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J. T-v-s.

le Soir des noces, l'Eau bénite et le à-dire pour les épithètes de circonstance. Chapeau de la mariée. L'usage des épi- Les sources de ces dernières sont dans le thalames, dans la primitive acception du génie de l'écrivain qui les emploie soumot, se trouve encore parmi les villa- vent avec bonheur, par opposition, par geois de la Basse-Normandie. Là, pen-hypallage et par métaphore (voy. ces dant les premières heures que passent mots). ensemble les nouveaux époux, les convives de la noce entonnent des couplets à la porte de la chambre à coucher. Ce sont des vers fescennins pleins d'une verve libertine: ils n'ont pas d'autre mérite.

J. T-v-s.

ÉPITHÈTE (d'initos, posé sur, ajouté à). Toute qualification d'un substantif est une épithète. Il en est qui sont indispensables, les autres sont de pur ornement. On a souvent considéré les premières comme de simples adjectifs (voy.), et le mot épithète a été restreint à désigner ces modificatifs sans lesquels l'idée principale serait suffisamment exprimée, mais avec moins de force, ou de noblesse, ou de grâce. D'après cette distinction, admise par Marmontel, liquide et humide ne sont que des adjectifs dans ces deux vers de Racine:

Cependant sur le dos de la plaine liquide
S'élève à
gros bouillons une montague hu-

mide.

Quoi qu'il en soit, les épithètes sont du plus fréquent usage. Elles servent à développer les pensées, à donner de l'éclat aux peintures, du nombre aux phrases, une variété infinie aux nuances du discours. Employées à propos, elles rendent l'idée plus piquante, le sentiment plus pathétique, l'expression plus pittoresque. Placées sans discrétion, elles décèlent la faiblesse et l'indigence; elles énervent et dégradent le style.

Les modernes sont plus sévères que les anciens sur le choix et l'emploi des épithètes. Homère, à toutes les pages, offre des exemples de qualifications dont notre goût ne peut supporter la traduction littérale. Ce genre d'épithète est plus rare dans Virgile, et il l'est devenu davantage dans les poètes latins postérieurs au siècle d'Auguste. La langue française repousse en général les épithètes, tirées du caractère de l'homme et de la nature des choses, pour celles qui ne conviennent aux hommes et aux choses que dans des cas donnés, c'est

ÉPITOMÉ (du grec inetop, composé de éni, sur, et téμvo, je coupe), mot qui sert à désigner, dans notre langue, l'abrégé (voy.) d'un livre, en général, mais plus particulièrement d'une histoire. Ainsi, on disait autrefois épitomer pour faire un abrégé. L'utilité des épitomés est incontestable : quelquefois ils ont l'inappréciable avantage d'offrir en substance toutes les idées générales, toutes les notions essentielles sur une science ou un art. Ils nous procurent alors la facilité de connaitre beaucoup de choses, et par là d'apercevoir le lien philosophique qui unit toutes les branches des connaissances humaines; mais c'est peutêtre surtout lorsqu'ils s'appliquent aux arts et à l'industrie que les épitomés, qui alors prennent le nom de manuels, deviennent plus importants encore. En effet, ils éclairent l'ouvrier, le font remonter naturellement aux causes en vertu desquelles il opère et réussit; ils impriment, en un mot, le cachet de l'intelligence aux créations de l'industrie, et révèlent de la science au fond de mille opérations qui, sans elle, se réduiraient à un pur mécanisme.

Cependant, comme les meilleures choses du monde ont toujours un côté mauvais, les manuels et épitomés ont aussi un grand inconvénient; car ils favorisent la tendance déjà si naturelle de la paresse de l'esprit, et, si l'on doit rapporter à ces ouvrages la diffusion facile des lumières, le cosmopolitisme, pour ainsi dire, de la science, on doit aussi les regarder, en partie, comme la cause de tous ces esprits superficiels qui n'ont rien de solide et dans le cerveau desquels les idées, reçues à la hâte et sans travail, se trouvent mal digérées, mal classées, et ne s'offrent que pêle-mêle. De plus, on peut reprocher aux épitomés d'occasionner souvent la perte des originaux (voy. JUSTIN), puis de fausser les jugements en présentant les idées à demi aussi est-ce surtout lorsqu'ils ont pour objet des études

sérieuses que l'on doit apporter dans | l'examen critique des épitomés beaucoup d'attention et de discernement, et qu'il est bon de recourir aux sources, afin de se faire une opinion.

fices du sabbat et des fêtes, on fit une ou plusieurs lectures de l'Ancien-Testament. Peut-être que dans quelques localités, où avait pénétré le christianisme, on commençait par lire à la messe une leçon de l'Ancien-Testament; venait ensuite la leçon du Nouveau-Testament : la première lecture préparait les voies, la seconde en montrait l'accomplissement. De là l'usage, qui existe encore dans l'Église latine, de faire, en diverses contrées, deux lectures, une de l'AncienTestament et l'autre du Nouveau. On trouve cet usage marqué dans le Missel mozarabe d'Alexandre Lesley (Rome, 1755, in-40, voir la note p. 499). Saint Grégoire de Tours nous apprend que c'était l'usage de l'Église gallicane de son temps que l'on fit une lecture des prophètes, une de l'Apôtre (des épitres) et puis de l'Évangile.

Bien que les épitomés soient assez universellement employés dans nos colléges et autres établissements d'instruction publique, il reste cependant encore bien des lacunes à remplir et bien d'autres à rectifier. A l'article ABRÉGÉ, on a déjà cité, comme un modèle du genre, le Discours de Bossuet sur l'histoire universelle; nous citerons encore les abrégés historiques du P. Loriquet, qui n'a pas su toujours rester impartial, qualité si❘ précieuse pour l'historien; puis l'abrégé de l'histoire d'Angleterre, par Thierry. Campe a fait, pour l'enfance, des épitomés historiques, et aussi des abrégés de sciences et d'arts; MM. Berquin et Blanchard ont dédié également à l'en- Suivant le rit ambrosien on dit: Profance des abrégés de philosophie pra- phetica lectio sit vobis salutis conditio, tique. La bibliothèque populaire, due in nomine Patris, et Filii, et Spiritúsau concours de plusieurs savants, et les Sancti. Viennent ensuite deux versets Manuels de Roret, pour l'industrie et d'un psaume et l'épître de saint Paul, les arts, ont aussi droit d'être cités. Les précédée du titre: Lectio beati apostoli, qualités essentielles de ces sortes d'ou- suivie de la bénédiction: Apostolica vrages sont la clarté, la simplicité, la doctrina repleat nos gratiá diviná. précision. Avant les lectures, des ecclésiastiques ÉPITRE, du latin epistola, est sy-invoquent le silence par ces formules: nonyme de lettre, mais on ne l'emploie Parcite fabulis... Silentium facite... Haguère ainsi dans le style familier, à moins bete silentium. Ailleurs on ne s'éloigne de vouloir indiquer une lettre extrême- pas beaucoup de cette rubrique. ment longue ou renfermant des reproches. Les lettres missives des anciens qui nous ont été conservées, et notamment celles des apôtres (voy. NOUVEAUTESTAMENT), sont toujours appelées építres, nom qui est également donné aux lettres versifiées, ainsi qu'on le verra par l'article suivant. Voy. aussi ÉPISTOLAIRE (genre et style).

E. P-C-T.

S.

Dans la liturgie, on appelle épître, la leçon ou partie de la messe, lue par le prêtre ou chantée par le sous-diacre après la collecte, Cette leçon, prise dans l'Ancien-Testament, et plus souvent dans les épîtres de saint Paul ou des autres apôtres, en a pris le nom d'épître.

Dès l'origine de l'Église, la lecture des livres saints fit partie de la liturgie et en sanctifia les commencements. C'était un usage chez les Israélites que, dans les of

Dans l'église d'Afrique, selon saint Augustin (Lettre LIII), après l'épître tous les fidèles répondaient: Pax vobis; en général on répond: Deo gratias.

Ordinairement les fidèles et le clergé sont assis pendant la lecture de l'épitre et écoutent très attentivement.

Bien qu'il soit ordonné, par un canon du concile de Laodicée, de ne lire à la messe que les écritures canoniques, on y a lu néanmoins pendant longtemps les actes des martyrs, les lettres du pape saint Clément, de saint Denis de Corinthe, quelques ouvrages pieux et même des lettres encycliques ou de communion (card. Bona, Rerum liturgicarum, lib. II, cap. 6). Saint Germain, évêque de Paris, à la fin du viR siècle, Hincmar de Reims, dans le 1x siècle, et beaucoup d'autres écrivains rapportent ce fait.

Suivant les Rits de l'Église romaine, par Patrizio (Cologne, 1557), lorsque le pape célébrait pontificalement le jour de Noël, un sous-diacre chantait l'épître en latin et puis un autre en grec. Cet usage est relaté par Georgius et par Vicecomès, qui voient dans cette double lecture l'union de l'Église occidentale et de l'Église orientale. A Soissons on chantait l'épitre en français le jour de saint Étienne, et à Aix en vieux provençal; à Alexandrie, après qu'on a lu l'épître en grec, on la lit en arabe, suivant Thévenot.

Le livre qui contient les épîtres de toute l'année, s'appelle Lectionnaire ou Épistolier. On voit, dans Vicecomès, avec quelle magnificence, dès les temps les plus reculés, on ornait d'or et de pierres précieuses ces livres ecclésiastiques, que l'on faisait souvent baiser au célébrant après la lecture. J. L. Dans les églises catholiques, on distingue le côté de l'épitre de celui de l'évangile: le premier est le côté droit de l'autel en entrant dans le chœur, et l'autre est le côté gauche.

S.

ÉPITRE EN VERS. L'épitre en vers est d'invention romaine, comme la satire qui lui a donné naissance. Se ressentant de son origine, elle ne ménage pas les ridicules quand l'occasion se présente; mais ce qu'elle se propose surtout, c'est de faire aimer la morale et la vertu, et d'être, au besoin, l'auxiliaire de la science et de la vérité. Moins agressive que la satire, elle veut bien être malicieuse et piquante, mais à condition de plaire et d'instruire; son enseignement est plus général, son utilité plus universelle. Tel est cependant le rapport de la satire et de l'épître que Casaubon et d'autres commentateurs ont soutenu que les épîtres et les satires d'Horace devaient être comprises sous la dénomination commune de Sermones, et qu'elles ne formaient qu'un seul genre de poésie. Pour nous, nous y voyons deux genres bien distincts: d'abord, en ce que l'épître est toujours adressée à un individu, non par forme de lettre ou de dédicace, mais de manière que le caractère de cet individu et les circonstances particulières de son rang et de sa position influent sur la marche du poème. Ainsi, Boileau s'a

Encyclop. d. G. d. M. Tome IX.

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dresse-t-il à Louis XIV, c'est le passage du Rhin qu'il célèbre, et l'éclat de la victoire se reflète dans ses vers presque épiques; s'adresse-t-il à Antoine, son jardinier, il descendra au ton modeste de l'églogue. L'autre différence consiste en ce que la mission de la satire est bien déterminée: c'est de se moquer des travers, de flageller les vices, tandis que l'épître, dont l'objet est bien moins caractérisé, bien moins circonscrit, recherche et discute les questions philosophiques, morales, artistiques; même elle peut être purement didactique, comme l'atteste l'épître fameuse adressée aux Pisons, à laquelle on est convenu de donner le nom d'Art poétique, et qui sera pour la poésie le code éternel de la raison et du goût. L'épître en vers est donc un genre qui a des variétés, des caprices infinis, et qui peut promener ses ingénieuses fantaisies sur toute l'échelle littéraire, et prendre depuis le style de l'idylle jusqu'à celui de l'épopée.

Horace est le premier qui ait écrit des épîtres en vers, et ses épîtres sont les seules qui nous restent de l'antiquité. Il s'y permet peu de personnalités et s'y montre, avant tout, moraliste et philosophe. L'exquise urbanité, la saine raison et l'esprit, la connaissance intime du cœur humain, en font le charme; ce charme s'accroît encore de la variété qui règne dans les caractères des personnes à qui elles sont adressées, et d'après lesquelles le poète change et varie son ton et ses couleurs. Leur perfection atteste assez que c'est un fruit de l'âge mûr. Comme Horace, c'est à l'âge de la maturité que Boileau publia ses épîtres, également plus estimées que ses satires. « La versification, a dit un critique célèbre que nous nous honorons de citer parmi nos collaborateurs, y offre plus de souplesse et de grâce, le style plus de couleur, les pensées plus de force et d'enchaînement (v. BOILEAU, T. III, p. 626). » C'est que ce poète avait bien compris les conditions, les exigences de ce genre de poésie, dont il est d'autant plus singulier qu'il ait omis, dans son Art poétique, d'exposer les lois. Voltaire, qui a cultivé tous les genres de poésie, a fait un grand nombre d'épîtres. Si elles ont plus de

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qu'elle ne soit plus un caprice ingénieux
de la pensée, mais l'écho profond et sin-
cère des plus hautes conceptions de l'in-
telligence et des besoins mystérieux de
l'humanité : alors la palme de la poésie
épistolaire ne sera plus à Horace, à Pope,
à Boileau, mais à notre siècle et à la
France.
F. D.

ÉPIZOOTIE (iπi, sur, et ¿ūov, animal), maladie qui attaque les animaux, particulièrement les animaux domesti

milée, sous tous les rapports, aux épidémies (voy.) qui affligent l'espèce humaine. Les épizooties sont un des fléaux de l'agriculture et de l'économie rurale; quelquefois, outre le tort qu'elles causent par la perte du bétail, on les voit se propager à l'homme et occasionner des maladies souvent funestes (voy. CHARBON). D'ailleurs les maladies épizootiques ne diffèrent point des autres d'une manière sensible. Les causes qui les produisent sont, tantôt des influences atmosphériques, tantôt de mauvais aliments, des exercices forcés, des habitations insalubres; car les animaux qui sont associés à l'homme participent aux inconvénients comme aux bienfaits de la civilisation. Tous les animaux domestiques peuvent être affectés d'épizooties, dont les unes sont contagieuses, et les autres, sans se transmettre de l'individu malade à l'individu sain, se propagent avec rapidité. Les espèces ovine, bovine et chevaline y sont plus exposées, ou plutôt on remarque davantage les épizooties qui les frappent. On en observe souvent aussi sur les oiseaux de basse-cour.

variété, plus de mouvement que celles de Despréaux, si les idées en sont moins circonscrites, elles sont loin d'être composées aussi sagement, et la versification n'en est pas aussi savante; mais combien toutefois elles sont supérieures aux épîtres de J.-B. Rousseau! Aucun ouvrage, dans ses formes, ne rappelle moins l'élégant badinage de Marot, dont il affecte le style; et qu'il y a loin de là à la manière expéditive d'Horace, à celle même qu'il entend par ces mots : Sermoni pro-ques, et qui peut être parfaitement assipiora! Supérieur à Voltaire, à Boileau peut-être, Pope, dans ses belles épitres de l'Essai sur l'homme, a donné à ce genre une plus grande portée, l'a élevé à une plus haute sphère. Sa précision savante et les formes habiles de son style s'y prêtent avec un rare bonheur aux plus grandes questions de métaphysique et de morale. Mais la création la plus heureuse de Pope et la plus heureuse de la poésie moderne, a dit M. Villemain, est l'épître d'Héloïse à Abeilard. Ce qui en fait le mérite, c'est la peinture naïve de la passion, une sorte de mélancolie amoureuse et mystique, et la nouveauté du sujet. Nous ne disons pas la nouveauté du genre, parce qu'il est ancien et remonte aux Héroïdes, désignation que prend l'épître en vers quand elle est composée sous le nom de quelque héros ou personnage fameux. Ovide s'en est désigné lui-même comme l'inventeur. Ses Héroïdes sont restées un des monuments les plus remarquables que nous ait laissé l'antiquité. Le poète y prodigue les plus riches fictions des siècles héroïques; et pourtant, comme ce sont partout des plaintes d'un amour malheureux, la monotonie s'y fait sentir malgré les prodigieuses ressources de la plus féconde et de la plus charmante imagination. L'héroïde, si goûtée encore au siècle dernier, n'est plus de mode aujourd'hui; mais de nouvelles destinées, plus glorieuses que celles qu'elle a déjà su accomplir, semblent réservées à l'épître en vers. Qu'elle suive en effet la pente de nos institutions et de nos mœurs, et, persé vérant dans la voie où l'ont introduite MM. de Lamartine, Casimir Delavigne, et quelques autres poètes, qu'elle devienne religieuse, politique, sociale;

Les épizooties étaient, chez les anciens, de même que les épidémies, attribuées au courroux céleste, et l'on cherchait souvent à les détourner par des prières ou des sacrifices, au lieu d'en rechercher et d'en combattre les causes par les moyens que nous fournissent les sciences naturelles. Ainsi les épizooties sont devenues de moins en moins fréquentes et moins meurtrières, à mesure que l'on a apporté plus de soin dans la construction des locaux destinés à l'habitation du bétail, plus d'intelligence dans le choix de ses aliments, d'humanité dans la manière de le traiter. Mais à diverses époques ont

régné des épizooties furieuses, dont l'histoire nous a gardé le souvenir, et qui ont porté le nom effrayant de peste. Comme les épidémies encore, ces malheurs ont coincidé avec des circonstances où les hommes, trop occupés de leurs propres désastres, n'avaient pas le temps de songer au bien-être des animaux qui les entouraient.

La surveillance la plus active et le progrès des connaissances utiles sont le meilleur moyen de prévenir le développement des épizooties; c'est aussi le meilleur moyen de les combattre. Les médecins et les vétérinaires doivent concourir ensemble à ce but. Dans l'épizootie tout est permis: séquestration et même sacrifice des individus les premiers atteints, dans le cas où il y a crainte de la contagion, et cela devrait peut-être arrêter, plus souvent qu'on ne l'observe, la marche destructive de ces maladies; mais l'intérêt particulier et la négligence s'opposent souvent à l'exécution de ces mesures conservatrices.

Les moyens hygiéniques directs, l'aération des étables, une propreté plus réelle, des aliments choisis, et enfin le traitement médical proprement dit, contribuent, chacun pour sa part, ramener la santé parmi les animaux, heureux si un homme éclairé, venant à reconnaître la véritable cause, la fait cesser immédiatement; plus heureux encore lorsque, comme pour la clavelée (voy.), on vient à découvrir un moyen préservatif d'un effet certain.

Pendant longtemps on a été dans l'usage d'enfouir, corps et poil, les animaux qui succombaient aux affections épizootiques : l'expérience a montré que cette pratique, qui augmente beaucoup les pertes, n'était pas toujours nécessaire.

On ne peut qu'applaudir à l'usage où l'on est, après les épizooties, de faire nettoyer, réparer, et quelquefois même entièrement reconstruire les édifices consacrés au logement des animaux domestiques. Il serait à souhaiter que dans les constructions primitives on eût plus en vue les véritables principes d'après les quels ils doivent être établis. Voy. ÉcuRIES, ÉTABLES et BERGERIES.

Les personnes appelées par état à

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donner des soins aux animaux domestiques dans les épizooties, et celles qui se trouvent en contact avec leurs dépouilles, sont exposées à contracter les mêmes maladies lorsqu'elles sont contagieuses. Ainsi le charbon et la morve (voy. ces mots) ont été plus d'une fois contractés de cette manière, sans parler du cowpox, dont l'inoculation accidentelle a produit la découverte de la vaccine: on ne saurait donc recommander trop de précautions. Une propreté extrême, un régime sévère, mais un peu tonique, la fermeté d'esprit, voilà, en général, les moyens de se garantir du danger.

Quant au traitement individuel des affections épizootiques, il ne diffère pas sensiblement de celui des mêmes maladies observées sporadiquement. Seulement il faut, comme toujours en médecine vétérinaire, établir d'abord jusqu'à quel point la valeur réelle de l'animal couvrira les frais de traitement qu'il aura nécessités. Il faut ajouter que souvent une décision de l'autorité, à l'exécution de laquelle on ne peut se soustraire, prescrit l'abattage des animaux affectés, d'après le rapport des gens de l'art délégués par elle. F. R.

ÉPODE (de inl, en sus, par-dessus, et on, chant) a plusieurs significations dans la métrique grecque et latine. C'est, dans les odes grecques, dans les chœurs des tragédies, etc., la stance qui suit la strophe et l'antistrophe (voy. ODE et STROPHE). La strophe et l'antistrophe ont la même mesure et avaient peut-être le même chant, tandis que l'épode a plus ou moins de vers que les deux stances qui la précèdent, et des vers d'une autre mesure, et sur un air qui ne pouvait pas être le même; ces trois stances réunies forment une période. -L'épode est aussi un petit poème lyrique, dont Archiloque fut l'inventeur, et qui consiste en distiques d'un iambe trimètre, ou de six pieds, et d'un iambe dimètre, ou de quatre pieds. Suivant quelques grammairiens, c'était proprement le petit vers qui s'appelait épode, parce qu'il complétait le sens du distique, de même que l'épode des odes et des chœurs en finissait le chant. Il est probable que le 5o livre des odes d'Horace est intitulé Liber epodón

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