Si l'on compare entre eux les comptes ouverts chez les deux coassociés, on peut faire les remarques suivantes: 10 Les deux comptes Vins à demi sont semblables. Cette identité s'explique facilement, puisque le compte de la participation est débité et crédité de toutes les opérations faites par les deux coassociés, sauf les règlements qui n'intéressent que ces derniers; 20 Si l'on additionne l'intérêt débiteur de Dubois chez Lemoine, soit 16 fr. 55, et l'intérêt débiteur de Lemoine chez Dubois, soit 8 fr. 70, on obtient 25 fr. 25, montant de l'intérêt créditeur de la participation chez chacun des coassociés; 30 Le solde débiteur de Lemoine chez Dubois est égal au solde créditeur de Dubois chez Lemoine. Section III. MÉTHODE DE PARTAGE IMMÉDIAT Cette méthode est ainsi nommée parce que les opérations sont réparties entre les comptes des associés au fur et à mesure qu'elles sont effectuées. Le compte Marchandises à demi représente ici la part de l'associé qui tient les livres et non le compte de la participation. C'est, pour chaque coparticipant, une subdivision de son compte Marchandises générales. Reprenons les opérations que nous avons analysées dans l'étude de la méthode précédente. a) Achats faits par nous Sur nos livres, nous débitons Marchandises à demi et le compte de notre coassocié, chacun pour la moitié, par le crédit des Fournisseurs, ou de Caisse (achats au comptant), ou de Marchandises générales (marchandises provenant de notre propre magasin). Sur ses livres, notre coassocié débite Marchandises à demi de la moitié des achats, par le crédit de notre compte. b) Achats faits par notre coassocié C'est la contre-partie de l'opération précédente. c) Envois de marchandises Ne donnent lieu à aucune écriture en ce qui concerne les marchandises elles-mêmes, sauf s'il est tenu une comptabilité auxiliaire de magasin, où les mouvements de marchandises sont enregistrés en quantités. d) Frais déboursés par nous Au point de vue des écritures, cette opération est assimilée à un achat. e) Frais déboursés par notre coassocié Même remarque. Escomptes sur achats Les escomptes et bonifications sur achats sont comptabilisés de façon inverse à celle qui est employée pour les achats eux-mêmes. g) Traites tirées sur notre coassocié C'est une opération ordinaire, où n'intervient pas le compte de la participation. Elle est enregistrée pour le montant intégral, comme dans la méthode de partage final. Il en est de même pour les traites tirées sur nous, ou pour les remises d'espèces ou de chèques que se font les coparticipants entre eux. h) Ventes faites par nous Sur nos livres, nous débitons notre client (ou Caisse, il s'agit d'une vente au comptant) par le crédit de Marchandises à demi et du compte de notre coparticipant, chacun pour la moitié. Sur ses livres, notre coassocié débite notre compte de la moitié des ventes par le crédit de Marchandises à demi. i) Ventes faites par notre coassocié. Contre-partie de l'opération précédente. j) Escomptes sur ventes Opération inverse de la vente elle-même. k) Commissions à la charge de la participation Les commissions dues aux coassociés sur le montant de leurs ventes sont, au point de vue comptable, considérées comme des frais qui augmentent le prix de revient de la marchandise. Par conséquent: 10 Pour les commissions qui nous sont dues : Sur nos livres, nous débitons Marchandises à demi et le compte de notre coassocié, chacun pour la moitié, par le crédit de Commissions (ou Pertes et Profits). Sur ses livres, notre coassocié débite Marchandises à demi de la moitié de la commission, par le crédit de notre compte. 2o Pour les commissions dues à notre coassocié: Sur nos livres, nous débitons Marchandises à demi de la moitié de la commission par le crédit du compte de notre coparticipant. Sur ses livres, notre coassocié débite Marchandises à demi et notre compte, chacun pour la moitié, par le crédit de Commissions (ou Pertes et Profits). 1) Commissions à la charge d'un des coassociés Le compte de la participation n'a pas à intervenir. Si la commission nous est due : Sur nos livres, nous débitons notre coparticipant, par le crédit de Commissions (ou Pertes et Profits), de la totalité de la commission. Sur ses livres, notre coassocié débite Commissions (ou Pertes et Profits), par le crédit de notre compte, de la totalité également. Si la commission est due par nous, les écritures sont passées de façon contraire. m) Intérê's Les comptes Marchandises à demi et du coparticipant doivent à la maison qui tient les livres l'intérêt des sommes portées à leur débit, et inversement pour les sommes du crédit. Chacun des deux associés doit donc débiter ou créditer, sur ses livres, son compte Intérêts (ou Pertes et Profits), par le crédit ou le débit des comptes Marchandises à demi et de son coparticipant. n) Répartition des bénéfices La méthode de partage immédiat ne permet pas d'établir directement le bénéfice total de la participation. Le compte. Marchandises à demi n'est, en effet, pour la maison qui tient les livres, qu'une subdivision de son compte Marchandises générales; c'est sa part de marchandises dans l'association. Il en résulte que, les achats et frais divers ayant été portés au débit, pour la moitié; les ventes et bonifications, portées au crédit, également pour la moitié, si toutes les marchandises sont vendues, le solde créditeur du compte Marchandises à demi représente le bénéfice net de la maison qui tient les livres. Il suffit de virer ce solde à Pertes et Profits. Si toutes les marchandises ne sont pas vendues, chaque coassocié doit laisser débiteur le compte Marchandises à demi de la moitié du stock existant, représentant sa part personnelle. Dans les deux cas, il n'y a aucune écriture à passer au crédit du coparticipant. Pour le règlement du compte de ce dernier, il s'agit d'une opération ordinaire. On procède comme dans la méthode de partage final. Nous allons appliquer les règles ci-dessus à l'exemple que nous avons déjà donné. |