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|pliqué par le prêtre, le poète et l'artiste; l'autre le langage du prêtre et du savant parlé par le peuple.

C'est dans cette acception restreinte que l'emblème semble avoir été envisagé depuis l'époque où Tibère fit rayer d'un décret du sénat le mot emblema comme n'étant pas romain; ce mot a été employé jusqu'à nos jours par les jurisconsultes pour désigner des ouvrages de marqueterie, les ornements appliqués sur les vases, les

au phallus, signe vénéré de la reproduction des êtres; au papillon, dans lequel ils voyaient l'image de l'âme et de son immortalité, etc., etc.; ces pensées, selon eux, seraient des signes matériels propres aux arts du dessin, n'ayant pas plus de portée que l'oie, le coq, le lièvre, personnifiant la vigilance; l'abeille et la fourmi, le travail et la prévoyance; le pavot, le grain d'orge et le taureau, la fécondité; l'ibis et la cigogne, l'amour des parents; le paon et le dindon, l'or-meubles, les habits, etc., etc. Aaron porgueil et la suffisance; la poule couvrant tait sur sa poitrine douze pierres simulant ses poussins de ses ailes, la protection les douze tribus d'Israël; nos pontifes ont maternelle; le chien, la fidélité et l'attache- sur leurs vêtements sacerdotaux, brodés ment sans borne; le lion et le chêne, la en or, en argent et en couleurs, les signes force, la puissance; le roseau, la sou- révérés de nos dogmes et de nos croyances. plesse et la docilité; la violette, l'humble Les Cbaldéens figurèrent les premiers sur modestie; l'olivier, la paix, et mille autres leurs monuments les constellations, les qu'il est inutile de rappeler. travaux populaires pendant l'année solaire; les armes des héros de l'antiquité portaient des emblèmes illustratifs de leur personne ou généalogiques de leurs ancêtres, dont notre blason semble n'être qu'une transformation; et celles des phalanges romaines offraient des signes distinctifs ou de reconnaissance dont la figure était emblématique. Pythagore, à l'aide du triangle, du triple triangle, formant cinq autres triangles et un pentagone, et de mille autres figures de géométrie mêlées de nombres, s'était créé un langage emblématique au moyen duquel il exprimait tour à tour et les vérités pratiques et les découvertes de la philosophie spéculative. Socrate, plus heureux que lui, peignit ses idées sous la forme d'emblè→ mes clairs et intelligibles: aussi le considère-t-on comme le père de l'apologue en Occident. Platon, en établissant sur des emblèmes le plan de ses idées, remplit le monde de ces images qui donnèrent naissance à tant d'ingénieuses fictions poétiques. En résumé, l'emblème, dans son acception élevée, est la nature tout entière exploitée par le poète et l'artiste pour rendre sensible à notre vue comme à notre intelligence, et ce qu'il y a de plus obscur, de plus mystérieux, et ce qu'il y a de plus explicite dans nos sentiments intérieurs; c'est une phraséo

Toutefois, la nuance entre le symbole et l'emblème n'est pas toujours facile à saisir; membres d'une même famille, leur air de ressemblance fait souvent confondre l'un avec l'autre. D'ailleurs tel objet qui dans un cas est emblème peut devenir symbole dans un autre; la dignité de l'emploi suffit pour établir cette différence. N'a-t-on pas vu souvent un mot trivial devenir poétique dans une circonstance particulière?

On nous demandera peut-être à quelle classe appartiennent ces obélisques, ces pyramides, ces temples de l'Égypte et de la Perse, figurant, soit par leur forme, soit par leurs accessoires, les rayons du soleil, son disque, le feu céleste ou terrestre, et ces églises chrétiennes dont toutes les parties de plan, de forme, de décoration, de couleur même, font allusion à nos croyances? A cette question nous répondrons : chacun de ces objets, chacune de ces formes, isolément, sont des emblèmes; la réunion de plusieurs peut constituer une allégorie (voy.). Ainsi nous voyons dans le symbole une langue d'origine divine, purement morale et religieuse, et n'ayant d'autre interprète que la poésie et les nobles images figurées; et dans l'emblème, le mot, le signe représentatif, également à double entente, d'idées de moindre portée, plus généralogie toute particulière, une langue toute lement reçues et comprises. L'un nous métaphorique, destinée à matérialiser les semble être le langage de la Divinité ex- vérités abstraites de la physique, de la

morale, de la philosophie, à satisfaire, | qui désirent engraisser, il faut s'assurer enfin, ce besoin naturel à l'homme de d'abord qu'il n'existe chez elles aucune généraliser ses idées, de rassembler, sous affection évidente ou latente des organes un même point de vue, d'exprimer en intérieurs qui amène après elle l'amaiun seul mot ou par une seule figure plu- grissement, puis ensuite placer le sujet sieurs propriétés d'un même objet, afin dans les conditions dont il vient d'être que l'âme les saisisse comme elle les con- parlé plus haut. Mais bien des fois on çoit, par une intuition soudaine, et, en fait de vains efforts quand la nature s'y quelque sorte, du même coup d'œil. C'est refuse. Voy. OBÉSITÉ. F. R. ainsi que les attributs des dieux, des hé- EMBOSSAGE, manière particulière ros du paganisme, employés comme em- d'établir un bâtiment de guerre à l'ancre. blèmes, rappellent à l'esprit les person- Tout navire en dérive, c'est-à-dire nages qu'ils caractérisent et le but moral abandonné sans résistance à l'action du qui leur a donné naissance et dont ils sont vent, de la marée ou d'un autre courant la personnification vivante. Viennent en- quelconque, vient naturellement en trasuite ces emblèmes mondains appliqués vers au vent ou au courant, parce que sur nos meubles, nos vaisselles, nos ten- ses deux extrémités ont une égale tentures, qui n'ont le plus souvent aucune dance à céder à l'un ou à l'autre. Il n'en portée sérieuse; puis les emblèmes qui est pas de même si le navire est retenu se rapportent aux noms propres, véri- par une ou deux ancres accrochées au tables énigmes dont les médailles antiques fond de la mer. Dans le premier cas, le offrent plus d'un exemple, et que le vent ou le courant, en tendant le câble, Borromini a renouvelé en donnant au fait tourner tout le système, câble et naplan de la Sapience, à Rome, la forme vire, autour de l'ancre, comme une gid'une abeille, parce que cet insecte figu- rouette autour de sa verge, et range l'axe rait dans les armes d'Urbain VIII, sous longitudinal du navire dans sa direction; le pontificat duquel cette église a été éle- ce mouvement du navire est ce qu'on L. C. S. appelle éviter au vent ou au courant. EMBONPOINT, mot dont la signi- Dans le second cas, où les deux ancres fication littérale est facile à saisir, mais sont ordinairement placées dans une didont la délimitation est difficile à établir. rection transversale à celle du vent ou On dit qu'une personne a de l'embon- du courant, les câbles, en se tendant, point lorsque, la nutrition se faisant bien, forment une espèce de fourche (d'où le tissu cellulaire renferme une suffisante vient le terme d'affourcher), ou, plus quantité de graisse. L'embonpoint est exactement parlant, un angle au sommet en général le caractère de la santé; néan- duquel se trouve arrêté le navire qui moins il est des constitutions dans les évite également au vent ou au courant. quelles la maigreur est compatible avec Cette position, avantageuse pour sa sûrela plus régulière exécution des fonctions. té, ne l'est pas généralement pour le Le tempérament sanguin, l'enfance et le combat. Les batteries d'un bâtiment de sexe féminin y disposent particulière- guerre, placées sur ses flancs, ne peument; l'oisiveté, l'usage des bains chauds, vent, lorsque ce bâtiment est à l'ancre, d'une nourriture composée de substan- tirer qu'à peu près perpendiculairement ces sucrées, de fécule, d'œufs, etc., en à la direction de la force qui tend ses favorisent le développement; 'de même câbles. Cependant il lui importe souvent, que les soucis, les travaux excessifs et soit pour attaquer, soit pour se défendre, l'alimentation insuffisante tendent à le de tirer dans une autre direction. Cette diminuer. L'embonpoint au-delà d'une nécessité de l'attaque et de la défense a certaine mesure prend le nom d'obésité fait imaginer l'opération qu'on appelle et constitue sinon une maladie, au moins s'embosser ou s'entraverser, parce qu'on une infirmité véritable. On trouve plus bosse (attache) sur le câble une amarre de gens disposés à diminuer leur embon- auxiliaire, et parce que le résultat de l'opoint qu'à l'accroître; cependant lors-pération est de faire présenter le travers qu'on est consulté par des personnes du navire à un point déterminé.

vée.

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que forment un certain nombre de bâti ments de guerre embossés. Une ligne d'embossage établie en avant d'un port est la meilleure de toutes les défenses pour le garantir d'un bonbardement. En maintenant les bombardes ennemies à la portée de ses canons, elle empêche leurs projectiles d'arriver jusqu'à terre, si ce n'est par hasard et en trop petit nombre pour causer de grands dommages. Plusieurs fois, dans le courant de la dernière guerre maritime, les ports du Havre et de Boulogne ont été préservés par des lignes d'embossage. J. T. P.

Lorsqu'on veut embosser un vaisseau | déjà mouillé, on fixe solidement sur son câble, à quelque distance en dehors de l'écubier, le bout d'un grelin ou d'une forte aussière, qui prend alors le nom d'embossure, et l'on en fait passer l'autre bout par le sabord le plus en arrière du côté qu'on veut présenter à l'ennemi ou du côté opposé, suivant que le vaisseau est évité l'avant ou l'arrière vers cet ennemi. Cette disposition prise, on parvient, en hâlant sur l'embossure et filant (lâchant) du cable convenablement, à s'effacer autant qu'il est nécessaire et à présenter le côté vers le point que l'on doit battre. L'embossage n'est pas une opération qui soit toujours praticable. Quelquefois le vent ou le courant est trop fort pour que le vaisseau puisse se maintenir en travers; leur violence ferait rompre l'embossure ou imprimerait au vaisseau une inclinaison dangereuse.

Si, le vaisseau étant sans voiles, on veut l'embosser en le mouillant, on étalingue l'embossure sur l'organeau de l'ancre, comme on l'a fait pour le câble; on la passe de même que dans le cas déjà cité, et, après avoir laissé tomber l'ancre et filé du câble et de l'embossure ce qu'il faut pour retenir le vaisseau, on agit sur ces amarres, comme il a été dit, pour faire tourner le vaisseau et donner à l'artillerie la direction convenable. Cette manière de s'embosser est plus solide que la première.

De ce qui vient d'être exposé l'on peut déduire ce principe, reconnu par les marins militaires, que « toutes les fois qu'un vaisseau a pris un mouillage où il est susceptible d'être attaqué, et à la moindre probabilité d'une attaque, il doit s'embosser, » et que « toutes les fois qu'il se présente pour attaquer un vaisseau à l'ancre ou un fort, il doit mouiller en faisant embossure. »>

Quand un vaisseau embossé, après avoir combattu autant qu'il lui était possible, se voit forcé d'abandonner la partie, l'embossure peut servir de croupiat pour le faire abattre (tourner) du côté le plus favorable pour recevoir le vent dans ses voiles et s'éloigner du champ de bataille.

On appelle ligne d'embossage celle

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EMBOUCHURE. On appelle ainsi la partie sur laquelle se posent les lèvres et par laquelle on introduit le souffle dans le corps d'un instrument à vent; puis aussi la forme qu'affectent les lèvres pour tirer des sons de cet instrument. Les formes variées des anches, becs, embauchoirs, etc., des instruments à vent, ne permettent pas d'établir une théorie générale à ce sujet; mais une bonne embouchure est chose indispensable pour tirer de cette sorte d'instruments, quelle que soit leur nature, un son plein, rond et agréable : aussi ne peut-on se dispenser de porter sur ce point la plus grande attention. Une bonne embouchure est souvent le résultat d'une conformation particulière des lèvres qui ne peut être remplacée que très difficilement. X.

EMBOUCHURE D'UN FLEUVE, D'UNE RIVIERE. C'est l'extrémité inférieure du cours de ce fleuve, de cette rivière, l'endroit par lequel l'un et l'autre se déchargent dans la mer, soit par un seul bras, soit par plusieurs. Ces bras ou embranchements prennent aussi le nom de bouches. Deux bouches, formant un triangle avec la mer qui en est la base, produisent ce qu'on nomme un delta (voy.). L'embouchure d'une rivière dans une autre s'appelle leur confluent. Les embouchures présentent divers phénomènes, tels que ceux dont on a parlé aux mots ALLUVION, ATTÉRISSEMENT, BARRE, etc. Voy. aussi le mot RIVIÈRE. S.

EMBRASEMENT SPONTANÉ, voy. COMBUSTION SPONTANÉE.

EMBRASURE. La première fois qu'on approche d'une place de guerre on ne peut s'empêcher de remarquer cer

un massif de terre ou par une rangée de gabions. Aussitôt que la batterie doit commencer son feu, on jette le masque dans le fossé, ou les premiers coups de canon l'emportent.

Les embrasures sont directes quand leur directrice est perpendiculaire à l'épaulement; dans le cas contraire, elles sont obliques. Les embrasures des places sont à 1,50 au-dessus du terre-plain du rempart; leur ouverture intérieure a un mètre de largeur et leur ouverture extérieure 4,20. Les embrasures des batteries de siége sont à 1,19 ou 1,33 de la plate-forme; selon que l'on tire de plein fouet ou à ricochet, on donne à l'ouverture intérieure 0,54, et à l'ouverture extérieure, au fond, la moitié de la longueur de l'embrasure. C. A. H.

taines ouvertures que l'on découvre de distance en distance le long de l'enceinte; il semble qu'un pressentiment secret avertit qu'au fond de ces antres obscurs se trouve un instrument de mort. On ne se trompe point, et ces ouvertures, que l'on nomme embrasures, ne sont pratiquées que pour donner passage aux bouches à feu qui défendront les approches de la place. L'ennemi le sait, et une partie de son feu se dirigera de préférence sur les embrasures; il lui tarde de mettre les canonniers hors de combat et les pièces hors de service. Dans les anciennes fortifications qu'on voulut conserver, on perça les embrasures dans les murs épais qui enveloppaient la place; mais le boulet, en frappant contre les parois de la maçonnerie, en détachait des éclats qui devenaient funestes aux défenseurs. Le canon a fait justice des hautes tours féodales; il a fallu, sous peine de mort, les abattre et les remplacer par des massifs en terre dans lesquels les balles et les boulets viennent se perdre. Un artilleur distingué avait proposé l'emploi de la fonte comme revêtement d'embrasures, mais les belles expériences faites à Metz en 1834 ont démontré que les blocs de fonte les plus épais ne résistent pas au choc du boulet, et que leurs éclats, projetés dans différentes directions, ajouteraient aux effets meurtriers des projectiles ennemis. On a cherché à supprimer les embra-mère, et prend le nom de fœtus. Il arsures en plaçant les pièces sur des affûts construits de manière à élever le canon au-dessus de l'épaulement à l'instant de le tirer et à le ramener immédiatement en arrière de cet abri pour le charger: ces essais ont été infructueux jusqu'à ce jour.

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EMBRYON, mot d'origine grecque et qu'on explique ainsi : tò ¿vtòs ßpúov, ce qui germe ou croît intérieurement. Le sens rigoureux que l'on doit donner à ce mot n'est pas suffisamment arrêté; on semble cependant s'accorder généralement à nommer ainsi le rudiment de l'animal à peine formé, tant qu'il demeure sans communication directe de fluidés avec la mère et avec l'atmosphère. La durée de cet état varie beaucoup chez les différents vertébrés. Ainsi, dans l'espèce humaine, sa durée est de trois mois ; à cette époque l'œuf humain est mis en communication de circulation avec la

rive chez quelques mammifères que l'embryon passe directement à l'existence aérienne et pulmonaire, se greffe à la tétine de la mère, et paraît se nourrir par une véritable digestion intestinale. Cette évolution, exceptionnelle chez les vivipares, qui n'en offrent d'exemple que chez les marsupiaux, est la loi commune des ovipares, chez lesquels, comme dans les didelphes, la vie fœtale est supprimée.

Sans nous égarer dans les questions ardues et hypothétiques de savoir si l'embryon appartient primitivement au père ou à la mère, s'il préexiste à l'accouplement; sans rechercher non plus l'époque à laquelle on le trouve dans l'utérus ou dans l'oviducte, nous allons donner un court aperçu de l'état constitutif de tout embryon.

oiseaux se développe comme celui des
mammifères, et que le petit de l'oiseau
est un embryon durant tout son séjour
dans l'œuf.
C. L-R.
EMBRYOTOMIE, opération par la→
quelle, dans les cas où l'étroitesse du bas-
sin s'oppose à l'accouchement naturel,
on divise dans le sein de la mère le fœtus
mort ou vivant pour l'extraire par par-
ties. Suivant les circonstances, on peut
avoir à porter les instruments sur la tête,
sur la poitrine ou sur l'abdomen. Pour
extraire la tête, on est souvent obligé
d'avoir recours à la perforation du crâne,
à l'évacuation du cerveau et même à
l'écrasement des os; et l'on emploie
dans ces divers buts des instruments
tels que des perforateurs, des ciseaux,
des forceps pourvus d'une forte vis de
pression. On peut être forcé de faire
des opérations semblables sur la poitrine
et sur l'abdomen, lorsque ces parties
présentent un volume trop considérable
relativement aux diamètres du bassin.

Procédant du dedans au dehors, on trouve; 1o l'amnios, membrane ou enveloppe la plus intérieure de l'œuf, et qui est le prolongement de son épiderme ou surpeau; 2o la membrane ombilicale, qui n'est plus une enveloppe, mais une vésicule en communication avec l'intestin dans les oiseaux, en communication également avec l'intestin dans les mammifères, suivant Ocken et suivant M. le professeur Floureus, bien que beaucoup d'auteurs n'admettent dans ces derniers de communication entre la vésicule ombilicale et l'intestin que par l'intermédiaire des vaisseaux omphalo - mésenté riques; 3o la membrane allantoïde, qui est destinée à recevoir les excrétions, résultat de la nutrition opérée par le moyen de la vésicule ombilicale. Ces usages opposés ont mérité à ces vésicules, de la part de M. Flourens, les noms d'intes tin externe du fœtus à la première, et de vessie externe du foetus à la seconde. Celle-ci, en effet, se prolonge avec la vessie par le moyen de l'ouraque; 4° le chorion, enveloppe extérieure de l'embryon, ne survenant qu'après les premières phases de la vie du germe qu'il reçoit.

Lorsque la division des parties du fœtus a eu lieu, il n'y a plus qu'à en faire l'extraction au moyen de la main, seule ou munie d'instruments. Il est à peine nécessaire d'ajouter qu'il faut user de grandes précautions lorsqu'il s'agit de porter dans le sein de la mère des instruments piquants ou tranchants; mais ce qu'il faut dire, c'est que ces opérations ne sont pas à beaucoup près si douloureuses ni si graves qu'on pourrait le supposer, lorsqu'elles sont pratiquées avec habileté et surtout à temps.

Dans les premiers temps de la vie de l'embryon, les vaisseaux de la vésicule ombilicale absorbent d'abord dans les fluides de la matrice ou de l'oviducte les premières molécules de son développement. Lorsque cette vésicule ombilicale cesse son action, l'allantoïde en remplit les usages respiratoires. Enfin, à trois mois, chez l'homme, le germe contracte adhérence avec les parois de la matrice, le placenta se forme, et l'état de fœtus commence. Chez les oiseaux, la fonction de la vésicule ombilicale dure presque tout le temps de l'incubation. Dans les quatre premiers jours, la matière qu'elle contient sert à l'accroissement de l'embryon, et ses vaisseaux à sa respiration; le quaEMBUSCADE, ruse de guerre qui trième jour elle occupe la moitié de la consiste à cacher une troupe dans un surface du jaune, et alors elle sert à la bois ou autre lieu secret pour surprendre respiration. Les vaisseaux de la vésicule l'ennemi à son passage. On donne indifféombilicale ou du jaune absorbent alors le remment le nom d'embuscade à la troupe blanc ou albumen et maintiennent tou-que l'on cache et au lieu où on la cache. jours pleine cette membrane qui en s'al- Le but de ce stratagème est de tomber à longeant devient l'intestin. On voit donc l'improviste sur l'ennemi, de l'envelopque pendant toute l'incubation l'œuf des per et de profiter de son désordre pour

On n'a recours à l'embryotomie que lorsqu'on a acquis la certitude que l'en-fant a cessé de vivre ; il faut même, pour qu'on puisse s'en promettre du succès, que le bassin ait au moins deux pouces de diamètre, sans quoi il vaut mieux avoir recours à l'opération césarienne (voy. ce dernier mot). F. R.

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