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dres pour décharger ou charger dans ses docks les innombrables marchandises et denrées qui alimentent le trafic de cette métropole du commerce; on élève à 40,000 le nombre des barques qui ne servent qu'au commerce intérieur et dont les plus nombreuses sont employées au transport des houilles. La circulation journalière des cavires, barques et bateaux à vapeur, entre le pont de Londres et Graveserd, qui est à l'embouchure de la Tamise, n'est pas inférieur à 7,000. L'incessant croisement de ces barques et vaisseaux nécessitait donc l'existence d'une police dont la surveillance fût continue et pratique. Cette police a été contiée à une corporation que l'on désigne par le nom de Trinity-House, qui est celui de l'édifice où est le centre de ses réunions et de ses bureaux.

Cette corporation est composée de trente et un membres. On les prend parmi les officiers retirés de la marine royale et de la marine marchande. Elle est présidée par un master (effectif), officier supérieur de marine, et a aujourd'hui pour master honoraire, le prince Albert, mari de la reine.

La corporation de la Trinity détermine les pools ou lieux de stationnement des navires marchands qui se groupent à divers points de la rivière, et l'ordre dans lequel les différents bâtiments devront s'y placer. Elle fixe l'emplacement des bouées et les endroits où sont établis des signaux; elle nomme les capitaines des ports, excepté celui du port de Londres qui est nommé par le lord-maire; elle examine les matelots qui demandent à être admis comme pilotes. Elle fait, relativement à la navigation sur la rivière, les règlements dont sa police surveille l'exécution.

TRIOCULUS. On voyait à Corinthe dans le temple de Minerve un Jupiter de bois qui, outre les deux yeux placés comme ceux des hommes, en avait un troisième au milieu du front. Pausanias prétend que Jupiter a été ainsi représenté, pour signifier qu'il règne souverainement dans le ciel, ainsi que dans les enfers; puisqu'Homère appelle Jupiter le roi de ces lieux souterrains, et qu'il étend aussi son empire sur les mers. « Je crois, dit Eschyle, que celui qui a fait cette statue, lui a donné trois yeux pour nous apprendre qu'un seul et même Dieu gouverne les trois parties du monde, que les poëtes disent être tombées en parlage à trois dieux différents. »>

TRIOMPHE. - Cérémonie pompeuse et solennelle qui se faisait chez les anciens, lorsqu'un général d'armée, qui avait remporté quelque grande victoire, rentrait dans la capitale de l'empire.

Le sénat de Rome décernait les honneurs du triomphe à ceux qui avaient conquis une province, ou gagné quelque grande bataille. Le triomphateur, précédé du sénat, paraissait élevé sur un char, couronné de lauriers; après lui marchaient les captifs.

Lorsque la victoire remportée ne paraissait

pas mériter le grand triomphe, on rendait ordinairement le petit, appelé ovation.

Le jour destiné pour le grand triomphe, le général, revêtu d'une robe triomphale, ayant une couronne de laurier sur la tête, porté sur un char magnifique, attelé de quatre chevaux blancs, était conduit en pompe au Capitole, à travers la ville On portait devant lui les dépouilles des enneinis, les tableaux des provinces et des villes conquises, et son char était précédé par les rois et les généraux prisonniers. Le triomphateur se rendait au Capitole par la voie Sacrée, et l'on immolait des victimes. Les prisonniers étaient renfermés et quelquefois on en faisait mourir, l'armée suivait en chantant lo triumphe, qui était le cri de joie. Il est vrai que pour empêcher le triomphateur de s'enorgueillir de son triomphe, il était permis aux soldats de joindre aux louanges des vers satiriques; de plus on faisait monter sur son char un esclave qui lui répétait sans cesse ces mots : Respice post te; hominem memento te. C'est cet esclave qu'ingénieusement Pline appele carnifex gloria, le bourreau de la gloire. Derrière le char pendaient un fouet et une sonnette.

Lorsque le triomphateur avait sacrifié deux taureaux blancs à Jupiter, il lui plaçait sur la tête une couronne de laurier, et la fête se terminait par un festin où les consuls étaient invités; et on les priait de ne pas venir, afin que le triomphateur n'eût personne à table au-dessus de lui.

TRIPLE NECESSITE. Nom d'une ancienne taxe d'Angleterre, dont aucune terre ne pouvait être exempte, et qui avait pour objet la nécessité de fournir des soldats, celle de réparer les ports, et celle d'entretenir les châteaux et les forteresses du royaume.

TRIPUDIUM. Mot latin dont les Romains se servaient en général pour exprimer l'auspice forcé que l'on prenait en laissant sortir les poulets des cages où on les retenait, auspice absolument différent de celui qu'on tirait d'un oiseau libre, qui laissait par hasard tomber quelque chose de son bec. Lorsque les poulets laissaient échapper de leur bec quelques morceaux de la pâte qui leur était présentée, cet événement était du plus favorable augure, et on le nommait tripudium solistimum.

On appellait tripudium sonivium, le présage que l'on tirait du son que faisait quelque chose que ce fût, qui tombait à terre par hasard; et de la qualité faible, pleine, aigre ou sonore du son, on tirait des conjectures heureuses ou malheureuses pour le succès d'une affaire, pour le terme d'une maladie, ou pour l'éclaircissement des choses dont on était en doute.

TRIREMES. - Dans la marine des anciens, galères à trois rangs de rames. Il y a longtemps que l'on regarde comme une chimère ces trois, quatre, cinq et jusqu'à huit rangs de rames, les uns sur les autres, par lesquels les savants qui n'étaient pas

marins ont voulu expliquer les trirèmes, les quatrirèmes, etc.

Il suffit d'avoir la moindre idée de la marine pour sentir l'impossibilité des quatre rangs de rames les uns sur les autres.

Ceux qui ont cru résoudre la question en supposant que les avirons des galères antiques étaient disposés en échiquier, et non les uns sur les autres, auraient dû sentir qu'une telle disposition n'est pas possible dans la distribution des étages et des ponts d'un bâtiment, soit pour leur solidité, soit pour la communication de toutes les parties.

Une troisième solution, quoique plus raisonnable et moins contradictoire à ce que l'on sait de la mer, n'est guère plus satisfaisante. On veut que les birèmes aient eu deux hommes pour mener chaque aviron, les trirèmes, trois, les quinquerèmes, cinq, et ainsi de suite. Cette explication séduit d'abord; mais il n'est pas difficile d'en faire sentir le vide. Les galeasses qu'on voyait encore sur la fin du dernier siècle à Venise, et quin'aprochaient pas de ces galères immenses de l'antiquité, avaient neuf rameurs à chaque aviron; de plus, ces expressions remorum ordines, remigum gradus, que l'on trouve dans les descriptions qui nous restent, ne signifient pas le nombre d'hommes qui sont à chaque rame.

Les auteurs anciens, en petit nombre, qui ont traité de la marine, distinguent dans les grandes galères trois étages les uns sur les autres, mais jamais davantage.

L'opinion la plus accréditée sur ce sujet est celle-ci : On distinguait différentes classes, différents ordres parmi les rameurs, selon qu'ils ramaient à la poupe, à la proue et au milieu du bâtiment; ainsi, quand on parle des galères au-dessus des trírèmes, il faut entendre par quatrième, cinquième, etc. rang de rames, les rangs de la poupe et de la proue qui étaient doubles dans les quadrirèmes et triples dans les octirèmes.

TRIUMVIRAT. — Gouvernement de trois personnes. C'est sous ce nom que l'histoire a consacré l'association faite par trois personnes, pour changer le gouvernement de la république et s'en emparer. Rome vit naître deux fois cette usurpation. César, Pompée et Crassus s'unirent d'intérêts, et c'est ce qu'on appelle le premier triumvirat. Octave, Antoine et Lépide furent les seconds triumvirs. Dans la suite, Auguste vainquit Lépide et Marc Antoine, et demeura seul le maître de l'empire. Voy. TREVIRS.

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TRIVELIN. Synonyme de farceur ou baladin. C'était le nom d'un fameux acteur de la comédie italienne, qui se retira, et fut enterré aux Grands-Augustins. On appelle trivelinades, les pièces et les bouffonueries dans le goût de Trivelin.

TROCUS. Cerceau autour duquel rouJaient plusieurs anneaux et dont le diamètre était d'environ un mètre. Les Grecs et les Romains regardaient l'exercice des cerceaux comme étant très-favorable à la santé du corps. On agitait le trocus par le moyen d'une baguette de fer à manclie de bois. On

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TROMPETTE. Cet instrument, aussi ancien que la guerre, fut inventé en Egypte, et connu des Israélites du temps de Moïse. Les Grecs en ignoraient encore l'usage, lors du siége de Troie, mais ils s'en servirent trois cents ans après, comme il paraît par le poëme d'Homère sur le combat des rats et des grenouilles.

Les Romains avaient trois sortes de trompettes. La première appelée tuba, parce qu'elle ressemblait assez à un tuyau, était droite, étroite par son embouchure, et se terminant par une ouverture circulaire. La seconde trompette était plus petite, courbée vers l'extrémité, à peu près comme le bâton augural, et se nommait lituus ou tuba curva. La troisième espèce était appelée buccina ou buccinum, et était presque entièrement courbée en cercle.

La trompette droite était particulièrement destinée à l'infanterie et la courbe à la cavalerie.

TROMPETTES (FÊTE DES). Voy. TISRI. TROPHEE. Cette marque de victoire ne fut dans l'origine qu'un simple trone de chêne, autour duquel on attachait les casques, les javelots, les cuirasses et les boucliers des ennemis vaincus. Cet usage pratiqué par les Grecs, passa aux Romains, et plusieurs auteurs prétendent qu'il fut introduit chez eux dès le règne de Romulus. Le trophée, composé des armes des vaincus, s'élevait à la gloire des vainqueurs, sur le champ de bataille et dans le lieu même où les ennemis avaient été défaits. Les Romains ne se contentèrent pas d'avoir en quelque sorte immortalisé leurs victoires par des trophées élevés en rase campagne; ils en firent dresser sur les places publiques, ils en firent porter dans leurs triomphes et en ornèrent les vestibules de leurs palais. Les trophées dressés sur les champs de bataille étaient sacrés: on commettait un sacrilége en les arrachant; mais il n'était permis de les élever d'aucune matière durable, et l'on

s'était fait une loi de les laisser périr sans les réparer. C'est pourquoi Plutarque demande par quelle raison de toutes les choses consacrées aux dieux, il n'y a que les trophées qu'il soit d'usage de laisser périr : Est-ce, dit-il, afin que les hommes voyant leur gloire passée s'anéantir avec ces monuments, s'évertuent sans cesse à en acquérir une nouvelle, ou plutôt parce que le temps effaçant ces signes de discorde et de haine, ce serait une opiniâtreté odieuse de vouloir malgré lui en perpétuer le souvenir? Aussi, ajoutet-il, n'a-t-on pas approuvé la vanité de ceux qui, les premiers entre les Grecs, se sont avisés de dresser des trophées de pierre et de bronze. Plutarque parle sans doute des Eléens, qui, après la victoire qu'ils remportèrent sur les Lacédémoniens, firent élever dans Olympie un trophée d'airain.

TROPHONIUS (ORACLE DE). - Trophonius et son frère Agamedès étaient fils d'Erginus, roi des Orchoméniens. Comme ils étaient habiles architectes, tous les princes les recherchaient. En bâtissant un palais pour Hyricus, ils ajustèrent une pierre de manière qu'ils pouvaient aisément l'enlever la nuit, et par cette ouverture ils volèrent une partie des trésors de ce prince. Hyricus voyant diminuer ses richesses, tandis que ses serrures et ses cachets demeuraient entiers, dressa des piéges autour de ses coffres. Agamedès y fut pris; mais Trophonius lui coupa la tête pour ensevelir leur crime commun. Trophonius disparut aussitôt, et on publia que la terre l'avait englouti. Qui croirait après cela que, sur une réponse de l'oracle de Delphes, qui fut consulté alors; on éleva à ce fratricide un temple, et qu'il fut mis au-nombre des demidieux? La superstition ne tarda pas à se persuader qu'une pareille divinité devait rendre des oracles dans un antre qui lui fut consacré.

Avant d'être admis à descendre dans l'antre de Trophonius, il fallait passer un certain nombre de jours dans une petite chapelle, appelée de la bonne Fortune et du bon Génie. Ce temps était employé aux expiations de toutes les sortes. On devait s'abstenir des eaux chaudes, et se laver dans le fleuve Hircinas on faisait des sacrifices à Trophonius et à sa famille, à Apollon, à Jupiter, surnommé Roi, à Saturne, à Junon, à Ja nourrisse de Trophonius, et on ne se nourrissait que des chairs sacrifiées. C'était par l'inspection des entrailles des victimes, et surtout par celles d'un bélier noir qui était le dernier sacrifié, que l'on décidait si vous étiez assez pur pour descendre dans l'antre sacré. Cela fait, deux jeunes enfants vous conduisaient au fleuve déjà nommé, et vous frottaient exactement toutes les parties du corps avec de l'huile, après quoi on vous menait à la source de l'Hircinas, où l'on vous faisait boire de l'eau du Lethé, pour effacer de votre esprit toutes idées profanes, et de l'eau de Mnémosine, afin de pouvoir vous rappeler les grandes choses que vous alliez voir enfin vous paraissiez devant la statue

de Trophonius, avec une tunique de lin, et certaines bandelettes, puis vous alliez à l'oracle. Cet oracle était placé sur une montagne, dans une enceinte de pierres blanches, sur laquelle s'élevaient des obélisques d'airain, et au milieu était une caverne de la figure d'un four. On descendait par un trou, à l'aide de petites échelles; on entrait dans une autre caverne plus étroite, on se couchait à terre, tenant dans ses mains certaines compositions de miel on passait les pieds dans l'ouverture de la caverne, et l'on se sentait emporté dedans avec rapidité. C'était dans ce sanctuaire que l'avenir se déclarait les uns voyaient, les autres entendaient, et l'on sortait de la caverne de la même façon qu'on y était entré. Les prètres vous portaient ensuite dans la chaise de Mnémosine, où vous racontiez tout ce que vous aviez vu ou entendu. Ce n'était que lorsque l'on vous avait reconduit dans la chapelle du bon Génie que vous recommenciez à pouvoir rire; avant ce temps, la grandeur des mystères et la divinité dont vous étiez rempli, vous en ôtaient la faculté. J'aimerais mieux dire que la frayeur ne vous le permettait pas. On peut y joindre les eaux préparées que l'on faisait boire aux visiteurs et les fourberies employées par les maîtres du lieu.

TROUBADOURS. C'est le nom que l'on donnait autrefois, et que l'on donne encore aujourd'hui aux anciens poëtes provençaux. Les troubadours parurent au commencement du xır siècle, et l'on peut les regarder comme les premiers poëtes français.

Un troubadour était toujours suivi de ses chanteurs et de ses ménestriers; les premiers chantaient des vers composés par leur chef; et les seconds les accompagnaient sur leurs instruments.

Louis VII, vers l'an 1144, combla de présents les troubadours; tous les seigneurs de Provence se faisaient gloire d'en avoir auprès d'eux.

La fin du XIV' siècle vit s'éclipser la gloire des troubadours. Les jongleurs et les joueurs, connus sous le nom de joculatores, leur succédèrent.

Les poésies des troubadours consistaient en sonnets, pastorales, chants, satires, tensons ou disputes d'amour; et en sirventes ou poëmes mêlés de louanges et de satires.

Les premiers poëtes, dit l'abbé de Massieu, dans son Histoire de la poésie française, menaient une vie errante, et resseinblaient par là, du moins, aux poëtes grecs. Lorsqu'ils avaient famille, ils menaient avec eux leurs femmes et leurs enfants qui se mêlaient aussi quelquefois de faire des vers... Ils avaient soin encore de prendre à leur suite des gens qui eussent de la voix et d'autres qui sussent toucher des instruments pour les accompagner. Escortés de la sorte. ils étaient bienvenus dans les châteaux et les palais. Ils égayaient les repas; ils faisaient honneur aux assemblées; mais sunout ils savaient donner des louanges, appa

auquel les grands se sont presque toujours laissé prendre. On les payait en armes, en chevaux, en étoffes et souvent aussi en argent.

TROUVERES. - Poëtes du moyen âge qui appartenaient aux provinces septentrionales et parlaient la langue d'oil. Leurs poésies sont moins belles et moins riches que celles des troubadours, qui appartenaient au Midi. Du reste, ils menaient le même genre de vie que ces derniers.

TROYENS (JEUX). Exercice militaire que la jeune noblesse de Rome célébrait tous les ans en l'honneur d'Ascagne, dont on trouve la description dans Virgile (Æneid., lib. v):

Lorsqu'Ascagne eut élevé les murs d'Albe la Longue, il établit le premier en Italie cette marche et ce combat d'enfants; il enseigna cet exercice aux anciens Latins, et les Albains le transmirent à leur postérité. Rome au plus baut point de sa grandeur, pleine de vénération pour les coutumes de ses ancêtres, vient d'adopter cet ancien usage; c'est de là que les enfants, qui font aujourd'hui ce même exercice, portent le nom de troupe troyenne. »

Ces jeux renouvelés par Auguste, tombèrent sous Tibère et finirent sous l'empire de Claude. Cependant cet exercice donnait aux jeunes Romains l'occasion de faire briller leur adresse, leur bonne grâce, et leur goût pour la guerre; mais tous ces avantages sont méconnus, lorsque le luxe, la mollesse et la débauche ont établi leur empire dans un Etat.

TRUAND. Vieux mot qui signifiait gueux, vagabond, vaurien.-Voy. TRUS.

TRUHSES. Nom des quatre anciennes el principales charges de l'empire de Constantinople et de celui d'Allemagne. On appelait autrefois celui qui en était revêtu, propositus mensæ regiæ; on l'a nommé ensuite archidapifer. La fonction de l'architruhses en Allemagne, au couronnement de l'empereur, consistait à porter sur la table de ce prince, entre deux plats d'argent, une pièce du bœuf qu'on rôtissait tout entier à cette solennité. Autrefois les empereurs donnaient cet emploi, selon leur choix, à quelque prince de l'empire, jusqu'à ce que cette charge fut attachée à la maison Palatine, qui la perdit ainsi que l'électorat en 1623; mais elle lui fut rendue en 1708, et depuis elle repassa à la maison de Bavière en 1714. La charge de truhses héréditaire de l'empire sous l'archi-truhses, appartenait aux comtés de Waldebourg.

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être dans notre rue de la Truanderie que demeuraient les receveurs de ces droits.

TRUTINA HERMETIS. — Nom de la méthode qu'employaient les astrologues pour rectifier l'horoscope pris du moment de la naissance d'un enfant, en remontant jusqu'à celui de sa conception, et déterminant quelle était alors la situation des cieux. En partant de ces deux points opposés, on voit combien ces fourbes s'étaient ménagé de ressources, pour n'être pas pris en défaut. Si ce qu'ils avaient annoncé sous un aspect n'était pas vrai, il le devenait indubitablement sous l'autre.

TSIN-SE. Nom que les Chinois donnent à leurs lettrés du troisième ordre, c'est-à-dire, à leurs docteurs. Tous les trois ans, l'empereur dans son palais fait faire une assemblée de tous les candidats qui aspirent au doctorat on les examine en sa présence, et ceux qui sont reçus reçoivent de ce monarque une coupe d'argent, un paraso! de soie bleue, et une superbe chaise pour se faire porter leur nom est inscrit sur un grand tableau, que l'on expose dans la place publique; des courriers partent pour aller annoncer aux familles des nouveaux docteurs, un honneur qui rejaillit récompensés, et des parents et des citoyens sur elles. Ces courriers sont généreusement des villes qui ont donné naissance à ces savants personnages. Elles célèbrent ce glorieux événement par des réjouissances publiques. C'est du corps de ces docteurs que l'on tire ceux qui doivent remplir les premiers postes de l'empire, et les plus importantes charges de la magistrature.

TSONG-TU. Nom chinois qu'on donne aux vice-rois qui commandent à deux ou trois provinces. Ceux qui ne commandent qu'à une, se nomment tu-yen. Les Européens disent som-tou ou som-tok, par corruption.

TUBILUSTRE.

Nom que les Romains donnaient à une de leurs fêtes, pendant laquelle on faisait la cérémonie de purifier les instruments de musique et les trompetles qui servaient aux sacrifices. On l'appela aussi Quinquatria.

TUCHE. Homère, et depuis, tous les Grecs donnèrent ce nom à la Fortune; mais ils ne lui attribuèrent aucune autorité, aucune fonction, tandis qu'ils faisaient présider Pallas et Enyo aux combats, Vénus aux noces, et Diane aux accouchements. Dans la suite le célèbre architecte Bupalus fit une statue de Tuché, et lui plaça sur la tête une étoile polaire, et dans la main une corne d'abondance, comme symboles de son pouvoir; à Egile Tuché avait auprès d'elle l'Amour avec ses ailes. A Athènes elle tenait Je dieu des richesses dans ses bras, comme sa mère et sa nourrice, et l'on sait combien de titres magnifiques lui prodiguèrent les Romains.

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mille six cents florins, et en sus une belle voiture avec deux chevaux et tous les acces soires. Un autre céda pour un oignon douze arpents de terre.

de leur nation, leur législateur, et celui qui le premier avait établi parmi eux le culte des dieux, et les cérémonies religieuses qui le doivent accompagner. Ce Tuiston, pendant sa vie, mérita l'estime et la reconnaissance des Germains, et ses concitoyens, après sa mort, le mirent au nombre de ces dieux qu'il leur avait appris à honorer. Dans les fêtes qu'on célébrait en son honneur, le peuple ne cessait de chanter ses louanges en vers. César prétend que ce Tuiston des Germains était le Pluton des Grecs et des Romains. Cette divinité saxonne était honorée particulièrement le troisième jour de la semaine, d'où vient que les Anglais appellent encore Tuesday le jour que nous nommons Mardi. Tuesday signifie jour de Tuisco ou de Tuiston.

TULIPOMANIE. - Dans une époque où tant de gens semblent être possédés de la passion du jeu de bourse, et où l'on n'entend parler que de hausse, baisse, report, différence, où les uns s'enrichissent et les autres se ruinent par l'échange de valeurs, il doit être curieux de prendre une idée exacte d'un jeu plus extravagant encore qui eut lieu il y a deux siècles en Hollande. Ce jeu, celui des fleurs, finit par devenir un agiotage effréné.

A la suite des relations nées des croisades, la tulipe fut transplantée en Europe, et vers le xvi siècle, elle était déjà, en France et en Hollande surtout, cultivée dans la plupart des jardins, dont, il faut l'avouer, n'en déplaise toutefois à certains horticulteurs, elle n'est pas le plus bel ornement. Néanmoins, elle acquit dans le xvir siècle une considération telle que n'en a jamais obtenu aucune fleur quelconque. Les amateurs de fleurs semblaient être pris d'une sorte de fureur, et l'on désigne fort bien leur ridicule manie par le mot tulipomanie. Presque tout le monde a entendu parler de cette inanie, mais peu de personnes savent en quoi elle consistait; en voici une explication que donne un Allemand :

Ce fut de 1634 à 1637 que la tulipomaine exerça son influence dans la Hollande, particulièrement dans les villes de Harlem,Utrecht, Amsterdam, Leyde, Rotterdam et autres. Dans ces années, les tulipes y montèrent à des prix fabuleux et enrichirent beaucoup de spéculateurs. Un seul oignon de l'espèce appelée vice-roi rapporta au propriétaire quatre boeufs gras, huit cochons, douze moutons, dix quintaux de fromage, deux tonneaux de vin, un lit, un habillement complet une coupe d'argent, une grande quantité de blé et d'autres provisions de la valeur de vingt-cinq mille florins.

Les oignons se vendirent aussi au poids comme les choses les plus précieuses: souvent une once coûtait des milliers de florins, L'espèce la plus estimée était celle qu'on nominait semper augustus. On l'évaluait à deux mille florins. On prétendait qu'elle était si rare qu'il n'en existait que deux sujets, l'un à Harlem, l'autre à Austerdam. Un particulier, pour en avoir une, offrit quatre

La passion des tulipes tournait la tête à tout le monde; ceux qui ne pouvaient s'en procurer faute d'argent comptant en acquéraient par un échange de terres et de maisons. Les fleuristes et d'autres particuliers qui se mêlaient de la culture des fleurs 6rent en très-peu de temps une fortune inmense. Depuis les premiers gentilshommes jusqu'aux ramoneurs, tous les Hollandais spéculaient sur les tulipes. On raconte qu'un matelot, apportant des marchandises à un négociant qui cultivait les tulipes dans son jardin pour les spéculations, reçut de celuici pour déjeuner un hareng avec lequel le matelot s'en alla: chemin faisant, il vit des oignons dans le jardin, et, les prenant pour des oignons communs, il les mangea iranquillement avec son poisson. Dans ce moment arriva le négociant. «Malheureux! s'écria-t-il, ton déjeuner m'a ruiné; j'en aurais pu régaler un roi!....

L'accroissement rapide des fortunes particulières faisait tout abandonner pour se livrer aux spéculations du moment : les auberges et les cabarets ressemblaient à de grands comptoirs; on y faisait des contrats de vente en présence de notaire et de témoins pour quelques oignons de tulipe, et ces négociations, faites avec un sérieux extraordinaire, se terminaient par de splendides repas. On a calculé que dans une seule ville de Hollande le commerce des tulipes a été pendant trois ans de 10 millions de florins (près de 50 millions de fr.), somme énorme pour ce temps-là,

Le commerce de tulipes se fit sans tulipes et sans argent ou à peu près, absolument de la même manière que se font les opérations de bourse de nos jours. Ce jeu fut an réalité un jeu de hasard qui séduisit d'abor l tout le monde, parce que l'on y voyait des profits immenses à recueillir; mais comme ces spéculations n'étaient fondées sur rien de solide, elles finirent par détromper tout le monde, et firent voir aux joueurs que la cupidité est presque toujours dupe d'ellemême et qu'il n'y a de véritables fortunes que dans le travail et l'industrie.

Cependant il est bor de faire remarquer que le goût des fleurs a succédé dans les Pays-Bas à la tulipomanie. C'est surtout à Gand que ce goût est le plus répandu et le plus raffiné. Gand est un vaste parterre cultivé par les plus habiles horticulteurs de l'Europe.

TUNDES. Les Japonais désignent sous ce nom des prêtres revêtus d'une dignité ecclésiastique de la religion de Budso, qui répond à celle de nos évêques. Ils tiennent leurs pouvoirs et leur consécrations du souverain pontife de leur religion, appelé siaka.

TUNICATUS POPELLUS.-Les Romains appelaient ainsi le peuple et les esclaves, parce qu'ils ne portaient qu'une tunique sans robe, tandis qu'il aurait été honteus

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