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d'un soldat! » A sa prière, un de ceux qui l'escortaient s'était chargé de remettre à la princesse de Rohan une lettre, des cheveux et un anneau; un officier s'en saisit en disant : « Personne ne doit faire les commissions d'un traître. » Le prince s'agenouilla quelques instants, mais entendant commander le feu, il se releva, et les gendarmes d'élite le frappèrent debout; ils s'emparèrent ensuite de ses dépouilles et le déposèrent dans la fosse, que, par une amère dérision de toute justice, on avait creusée plusieurs heures avant sa condamnation.

Ainsi périt, le 21 mars 1804, à la pointe du jour, le duc d'Enghien, brave guerrier, prince aimable et instruit, dont la France se serait glorifiée dans d'autres temps. Mais en devenant l'égal des souverains, Bonaparte en adoptait

sions de la doulear, vit entrainer son amant, son mari peut-être, par cette troupe ennemie. Ce fut dans un moulin voisin, d'où le prince s'échappait sans une porte malheureusement fermée en dehors, que le détachement apprit enfin lequel de ses prisonniers était le duc d'Enghien. On le conduisit à Strasbourg, et, n'ayant pas d'ordre, Charlot le mena dans sa propre maison, où le prince essaya vainement de gagner cet officier, qui crut de son devoir d'accomplir l'odieuse mission qu'il avait acceptée. Après l'avoir renfermé d'abord dans la citadelle, on l'en fit partir le 18 mars pour le conduire au château de Vincennes, où il arriva le 20. La femme de Harel, commandant de ce château, était la sœur de lait du prince et le reconnut avec effroi. Excédé de fatigue, il se coucha, après un court repas, quoiqu'il ne fût que huit heu-les principes ; et se rappelant Conradin, res du soir. On le réveilla avant minuit pour le faire comparaître devant une commission militaire que présidaît le général Hullin et que composaient des officiers de tout grade, nommés par Murat, gouverneur de Paris. On accusa le prince d'être à la solde de l'Angleterre et d'avoir porté les armes contre la patrie; il répondit: « J'ai combattu avec ma famille pour recouvrer l'héritage de mes ancêtres ; mais depuis la paix j'ai posé les armes, et j'ai reconnu qu'il n'y avait plus de rois en Europe. » Mais il ne s'agissait pas de la culpabilité du duc d'Enghien: on voulait sa mort. On le jugea de nuit, sans pièces à charge, sans témoins, sans défenseur ; aucune des formes de la jurisprudence militaire ne fut observée. Pendant qu'on l'interrogeait à Vincennes, on le condamnait aux Tuileries, et quand la commission le jugea digne de mort, elle ne fit que répéter l'ordre qui venait de lui être transmis. Le prince, après avoir entendu son arrêt, demanda inutilement à parler au premier consul et à s'entretenir avec un prêtre : on lui refusa ces deux faveurs, et on le fit descendre dans les fossés du château. Ce fut alors seulement que, regardant autour de lui, il dit : « Je reconnais Vincennes! car il ignorait où il se trouvait. En voyant l'appareil militaire qui l'attendait, il s'écria: «Grâce au ciel ! je mourrai de la mort

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Marie-Stuart, et tant d'autres illustres victimes d'un pouvoir disputé, il sacrifia un Bourbon à sa nouvelle puissance, motivant ainsi pour la suite la captivité de Sainte-Hélène, le supplice de Murat, et toutes les rigueurs dont sa famille a pu souffrir. En 1816, le prince de Condé et le duc de Bourbon firent exhumer les restes de leur infortuné fils, et on les déposa dans la chapelle du château de Vincennes, où ils lui élevèrent un mausolée, œuvre du statuaire Bosio. L. C. B.

On peut voir dans le Mémorial de Sainte-Hélène (t. VII, p. 330 et suiv.), ce que Napoléon a dit pour se justifier d'un acte qui n'en est pas moins une tache dans sa vie. « Tout avait été prévu d'avance,disait-il ; les pièces se trouvèrent toutes prêtes, il n'y eut qu'à signer, et le sort du prince se trouva décidé.... Assurément, si j'eusse été instruit à temps de certaines particularités concernant les opinions et le naturel du prince, si surtout j'avais vu la lettre qu'il m'écrivit et qu'on ne me remit, Dieu sait par quels motifs, qu'après qu'il n'était plus, bien certainement j'eusse pardonné. » Ces paroles donnèrent lieu à une controverse d'autant plus vive que, sous la Restauration, il importait excessivement aux instruments de ce crime d'en décliner la re sponsabilité. Louis XVIII trouva suffi sante la justification de M. le prince de

Talleyrand provoquée par une brochure assez maladroite du duc de Rovigo (Paris, 1823, in-8°) et par une autre signée de L***; mais on n'en jugea pas ainsi de celle du général Savary lui-même, qui avait présidé à l'exécution de la sentence et qui, suivant les explications du vieux général Hullin, président de la commission militaire, aurait précipité cette exécution sans nécessité. Un grand nombre de brochures parurent à cette occasion (voir la Revue Encyclop., t. XX, p. 630 et suiv.), et M. Dupin réunit et publia toutes les pièces de ce monstrueux procès précédées de la discussion des actes de la commission militaire (Paris, 1823, chez Baudouin). On a parlé de ce qui concerne Caulaincourt à l'article qui lui a été consacré; les articles SAVARY et TALLEYRAND ramèneront notre attention sur la même matière. J. H. S.

ENGIN. On désigne par ce vieux mot les machines et instruments, composés de plusieurs pièces, qui servent à enlever, à lancer ou à soutenir un grand poids ou à produire quelque autre effet considérable, avec économie de temps ou de force. Les engins sont de différentes natures: les uns servaient à la guerre avant l'emploi du canon tels étaient les balistes, les catapultes, les scorpions, les béliers (voy.), etc.; d'autres servent dans les arts, comme les moulins, les grues, les pressoirs, etc.

Le nom de machine (voy.) étant devenu celui de tout agent mécanique, qu'il soit simple ou qu'il soit composé, le mot engin a nécessairement dû se confondre avec lui, et il est en effet très peu usité aujourd'hui; néanmoins l'Académie lui a conservé cette acception générale et s'en sert même dans son Dictionnaire pour définir le mot machine.

On appelle aussi engins les filets et autres outils nécessaires à la chasse et à la pêche. Dans les mines, il se dit de toutes les machines employées à vider les eaux et à enlever les matières hors des mines. Dans l'art des constructions, c'est le nom spécial d'une machine en triangle composée d'un arbre soutenu de ses arcs-boutants et potencé en haut d'un fauconneau garni de poulies dans lesquelles passe un câble qui se dévide

sur un treuil ou rouleau à bras. Cet instrument, destiné à élever les pierres, charpentes et autres objets, a beaucoup de ressemblance avec la grue, dont il ne diffère que par la pièce de bois du sommet. En terme d'aiguiller et de cloutier d'épingles, engin est le nom d'une planche couverte de clous d'épingle plus ou moins forts, plantés de distance en distance, et entre lesquels on tire le fil de fer pour le redresser. Voy. ÉPINGLES.

Il y a eu plusieurs collections d'engins militaires : celle du Louvre, après avoir été transportée, dans le siècle dernier, aux Invalides, s'est trouvée dispersée, sans doute à la suite des révolutions qui dévastèrent tant de fois nos musées militaires. On a beaucoup parlé des engins de forme ancienne qu'on voyait aux écuries royales de Berlin.

On peut croire que c'est de ce mot, déjà français au x111° siècle, que nous vient celui d'ingénieur (voy.) s'appliquant à ceux qui en effet dirigeaient l'emploi des engins. L. L-T.

ENGORGEMENT, expression médicale empruntée à l'hydraulique et supposant que les vaisseaux dans lesquels circulent les liquides s'engorgent et s'obstruent par l'épaississement de ceux-ci. Cette explication, tour à tour admise et rejetée, n'est ni meilleure ni moins bonne que bien d'autres; elle exprime un fait incontestable, savoir : l'augmentation de volume et de consistance des parties. Dans ces derniers temps, les recherches microscopiques ont montré qu'en effet dans l'inflammation, par exemple, les globules rouges du sang pénètrent dans des vaisseaux destinés à recevoir seulement des globules blancs. Quoi qu'il en soit, le mot engorgement reste dans le langage médical et usuel avec une assez large signification, et il sert, moyennant des adjectifs, à désigner des phénomènes différents : ainsi l'on dit engorgement inflammatoire, squirrheux, cancéreux, scrofuleux, etc. F. R.

ENGOUEMENT. C'est cet enthousiasme frénétique, mais passager, qui s'empare soudainement d'une ou de plusieurs personnes pour un homme, un ouvrage,une découverte, etc., souvent même

pour une mode nouvelle, ou pour l'objet le plus futile. Tant que dure cette fièvre d'admiration, n'espérez pas distraire de son engouement celui ou ceux qui l'éprouvent; car c'est un des caractères de cette manie que d'être avant tout exclusive.

On a vu une nation entière s'engouer de tel ou tel objet; et, il faut bien le dire, c'est surtout à la nôtre que ce reproche a pu être fréquemment adressé sans trop d'injustice. Combien de charlatans de toute espèce ont excité notre engouement, et pour combien de folies ou de niaiseries n'en avons-nous pas ressenti!

Une femme spirituelle, Mme de Staal (Mlle de Launay), a fait une petite comédie intitulée l'Engouement, où cette passion d'un moment est peinte sous les traits les plus vifs et les plus heureux. Elle n'a toutefois pris pour sujet de sa pièce que l'engouement d'un homme: celui d'un peuple pouvait être l'objet d'un tableau plus vaste et d'une œuvre aussi piquante que philosophique.

Un frondeur ingénieux, le critique français Hoffman, l'a du moins esquissé dans cette fable où il montre la Nouveauté recevant dans notre patrie des hommages unanimes, captivant tous les cœurs, exaltant tous les esprits le jour de sa naissance; mais, hélas ! qu'arriva-til dès le lendemain?

« Le premier qui la rencontra,
S'écria : « Dieux! comme elle est vieille!»

Cette fable ne fut que trop souvent notre histoire. Aussi un homme d'état et d'esprit, ne craiguant pas d'employer des expressions un peu vulgaires pour rendre sa pensée d'une manière plus vive et plus frappante, disait-il de l'engouement politique ce qu'on pourrait dire de tous les autres : « C'est une omelette soufflée; « si on ne veut pas qu'elle tombe, il ne « faut pas lui donner le temps de re« froidir. >> M. O. ENGOULEVENT (caprimulgus). Ce mot exprime, dans sa pittoresque énergie, un des traits les plus caractéristiques de l'organisation de ce genre d'oiseaux un bec largement fendu et engouffrant l'air, qui y produit un bourdonnement particulier. Les engoulevents

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prennent place parmi les passereaux, immédiatement à côté des hirondelles, avec lesquelles ils ont assez d'analogie pour avoir été rangés par les ornithologistes dans une mème famille, mais dont les éloignent beaucoup leurs habitudes. Ce sont des oiseaux nocturnes ou crépusculaires, c'est-à-dire qui ne quittent les lieux sombres où ils se retirent qu'à la naissance du crépuscule, et pour donner la chasse aux insectes. Les attributs qui caractérisent le genre se tirent d'abord de ce bec, légèrement crochu, très déprimé, fendu jusqu'au-delà des yeux, et garni à sa base de soies raides divergentes; de la brièveté des pieds, à tarses emplumés, à doigts réunis à leur base par une courte membrane. Les yeux sont grands, le plumage mou, nuancé de gris et de brun, sombre comme chez la plupart des oiseaux de nuit. Le plus souvent isolés, ces bipèdes volent cependant quelquefois par troupes. Le mâle ne partage pas avec la femelle les soins de la maternité. Quelque trou dans lequel ils se contentent d'apporter un peu de mousse leur tient lieu de nid. Leur nom latin de caprimulgus ou tette-chèvre a sa source dans l'opinion vulgaire, mais dénuée de fondement, qu'ils tettent ces animaux, et même les vaches. La dénomination triviale de crapaud-volant leur vient de la ressemblance de leur cri avec le croassement de ce reptile.

Oiseaux cosmopolites, les engoulevents sont cependant plus communs sous l'équateur. Leurs espèces assez nombreuses varient surtout par la taille et par la forme de la queue. L'engoulevent ordinaire ou d'Europe est d'un gris brun, ondulé et moucheté de brun noirâtre, avec une bande blanche allant du bec à la nuque. Il est gros comme une grive. C. S-TE. ENGOURDISSEMENT, perte partielle et temporaire de la faculté de sentir et de se mouvoir, occasionnée par une compression des gros troncs nerveux. Cette sensation consiste souvent dans un endolorissement avec pesanteur et difficulté dans les mouvements, phénomènes qui diminuent et disparaissent bientôt quand la cause cesse d'agir, ou qui, allant toujours en croissant, aboutis

sent quelquefois à la paralysie. On
observe l'engourdissement des mem-
bres lorsque, en conséquence d'une
fausse position, d'une chute ou d'une
luxation, les nerfs ont été foulés ou
meurtris; à la suite de la ligature des
artères, lorsqu'un nerf s'est trouvé lié
par accident, enfin aussi par
la suspen-
sion de la circulation et de l'action ner-
veuse qui succède à l'ossification ou à la
compression des gros vaisseaux.

choses qui sont la base de la théorie des engrais: 1° toutes les substances organiques, sans exception, doivent être des engrais dont les qualités varient d'après les proportions de leurs parties élémentaires; 2° tous les engrais ne sauraient être appliqués indifféremment à toutes les cultures, puisque ces plantes parasites dont nous venons de parler affectent telle espèce végétale et ne sauraient vivre sur une autre. En effet, la terre de bruyère (voy.) est indispensable à la vie de certaines familles végétales tout entières, tandis que la plupart des autres y périssent inévitablement ; et la terre de bruyère est un véritable engrais résultant de la décomposition des espèces du genre

L'engourdissement n'est pas par luimême une maladie, mais il doit appeler l'attention parce qu'il est le signe précurseur de l'apoplexie, de la paralysie, de la gangrène par congélation, etc. Par la même raison les moyens curatifs ne sauraient être dirigés contre lui spécia-erica. Voy. ÉRICINÉES. lement, mais contre les affections qu'il annonce ou qu'il caractérise. En général, les émissions sanguines, les résolutifs, certaines opérations chirurgicales, sont les moyens les plus utiles contre cet ac

cident.

Les engrais sont ordinairement solides, quelquefois liquides; les uns appartiennent au règne végétal, d'autres au règne animal, d'autres enfin, comme les fumiers, sont un mélange des deux. Parmi les substances gazeuses ou aériformes, un assez grand nombre peut nuire à la végétation, d'autres lui sont nécessaires; mais leur mode d'application n'appartient pas aux procédés d'agriculture.

Parmi les engrais végétaux, les uns s'appliquent avant d'avoir subi la fermentation putride: tels sont les enfouissements de récoltes vertes, dont le mérite doit varier avec les localités et fait l'objet de plus d'un doute que nous partagerions volontiers.

Toutes les matières végétales peuvent être converties en engrais par la fermentation et par leur mélange avec des matières animales : c'est ce mélange qui constitue les fumiers, engrais les plus gé

On a voulu tirer parti de l'engourdissement dans les opérations de chirurgie pour amortir la douleur, et dans cette vue on a appliqué aux membres sur lesquels on devait pratiquer des incisions des ligatures annulaires plus ou moins serrées. Ce moyen n'a rendu que de faibles services et l'on n'en a pas continué l'usage. F. R. ENGRAIS. On nomme engrais toute substance organique, animale ou végétale, susceptible de se couvertir en humus par la fermentation putride et de rendre plus fertile le sol sur lequel on l'applique, ou avec lequel on le mélange, avant ou après qu'elle a subi cette fermentation. Dans la nature, et dans le règne végénéralement employés et déjà connus au Lal en particulier, la destruction de certains êtres entretient la vie de certains autres c'est ainsi que la graine ne se forme qu'aux dépens de la fleur et coûte souvent la vie au végétal entier qui la produit; c'est ainsi que le lichen et le champignon parasites donnent souvent la mort à l'arbre qui les nourrit, et que l'humeur de leurs débris, lorsqu'ils croissent sur le roc aride, devient le premier rudiment d'un sol qui doit peut-être un jour, à son tour, se couvrir de forêts.

De ces observations ressortent deux

temps de Moïse, comme on le voit dans la Genèse. Les pailles de seigle et de froment sont le plus employées à cet usage et celles qui y sont le plus propres, les premières surtout; ordinairement les pailles d'avoine sont employées comme fourrage; quant aux pailles d'orge, on les jette aux fumiers plutôt qu'on ne les y emploie. Les pailles agissent en absorbant les urines et les liquides de la défécation; elles forment d'ailleurs avec eux, par la fermentation, des composes plus fertilisants que s'il n'y avait pas eu

les vendent et à ceux surtout qui les emploient ces derniers donnent à ces inventions modernes le nom collectif et méprisant d'engrais parisien.

Le parcage des bêtes à laines et à cornes est un mode excellent et tout particulier d'appliquer les engrais; mais les bornes de cet article nous permettent seulement de l'indiquer.

de mélange, mais qui varient cependant avec l'espèce et la nourriture de l'animal qui les produit. On évalue que la paille entre pour un cinquième dans le poids du fumier. Le degré de fermentation auquel il convient d'appliquer cet engrais est encore en question; il dépend de la nature et de la fertilité du sol, de la quantité, de la saison où on l'applique, et de la récolte qu'on y place immédiatement. Quelquefois on l'épanche sur une récolte sans l'enfouir; le plus souvent, après l'avoir épanché, on l'enfouit avant de semer ou avec la semence; d'autres fois enfin on le place à la main, poignée à poignée, au fond des raies et immédiatement par-dessus ou sous des racines semées ou plantées. Outre la paille, on emploie quelquefois en litière : 1° les chaumes, excellente pratique trop peu usitée; 2o des joncs, roseaux, bruyères, fâcheux pis-aller, symptôme de misère et de stérilité; 3o des feuilles, qui sont de toutes les litières les plus mauvaises à tous égards.

Les engrais liquides sont ordinairement l'urine des animaux, reçue dans une citerne et plus ou moins fermentée; elle a reçu le nom de purin, lizé, etc, Dans divers pays, et quand on manque de litière, on ne saurait trop recommander cette pratique; cependant ce ne sont pas les seuls engrais liquides rigoureusement parlant, et les eaux qui tiennent en suspension des huiles, des savons, des graisses ou matières animales quelconques, provenant d'usines auxquelles elles ont servi, sont quelquefois d'excellents engrais; mais l'emploi de ces eaux appartient à la théorie des irrigations plus qu'à celle des engrais. R-Y-R.

ENGRAISSEMENT DES ANIMAUX, opération importante de l'industrie agricole qui consiste à augmenter le volume, le poids des animaux domestiques destinés à nos tables, en développant chez eux une surabondance de graisse qui attendrit les fibres musculaires. L'engraissement est devenu une science basée sur des observations relatives aux circonstances qui augmentent le plus et le plus vite l'embonpoint chez des animaux d'espèces différentes. Il présente, en outre, comme spéculation commerciale, beaucoup de difficultés et fait courir des chances de perte réelle, par la grande disproportion qui peut se trouver entre la quantité d'aliments consommés et le prix de vente des animaux.

Les engrais animaux solides sont les plus actifs incomparablement; ils peuvent être: 1° mous et onctueux, et nous avons dit que ce sont les défécations qui font la base des fumiers dans la composition desquels ils entrent pour quatre cinquièmes en poids environ; ce sont aussi les cadavres d'animaux morts, etc.; ou 2o pulvérulents, et le nombre de ces derniers engrais est aussi considérable que leurs effets sont variables. Parmi les plus employés et les plus efficaces, on doit ranger la poudrette et la colombine, puis le noir animal ou charbon d'os des raffineries de sucre, qui conviennent particulièrement aux terres froides; les rognures de cornes sont employées aux environs de Pontoise et ailleurs, sur des sols calcaires et secs, particulièrement Il n'est point indifférent pour la vente pour la culture de la gaude; enfin les que la graisse soit ferme et consistante, débris de poissons sont employés sur les ou bien, au contraire, molle et difcôtes. Les os broyés dont on a extrait la fluente, qu'elle se trouve toute rassemgélatine et qui s'annoncent sous le nom blée à l'intérieur ou bien disséminée cond'engrais Laîné, le sang desséché, l'u- venablement entre les muscles, ce qui rate, etc., etc., sont d'une invention trop réunit le poids et la bonne qualité de la récente et leur emploi est d'un avantage viande. Pour arriver à ce résultat, il faut trop douteux encore. Tous ces engrais considérer l'âge de l'animal, sa constiparaissent être plus profitables aux jour-tution, son tempérament et son état de nalistes qui les annoncent qu'à ceux qui santé. Trop jeunes, les animaux n'ont pas

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