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caisses d'épargnes datent de 1823. Plusieurs grandes villes d'Italie ont suivi cet exemple, et à Rome même il vient de se former, sous le nom de Casa di res

raît que les fondateurs des institutions | caisse de Karlsruhe, à laquelle la ville` de Hambourg, de Berne et de Tottenham, offrit son patrimoine à titre de garantie. ignoraient mutuellement leurs tentati-Dans le royaume Lombardo-Vénitien, les ves. Il n'est pas rare que la même idée se développe ainsi spontanément dans des localités différentes, à des époques souvent très rapprochées. La Suisse et l'Angleterre continuèrent, dans les der-petto, une caisse que le pape et la plunières années du XVIIIe siècle et dans les part des cardinaux protégent d'une mapremières du XIX, d'étendre ce bienfait nière spéciale. qui s'est propagé jusque dans ses co- On a suivi dans les différents pays Jonies les plus lointaines et à servi à amé- des modes différents pour les caisses liorer le sort des esclaves. L'institution d'épargnes. Le plus communément de toutefois ne se généralisa dans la Suisse simples particuliers, dans le désir d'être qu'après la fondation, en 1816, de la utiles, ont constitué une société et une caisse de Genève, favorisée par les dons administration, sans consulter le gougénéreux de M. Tronchin, et en Angle- | vernement, ou en se bornant à souterre qu'après l'acte du parlement qui, mettre leur plan à son approbation. Quelen 1817, appela l'attention de la législa- quefois le gouvernement a pris l'initiature et du public sur les savings banks.tive; quelquefois les caisses d'épargnes C'est aussi cet acte qui paraît avoir suggéré au vertueux duc de La Rochefoucauld-Liancourt (voy.) l'idée de fonder la caisse d'épargnes de Paris, qui date seulement de 1818 et qui dut son existence à la libéralité d'une association de généreux citoyens.

La Hollande, à qui les recherches les plus exactes et les plus nouvelles attribuent l'honneur d'avoir la première réalisé l'institution des caisses d'épargnes, ne s'est pas montrée infidèle à ce noble précédent. En 1827 on y comptait 53 caisses, dont 24 dans la seule province de Hollande proprement dite. Cet heureux résultat était dû, comme tant d'autres, aux efforts de la Société de bien public. Du reste, il est remarquable que, pendant tout le temps qu'a duré la réunion de la Hollande à la Belgique, celle-ci était restée complétement étrangère aux établissements de caisses d'épargnes.

Les États-Unis, la Suède, la Norvège, le Danemark et la Saxe ont aussi adopté l'institution des caisses d'épargnes; mais elles ne semblent pas s'être établies dans ces pays antérieurement au siècle actuel. En Autriche, la date est certainement plus récente. Dans le Wurtemberg, c'est en 1818 que la reine Catherine fonda et dota la grande caisse de Stuttgart, dont les opérations embrassent tout le royaume.Deux années plus tôt, le grandduché de Bade avait vu se constituer la

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ont été des établissements de la commune. D'autres fois enfin elles ont été annexées à des monts-de-piété (voy.), auxquels elles ont pu donner le moyen d'abaisser le taux de leurs prêts. En France et en Angleterre, les caisses d'épargnes, pour jouir des avantages que leur accorde l'état, doivent, entre autres conditions, être approuvées par le gouvernement, suivant des formes propres aux deux pays. Ce n'est qu'au moyen de cette approbation, qu'elles peuvent notamment devenir parmi nous des établissements publics, c'est-à-dire des personnes civiles, aptes à acquérir, à recevoir, à aliéner. Quel que soit le mode adopté pour la fondation (et tous peuvent être bons suivant le temps et les pays), il intervient d'ordinaire des personnes bienfaisantes qui forment une sorte de dotation à la caisse, pour couvrir les dépenses d'administration, et permettent ainsi d'accorder aux déposants un intérêt plus élevé. Quelquefois ces personnes font davantage : elles constituent, par des concessions d'hypothèques ou par des avances d'argent, une sorte de garantie pour les opérations de la caisse; et cette garantie subsiste jusqu'au moment où l'établissement a fait des bénéfices assez considérables, ou s'est assez affermi dans la confiance des populations pour pouvoir y renoncer. Partout l'administration de la caisse est, au moins en

partie, confiée au zèle et au désintéres- | posés, d'une somme de 3,000 fr., il ne

sement de ces particuliers.

lui est bonifié sur les sommes qui excéderaient ce maximum, aucun intérêt provenant de l'accumulation des intérêts. Si, pour verser au-delà de 3,000 fr., le

La circonscription des caisses d'épargnes est très variée. En France, elle embrasse quelquefois un département, quelquefois un arrondissement, quelque-même individu déposait dans plusieurs fois la commune où la caisse est établie. La disposition la plus favorable et la plus conforme à l'esprit de l'institution est sans doute l'absence de toute limitation de territoire, limitation assez illusoire en soi. Il faut, d'ailleurs, remarquer que les frais d'administration sont moindres et les placements souvent plus faciles, lorsque la circonscription des caisses est considérable. Mais aussi souvent la modicité des ressources de la caisse et la crainte d'une trop grande abondance dans les versements, enchaîne la volonté des fondateurs. Beaucoup de caisses d'épargnes dans les différents pays ont, pour étendre leur cercle d'action, établi des succursales, qui opèrent sous la responsabilité de la caisse centrale, qui n'ont pas d'écritures spéciales, qui ne sont guère qu'un comptoir. Dans certaines contrées, en Suisse par exemple, des personnes notables se chargent de recevoir dans les campagnes les dépôts qu'elles versent ensuite à la caisse de la ville.

Les règles et les conditions du dépôt sont diverses. En Angleterre, le minimum est fixé à un shelling. L'intérêt ne court que quand la somme déposée s'élève au moins à une livre sterling et a séjourné un mois dans la caisse. On ne reçoit de dépôts que de la part de personnes réputées pauvres. Les fonds redemandés sont remboursés dans la semaine; aucun déposant ne peut verser plus de 30 liv. sterling par année, ni en tout plus de 150 livres. Lorsque le compte d'un déposant excède 200 liv. sterl., il ne touche plus d'intérêts. Les sociétés charitables, qui font des dépôts collectifs, peuvent verser jusqu'à 100 liv. sterl. par an et porter leur compte productif d'intérêt jusqu'à 300 liv. Les membres de ces sociétés peuvent, d'ailleurs, verser individuellement. En France, la loi autorise les versements des particuliers jusqu'à concurrence de 300 fr. par semaine; mais dès qu'un déposant est créancier d'une caisse d'épargnes, en capital et intérêts comEncyclop. d. G. d. M. Tome IX.

caisses d'épargnes sans avertissement
préalable à chacune de ces caisses, il
perdrait l'intérêt de tous ses versements.
Des dispositions analogues existent en
Angleterre et dans celles des caisses suis-
ses qui limitent les dépôts. On a per-
mis en France des versements de 300
fr., en considération des matelots et de
quelques ouvriers qui reçoivent leur sa-
laire par grosses sommes, et dans les mains
desquels ces sommes auraient pu se dis-
siper s'ils n'avaient pu les déposer im-
médiatement. Les sociétés charitables
peuvent verser jusqu'à la somme de
6,000 fr. En Suisse, il n'y a point d'uni-
formité. Certaines caisses n'ont pas de
limites pour la somme totale que
chacun
peut déposer. Mais ordinairement il y a
une limite pour les sommes qu'on peut re-
cevoir, dans l'année, du même individu. A
Genève, la somme déposée ne peut être
inférieure à 5 florins ni supérieure à
500 fl. par année, et à 2,500 fl. en tout.
Le remboursement doit être demandé
trois mois d'avance. L'intérêt est de 3
p. 0/0. A Stuttgart, la caisse reçoit de-
puis 1 florin jusqu'à 50. L'intérêt court
à partir du premier mois qui suit le dé-
pôt; il se capitalise après trois ans et est
de 4 p. 0/0 jusqu'à 100 florins ; il devient
plus faible au-dessus de cette somme. Les
remboursements ont lieu quinze jours
après la demande. A Karlsruhe, le mini-
mum des dépôts est de 10 florins, le
maximum de 100. L'intérêt est de 3
p. 0/0.

Les ressources des caisses d'épargnes, comme d'autres conditions de leur existence, varient suivant les pays et les localités ce sont des fonds de dotation, des souscriptions, des subventions municipales et autres, des legs et donations, les bonifications obtenues par les placements, des retenues sur les produits de ces bonifications, et enfin des fonds de réserve pour suppléer, le cas échéant, à l'insuffisance des arrérages de leur dotation, ou pour parer aux dépenses impré

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vues qui viendraient à tomber à leur charge.

La plus abondante de ces ressources consiste sans contredit dans les bonifications obtenues par les placements que la caisse fait des dépôts qui lui sont confiés. Ici se présentent plusieurs systèmes, dont voici les principaux.

En Suisse, les caisses d'épargnes placent principalement sur hypothèque et accessoirement en effets sur chaque place. Les cantons suisses, n'ayant point de dettes pour la plupart, ont été conduits presque nécessairement à ce système : il n'y a qu'un petit nombre d'exceptions.

en

En Angleterre et en France, les caisses d'épargnes sont admises, mais non obligées à placer au trésor public, compte courant, en bons royaux, en acquisitions de rente, les fonds provenant de leurs dépôts. L'état accorde alors aux fonds placés en compte courant ou en bons royaux un intérêt plus considérable que celui qu'il alloue aux correspondants ordinaires du trésor ou aux porteurs des bons. Les caisses peuvent toujours avoir ainsi à leur disposition un placement avantageux sur l'état lui-même, c'est-à-dire sur un débiteur dont la fortune ne peut périr qu'en engloutissant toutes les fortunes particulières, et cependant, si ces caisses trouvent un placement plus favorable, elles sont libres d'en profiter. En France, pour tâcher d'engager le moins possible les fonds des caisses d'épargnes dans les opérations du crédit public, et aussi pour éviter les stagnations de fonds au trésor, la loi du 31 mars 1837 a chargé la Caisse des dépôts et consignations de recevoir et d'administrer les fonds versés par ces caisses au trésor. Mais la gestion de la Caisse des consignations a lieu sous la responsabilité de l'état, qui garantit de plus un intérêt de 4 p. par an. La Caisse des dépôts et consignations ne peut acheter ou vendre des rentes sur l'état qu'avec l'autorisation préalable du ministre des finances, et les achats doivent avoir lieu avec concurrence et publicité. La même loi du 31 mars 1837 a autorisé le ministre des finances à remettre à la Caisse des dépôts et consignations des rentes 4 p. au pair, en échange des versements qui

avaient été faits précédemment au Trésor, et qui étaient évalués à 100 millions. Malgré cette opération, les caisses d'épargnes avaient encore en compte courant au Trésor au 31 octobre 1837, une somme de 90 millions.

Le système admis en France et en Angleterrea, toutefois, subi de vives attaques. Aux avantages de sa simplicité et de sa commodité on oppose les inconvénients que produit l'uniformité du taux même de l'intérêt, lorsque la valeur de l'argent est encore si différente dans les diverses parties d'un même pays, surtout de la France. On ajoute que c'est se préparer de très graves embarras, dans des moments de crises financières, que d'associer aux chances du crédit public la partie de la nation la plus nécessiteuse, la plus facile à alarmer, celle en un mot qui, au premier symptôme, ou même au premier soupçon de gêne de la part du trésor public, descendra dans les rues pour réclamer son argent et à l'heure même. Dans l'autre système, au contraire, lorsque l'état est compromis, les particuliers trouvent des ressources dans les caisses d'épargnes. Enfin, dans tous les temps, les économies du pauvre deviennent immédiatement, par leur réunion, des capitaux qui vont féconder les diverses branches de l'industrie.

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Le nombre des déposants aux caisses d'épargnes est peut-être le point le plus important à considérer pour bien apprécier les services qu'elles peuvent rendre; et à cet égard il faut remarquer que le retrait des dépôts ne doit pas toujours être aussi déploré qu'on le fait communément. On paraît croire trop généralement que l'argent retiré de la caisse d'épargnes est nécessairement dissipé : c'est là une grande erreur. D'ordinaire, le dépôt est repris parce qu'un besoin imprévu se manifeste dans la famille, parce que la somme qu'on voulait former pour un paiement important est réalisée et que l'époque du paiement est échue, parce qu'un placement avantageux se présente, parce qu'on dote ou établit ses enfants. Eh bien! dans tous ces cas, pourquoi regretter le retrait du dépôt? La caisse d'épargne n'a

t-elle pas atteint le but qu'elle se proposait?

A la fin de 1835, il y avait en Suisse 60,028 déposants et 11,513,712 liv. de Suisse déposés ; en Angleterre, 537,517 déposants et 16,456,164 liv. sterl. déposés; en France, 121,527 déposants et 62,185,676 fr. déposés.

On a calculé que, en Suisse, où les caisses d'épargnes datent de 1787, il y a une caisse d'épargne sur 21,795 habitants et à raison de 19 lieues carrées, puis un déposant sur 36 habitants; que la somme déposée par chaque habitant du pays, d'après le solde, à la fin de l'année, serait de 7 fr. 66, et la valeur moyenne de chaque dépôt effectué par un individu, de 277 fr. En Angleterre (moins l'Écosse), où les caisses datent de 1798, il y a une caisse sur 31,428 habitants et sur 16 lieues carrées; un déposant sur 40 habitants; la somme déposée par habitant est de 18 fr. 85 c., et la valeur moyenne du dépôt de 775 fr. 89 c. Enfin en France, où les caisses datent de 1818, il y a une caisse sur 207,547 habitants et sur 105 lieues carrées; un déposant sur 271 habitants; la somme déposée par habitant est de 1 fr. 81 c., la valeur moyenne du dépôt effectué de 511 fr. 70.

Voici, du reste, le nombre des caisses dans les trois pays, aussi exact que des recherches attentives nous ont permis de l'obtenir.

En France, au 1er janvier 1837, on comptait 224 caisses d'épargnes: de 1818 au 1er janvier 1836, il ne s'en était établi que 16.Le nombre des caisses anglaises ne nous est pas exactement connu; nous savons seulement que, à la fin de 1829, il y avait en Angleterre, dans le pays de Galles et en Irlande, 477 caisses*. On voit que l'Écosse, où ces établissements sont pourtant nombreux et prospères (car ils recueillent à eux seuls une masse de dépôts presque égale à celle des autres caisses du royaume-uni), ne figure pas dans ce chiffre. Il est certain, d'ailleurs, que le nombre de ces établissements a augmenté depuis 1830. En Suisse, à la fin de 1835, on comptait 100 caisses d'épargnes, ayant environ 165 bureaux ou

(*) Tidd. Prat, History of Savings-Banks.

verts dans les communes différentes. Ces caisses appartenaient à 18 cantons ou demi-cantons. Depuis, Appenzell (Rhod. intér.), Uri et Bâle-campagne, se sont occupés d'en créer. En 1837, il ne restait plus que Zug, Unterwald et Valais, qui, placés cependant dans des conditions propres à propager ce genre d'institution, n'eussent pas encore songé à l'adopter*. J. B-R.

ÉPAULE, première portion du membre thoracique de l'homme et des autres animaux vertébrés. On y trouve des os, des ligaments, des muscles, des vaisseaux sanguins et lymphatiques, et des nerfs. Le nombre des os varie de un à trois : ce sont l'omoplate en arrière, la clavicule en avant, et l'os coracoïdien, dont la direction varie. L'omoplate, ou partie principale de l'épaule, qui ne manque jamais

dans les animaux munis de membres thoraciques, existe seule chez tous les mammifères dont les membres ne sont appelés qu'à se mouvoir dans un plan parallèle à l'axe du corps: tels sont les pachydermes, les ruminants et les cétacés. La clavicule ne se rencontre que chez les mammifères dont les membres antérieurs sont appelés à exécuter des mouvements dans une direction plus ou moins perpendiculaire à l'axe du corps, comme ceux qu'exigent la préhension, le saut, le vol, etc. C'est à ce titre que les bimales quadrumanes, les chauves-souris, les taupes, les didelphes, et un grand nombre de rongeurs, tels que rats, écureuils, castors, etc., sont complétement claviculés. Les carnivores, un assez grand nombre de rongeurs, d'édentés, ne le sont qu'incomplétement, c'est-à-dire que l'os claviculaire, au lieu de s'articuler immédiatement du côté interne avec le sternum, et de l'autre avec l'omoplate, ne s'unit à ces os que par des ligaments. Les seuls mammifères qui offrent un os coracoïdien susceptible de donner naissance à une espèce de seconde clavicule, com

nes,

(*) On peut consulter le Manuel des caisses d'épargnes et de prévoyance ou Traité de l'institution et de l'administration de ces établissements, ávéc des modèles, des statuts, comptes courants, bordereaux, etc., par M. Senac, in-8°. Le même

M. Senac publie dans la Revue commerciale, recueil mensuel, tous les documents relatifs aux caisses d'épargnes,

que les ingénieurs attachent au mot épaulement. Les artilleurs le prennent dans une acception plus étendue : ils donnent ce nom au parapet (voy.) ou au coffre de leurs batteries (voy.), c'est

me dans les oiseaux, sont les échidnés et les ornithorynques, ces singuliers êtres intermédiaires aux trois premières classes des animaux vertébrés, et qui semblent créés par la nature comme pour opposer un écueil perpétuel aux classi-à-dire au massif ou à l'élévation de terre fications humaines. Dans les reptiles et disposée en avant des bouches à feu pour les poissons, on rencontre presque tou- les couvrir des coups de l'ennemi. jours un os coracoïdien, bien que la clavicule manque quelquefois dans les reptiles et toujours dans les poissons.

Les mouvements opérés par l'épaule au moyen de ses muscles sont : 1° l'élévation; 2° l'abaissement, et, suivant que l'une ou l'autre de ces actions a lieu, on dit vulgairement que le cou s'engonce ou se dégage; 30 l'épaule peut être tirée en avant et en dedans; 4° elle est susceptible d'être portée en arrière, et alors on dit que le corps s'efface.

Les épaulements s'emploient dans diyerses circonstances, et particulièrement dans l'attaque des places. On construit des épaulements pour protéger les dépôts de tranchée, quand ils ne sont pas naturellement couverts par quelque pli de terrain.

On termine l'extrémité des parallèles (voy.) par des parties en retour de 30 à 40 mètres de long, qui sont de véritables épaulements.

défendent le fossé. C'est dans cette circonstance un travail fort périlleux, qui s'exécute par un sapeur auquel on fait passer de main en main les fascines, sacs à terre et autres matériaux qu'il place de manière à se couvrir des feux de la place le plus promptement possible..

Dans les passages de fossés, on fait Un des muscles les plus curieux à exa- des épaulements pour garantir les assiéminer est le grand dentelé, qui, peu dé-geants du feu des flancs des bastions qui veloppé dans l'homme et dans l'orangoutang, l'est excessivement dans les mammifères quadrupèdes, et forme, audessous de leur thorax et de leur cou, une espèce de sangle destinée à soutenir efficacement le poids du corps. Chez les oiseaux, on doit remarquer le développement énorme des muscles pectoraux qui, au nombre de trois de chaque côté de la poitrine, remplissent l'angle rentrant formé par la saillie quelquefois énorme du bréchet. Ces puissants instruments de locomotion sont destinés à faire mouvoir l'aile (voy.), et s'étendent du bréchet et des parties antérieures du thorax à la crête prononcée que présente par-devant l'humérus. L'autruche, en sa qualité d'oiseau exclusivement coureur, n'a que des vestiges de ces muscles.

Les principaux vaisseaux sauguins de l'épaule sont surtout des divisions de l'artère sous-clavière et axillaire: ses veines se rendent à la veine axillaire; ses nerfs viennent du plexus brachial; ses vaisseaux lymphatiques débouchent dans les ganglions de l'aisselle. C. L-R.

ÉPAULEMENT. D'après son étymologie, ce mot exprime une masse élevée soit en terre, soit en fasciues, soit en sacs à laine, pour couvrir en flanc, ou épauler, les militaires placés sous le feu des ouvrages de l'ennemi. Tel est le sens

Dans les fossés d'eau courante, le passage du fossé est formé par un pont de fascines, ou un radeau flottant, et soutenu contre le courant par de petites ancres jetées en amont, ou par des pilots à arc-boutant battus en aval, suivant que l'épaulement se trouve à l'amont ou à l'aval du courant par rapport au pont. Dans ce cas, l'épaulement n'est autre chose qu'un parapet de fascines, aussi léger que possible, ou même de sacs à laine recouverts de peaux de bêtes fraîchement écorchées, élevé sur le bord du radeau du côté du flanc dont le feu est à craindre. C-TE. ÉPAULETTES, voy. INSIGNES MI

LITAIRES.

ÉPAVES. On nomme ainsi les choses mobilières trouvées à l'abandon et dont on ne connaît point le propriétaire. Dans l'origine, le mot épaves ne désignait que les animaux qui, ayant pris la fuite par peur (expavefacta), se trouvaient égarés; mais il s'est appliqué depuis à toute espèce de choses perdues.

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