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merons dans une bonne organisation de ses ateliers, qui se composent de machines et d'ouvriers. Les premières réclament tous les perfectionnements possibles, si❘ l'entrepreneur ne veut rester au-dessous de ses concurrents. Cependant point d'engouement dans leur choix! au contraire, la plus grande prudence doit y présider afin de ne pas engager inutilement des capitaux.Au reste, en travaux de bâtiment le nombre des machines est très borné; on ne se sert guère que d'engins et d'équipages. Les grands ateliers de serrurerie comportent seuls, des machines coûteuses.

Dans le choix des ouvriers, un entre preneur doit avoir égard d'abord à la probité, puis à l'adresse et à une certaine instruction; il est indispensable surtout, pour la conduite de ses ouvriers, qu'il ait de bons maîtres compagnons avec lesquels il n'a pas à regarder au prix de la journée. Ses ordres doivent toujours être donnés à ceux-ci, et il est de toute nécessité qu'il fasse peser sur eux une grande responsabilité. Sa surveillance doit s'exercer presque en totalité sur ces agents principaux : c'est le seul moyen de conduire de vastes ateliers et d'entreprendre des opérations considérables.

deux objets qui, joints à un jugement sain et à une grande prudence, les mettront à même de juger le pays qu'ils habitent, et, par conséquent, de choisir un système convenable d'économie rurale et un plan de culture, qui forment deux bases fondamentales de leurs opérations.

M. Mathieu de Dombasle (voy.) a consigné dans les Annales de Roville des documents précieux qui, en toutes occasions, serviront de guides à l'entrepreneur d'industrie agricole. Il serait bien à désirer que, pour toute industrie, il y eût des manuels pratiques aussi parfaits que ceux des Annales de Roville, où les spéculateurs trouvassent des conseils et des exemples pratiques aussi sûrs. Malheureusement, l'égoïsme et l'intérêt font que chaque industriel garde ses connaissances pour lui. ANT.D. ENTREPRISE, dans son sens le plus ordinaire en industrie, est une opération d'une durée plus ou moins longue et dont le résultat est communément un bénéfice quelconque pour celui qui la fait. Le mot entraîne toujours avec lui l'idée de chances incertaines. En effet, s'il n'entre un peu de hasard dans une opération financière, elle est soumise aux règles communes de l'échange ou du commerce, c'est-à-dire que, conduite avec prudence et selon les données convenables, elle offre des bénéfices certains connus à l'a

simple. L'entreprise, avec sa portion de hasard, offre par conséquent des chances de grands bénéfices comme des chances de grandes pertes.

Comme homme moral, l'entrepreneur a aussi de grands devoirs à remplir. En effet, ses opérations diffèrent des autres; les éléments qui les composent lui don-vance: c'est alors le commerce pur et nent la facilité de tromper les personnes avec lesquelles il a traité, et qui souvent lui ont confié une partie de leur fortune. Tous ces petits moyens illicites de gain doivent donc être repoussés par lui comme déshonorants. C'est à lui de tout prévoir et même de s'arranger dans les clauses de manière à ce que tous ses actes puissent être contrôlés pour éviter jusqu'au soupçon.

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Il existe des entreprises de toutes espèces, sur l'exploitation des mines, les théâtres, les messageries, les chemins de fer, les canaux, etc.; sur les denrées ayant des cours très variables, comme sucre, café, esprit-de-vin, huile, et enfin sur l'industrie manufacturière et l'agriculture.

En général, une entreprise sera bonne si les objets sur lesquels on spécule sont recherchés et qu'il y ait peu de concurrence; elle sera d'autant plus sûre que le capital engagé sera faible et le capital de roulement considérable. Ceci souffre quelques exceptions: ainsi, quand on spécule sur des opérations immenses, un fort capital engagé n'est pas nuisible; il

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est même presque toujours nécessaire et se trouve en rapport avec la masse d'affaires. Mais, dans une foule de petites entreprises, il faut bien se garder d'engager trop de capitaux, quand ils n'ont pas un but réel d'utilité : cela ne peut qu'entraver et mème complétement arrêter un spéculateur dont le crédit n'est pas bien fondé.

Lorsque, par la nature de l'entreprise, de forts capitaux engagés sont nécessaires pour marcher, ce qui arrive fort souvent de nos jours avec le grand nombre d'agents et de machines employés, c'est toujours une chance désavantageuse de plus contre cette entreprise. Nous connaissons de petits constructeurs de machines qui, faisant peu d'affaires, par plusieurs causes, et étant obligés d'avoir dans leurs ateliers un matériel en machines de toute espèce, montant de 40 à 50,000 francs, ont chez eux, on peut le dire, un ver rongeur qui les mine, qui quelquefois les fait périr. D'un autre côté, il est de forts constructeurs qui, avec un matériel de 5 à 600,000 francs en ateliers et machines, font cependant, avec leur masse importante d'affaires, des bénéfices immenses.

Pour la sûreté d'une entreprise, on ne saurait trop faire d'études avant de rien commencer. Nous ne nous étendrons pas sur ces études extrêmement variables; mais en principe il est de toute nécessité de bien connaitre ses ressources, de calculer les causes de succès et d'insuccès, en se basant toujours, pour les résultats, sur les bénéfices les plus minimes et faisant même la part des crises commerciales, qui seront d'autant plus fréquentes que l'industrie sera plus en faveur.

Parfois une entreprise repose sur un brevet d'invention, objet de grandes espérances. Un entrepreneur prudent doit bien se garder de s'engouer de son brevet: il est certes rationnel de le considérer comme une chance de plus de succès; néanmoins aucune mesure de prudence ne doit être négligée par lui, et il aura bien à se garder d'épuiser son capital de roulement en templissant ses magasins de produits.

Dans les travaux de bâtiment, il est presque toujours plus avantageux de

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faire plusieurs grandes entreprises solides qu'une foule de petites, lors même que ces dernières donneraient des bénéfices partiels un peu plus forts. Le résultat sera toujours en faveur des premières, quand on mettra en ligne de compte le moindre temps qu'elles prennent, le peu d'agents principaux qu'elles exigent, et une foule d'autres petites causes.

Les entreprises agricoles ne jouissent pas jusqu'ici d'une grande faveur en France, par la raison que, l'économie rurale y étant peu avancée, les bénéfices sont minimes, ce qui détourne les capitalistes d'y employer des fonds. Elles demandent une grande prudence, de grandes connaissances pratiques dans toutes les branches de l'agriculture, et un capital de roulement plus fort qu'on ne l'a cru jusqu'à présent.

La France est bien inférieure à l'Angleterre pour ses produits agricoles. D'après la statistique de M. Jean Schoen, de Breslau, la première a un revenu, provenant de l'économie rurale, de 4,262,000,000 de francs, l'autre de 5,425,000,000 de francs; l'Autriche a un revenu de 3,080,000,000 de francs; la Prusse de 1,350,000,000 de francs.

de ses

Eu égard aux autres industries, la France a encore une vaste carrière à parcourir pour atteindre l'Angleterre. Pour celle-ci, on évalue à 3,575,000,000, de francs la valeur des objets fabriqués; pour la France, à 1,820,000,000 de francs, et l'Angleterre a hommes occupés à la mise en œuvre, la France. Pour l'agriculture, le chiffre est l'inverse du précédent entre les deux pays: ainsi l'Angleterre emploie ses hommes aux travaux agricoles, la France. Ceci s'explique par les grands perfectionnements qu'on a apportés en Angleterre dans l'art agricole, surtout dans les machines qu'on y emploie. ANT. D.

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ENVIE. Dans son dictionnaire, l'Académie Francaise définit ainsi l'envie : Chagrin qu'on ressent du succès, du bonheur, des avantages d'autrui. » La Bruyère dit : « L'envie et la haine sont deux passions qui se confondent. » Cela est exact, surtout en ce sens que la haine nait presque toujours de l'envie. Au

fait des blessures qui ne sont pas moins

Dans le sens grammatical, le mot envie ne se prend pas toujours en mauvaise part souvent il ne signifie que désir, et il n'emporte pas l'idée de rivalité ni de jalousie. Dans cette acception, avoir envie d'une chose ou d'un objet quelconque veut seulement dire en désirer la possession pour soi-même, sans l'envier chez autrui. Mème, avec cette dernière acception, le mot envie se prend quelquefois dans un sens très différent de celui de haine, témoin ces deux vers de Corneille :

berceau du monde, en armant le bras
de Cain contre Abel, elle enfante le pre-mortelles.
mier fratricide; plus tard, elle livre à
l'esclavage Joseph vendu par ses frères;
c'est elle qui souffle au cœur de Saül sa
rage contre David; enfin, à toutes les
époques, elle ensanglante le foyer do-
mestique, l'enceinte des palais, et jus-
qu'à l'asile des temples; elle remplit le
monde de troubles, de guerres et d'as-
sassinats. On la trouve partout, dans le
conseil des princes, aux comices popu-
laires, dans toutes les assemblées où s'a-
gitent les passions des hommes. Il faut
bien l'avouer, elle s'introduit aussi dans
ces associations pacifiques où ne devrait
régner qu'une émulation fraternelle pour
les intérêts de la science, l'amour de la
littérature et la gloire des arts. La cu-
pidité, l'ambition, la vanité, sont les
véhicules aussi actifs que dangereux de
l'envie. Il serait fastidieux et superflu
d'en rechercher les exemples, même les
plus fameux: les crimes de l'envie sont
l'histoire du monde; l'Église l'a mise au
rang des péchés capitaux et elle ne pou-
vait faire moins.

Un vice n'est quelquefois que la corruption d'un principe louable en luimême ainsi l'envie peut naître de l'émulation qui, dirigée vers le bien, est une vertu. Les lauriers de Miltiade empêchaient Thémistocle de dormir. Chez Thémistocle était-ce envie, ou simplement émulation?

L'antiquité nous a laissé dans Thersite le type grotesque de l'envieux. L'époque révolutionnaire a mis chez nous en relief un caractère qui en sera à jamais le plus effrayant symbole : c'est celui de Robespierre (voy. son article). Doué de talents assez médiocres, envieux de toute espèce de supériorité, ce démagogue tyran fit de la mort l'auxiliaire des succès de son ambition.

Nous l'avons déjà dit : les annales de la science et des arts ne sont que trop déshonorées par des souvenirs empruntés à ce vice funeste. Nous n'en rappellerons aucun, nous voudrions au contraire pouvoir les effacer tous. Nous dirons seulement que si, en politique, la proscription est l'arme de l'envie, la critique haineuse,qui en est l'arme littéraire,

Et notre Polyeucte a va trancher sa vie?
Il l'a vu mais, hélas! avec un œil d'envie.

Les Grecs, qui personnifiaient et qui déifiaient tout, dans le monde moral comme dans le monde physique, avaient fait un dieu de l'envie, le mot qui, dans leur langue, exprime ce vice étant du genre masculin. La même convenance grammaticale en fit une déesse chez les Romains. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que le mot latin invidia signifie qui ne voit pas d'un bon œil : ainsi cette dénomination est symbolique. Au deuxième livre des Métamorphoses, dans la fable d'Aglaure et Hersé, Ovide a décrit l'Envie de la manière la plus poétique, et son traducteur SaintAnge a rendu cette description avec autant d'élégance que de fidélité.

Pallor in ore sedet, macies in corpore tolo, etc. Sur son front pâle et sombre habite le chagrin;

Une affreuse maigreur a desséché son sein:
Le fiel ronge ses dents; son œil est faux et
louche;

Le venin de son cœur distille de sa bouche.
Triste de notre joie, elle ne rit jamais
Que des maux qu'elle a vus, ou des maux
qu'elle a faits.

Et la nuit et le jour un soin rongeur l'éveille;
Le bruit de la louange afflige son oreille;
Son supplice est de voir la gloire des talents;
Elle sèche et périt de leurs succès brillants;
Son cœur est son bourreau!...

Apelle avait représenté l'Envie servant de guide à la Calomnie: le Poussin a peint ce monstre qui se mord les bras et secoue les serpents qui forment sa chevelure. Dans un des tableaux de sa galerie allégorique, sur la régence de

Marie de Médicis, Rubens a reproduit sur la toile les traits qu'Ovide donne à l'Envie. Au théâtre, Racine a peint l'envieux sous le nom de Mathan, comme Racine savait peindre. Ce vice odieux et triste ne semble point du ressort de la muse comique; cependant un auteur contemporain, M. Dorvo, a composé, sous le titre de l'Envieux, une comédie en 5 actes, dont on a retenu ces vers :

Le bien qu'on dit d'un autre est un vol qu'on lui fait.....

Si l'on boit, il a soif; si l'on mange, il a faim

Cette pièce fut représentée à l'Odéon le 28 ventôse an VII (19 mars 1799). La nuit d'après, le théâtre fut dévoré par les flammes. On prétendit, dans le temps, que l'incendie de l'Odéon était un crime de l'envie,

P. A. V.

ENVIES. Ce sujet, sur lequel il n'est plus permis de s'étendre longuement de nos jours, présente un des plus curieux chapitres des erreurs de l'esprit humain. L'observation avait montré que les femmes dans l'état de grossesse étaient douées d'un excès de susceptibilité et que l'enfant pouvait souffrir plus ou moins des impressions ressenties par la mère; et comme des enfants naissaient présentant quelques difformités plus ou moins singulières, on crut pouvoir les attribuer à ce qui avait frappé l'imagination de la mère, et particulièrement aux envies non satisfaites qu'elle avait pu éprouver. De là, le nom d'envies, nævi materni, par lequel on désigne communément des taches, des tumeurs de couleur et de volume différents, qu'on appelle également signes de naissance. La croyance vulgaire à ce sujet est que, quand une femme éprouve une envie qu'elle ne peut contenter, son enfant apporte en naissant l'image plus ou moins parfaite de l'objet désiré sur la partie du corps ou elle a porté la main en ce moment.

On voit fréquemment chez les enfants nouveau-nés des taches plus ou moins larges, avec ou sans saillie de la peau, tantôt roses, rouges ou violettes, tantôt brunes ou livides. Eh bien! ces taches viennent, dit-on, de ce que la mère a souhaité du vin, du café, ou bien tel fruit ou telle fleur, avec lesquels

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une prévention ignorante et aveugle s'obstine à trouver une ressemblance frappante. On va même jusqu'à dire qu'à l'époque de la maturité des fruits ces taches présentent des changements de couleur. La forme et le volume que ces tumeurs prennent quelquefois, ont été interprétés de la manière la plus bizarre. Ainsi on a voulu y voir des couennes de lard, des huitres, ou bien aussi des araignées, des crapauds, des vipères. Nous ne parlons pas ici des enfants à tête de singe ou de chat qui sont des difformités plus ou moins singulières, mais qui s'expliquent très bien maintenant. Voy. MONSTRuosités.

Quant aux envies, elles sont pour la plupart des vices de structure de la peau, tantôt des tumeurs variqueuses ou des cicatrices, tantôt des adhérences formées pendant la vie intrà-utérine. Elles n'ont surtout aucune liaison avec les désirs dont les femmes grosses ont pu être tourmentées, que ces désirs aient ou non été satisfaits; enfin, comme elles sont ou des maladies ou des traces de maladie, elles peuvent être guéries avec succès, et, au moins presque toujours, sans danger.

Ce n'est pas qu'il ne soit bon de tenir les femmes enceintes à l'abri de toute impression pénible et de tout spectacle dégoûtant, mais non pas dans la vue que l'on se propose communément. Le meilleur moyen qu'on puisse mettre en usage consiste à donner aux femmes une éducation solide et sérieuse, qui les mette à l'abri des écarts de l'imagination,

On appelle encore envies des fentes ou des excoriations légères qui se font aux doigts vers la racine des ongles. Insignifiantes par elles mêmes, ces petites plaies occasionnent quelquefois des douleurs assez vives et peuvent même susciter une inflammation notable des doigts (voy. PANARIS). On ne doit donc point négliger cette affection, qui, outre le danger qui vient d'être signalé, présente encore celui de permettre l'introduction des matières vénéneuses ou virulentes, qui sont sans action sur la peau intacte. Outre qu'il faut, autant que possible, garantir les mains du contact des corps durs ou irritants, on doit aussi couper avec précaution les pellicules qui se sou

lèvent au lieu de les arracher comme le f puisque les poètes en ont fait le dieu des font quelques personnes. Un petit emplâtre adhésif est également utile pour préserver du retour de cet accident. F. R. ENVOI EN POSSESSION, voy. POSSESSION.

ENVOYÉ. Dans l'ancienne diplomatie on distinguait le simple envoyé, ablegatus, de l'ambassadeur proprement dit, legatus. Cette distinction subsiste, car les diplomates de second ordre ou les ministres plénipotentiaires ajoutent à ce titre celui d'envoyés extraordinaires, alors même que leur mission n'est pas seulement temporaire et exceptionnelle. Les principaux agents diplomatiques des états de second ou au moins de troisième ordre sont des envoyés extraordinaires, ministres plénipotentiaires; la Prusse même, dont le gouvernement se pique d'une sage économie, n'a pas d'agents d'un rang plus élevé, si ce n'est dans des cas particuliers, tandis que Naples et la Sardaigne, états secondaires, accréditent des ambassadeurs près des principales cours et leur paient de gros traitements, à l'instar des grandes puissances. Voy. AGENTS DIPLOMATIQUES.

S.

ÉOLE. Après la mort de Deucalion (voy.), ses deux fils, Hellen et Amphictyon, se partagèrent ses domaines. Amphictyon eut, pour sa part, tout le pays qui s'étend sur le littoral de la mer Égée, depuis les confins de la Thessalie jusqu'à ceux de la Béotie. Hellen obtint la HauteThessalie ou le pays des montagnes. Ce prince eut trois fils: Éole, Dorus et Xuthus. Les deux premiers suivirent l'exem ple qui leur avait été donné par leur père; mais, en se partageant ses états, ils en exclurent leur troisième frère Xuthus. Celui-ci s'étant réfugié dans l'Attique y épousa une fille du roi d'Athènes, et en eut deux fils, dont l'aîné, nommé Ion, s'établit dans l'Égialée à laquelle il imposa son nom. Voy. EOLIENS.

Un second Eole, descendant du précédent, et que les mythographes font naitre de Jupiter et de Mélanippe, régna sur un groupe d'iles volcaniques de la mer Tyrrhénienne, près la côte septentrionale de la Sicile. C'était sans doute un prince instruit dans les sciences astronomiques et dans l'art de la navigation,

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vents. Homère, dans le récit des aventures d'Ulysse, et Virgile, dans celui des voyages d'Énée, ont tiré le plus heureux parti de cette fiction. Les iles qui formaient le domaine d'Eole, appelées d'abord Vulcania, reçurent le nom d'iles Éoliennes, qu'elles portent encore de nos jours. Ce groupe se compose de six iles principales, savoir : 1o Lipara, aujourd'hui Lipari, qui passait pour le séjour d'Éole; Diodore prétend même que la ville de Lipari fut bâtie par un troisième Éole, fils de celui dont il est ici question; 2° Vulcania, la moderne Vulcano; 3° Strongyle, maintenant Stromboli, remarquable par son volcan; 4o Didyme, la Salina des cartes actuelles; 5° Phænicodes, aujourd'hui Filicuri; 6o Ericoïdes ou Alicuri. Enfin, un petit groupe d'ilots volcaniques environne la mugissante Stromboli. Ces iles sont habitées par quelques familles de pêcheurs et un petit nombre de cultivateurs. Le commerce des poissons, des vins de Lipari et d'une espèce de raisins secs, appelés passoline, constitue toutes leurs C. F-N.

ressources.

ÉOLIDE ou ÉOLIE. L'Éolide ou l'Éolie est cette partie de l'Asie-Mineure ainsi nommée des Eoliens, qui, près d'un siècle après le siége de Troie, passèrent de Grèce en Asie et y fondèrent des colonies sur tout le littoral, depuis la ville de Cyzique jusqu'au fleuve Caïque. Ces colonies éoliennes donnèrent plus spécialement leur nom à la côte de la mer Égée enclavée entre le Caïque et l'Hermus, et au territoire situé entre ces deux fleuves jusqu'à la distance de 17 lieues dans l'intérieur des terres. Quelques villes de l'île de Lesbos furent aussi colonisées par ces mêmes tribus éoliennes, et de là vient qu'Horace (Odes, iv, 9) appelle Eolia puella la Lesbienne Sapho. Les Eoliens possédaient sur le contineat d'Asie onze villes dont les députés s'assemblaient en certaines occasions dans la ville de Cume ou de Cyme. C'était la principale ville de l'Éolie, la plus belle, l'une des premières qui fût fondée par les Eoliens, et la patrie d'Hésiode (voy. CuMES), Smyrne avait été la douzième des cités éoliennes; mais les Ioniens s'eu em

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