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Solution de la Question de l'accord du Capital et du Travail.

La France est certainement de tous les pays civilisés celui où la liberté individuelle est la plus entravée, mais c'est encore, malgré tout, le pays où il faut aller chercher ses modèles. Parmi ceux-ci citons Les institutions de préroyance du Vieux-Condé.-M. Ernest Dervaux, maître, de forges à Vieux-Condé, montre par son exemple, que l'initiative privée sait aisément résoudre des problèmes qui arrêtent le législateur. Chez M. Dervaux, l'ouvrier, par une cotisation hebdomadaire de trois à cinq sous, se constitue une retraite, s'assure, en cas de maladie, outre le paiement de son salaire ordinaire, les soins du médecin, les médicaments et diverses indemnités appropriées, étend même le bénéfice des soins médicaux à sa famille. Autre trait à noter, les vieux ouvriers retraités, lorsqu'ils ne sont pas inaptes à tant de travail, sont employés à de menues besognes, et peuvent ainsi grossir le chiffre de leur retraite. Rien ne semble oublié à Vieux-Condé: on y fait des dots aux jeunes filles; les familles des réservistes touchent une indemnité; on y récompense les ménages bien tenus, etc. Il est superflu de dire, que tant de résultats ne s'obtiennent que par la coopération du patron et des ouvriers.

La Puissance de la mode. La taupe est-elle un animal utile, est-elle un animal nuisible? Vieille discussion qui n'est pas close. Les savants considérant son mode d'alimentation, exclusivement animal, et sa voracité, ont conclu à l'utilité, car elle détruit un nombre incommensurable de larves, vers, insectes nuisibles. Elle joue sous terre le rôle de l'oiseau dans l'air; la comparaison est d'autant moins exagérée que de graves auteurs estiment qu'elle circule dans le sol avec la vitesse d'un cheval an galop.

Mais si l'on consulte les cultivateurs, les horticulteurs

surtout, la cloche rend un tout autre son. Les taupinières

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Le gîte de la taupe.

dans les prairies tuent les végétaux sur de larges espaces.

Des gens de la campagne font donc la guerre à la taupe, en dépit de l'avis des savants; il existe même une corporation de spécialistes, en Europe, qui se chargent d'en faire la chasse. Quand on les engage dans une propriété rurale, on admire qu'en vingt-quatre heures ils arivent à prendre les taupes par douzaine; on oublie d'admirer aussi leur esprit de prévoyance; ils se gardent bien de tout détruire; il faut garder la graine; la taupe est pour eux la poule aux œufs d'or, et quelques-uns seraient peutêtre portés à peupler les districts qui en sont démunis.

La mode, qui a quelquefois du bon, va peut-être déjouer cet intelligent calcul, au grand détriment de la race du mammifère fouisseur.

La peau de taupe a fait, en effet, cet hiver, l'objet d'un véritable engouement comme fourrure, détrônant même le renard bleu.

Or, jusqu'à ces derniers temps, le taupier ne touchait guère que deux sous par tête de victime. Mais voici qu'il y a trois ou quatre mois un grand fourreur fit savoir qu'il payerait huit sous par taupe qu'on lui livrerait. mois et demi, il en reçut 1,800,000. Résultat: les taupes sont presque complètement détruites dans certaines contrées de l'Europe et sont payées, dès maintenant, douze sous pièce aux trappeurs. Cette parure sera certainement funeste à la race, d'autant que les dames deviennent fanatique de sa fourrure, et que le moindre manchon demande la peau de cinquante victimes.

Une précieuse découverte. L'année dernière, des paysans italiens creusant au bas d'une colline, connue sous le nom de Il Capitano, au pied de laquelle s'élevait l'antique cité étrusque de Nurcie, à quatorze milles environ de Viterbe, trouvèrent au milieu de débris d'ustensiles de toutes espèces, un Bige ou chariot Gréco-Romain, dont l'enveloppe métallique était parfaitement conservée. Les parties en

bois étaient tombées en poussière, néanmoins quelques fragments permirent de reconnaître du noyer noir.

Ces débris furent transportés à Paris, où on les offrit en vente au prix de 250,000 francs, mais sans trouver preneur: aucun musée d'Europe ne se pensant assez riche

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pour s'offrir un tel luxe. En janvier dernier, le Général Di Cesnola, directeur du Metropolitan Museum of Arts, de New-York, apprit la chose et grâce au leg princier fait au Musée par feu Jacob S. Rogers, de son vivant, constructeur bien connu de locomotives, il put acheter le Bige au prix demandé, soit $48,382. Ce chariot que l'on peut

maintenant examiner au Musée est non seulement un très rare spécimen de l'art Gréco-Romain, mais aussi une restauration extrêmement bien exécutée.

Il paraît y avoir eu une moulure en ivoire tout autour des bords du Bige, car on en a trouvé des fragments qui ont été encastrés dans la moulure en noyer de la même forme mise à la place de celle qui existait originairement. Les plaques en bronze artistements et délicatements travaillées semblent indiquer que nous sommes en présence d'un chariot de luxe employé seulement dans de rares occasions et non pas d'un chariot de guerre. La frise en bronze qui court autour du bas du Bige, semble avoir été endommagé par les pieds des chevaux, qui ont dû être des poneys, si on en juge par la longueur du timon. D'ailleurs le char lui-même n'a que quatre pieds de hauteur et les roues que deux pieds de diamètre. Ces roues n'ont pas d'autres ornements que des têtes d'aigles sur les bouts de l'essieu, mais les figures sur les plaques de bronze, à peine d'une ligne d'épaisseur, sont admirablement travaillées et représentent des scènes allégoriques dont on n'est pas encore parvenu à comprendre le sujet, malgré les recherches des connaisseurs.

On a aussi trouvé les mors et la partie métallique des jougs avec lesquels on attelait les petits chevaux au Bige. Il est à remarquer que les mors pliants, que l'on a coutume de considérer comme une invention moderne, étaient déjà en usage du temps des Etrusques.

Une maison unique. La maison la plus singulière qu'il soit possible de voir est certainement celle que représente notre gravure: elle est presqu'entièrement construite avec des bouteilles. Cette maison que l'on voit à Tonopah, dans l'Etat de Nevada, aux Etats-Unis, fut bâtie par un mineur avec ce qui, paraît-il, était en plus grande abondance sous sa main. Après avoir monté les coins et

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