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ponse à cette Objection, que je vais vous rapporter dans fes propres termes. Ayant eu, dit-il, plufieurs fois l'occasion auffi-bien que la curiofité d'examiner le poids des différentes eaux, & ,, en ayant ramaffé quelques unes des Païs les plus éloignés les uns des autres. ,, J'ai trouvé la différence de leurs gra,,vités beaucoup plus petite, que je ne ,, m'y étois attendu ; fi je m'en fouviens ,, bien, celle des eaux dont on auroit attendu la plus grande différence, étoit ,, feulement d'une milliéme partie, & » peut-être quelquefois moindre. Fort ,, fouvent je ne trouvois aucune différen" ce fenfible entre les eaux de différen,,tes efpeces, comme l'eau de fontaine, l'eau de riviere, l'eau de pluie, l'eau de neige, quoique cette derniere foit un ,, peu plus legere que les autres. Et ayant fait venir en Angleterre quelques eaux ,, Etrangeres, entr'autres de l'eau du Gan,,ge, que quelques voyageurs affurent ,, être d'un cinquiéme plus legere que la » nôtre; je l'ai prefque pas trouvée dif

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Férente de nos eaux communes.,, On pourra encore objecter, que nous prenons le poids que les Corps ont dans l'air, pour leur poids abfolu; au lieu que ce poids abfolu, eft celui qu'ils auroient 'dans le vuide.

J'accorde que tous les Corps pesent moins dans l'air que dans le vuide, où fe doit prendre leur pefanteur absoluë; mais fi nous confidérons que cette diminution du poids absolu, est seulement d'environ la milliéme partie dans beaucoup de Corps, & beaucoup moindre dans les métaux qui font le genre de Corps le plus pefant, cette Objection s'évanouit.

Si on veut cependant être plus exact qu'il n'eft befoin dans une matiere qui n'exige pas cette grande précision dans bien des cas, on peut ajouter le nombre

* Je crois qu'on ne doit pas trop compter fur cette remarque de M. Boyle; car outre qu'il cite cette Obfervation de mémoire, M. de Buffon de l'Académie Royale des Sciences, a observé des différences considérables dans les caux qu'il a eu occafion d'examiner; peut-être les Expérien ces de M. Boyle n'ont-elles pas été faites le Thermométre à la main, comme il est absolument néceffaire qu'el les le foient.

qui exprime la gravité fpécifique de l'air? tous ceux qui composent la table des gravités des autres Corps ; par-là on cor rigera toute l'erreur qu'on auroit lieu d'appréhender.

Quoique ce moyen d'examiner les gravités des Corps par les voies Hydroftatiques foit préférable à tout autre, il n'est pas cependant exempt de toute incertitude, les Corps quoique du même genre & du même nom, n'ont pas tou jours précisément la même pefanteur, ce qui produira quelques petites erreurs : erreurs cependant inévitables dans les Expériences de Physique, même faites avec le plus grand foin.

Quand on pese quelque chofe dans l'eau ou dans quelqu'autre liquide, il faut avoir grand foin qu'aucune partie de ce qu'on pefe, ne touche le fond ni les côtés du vafe, qu'il ne s'y attache aucune bulle d'air qui puiffe l'élever, que la ba lance ne foit point mouillée; enfin il y a d'autres précautions que l'exercice enfei gnera.

SIXIE ME LEÇON.

Maniere de fe fervir de la balance Hydroftatique pour déterminer les gravités spécifiques: Diffé rens ufages de ces fortes de recherches.

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N peut bien s'attendre, qu'après m'être arrêté si longtemps à expli quer la nature & l'ufage de la balance Hydroftatique, je dirai auffi quelque cho fe des avantages qu'on peut retirer de ces fortes d'Expériences. Pour traiter ce fujet dans toute fon étenduë, il nous faudroit plus de temps, que nous n'y en pouvons employer. On peut lire là-def fus des Livres entiers, de Gethald, de M. Boyle & d'autres, qui ont cependant encore laiffé bien des chofes appartenantes à cet objet.

Pour peu qu'on fçache de Physique, on fent parfaitement de quelle importan ce il eft de fçavoir comparer les Corps par rapport à leurs grandeurs, denfités & quantités de matiere; or c'eft ce qu'on peut faire aifément par le moyen de l'inf

trument dont nous avons enfeigné l'ufage; car la densité de chaque Corps, est comme fa gravité spécifique ; & fa quantité de matiere, eft comme fon poids abfolu: donc quelque comparaifon que nous faffions des grandeurs, gravités spécifiques & poids abfolus, la comparaison fera également bonne pour les grandeurs, denfités & quantités de matiere. D'où notre illuftre M. Newton a conclu que l'eau a 40 fois plus de pores que de parties folides, & que les forces des Corps pour rompre & réflechir la lumiere, font à peu près proportionnelles à leur den fité, excepté que les Corps huileux & fulphureux la rompent davantage, que d'autres de même denfité. Il eft inutile de rassembler ici tous les exemples qu'on peut produire, pour preuve de ce que j'avance; ils ne peuvent échaper aux perfonnes judicieuses: mais quoi qu'il foit impoffible de rapporter tous les ufages dont peuvent être ces fortes de comparaison, j'en vais cependant donner quel ques exemples qui pourront fervir de re

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