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braves, ardents, généreux, et faux, vindicatifs et féroces; l'étranger y trouve l'Irlandais tel qu'il est, être bizarre, unissant au caractère original qu'il doit à la nature, un caractère factice qui lui est venu de son état politique et social.

Un mot suffit à la gloire de miss Edgeworth: sir Walter Scott avoue que c'était le succès qu'elle avait eu en peignant l'Irlande, qui avait éveillé son ambition et qui avait fait de lui le romancier de l'Écosse. M. M-N. HENRI-ALLEN EDGEWORTH DE FirMONT,le célèbre confesseur de Louis XVI, celui qui prononça les sublimes paroles: « Fils de saint Louis, montez au ciel! » appartenait à la même famille. Son père, Essex Edgeworth, ayant hérité du castel de Lissard, en Irlande, qui avait appartenu, sous Charles II, à sir John Edgeworth, il prit le surnom de Fairymount oɑ Fir-mount (mont des fées), emprunté à une montagne de cette terre, et Firmont en est une corruption. Ce père, recteur anglican, ayant embrassé la religion catholique, se rendit en France: le jeune Henri-Allen, né à Edgeworthtown en 1745, fit ainsi ses études à l'étranger, d'abord chez les Jésuites de Toulouse, ensuite à la Sorbonne de Paris. Il fut sacré prêtre, et madame Élisabeth, qui connaissait sa piété, le choisit pour son confesseur. Louis XVI, à la veille de monter sur l'échafaud, se souvint de l'abbé Edgeworth qui se cachait alors sous le nom d'Essex à Choisy. Le digne ecclésiastique offrit lui-même d'accompagner le monarque infortuné dans sa dernière heure, et ses saintes exhortations en adoucirent l'amertume. A travers toutes sortes de dangers il se réfugia en 1796 dans sa patrie, où Pitt ne put lui faire accepter une pension; puis il rejoignit Louis XVIII à Blankenbourg, pour le suivre de là à Mitau. Il porta, par ses ordres, le collier du Saint-Esprit à l'empereur Pau! Ir, et reçut de ce prince l'accueil le plus honorable. Cet homme généreux mourut victime de son amour de l'humanité il tomba malade en donnant ses soins à de pauvres prisonniers de guerre français atteints d'une maladie contagieuse, et expira le 22 mai 1807,

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sant dans la désolation la famille royale exilée, qui porta son deuil, et dont le chef, Louis XVIII, composa lui-même son épitaphe, en latin. On la trouve entre autres dans le Dictionnaire des écrivains appartenant aux provinces baltiques, publié par MM. de Recke et Napiersky, article Edgeworth. J. H. S. L'abbé de Bouvers prononça l'oraison funèbre du confesseur de Louis XVI, le 29 juillet 1807, dans la chapelle française à Londres, en présence du comte d'Artois (depuis Charles X). Ce discours a été imprimé à Paris, 1814, in-8° de 60 pages; on y trouve (page 51-52) l'épitaphe composée par Louis XVIII. Ce prince écrivait à l'abbé Edgeworth (19 sept. 1797): « ..... Je vous demande avec <«< instance de publier tout ce que votre << saint ministère ne vous ordonne pas de << taire >> (sur les derniers jours de Louis XVI); et, se conformant à cette invitation, l'abbé Edgeworth écrivit des Mémoires, qui ont été recueillis par C. Sneyd Edgeworth, traduits de l'anglais par Dupont et imprimés à Paris, en 1815, in-8°. Les Lettres de l'abbé Edgeworth, écrites (depuis 1777 jusqu'à 1807) à ses amis, ont été recueillies et traduites de l'anglais par Mme Élisabeth de Bon, Paris, 1818, in-8°. V-VE.

ÉDIFICATION, mot qui signifie, d'après son étymologie (ædificari, ædem facere), construction d'un édifice, mais qui ne s'emploie guère qu'au figuré et dans une acception religieuse, pour marquer la production de cette disposition ou bien passivement cette disposition elle-même de l'âme dans laquelle elle s'élève vers l'infini, a conscience de son union intime avec Dieu, et forme les plus généreuses, les plus saintes résolutions. Un prédicateur, un livre de prières, peuvent émouvoir sans édifier; le plus vif intérêt qu'on prendrait à l'un ou à l'autre pourrait être tout autre chose que cette impression calme et douce, mais profonde et solennelle, qui rappelle à l'homme toute la grandeur de sa destinée et les espérances infinies qu'il est en droit de nourrir. L'édification, produit mixte de l'esprit et de la sensibilité, est l'oubli momentané de la matière ; c'est l'éternité qui envahit notre âme. Et qu'on ne croie

pas qu'il faille pour cela absolument des paroles! une bonne action, une scène touchante,nous édifient tout autant qu'un sermon plein de foi et d'onction, et il n'y a rien de plus édifiant que le spectacle d'une vie noble, dévouée, pleine de douceur et d'abnégation de soi.

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Le déchaînement des passions sur le Forum, qui amenait dans l'état de continuelles convulsions, faisait sentir à tous les hommes de sens et amis de la patrie la nécessité de fortifier l'autorité publique par l'inviolabilité de la personne des magistrats. Ainsi les consuls Lucius VaLe mot édification appartient en pro- lerius et Marcus Horatius, l'an 306 de pre au christianisme; on le trouve d'aRome (Tite-Live, liv. 111, § 45), firent bord chez les Pères de l'Eglise. Cependant établir une loi par laquelle la tête de cedans la bouche de saint Jérôme édifica- lui qui ferait le moindre mal aux édiles et tion de l'Église signifiait encore l'impres-aux autres magistrats était dévouée à Jusion favorable et utile à son agrandisse- piter et ses biens confisqués pour la dément produite sur le peuple, plutôt que coration du temple de Cérès. Cependant l'effet salutaire fait sur l'àme individuelle, les magistrats supérieurs pouvaient faire effet qui est le fruit naturel de la vraie re- arrêter et emprisonner un édile, tandis ligion et qui est indépendant des lieux, que les tribuns jouissaient de l'inviolapuisqu'il se fait sentir dans les exercices bilité qui avait été établie par la loi de pieux du foyer domestique et dans la leur création. contemplation du spectacle de la nature, aussi bien que sous les voûtes mystérieuses des sanctuaires où retentit la parole du pasteur et où les chants des fidèles s'élèvent vers le Très-Haut. J. H. S.

ÉDÍLES. Les premiers édiles furent créés pour s'occuper des affaires de police, telles que la surintendance des bàtiments publics et particuliers (ab ædibus tuendis), des bains, des aqueducs, des chemins, des ponts et chaussées. Les édiles furent pris d'abord dans l'ordre des plébéiens. Ils eurent inspection sur les mœurs, puisqu'ils faisaient la recherche des débauches et des désordres qui se passaient dans les maisons publiques.

La nécessité contraignit une fois à confier aux édiles plébéiens les hauts pouvoirs militaires qui étaient l'apanage des patriciens: ce fut l'an 291 de Rome. Les Herniques, alliés des Romains, envoyèrent une députation pour implorer leur assistance contre les Eques et les Volsques qui les avaient assaillis; mais la peste exerçait de tels ravages dans Rome que, loin de pouvoir prendre aucune mesure pour secourir les Herniques, le sénat fut même dans l'impuissance de pourvoir par ses membres au salut de la patrie, lorsque l'armée ennemie se présenta devant les murs de Rome. Le grand nombre de sénateurs malades obligea de confier l'inspection des postes et toutes les dispositions militaires aux édiles plébéiens (Tite-Live, liv. 111, § 6).

Une autre loi du même consulat établit que les sénatus-consultes seraient remis dans le temple de Cérès aux édiles plébéiens, tandis qu'auparavant ils restaient dans les mains des consuls qui les supprimaient à leur gré ou les altéraient.

Le même principe d'augmenter l'autorité dans les mains des magistrats selon l'urgence, principe dont le résultat extrême fut la dictature, détermina, l'an de Rome 327 (Tite-Live, liv. Iv, § 30), à conférer aux édiles le soin de veiller à ce qu'on ne rendit point de culte à d'autres dieux qu'à ceux de Rome et sous d'autres formes que celles qu'on avait suivies de tout temps. On proscrivait ainsi l'introduction de toute divinité étrangère. Les excès de la superstition venus à la suite d'une contagion terrible firent prendre cette mesure.

Les édiles plébéiens furent encore commis à décorer le Forum toutes les fois que l'on promenait les statues des dieux sur leurs brancards. Cet usage s'introduisit après une grande victoire remportée par le dictateur Papirius sur les Samnites, l'an de Rome 444. Les boucliers dorés pris sur les ennemis furent alors employés à l'ornement du Forum. Cette innovation fut jugée heureuse et on voulut la rendre permanente dans des circonstances semblables, en confiant le soin de la décoration du Forum aux édiles plébéiens (Tite-Live, livre 1x, § 40).

La répression des superstitions, surtout relativement à des divinités étrangères, ne fut pas toujours bien accomplie par les édiles, puisque Tite-Live nous apprend (liv. xxv, § 1) que, l'an de Rome 539, les malheurs de la guerre contre Annibal rendirent la cité superstitieuse à l'excès, et que Rome fut infectée de cérémonies étrangères, au point d'offrir tout à coup en quelque sorte de nouveaux hommes et de nouveaux dieux. Le sénat fit de vives réprimandes aux édiles de leur négligence; mais le mal était trop violent pour que des magistrats du second ordre pussent y remédier. Il y eut nécessité, par l'impuissance des édiles, de charger un préteur de délivrer le peuple de ces superstitions.

Les édiles avaient l'inspection des comédies et étaient chargés de donner au peuple les grands jeux à leurs dépens: cette obligation rendait cette charge ruineuse. Les spectacles offerts ainsi au peuple étaient, il est vrai,un moyen sûr de capter sa faveur; mais les édiles furent contraints dans une occasion solennelle de sacrifier l'ambition à la nécessité de conserver leur patrimoine. Par suite d'une grande victoire remportée par Camille, revêtu de sa cinquième dictature, sur une armée gauloise qui avait envahi le Latium, et pour reconnaitre encore le service non moins précieux que ce grand homme venait de rendre à sa patrie en rétablissant la concorde entre les patriciens et le peuple qui avaient été livrés de nouveau à de violentes agitations, le sénat jugea que jamais occasion plus importante n'avait sollicité la gratitude des hommes envers les dieux. En conséquence il décréta que l'on célébrerait les grands jeux et qu'il serait ajouté un jour de plus aux trois jours que durait cette fête. Les édiles plébéiens refusèrent de supporter ce surcroît de dépense. Alors de jeunes patriciens s'offrirent pour donner à leurs frais ces jeux, pourvu qu'on leur accordât les honneurs de l'édilité. Le peuple réprima en cette occasion, par l'attrait du plaisir, sa jalousie contre l'aristocratie. Deux nouveaux édiles pris dans l'ordre des patriciens furent créés. On les nomma édiles curules, parce qu'ils avaient le droit, en donnant audience, de

Encyclop. d. G. d. Monde. Tome IX.

s'asseoir sur une chaise curule (voy.), ornée d'ivoire. Les édiles plébéiens n'étaient assis que sur des bancs. L'institution de ces nouveaux magistrats eut lieu l'an de Rome 388 (Tite-Live, liv. vi, § 42).

L'édilité devint ainsi une carrière nouvelle pour les jeunes patriciens, un nouveau moyen offert à la fortune pour atteindre aux honneurs, à des places supérieures, par les sacrifices faits pour les jeux publics. Polybe nous apprend que Publius Scipion sollicita, l'an 540 de Rome, l'édilité curule avant l'âge prescrit par la loi; mais le peuple qui l'aimait et qui se rappelait les grands services que les aïeux de Scipion et le jeune candidat lui-même avaient rendus à la patrie, passa sur cette formalité et investit par son suffrage Scipion de la charge d'édile curule. L'édilité était le premier degré dans la hiérarchie des magistratures romai nes. Scipion débutait ainsi pour devenir l'arbitre des destinées de Rome, dans la lute qu'il soutint avec Annibal sur le sol même de Carthage.

César créa encore deux nouveaux édiles, qui, chargés spécialement de la subsistance publique, furent nommés, à cause de cette fonction, édiles céréaux; ils étaient pris aussi parmi les patriciens.

On ne trouve plus d'édiles dans l'histoire depuis Constantin. Les fonctions de cette charge ne pouvaient être supprimées : elles furent réparties entre divers officiers connus sous d'autres noms.

Les édiles chargés des fonctions de police si importantes de la salubrité, de la viabilité, les remplirent sans doute avec négligence, puisque nous voyons sans cesse des épidémies terribles ravager Rome et la plaine du Latium. Les historiens nous disent encore que Rome, après l'incendie opéré par les Gaulois, fut bâtie de maisons placées au hasard, sans alignement, sans plan et par consé-. quent sans vues régulières et dont le nivellement bien calculé facilitât aux eaux un écoulement prompt et entier.

Cependant il serait injuste de mettre sur le compte de la négligence des édiles tous les fléaux divers dont Rome fut assaillie et dont l'ignorance générale fut une cause plus immédiate. A-RE.

Presque toutes les villes d'Italie eu

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rent leurs édiles, qui portaient encore un nom spécial emprunté à leurs fonctions. C'était la magistrature latine la plus ancienne et la plus commune: Rome paraît l'avoir adoptée à l'exemple des autres villes, et les fonctions des édiles romains étaient à peu près celles que les magistrats de ce nom exerçaient aussi dans ces villes.

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S.

· ÉDIMBOURG, capitale de l'Écosse, ville principale du Mid-Lothian ou comté d'Édimbourg, est situé à deux milles de la mer, sur la rive méridionale du golfe de Forth, à 392 milles de Londres au nord, sous les 55° 57' 20" de latitude septentrionale, et les 5° 30′ 3′′ de longitude occidentale (méridien de Paris).

Au temps de la domínation des Anglo-Saxons, c'est-à-dire vers l'an 449, le château d'Édimbourg était la résidence temporaire des chefs de la dynastie northumbrienne; la ville fut appelée Edinburgh, bourg d'Edwin, du nom d'Edwin, l'un des rois puissants du territoire où elle était assise. A une époque antérieure peut-être à celle d'Edwin, le nom du fort était Mai-din en breton et Maghdun en gaëlique, ce qui peut signifier également << la montagne fortifiée au mi« lieu de la plaine, » ou « la bonne for« teresse.»> Lorsque la langue anglaise s'introduisit dans le pays, quelques historiens s'imaginèrent que Mai-din était le même que Maiden: de là, dans les vieilles chroniques, le nom de Castrum puellarum donné au château d'Édimbourg, et la fable selon laquelle il aurait servi de résidence aux filles des rois bretons.

La situation de cette ville ancienne est extrêmement pittoresque : elle occupe un amas de collines qui s'élèvent par degrés depuis la plage du golfe de Forth, et qui, à certains endroits, atteignent à une hauteur considérable au-dessus du niveau de la mer. L'éminence centrale, qu'on a comparée avec justesse à un coin couché sur le plat pays, est terminée à son extrémité occidentale, laquelle est la plus élevée, par un rocher dont le plateau a une étendue de sept acres, et qui domine d'une hauteur d'environ 250 pieds les campagnes environuantes. Sur ce rocher est assis le château; puis vient

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la ville primitive, aujourd'hui appelée la Vieille-Ville, bâtie, en forme d'une large rue de plus d'un mille de longueur, sur la pente qui se dirige vers l'est. Au pied de la colline fut fondée par David 1er l'abbaye d'Holyrood; la partie de la ville qui l'avoisine s'appelle encore aujour→ d'hui Canonsburgh ou Canongate, bourg ou porte des chanoines. De tous côtés, excepté au nord, Édimbourg est environné de montagnes : ce sont, à l'est, le siége d'Arthur, les pics de Salisbury et le mont Calton ; au sud, les monts Braid et Pentland, et, à l'ouest, celui de Corstorphine. Les pics de Salisbury, avec leurs flèches élancées, forment une sorte de couronne murale, et présentent de loin une apparence sauvage et romantique dont l'effet est singulièrement rehaussé par le contraste de la ville magnifique qu'ils dominent avec majesté. Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, Edimbourg n'occupait guère que l'espace compris entre le château et Holyrood, avec le vallon au sud, appelé Cowgate, et une portion du terrain qui se relève. Dans une grande partie de la Vieille-Ville les maisons sont pressées et irrégulières, et quelques-unes s'élèvent à la hauteur peu commune de onze étages. De chaque côté de la rue principale, large, en certains endroits, de 90 pieds, descendent des ruelles étroites et malsaines ayant rarement plus de 6 pieds de largeur. En 1763 on construisit un pont long de 310 pieds, pour joindre la Vieille-Ville à une colline située au nord et couchée parallèlement à la première, au-delà du vallon appelé North-loch ou lac du nord, parce que c'était originairement un marécage. Sur cette seconde colline fut bâtie, en moins de 50 ans, la Ville-Neuve, qui se compose de trois grandes lignes parallèles de l'est à l'ouest. Celle du côté du sud est une longue terrasse appelée Princesstreet, faisant face à la Vieille-Ville; une ligne semblable nommée Queen-street regarde le nord; celle du milieu, la plus large des trois, est George-street, aux deux extrémités de laquelle se trouvent, à l'ouest, une grande place carrée appelée Charlotte-square, et, à l'est, une pareille, St-Andrew-square. Entre Princes-street et George-street est une rue

tionnait plusieurs faveurs, et entre autres, en 1450, le privilége singulièrement honorable alors d'élever des murailles et des boulevards pour sa défense. La peste ravagea trois fois la ville d'Édimbourg, en 1497, en 1513 et en 1645. En 1824, elle cut à souffrir de plusieurs incendies. Elle fut fréquemment le théâtre de commotions populaires.

étroite composée de maisons d'une moins belle apparence, s'étendant parallèlement aux trois premières et qui a la même longueur; une rue semblable sépare également George-street de Queenstreet. Sept rues traversières dirigées du nord au midi, et coupant à angle droit toutes ces parallèles, complètent le plan de la Ville-Neuve. Ces constructions eurent tant de succès qu'on songea bientôt à les étendre en franchissant de nouveau le terrain plat auquel aboutit Queenstreet. Le nouveau dessin fut, dans ses traits principaux, semblable à l'ancien, présentant pareillement deux terrasses, l'une en avant et l'autre en arrière, une rue centrale très large, et deux rues intermédiaires plus étroites. Ce fut ainsi que s'éleva, de 1801 à 1826, la seconde Ville-Neuve.

Le château d'Édimbourg doit son origine, comme place régulière de défense, à la dynastie anglo-saxonne établie dans le pays vers la fin du v° siècle; mais les fortifications paraissent d'une date comparativement moderne. Le roc sur lequel est assise la forteresse est coupé à pic de tous côtés, excepté à l'est, où il tient à la ville par un glacis ou esplanade. Au château sont joints des casernes et autres édifices, parmi lesquels est un palais bâti par la reine Marie Stuart. Au rez-de-chaussée est située la Chambre de la couronne, où furent placés, en 1707, une couronne, un sceptre, un glaive de justice, et un bâton de lord - trésorier, objets que l'on retrouva en 1818, après les avoir perdus de vue pendant plus de cent ans. L'arsenal peut contenir de quoi armer 30,000 soldats; il y a place dans les bâtiments du château et dans ceux qui

Tel est Édimbourg, qu'il faut avoir vu pour se faire une idée des accidents de paysage qui en rendent la vue si intéressante. D'un côté, une nature hardie, fière, à grands et nobles traits; de l'autre, les travaux de l'homme qui, étant venu fixer sa demeure dans un nid de rochers, s'y pose d'abord sans avoir encore l'entente parfaite de son bien-être; puis concerte ses plans et déploie son génie dans des alignements réguliers, offrant ainsi comme deux étages gradués d'intelligence et d'ordre; çà et là sur les coteaux de nombreuses habitations détachées, des villas vertes et parées s'élevant comme des bouquets de fleurs; au loin la mer et les montagnes servant de cadre au tableau: tels sont les contrastes qui font d'Edim-lyrood fut saccagé et en partie détruit bourg une des villes les plus pittoresques de l'univers.

y

tiennent pour une garnison d'environ 2,000 hommes. La charte de fondation de l'abbaye d'Holyrood est datée de 1128. Ce monastère fut libéralement doté par son fondateur, David 1er, et considéré comme un des plus riches établissements ecclésiastiques d'Ecosse. En 1544 Ho

par le comte d'Hertford, lorsqu'il envahit l'Écosse; une nouvelle dévastation eut En 856 Édimbourg était déjà un vil- lieu en 1547. La chapelle fut profanée lage considérable dont les Anglo-Saxons par la multitude en 1688; en 1768 la et les indigènes se disputèrent souvent voûte s'écroula, et l'édifice fut laissé dans la possession. Depuis la cession du Lo- l'état de ruine où il est aujourd'hui. Le thian à ces derniers, en 1020, le châ- | palais d'Holyrood, residence royale, est teau fut fréquemment la résidence des contigu à l'abbaye. On ignore en quel monarques écossais. Ce ne fut pourtant temps il fut bâti pour la première fois. qu'à dater du meurtre de Jacques Ier à Les plus anciennes parties de celui qui Perth, en 1436, qu'Edimbourg prit leexiste aujourd'hui furent construites par titre de capitale de l'Écosse. Jacques II, Jacques V. Il fut brûlé par les soldats de encore enfant, fut couronné dans la cha- Cromwell et reconstruit après la Restaupelle d'Holyrood, où s'assembla le premier ration par Charles II. L'édifice est de parlement qui se tint sous son règne. Ce forme quadrangulaire, avec une cour au prince accorda à cette ville qu'il affec- milieu, entourée de cloitres. C'est dans

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