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VEUX DES CONSEILS GENERAUX.

SESSION DE 1856.

CONSEIL GÉNÉRAL DU LOIRET.

Le Conseil général du Loiret, saisi par le mémoire qui lui a été adressé par les propriétaires de bois de ce département (1) et par la lettre de la Commission permanente de la Société forestière, a, dans sa séance du 29 août 1856, émis le vœu suivant :

Le Conseil général,

Vu le mémoire qui lui a été adressé par cinquante propriétaires notables du département;

Vu la délibération du 4 septembre 1855;

Emet, avec une nouvelle instance, le vœu suivant :

1o Que le gouvernement ramène les droits d'octroi dont sont frappées toutes les espèces de combustibles à l'entrée de certaines villes, et particulièrement à Paris, au principe de l'égalité des tarifs basés sur la puissance calorifique;

2o Que le tarif des droits de navigation, ainsi que ceux sur les chemins de fer pour les concessions nouvelles, soit abaissé pour le transport des bois et écorces;

3° Que la révision de nos droits de douane ait lieu dans le sens de l'égalité de situation entre les bois français et les bois étrangers, ainsi que du commerce des écorces;

Enfin, en renouvelant le vœu que les instructions du gouvernement donnent la plus grande latitude à l'appréciation du ministère public pour les poursuites d'office des délits commis dans les bois appartenant à des particuliers,

Le Conseil général y ajoute celui de l'exonération des charges exceptionnelles qui pèsent sur la propriété boisée, par suite de l'exagération de l'impôt et de l'inégalité de sa répartition.

Déjà le Conseil général du Loiret, dans sa séance du 25 août 1854, avait formulé le vœu suivant concernant les droits d'entrée des bois et des charbons à Paris :

« Le Conseil général,

« S'en référant aux délibérations qu'il a prises dans les sessions de

(1) Voir le texte de ce mémoire au 3o Bulletin de la Société forestière, p. 67.

<< 1852 et 1853 pour appeler l'attention de l'administration supérieure « sur la position faite aux bois et aux charbons de bois à leur entrée à « Paris ;

« Renouvelle le vœu que le gouvernement intervienne auprès de la « ville de Paris pour faire disparaître l'inégalité de position qui existe « entre les bois et les charbons de bois, et les charbons de terre à leur « entrée dans la capitale. »

En 1855, le Conseil général a renouvelé le vœu émis dans sa session précédente, relativement à une diminution sur les droits d'entrée du bois et charbon de bois dans la ville de Paris.

CONSEIL GÉNÉRAL DE SAÔNE-ET-LOIRE.

Inondations, reboisement des terrains en pente.

Le Conseil général, convaincu que le déboisement des terrains en pente est l'une des causes les plus actives des inondations,

Exprime le vœu que le reboisement de ces terrains soit encouragé spécialement par des fournitures de graines forestières, par des exemptions temporaires d'impôts et par l'autorisation de défricher en plaine une superficie égale à celle qui aurait été reboisée en montagnes.

Délits forestiers commis dans les bois des particuliers.

Le Conseil général,

Considérant que c'est à tort et contrairement aux principes de la législation moderne que des distinctions sans motifs ont été introduites entre les diverses natures de propriété privée ;

Que les délits commis dans les bois des particuliers doivent être poursuivis d'office comme les délits commis dans les villes ;

Qu'il ne doit être fait aucune différence entre le vol d'un arbre sur pied et le vol d'un arbre abattu et façonné dans une coupe;

Par ces motifs,

Emet le vœu que les délits commis dans les bois des particuliers soient poursuivis d'office par le ministère public.

Le Conseil général de Saône-et-Loire, dans la session de 1853, avait émis les vœux suivants :

FORÊTS.

<«< Après avoir entendu le compte rendu qui lui a été soumis par la « Commission des objets divers, des travaux de la SOCIÉTÉ FORESTIÈRE pen<< dant l'exercice de 1852-53.

« Le Conseil général émet le vœu :

« 1° Que l'on permette l'exportation en franchise des produits ligneux;

« 2o Qu'on ordonne la poursuite d'office des délits forestiers commis « dans les bois des particuliers;

«< 3°o Que le gouvernement examine les demandes de la SOCIÉTÉ FORES« TIÈRE, toutes les fois qu'elles n'auront pas pour objet une demande de « subvention ou des avantages particuliers constituant un privilége. »>

Dans la session de 1854, ce même Conseil général, s'associant au vœu de l'un de ses membres, et adoptant l'avis de la Commission des objets divers, a renouvelé les vœux qu'il avait émis à la session précédente (session de 1853), en faveur de l'agriculture et de la sylviculture.

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

Mutations dans le personnel forestier.

Mutations dans le personnel de l'administration des domaines et forêts de la couronne. - Médailles d'honneur décernées à des préposés forestiers pour actes de courage et de dévouement. Anomalie d'un cep de vigne. Origine de la paille des chapeaux de Guayaquil. de charpente dans l'État du Maine (États-Unis). — Pêche. Industrie peaussière au Sénégal.

· Commerce des bois Chasse au sanglier.

Mutations dans le personnel forestier. - M. CHAVANNE, inspecteur des forêts à Die (Drôme), a été nommé en la même qualité chef d'une Commission forestière.

M. GODCHAUX, garde général de 3e classe à Varennes (Meuse), a été attaché à la même Commission.

M. COSTA, commis principal au secrétariat du ministère des finances, a été nommé inspecteur des forêts à Die (Drôme), en remplacement de M. Chavanne.

M. ROUSSEL (Edmond), garde général de 3e classe à Audun-le-Roman (Moselle), a été nommé en la même qualité à Guebwiller (Haut-Rhin). M. BROILLIARD, garde général de 3e classe à Briançon (Hautes-Alpes), a été élevé à la 2e classe de son grade et nommé à Monthe (Doubs).

= Mutations dans le personnel de l'administration des domaines et forêts de la couronne. M. DES CHIZEAULX a été nommé commis au bureau central et du personnel, en remplacement de M. Moyret, démissionnaire.

M. Thomas DESCHESNES, Sous-chef de 2o classe à la 1re division, faisant fonctions de chef de bureau, a été élevé à la 1re classe de son grade.

M. FLORIMONT, Sous-chef de 1re classe à la 2e division (bureau du coutentieux), a été élevé au grade de chef du même bureau.

M. BLAIS, Sous-chef de 1re classe à la 2e division (bureau des domaines), a été élevé au grade de chef du même bureau.

M. D'ESTOURNELLES DE CONSTAUT, garde général de 1re classe à Meudon (Seine-et-Oise), a été nommé sous-inspecteur de 2e classe à Versailles (Seine-et-Oise), en remplacement de M. Brossard de Corbigny, appelé à d'autres fonctions.

M. RICHARD DE VILLERS-VAUDEY, garde général des domaines à Versailles (Seine-et-Oise), a été élevé à la 1re classe de son grade.

M. DE BOURGE, garde général de 2e classe à Saint-Léger (Seine-et-Oise), a été élevé à la 1re classe de son grade.

M. SAUGER, garde général de 1re classe à Dourdan (Seine-et-Oise), a été mis en disponibilité sur sa demande.

M. BROSSARD DE CORBIGNY, Sous-inspecteur de 1re classe à Versailles (Seine-et-Oise), a été nommé inspecteur de 1re classe à Saint-Cloud, inspection nouvellement créée.

-Médailles d'honneur décernées à des préposés forestiers pour actes de courage et de dévouement. Par arrêté ministériel, en date du 11 août 1856, approuvé par S. M. l'Empereur, des médailles d'honneur ont été décernées :

A M. CORDEL (Claude), garde forestier à Bitche (Moselle), qui, le 21 mai 1856, a pénétré dans une chambre envahie par les flammes pour sauver un enfant.

A M. COUTAUD (Pierre), garde forestier à la Serreirede, commune de Meyrueis (Lozère), qui a souvent exposé ses jours pour sauver des personnes menacées de périr dans les neiges.

Le garde forestier Coutaud, ancien brigadier d'artillerie de marine, et père de cinq enfants en bas âge, avait déjà précédemment obtenu une médaille d'argent pour faits de sauvetage dans des conditions analogues. Ainsi le 9 février 1853, il a sauvé de la mort une mère de famille âgée de cinquante-six ans, engloutie dans les neiges avec sa fille âgée de quinze ans. Dans la même année, un propriétaire du département de l'Hérault traversait, avec trois bergers conduisant un troupeau de douze cents bêtes, la montagne de l'Argoual. Tout à coup une horrible tempête s'élève égarés par l'abondance de la neige, ces hommes allaient infailliblement périr, ainsi que le troupeau, victimes de la tourmente, lorsque sẻ présente à eux le garde forestier Coutaud. Grâce aux puissants efforts de cet homme généreux et dévoué, les bergers et le troupeau sont mis à l'abri; le propriétaire, accablé de fatigue, est conduit au domicile de son sauveur et confié aux soins empressés de la dame Coutaud, pendant

que le courageux garde repart avec des vêtements et des vivres pour les trois bergers restés à la garde du troupeau. Grâce à ce dévouement, le propriétaire, les trois bergers et la presque totalité du troupeau ont été sauvés d'une mort certaine.

Mais ce n'est pas tout encore. Le 25 janvier 1854, deux habitants de la commune de Meyrueis se rendaient du Gard dans la Lozère, conduisant chacun une mule. Au moment où ces voyageurs traversaient la montagne couverte de neige, une tempête, soulevée subitement, les surprend. Après une lutte de dix heures, épuisés de fatigue et ayant abandonné leurs mules, ils se résignaient à la mort, lorsque paraît Coutaud qui arrive à leur secours et les sauve ainsi que les deux mules.

Le 25 mars 1855, des cris lamentables partaient de la montagne qui avoisine la garderie de Coutaud; ce dernier s'élance dans la direction de ces voix. Il trouve trois personnes : la femme du maire d'une des communes du canton de Meyrueis et sa sœur, parties à cheval, par un temps assez calme, accompagnées d'un guide. Tous ensevelis dans les neiges étaient déjà engourdis par le froid et seraient certainement morts sur le lieu avec leurs chevaux sans l'arrivée de Coutaud, qui les ramena chez lui sains et saufs.

C'est à ce même préposé forestier que l'on doit l'arrestation d'un voleur redoutable qui s'était réfugié dans les forêts de sa garderie. Seul, au milieu de la nuit, Coutaud se met à la recherche de ce malfaiteur, qui s'était précautionné d'armes pour vendre chèrement sa vie, et l'arrête, le conduit d'abord chez lui, puis ensuite le met entre les mains de la justice.

Les maires des différentes communes auxquelles appartiennent les personnes sauvées par Coutaud out demandé pour cet agent la décoration de la Légion d'honneur. Les chefs du garde forestier Coutaud ont aussi signalé à l'autorité supérieure la noble conduite de ce préposé, qui a été promu, le 11 janvier 1856, au grade de brigadier forestier.

= Anomalie d'un cep de vigne. — Il existe dans le jardin du presbytère de Luzillé, dit le Journal d'Indre-et-Loire, un cep très-curieux à voir. Il est jeune, planté au bas d'un mur, au levant; le tronc s'est élevé à environ un mètre et s'est séparé en deux verges horizontales. Une des verges présente, auprès du tronc, des raisins rouges; le reste n'a donné que des raisins blancs (il y en a quarante ou cinquante).

L'autre verge présente plus de variété : c'est tantôt un raisin rouge, tantôt un blanc, puis des grappes à moitié ou au quart rouges et blanches; enfin dans d'autres grappes se trouvent des grains aussi variés, rouges ou blancs à moitié, au quart, etc.; on dirait une petite coloquinte.

En général, les grappes, au nombre de cent vingt, ont de trente à qua

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