Un décigramme (2 grains) de borax, dissous comme ci-dessus, a reçu 10 centigrammes (2 grains) d'acide urique; le dépôt qui s'est produit a été moindre que dans les deux essais précédents.

Un décigramme (2 grains) de borate de potasse, dissous comme ci-dessus, a reçu 625 10 milligrammes (1 grain 1/4) d'acide urique, et il ne s'est pas produit de dépôt appréciable.

Quinze centigrammes (3 grains) de carbonate de soude, dissous dans 30 grammes (1 once) d'eau distillée, ont admis 1165 10 milligrammes environ (2 grains 1/3) d'acide urique. Il s'est formé aussitôt un léger précipité qui a persisté le jour suivant.

Quinze centigrammes (3 grains) de carbonate de potasse, dissous comme ci-dessus, ont reçu 175 milligrammes (3 grains 1/2) d'acide urique. Il s'est formé bientôt un dépôt floconneux qui s'est considérablement augmenté dans le cours de la journée. 15 grammes (4 gros) d'eau chaude ont été ajoutés au soluté pour en élever la température à 100 degrés de Fahrenheit, mais le dépôt ne disparut pas.

Quinze centigrammes (3 grains) de borax, dissous comme cidessus, ont admis 125 milligrammes (2 grains 1/2) d'acide urique. Il s'est produit un peu de dépôt qui n'a pas disparu par une addition d'eau chaude.

Quinze centigrammes (3 grains) de borate de potasse, dissous comme ci-dessus, ont reçu 11 centigrammes (2 grains 1/5) d'acide urique, et la solution est restée parfaitement claire, même après un laps de vingt-quatre heures. Toutefois, en répétant l'expérience, un léger précipité s'est manifesté, mais il a

promptement disparu par l'addition de 15 grammes (1/2 once) d'eau chaude.

Quinze centigrammes (3 grains) de carbonate de soude, dissous dans 15 grammes (4 gros) d'eau distillée, commencèrent à laisser précipiter des flocons après l'addition de 571 10 milligrammes environ (1 grain 1/7) d'acide urique. Le lendemain le dépôt était très abondant, et ne disparut pas, par la dissolution du soluté avec une nouvelle quantité de 15 grammes (1/2 once) d'eau chaude.

Quinze centigrammes (3 grains) de borax, dissous comme cidessus, présentèrent des signes de décomposition avec 56 10 milligrammes environ (1 grain 1/9) d'acide urique. Le lendemain il existait dans le liquide un précipité très considérable, sur lequel l'addition de 15 grammes (4 gros) d'eau chaude n'exerça qu'une action à peine sensible.

Quinze centigrammes (3 grains) de borate de potasse, dissous comme ci-dessus, ont reçu 75 milligrammes (1 grain 1/2) d'acide urique. La solution, après un laps de temps de vingtquatre heures, présenta un léger dépôt qui, par l'addition d'une même quantité d'eau chaude, disparut immédiatement.

2 décigrammes (4 grains) de carbonate de soude, dissous dans 30 grammes (1 once) d'eau distillée, après avoir reçu 11 centigrammes (2 grains et un cinquième) d'acide urique, commencèrent à fournir un précipité qui, au bout de quelques heures de repos, se montra dense et abondant.

2 décigrammes (4 grains) de carbonate de potasse, dissous comme ci-dessus, après avoir reçu 16 centigrammes (3 grains et un cinquième) d'acide urique, donnèrent bientôt des flocons plus abondants encore que ceux qui avaient été fournis par le carbonate de soude.

2 décigrammes (4 grains) de borax, dissous comme ci-dessus, ont admis 175 milligrammes (3 grains et demi) d'acide urique. La solution resta d'abord limpide; mais le lendemain quelques globules opalins, du diamètre d'une semence de mil

let, furent trouvés adhérents au fond du vase dans lequel l'expérience avait été faite.

2 décigrammes (4 grains) de borate de potasse, dissous comme ci-dessus, ont reçu près de 15 centigrammes (3 grains) d'acide urique. Pendant le cours de la nuit, il ne se forma qu'un dépôt léger consistant en quelques rares flocons.

30 grammes (1 once) d'eau chaude furent ajoutées à chacune de ces solutions, dans le but d'en élever la température à 100 degrés environ du thermomètre de Fahrenheit; la solution de borate de potasse fut la seule qui resta sans perdre de sa limpidité.

2 décigrammes (4 grains) de bicarbonate de soude, dissous dans 30 grammes (1 once) d'eau distillée, reçurent 5 centigram. (1 grain) d'acide urique; en même temps le soluté devint légèrement trouble et finit par laisser précipiter un dépôt presque atomique.

2 décigrammes (4 grains) de bicarbonate de potasse, dissous comme ci-dessus, se comportent de la même manière que le bicarbonate solide, et, comme celle de ce dernier, la solution resta sans éprouver aucun changement pendant les vingt-quatre heures qui suivirent.

2 décigrammes (4 grains) de carbonate d'ammoniaque, dissous comme ci-dessus, se troublent promptement par l'addition de 25 milligrammes (un demi-grain) d'acide urique, en donnant naissance à d'abondants flocons d'urate d'ammoniaque.

Les trois dernières expériences conduisent directement à prouver qu'un excès d'acide carbonique diminue la puissance dissolvante.

2 décigrammes (4 grains) de borate d'ammoniaque cristallisé, dissous comme ci-dessus, reçurent 1 décigramme (2 grains) d'acide urique, et se convertirent instantanément en urate d'ammoniaque.

Une solution de 2 décigrammes (4 grains) de savon d'Alicante dans 30 grammes (1 once) d'eau distillée, devint presque entièrement opaque par l'adition d'acide urique, et commença

à fournir un précipité lorsque 75 milligrammes (1 grain et demi) de cet acide eurent été ajoutés.

30 grammes (1 once) d'eau de chaux reçurent 125 milligrammes (2 grains et demi) d'acide urique, mais le soluté commença bientôt à laisser précipiter des flocons qui ne tardèrent pas à augmenter, à ce point que, dans l'espace de deux heures, ils formèrent, sur les parois du vase à expérience, une incrustation tellement cohérente, qu'il fallait recourir à l'intervention de l'acide chlorhydrique pour l'enlever. L'usage excessif et prolongé de l'eau de chaux (ou même des eaux fortement calcaires fournies par certaines sources) ne pourrait-il pas tendre à déterminer, sur la membrane muqueuse vésicale des individus chez lesquels existe la diathèse urique, la production d'incrustations ayant quelque analogie avec celle dont il vient d'être question?

15 grammes (4 gros) d'eau de chaux, étendus d'une égale quantité d'eau distillée, reçurent 6 centigrammes (1 grain et un cinquième) d'acide urique; mais il en résulta une prompte décomposition, comme dans l'essai précédent. Il n'est pas inutile de remarquer, à cette occasion, que le remède de mademoiselle Stéphens, contre les calculs vésicaux, consiste en de l'eau de chaux prise avec une solution savonneuse.

Cent mesures d'un grain de magnésie fluide de Dinneford, diluées avec suffisante quantité d'eau pour former 30 grammes (1 once) par mesure, reçurent 5 centigrammes (1 grain) d'acide urique. Le lendemain matin, le fond du vase dans lequel l'expérience avait été faite, offrait une surface pointillée par une foule de petits corps blancs de perle, présentant une structure cristalline, ressemblant à certaines variétés du minéral appelé zéolite, et presque insolubles dans l'eau.

Il ne faut pas omettre de noter ici que toutes les dissolutions ci-dessus, après avoir reçu leur maximum d'acide urique, réagissaient encore avec plus ou moins d'intensité à la manière des alcalis, lorsqu'on les mettait en contact avec le papier rouge de tournesol.

Ne peut-on pas inférer des essais précédents, que les meilleurs dissolvants directs de l'acide urique sont les préparations de la base alcaline qui a le plus d'affinité pour lui, c'est à dire les préparations de potasse, et spécialement le carbonate et le borate de cette base? Evidemment aussi, il n'y a pas d'avantage à prendre la base à l'état de sursaturation par l'acide carbonique, à moins que ce ne soit dans le but de favoriser son administration à l'intérieur. M. Woehler n'a pas trouvé plus de cet acide gazeux dans l'urine d'un sujet qui avait bu une énorme quantité d'eau carbonique, que dans celle d'un autre individu qui n'avait point fait usage de cette sorte de boisson. Le borate de potasse mérite surtout d'être recommandé pour ce motif que, s'il donne lieu à un précipité, ce dernier est immédiatement redissous par un léger excès d'eau, ce qui n'arrive pas avec le carbonate de potasse ou de soude, ni avec le biborate de soude. Ce serait donc une excellente méthode, pour tirer parti simultanément de la puissance dissolvante du carbonate et du borate de potasse, que de recourir à l'administration du borotartrate de 'cette base; en effet, le tartrate, pendant son passage dans le torrent circulatoire se transforme en carbonate potassique, tandis que le borate pénètre dans les secondes voies et les traverse sans éprouver de changement dans sa constitution chimique. Une remarque faite par M. le professeur J. Liebig trouve naturellement sa place ici ; c'est que, dans les provinces rhénanes, où les habitants font généralement usage, pour leur boisson ordinaire, de vins légers et contenant une proportion considérable de tartre, l'affection calculeuse est inconnue (Traité de chimie organique, Introduction, p. 92).

D'après ce qui vient d'être dit, il est probable que l'on pourrait tenter, avec quelque espoir de succès, d'attaquer les calculs, après leur arrivée dans la vessie, en administrant des petites doses, fréquemment répétées, de ce triple sel dissous dans une grande quantité d'un véhicule aqueux, et en injectant en même temps dans l'intérieur de la vessie, à l'aide du double cathéter modifié et perfectionné par M. le docteur

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