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venue de Jésus-Christ; mais pour avoir été les spectateurs de sa majesté. Car il a reçu de Dieu le Père l'honneur et la gloire; une voix du sein d'une nuée glorieuse vint à lui: celui-ci est mon Fils, en qui je me suis complu: écoutez-le! Cette voix nous l'avons entendue venant du ciel, quand nous étions avec lui sur la montagne sainte." (II Petr. I, 16-18.) Après comme avant l'apparition de Renan, après comme avant les fêtes de Tréguier nous pouvons, sans crainte d'errer, nous en tenir à ce témoignage.

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AU GUATEMALA

DECOUVERTE D'UNE VILLE PREHISTORIQUE (1)

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I vous êtes amateur de curiosités historiques et que, cependant, vous ne puissiez vous rendre en personne sur les lieux, il ne vous reste, pour satisfaire votre curiosité, qu'à vous adresser aux voyageurs, aux savants, qui visitent les pays célèbres, ou qui l'ont été dans le passé, pour apprendre d'eux ce qu'ils y ont vu d'intéressant. Ces voyageurs, ces savants, heureusement, sont presque toujours des gens sérieux et complaisants; ils font volontiers des récits de leurs voyages, des découvertes qu'ils ont pu faire. C'est ainsi que nous devons à M. Charles-C. Willoughby, attaché au Peabody Museum, de l'Université d'Harvard, le compte rendu de la récente découverte d'une ville préhistorique dans le Guatemala, publié dans le Scientific American du 26 septembre 1903, et dont voici la traduction, ou plutôt l'analyse:

La région embrassant la plus grande portion du territoire du Guatemala, l'ouest de l'Honduras et la partie sud du Mexique, y compris la péninsule du Yuca

(1) Voir les numéros de la REVUE de juillet et août 1899, décembre 1900, septembre 1901 et juillet 1903.

tan, a vu, à une époque préhistorique, une civilisation très développée et offrant à l'archéologue autant d'intérêt qu'aucune civilisation primitive du vieux monde. On découvre partout dans ces pays des vestiges d'anciennes villes, ou, pour parler plus exactement, des ruines de centres religieux et politiques, car chez ces peuples la religion et le gouvernement civil semblaient être dans l'union la plus étroite.

Les Espagnols, à leur arrivée, trouvèrent un grand nombre de livres entre les mains des prêtres indigènes, chaque livre composé de plusieurs pages dont les feuillets mesuraient huit à dix pouces de longueur et se fermaient à la façon d'un écran. Ces pages étaient couvertes d'hiéroglyphes, de signes représentant des chiffres et de dessins explicatifs en couleur d'une exécution fort belle, et qui devaient traiter, on a lieu de le croire, de choses historiques, astronomiques et religieuses. Grâce à l'incurie des Espagnols, tous ces livres ont été perdus ou anéantis, à l'exception de trois exemplaires qui, on ne sait trop comment, se sont trouvés transportés dans des bibliothèques européennes d'où on les a exhumés. Ces exemplaires, dont on apprécie maintenant toute la valeur, ont été reproduits par la photo-lithographie et sont connus sous les titres de Codex Dresdensis, Codex Troano-Cortesianus et Codex Peresianus, dont on peut se procurer facilement des copies.

Des signes hiéroglyphiques semblables à ceux qui forment la matière de ces livres recouvrent les monuments, les autels, les linteaux, les murs, les marches d'escaliers, les tables d'autels dans les sanctuaires des temples. On sait que souvent ces hiéroglyphes représentent des dates comptées par jours, par mois ou par des périodes de temps plus étendues; mais la signification de la plupart de ces caractères hiéroglyphiques est encore un mystère. Quand on pourra les déchiffrer, ce qui tôt ou

tard arrivera certainement, l'une des plus remarquables des anciennes civilisations connues apparaîtra en pleine lumière.

Dans le but de réunir en un ensemble les reproductions de toutes les inscriptions que l'on voit sur les monuments publics, temples, etc., des peuples Maya (1), le Peabdy Museum (branche de l'archéologie et de l'ethnographie amé ricaine) de l'Université d'Harvard a, depuis plusieurs an

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Ruines de Piedras Negras.-Autel avec inscription hieroglyphique.

nées, organisé des expéditions qui se sont rendues sur les lieux et se sont occupées d'explorer les ruines et de mouler en papier les inscriptions dont on a tiré des reproductions en plâtre. Sur les entrefaites, M. Toberto, Maler, au service du Peabody Museum, et qui pendant longtemps avait résidé au Mexique, entendit parler de l'existence de

(1) Nom donné aux indigènes habitant la région ci-haut décrite.

certaines ruines dans l'ouest du Guatemala et qui n'étaient connues que des bûcherons du pays. Après une longue marche à travers les forêts tropicales, il atteignit la rivière Usumacinta, sur les bords de laquelle se trouvaient ces ruines.

Les édifices que ces ruines représentent avaient été érigés sur un plateau de forme irrégulière, ressemblant à une suite de collines communiquant ensemble au moyen de terrasses artificielles. Ce plateau est traversé par une vallée qui ouvre, du côté du sud, sur la rivière. A cet endroit, visibles à une grande distance dans toutes les directions, on distingue une masse de rochers noirâtres de couleur calcaire et à laquelle les indigènes ont donné le nom de Piedras Negras (pierres noires), que l'on a ensuite appliqué à l'ensemble des ruines. Sur la surface' unie de la plus considérable de ces pierres avait été tracé un cercle d'écriture hiéroglyphique entourant deux personnages dans une position assise. De la rivière, ayant pénétré dans la vallée ci-haut mentionnée et gravi une pente que l'on rencontre en allant vers le nord, on trouva les ruines de deux temples élevés sur des pyramides placées l'une à côté de l'autre. Un monument ou stèle en pierre calcaire est encore debout en face de chacun de ces temples, sur la division supérieure des pyramides. On a sculpté sur la partie de devant de la mieux conservée de ces deux stèles une fort belle inscription en caractères mayas. Une autre stèle de très grandes dimensions gît sur la terrasse inférieure reliant les deux pyramides.

Au nord-ouest, de l'autre côté de la plaza (carré ou place publique), une troisième pyramide a été construite sur une élévation naturelle. Le temple qui existait sur le sommet de cette pyramide est en ruine. Une suite de marches en pierre conduit du sol à une grande terrasse en face du monticule.

sur cette terrasse.

Une rangée de six stèles s'alignait
Les côtés de ces colonnes sont cou-

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