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8c le pane en même tems fit Ladiílas gonfalonier ÂN.1406 de l'égliíe. ». 47.

Les députés que l'universitc de Paris avoit en- „ voïés vers le pape Innocent raporterent de Rome la Assemblée de bulle du vingtième Novembre 1405. par laquçle il ìwot/0 r convoquoit une assemblée pour le mois de Mai. I**",,N*r" Le pape Benoît en aïant avis, envoïa aussi-tôt â Paris le cardinal de Chalanc en qualité de légat à latere pour empêcher que l'on n'envoïât à cette assemblée. De quoi les princes de France s'étant aperçus, & que le voïïge de ce cardinal ne tendoit qu'a empêcher l'union , ils ne le reconurent

Î>oint pour légat, & ne lui en firent point rendre es honeurs : ils remirent même fonaudiance après Pâques, fous prétexte cjue le roi y îeroic en neríone. Pâques cette annee 1 4 ó 6. fut le onzième d'Avril.

Ce fut le vingt-neuviéme du même mois que t. Hi. le cardinal de Chalant eut son audianco au palais. Il parla en Latin & fbûtint autant qu'il put , la cause du pape Benoît, relevant surtout son entreprise d'aller à Rome conférer avec Innocent \ & il finit en exhortant toute Rassemblée â tenir ferme pour Benoît , s'ils vouloient voir finir le schisme. Alors fe leva pour le recteur qui étoit présent , le docteur Jean Petit, qui demanda aux princes la permission de parler pour l'université: mais l'audiance lui fut refusée pour lors; & après bien des sollicitations elle fut acordée pour le dixseptiéme jour de Mai. Alors le docteur Jean Petit raporta tout le fait, & conclut à ce que la soustraction d'obédience faite à Benoît huit ans v. Tome XX, Y y y

LVII.
Lettre de l'u
Diversité de
Toulouse
Condamnée.
Labour, p.
54 V

An.1406 auparavant suc observée, la lettre de l'université de Toulouse condamnée, & l'église Gallicane délivrée des exactions de la cour de Rome. C'est ce dernier article que res partisans du pape avoient le plus à cœur; & les princes fatigues de leurs sollicitations , & d'ailleurs assés ocupés des afaires de l'état, renvoïerent l'afaire au parlement, où l'aíCgnation fut donée au cinquième de Juin.

Jean Plaoul professeur en théologie parlant pour l'université de Paris ataqua la lettre de l'universitc de Toulouse, qui traitok de crirtiela soustraction d'obédience: suposant que Benoît étoit pape légitime & indubitable. Il conclut à ce que cet article fût jugé criminelement & la lettre condamnée corne scandaleuse & pernicieuse. Ensuite parla le docteur Jean Petit, qui représenta coment on en étoit venu à la soustraction d'obédience : ajoutant que l'intention n'avoit pas été de la révoquer i & que si on s'en étoit relâché pour un tems^c'étoit à des conditions que Benoît n'avoit point observées. Il releva fortement les impositions dont Benoît acabloit le clergé & la rigueur excessive de ses collecteurs , & demanda que l'église Gallicane en fut délivrée.

Le lendemain sixième de Juin parla Jean Juvénal des Ursins avocat du roi , qui comença par la lettre de l'université de Toulouse, & la traita de ridicule, de paflìonée & d'injurieuse au roi. Il demanda qu'elle fut lacérée au lieu où elle avoir été composée, ôcles auteurs punis corne criminels de lcfe majesté. Il demanda ensuite que la soustraction d'obédience fut continuée. Enfin il parla con

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tre les levées de deniers que le pape faisoit fur le / clergé, particulièrement les décimes : disant que ce N,I4°* n'étoit point un devoir, mais un secours volontaire , & qui ne devait être acordé que par permission du roi. L'afaire de Toulouse fut jugée la première, & par arct du dix-septiéme de Juillet elle fut condamnée à être déchirée publiquement à Toulouse &c à Avignon i réservant au procureur général d'en poursuivre les auteurs. Ce qu'aïant apns, ceux qui lavoient aportee,.ils le retirèrent f.»4o. promtement & le cardinal de Chalant aussi.

Le samedi septième d'Aout fut faite soustraction à Benoît en tant qu'il touchoit aux finances, òc défendu de porter aucune fome d'argent hors du roïaume. Le onzième de Septembre le parlement rendit un grand arêt, les chambres assemblées, par lequel il fut dit, que Benoît &c ses oficierscesscroient dans tout le roïaume d'éxiçer les annates &

l r • i i i ir l i Iti.f.tt. ft.

les premiers fruits des bénéfices vacans, & les droits de procuration pour les visites, & elles seront levées par les prélats & les archidiacres qui visiteront. Les cardinaux & le camerier du colege cesseront aussi de prendre la part qu'ils avoient dans les annates, les arérages & les autres droits ; &c s'il en a été levé quelque chose , il demeurera saisi en la main du roi. Ceux qui auront été excomuniés à l'ocasion de ce que dessus seront absous i & ce jusqu'à ce qu'autrement par la cour en ait été ordoné.

Corne cet arct n'étoit que provisionel, il fut Lvm. ordoné qu'à la saint Martin on tiendroit à Paris bi57duaïi«I une assemblée générale du clergé où tous les pré- f'JttvtH f

Y y y ij ,

AN.140Í ^ars ^e írance Croient apelés pour décider enfin si l'on en reviendroic à la soustraction totale d'obédience à Benoît.

Quand rassemblée fut formée, corne les prélats & les docteurs n'étoient pas tous de même avis, il l8t* fut résolu que l'on en choisiroit douze théologiens & canonistes, dont les uns parleroient pour le pape Benoît, & les autres contre : après quoi le roi prendroit son parti. Les deux premiers surent des docteurs en théologie qui parlèrent contre le pape & pour la soustraction.

Le troisième sut Simon de Cramaud patriarche titulaire d'Alexandrie, & évêque de Poitiers qui parla le íamedi avant le premier dimanche de l'Avent, c'est-à-dire le vingt-septiéme de Novembre. Pour relever l'autorité de Puniversité de Paris , il jdit entr'autres choses : que Jules. César l'amena B,urg,Pr.f. d'Athènes à Rome, & que Charlemagne l'amena l** de Rome à Paris. Tele ctoit l'érudition des plus grands docteurs de ce tems-là. Et pour le dire une fois, il ne faut pas s'arêter aux éloges que leur donent les auteurs du même tems , il en faut juger par leurs écrits, si l'on peut se doner la patience de les lire: car ils íbnt ordinairement très -longs, & contienent peu de raisons en beaucoup de paroles : d'où vient que les délibérations ne pou voient finir. Après que Simon de Cramaud eut parlé r le sZ^/pr*]'. chancelier demanda a ceux qui dévoient parier pour 115- le pape s'ils étoient prêts : ils demandèrent délai, & furent remis au lundi suivant. Ce jour parla Guillaume Fillastre docteur en droit doïen de 1 cglise de Reims. Il rejeta la soustraction, & vonlánt relever l'autorité du pape, il diminua trop celle AN.140É du roi & de l'église de f rance suivant les préjugés <jui regnoient alors en cour de Rome. Le samedi quatrième de Décembre parla Armel du Breuil archevêque de Tours pour le pape Benoît ; & le onzième du même mois le fameux Pierre d'Ailli évêque de Cambrai soutint le même parti, & conclut pour un concile général.

Pierre le Roi docteur en décret abbé du montÍaistt-Michel proposa ensuite pour l'université de* Paris ,*& Pierre Plaoul docteur en théologietbûtint le même parti. Le doïen de Reims voulut excuser ce qu'il avoit dit de trop fort pour le pape, & fit un discours où il ne laissa pas dédire que J. C. a transmis à saint Pierre les deux puissinces la spirituele & ,1a temporele. Enfin la derniere audience fut le lundi vingtième de Décembre où parla le premier avocat du roi Jean Juvénal des Uríìns. Il traita premierement de la pumance du roi, & montra qu u a droit d'assembler le clergé de son roïaume pour les afaires de l'église, quand même il n'en scroit requis de persone , qu'il a droit aussi de présider à l'assemblée & en faire éxécuter les résolutions. Dans le sonds il adhéra à la demande de l'univerílté pour la convocation d'un concile général &c la soustraction entière d'obéissance à Benoît. On vint ensuite aux opinions & l'un & l'autre point fut résolu. La conclusion de l'assemblée se fit après toutés les fêtes le seizième de Janvier 1407. par une procession solemneleà Paris où assistèrent soixantev quatre évêques & un grand nombre d'abbés..

Cependant à Rome il y avoit un nouveau ppe Uoftl*{aaa_

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