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vent à envenimer eur haine et leur fanatisme.

pour les personnes distinguées et pour les hommes libres de se présenter de la sorte en public. La punition d'un officier qui avait manqué à son service était de le faire tenir pendant toute une journée en tunique et sans ceinture devant la tente de son général.

TUNIQUE. Sorte d'habillement commun aux deux sexes chez les anciens Romains. D'abord les femmes portèrent leurs tuniques absolument fermées au cou, bientôt elles les échancrèrent, et laissèrent entièrement à découvert les épaules et la gorge. Elles renchérirent encore sur cette coquetterie, et portèrent des tuniques d'une étoffe si fine, que Sénèque, en les voyant, s'écriait: Yoyez-vous nos dames romaines? Que découvrez-vous dans leurs habillements qui puisse défendre ou le corps, ou la pudeur? Celle qui peut les revêtir osera-t-elle jurer qu'elle ne soit pas nue? Les Sénèques de notre siècle auraient beaucoup à dire sur une pareille matière. Les tuniques ont eu la vogue en France pendant tout le temps des croisades. La mode en vint des Sarrasins qui en portaient sous leurs armes. Les Français, au retour des croisades, se firent honneur de paraître avec ce qui appartenait au lieu d'où ils revenaient, et où leur valeur s'était signalée. Ils parurent donc avec des tuniques qu'on appelait saladines, à cause du sultan Saladin. On ne se contenta pas de donner ce nom à la tunique qui couvrait l'armure; on le donna encore à l'armure qui était recouverte par la tunique, et même à un casque sans crête et plus léger que celui qui était en usage.

TURBAN, OU DULBAND, ou TULBENT (de l'arabe, dul, et band ou bent, qui signifie étendre, environner; comme qui dirait écharpe entourée). Le turban est l'ancienne coiffure des peuples d'Asie, et celle qui distingue encore aujourd'hui la plupart des orientaux et des musulmans. Les émirs qui se prétendent de la race de Mahomet, portent un turban vert, et eux seuls parmi les Turcs ont le privilége de l'avoir entièrement de cette couleur, qui est celle du prophète. Ceux des autres Turcs sont ordinairement rouges, avec un bourrelet blanc. Les Persans ont des turbans de laine rouge ou de taffetas blanc rayé de rouge; ce sont les marques distinctives de la religion de ces jeux peuples, lesquelles ont été rétablies vers l'an 1370, par Sophi, roi de Perse, qui se glorifiait d'être de la secte d'Ali.

Le turban du Grand Seigneur est de la grosseur d'un boisseau: il est orné de trois aigrettes enrichies de pierreries; mais celui du grand visir n'en a que deux d'autres officiers n'en peuvent porter qu'une seule, et les subalternes n'en portent point du

tout.

Comme nous l'avons dit, les Turcs portent le turban blanc, et les Persans le portent rouge. Ils se distinguent entre eux par des noms qui signifient, dans leurs langues, Tête blanche et Tête rouge. Ces couleurs sont comme l'étendard des deux nations et ser

TURCIE. Dans l'ancienne France, on appelait ainsi une levée de terre on une espèce de digue, faite pour résister aux inondations des rivières. Il y avait des officiers qui avaient été créés intendants des turcies et levées. Un arrêt du conseil du 10 mars 1739, en ordonnant l'exécution des règlements rendus pour la conservation des turcies des rivières de Loire, Cher et Allier, ordonnait que les arbres, saules, luizettes, gravanges, questiers ou autres espèces, plantées ou provenues naturellement sur le bord et dans l'intérieur des îles, flots desdites rivières, pour les fortifier et accroître par de nouveaux attérissemens, seraient essartés par les propriétaires desdites fles à leurs frais; comme aussi que celles desdites îles qu'il ne suffirait pas d'essarter pour les empêcher de nuire entièrement au public, seraient entièrement détruites aux frais duroi, lorsque les détenteurs en justifieraient la possession légitime, et qu'ils n'auraient point contrevenu auxdits règlements: ou aux frais desdits détenteurs, s'ils se trouvaient mal fondés dans leurs possessions.

TURCOPOLIER. Dignité dans l'ordre de Malte, qui cessa de subsister après que l'Angleterre se fut séparée du siége de Rome. Avant ce temps-là le turcopolier était le chef de cette langue. Il avait, en cette qualité, le double commandement de la cavalerie et des gardes de marine. Dans les dernierstemps les fonctions de turcopolier étaient remplies par le sénéchal du grand maître.

TURCS.Khondemir, dans l'abrégé qu'il a fait de l'histoire de ce peuple par. Mirkond, son père, lui donne l'origine suivante: Après que l'arche de Noé se fut arrêtée sur la croupe de la montagne de Gioudi, ou les monts Gordiens, et que les eaux du déluge furent écoulées, ce patriarche divisa la terre habitable entre ses trois enfants, et tous les pays qui s'étendaient depuis cette montagne jusqu'aux confins de l'Orient avec les parties septentrionales de la terre, échurent à Japhet son fils aîné.

Japhet est mis au nombre des prophètes par cet auteur, parce que Dieu l'avait chargé de l'instruction des peuples qui devaient lui être soumis, et qu'il était destiné à leur enseigner le culte du vrai Dieu.

Avant de se séparer de son père, Japhet reçut de lui sa bénédiction, et une pierre sur laquelle le nom de Dieu était gravé, et Noé lui annonça que ce nom mystérieux contenait tout ce qu'il y avait d'essentiel dans la religion et dans le culte divin. Les Arabes donnent à cette pierre le nom de Pierre de la pluie, parce qu'elle avait la vertu de la faire tomber et de la faire cesser, selon la volonté et les besoins de Japhet. Par succession de temps cette pierre s'est consumée ou perdue. Cependant les Turcs orientaux prétendent qu'on en trouve encore qui ont la même vertu, et les plus superstitieux d'entre eux disent qu'elles ont été

DICTIONN. DES SAVANTS ET DES IGNORANTS. II.

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qui sauve le monde. Alors fit: A la bonne heure, je 'igion; mais, je te prie, fais tôt, parce qu'ayant été ci

- On appelait ainsi dans versité de Paris, un docteur qui n'était attaché à aucune lière, comme de Sorbonne, de Siquistes ne pouvaient prendre qualité de docteurs en la Falogie, tandis que les autres tte première qualité, celle de faculté de théologie, maison Sorbonne, de Navarre, du carle, etc.

devant si puissant, il me fâcherait fort de me voir pour le présent sans royaume et sans sujets. Eissi exauça sa prière et le fit mourir.

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IRES OU UBIQUISTES. Secte - au milieu du xvi siècle dans e de l'hérésie de Luther. Elle Our ne pas admettre le dogme de stantiation et pour défendre en ps la présence réelle de Jésuss l'Eucharistie, que le corps du st partout, ubique. Mélanchthon c force contre cette opinion de ce qui ne l'empêcha pas de se proVilemagne.

A. Nom que les Esquimaux ⚫ la baie d'Hudson donnent à l'Etre en qui ils reconnaissent une bonté e nom, dans leur langue, veut dire ef. Ils le regardent comme l'auteur es biens dont ils jouissent, lui renculte qui se manifeste surtout par

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UMBARES. Les Ethiopiens donnent ce m à quelques juges qui rendent la jusce partout où ils se trouvent, et même sur s grands chemins. Si quelques particuliers iennent leur porter des plaintes, ils s'aseient à terre, écoutent les raisons de part t d'autre, prennent les avis de ceux qui Issistent à cette singulière plaidoirie, et prononcent leur jugement. On peut appeler de la sentence des Umbares à des juges supérieurs.

UNIFORME. Le temps où les gens de guerre ont commencé à porter l'uniforme est assez incertain. Ce n'est pas dans les temps que les Grecs et les Romains combattaient revêtus seulement de corps d'armes de fer ou de cuir bouilli, si juste et si bien pris qu'ils semblaient être moulés sur la personne, qu'il faut aller chercher des habits uniformes.

A l'égard des premiers Français, le sayon de peau fut leur uniforme, et leur unique armure défensive, jusqu'au v siècle, qu'ils s'armèrent à la romaine. Ils conservèrent cette mode jusqu'à Charlemagne, qu'ils reprirent leur ancien sayon de cuir, auquel on ajouta le hautbert, autre sayon composé de mailles de fer, pour être mis sur le pre

mier.

Le hautbert, ou l'habit maillé, squammata vestis, fut d'usage jusqu'au temps du roi Charles VI, qu'on le quitta pour reprendre l'armure de fer battu, qui, pour former un armement complet, consistait en un casque et une cuirasse, à laquelle se joignaient des brassards, des cuissards et des grèves.

Le hautbert céda sa place à la cotte d'armes, qui, sous Charles VII, fut comme un uniforme de guerre, propre, par sa forme, à la distinction générale de tous les gendarmes, et par sa couleur, à la distinction particulière de chaque compagnie de ces gendarmes. Un commandant communiquait la couleur de sa cotte à tous les bommes d'armes de son commandement. En sorte que toutes les cottes d'une même compagnie, se trouvant de la même couleur, cela commença à former ce qui s'appelle aujourd'hui un uniforme.

A la cotte succéda le hoqueton, espèce de mantille. qui bientôt, devenue casaque, parca qu'on en ferma les manches et qu'où l'ouvrit par devant, fut un habillement plus léger et plus commode que la cotte.

L'usage des casaques a été aboli sous le règne de Henri II, ou peu de temps après, et à sa place on choisit, pour servir d'uniforme aux troupes, l'écharpe qui avait été d'usage dès le temps de saint-Louis, où elle se mettait alors sous la cotte d'armes. Il y avait deux écharpes, l'une pour la livrée de la nation, et l'autre pour l'uniforme des troupes. Celle de ces écharpes qui ne servait qu'à l'uniforme, était de la couleur qu'il plaisait au commandant actuel d'une troupe de lui donner.

Les gens de guerre conservèrent l'écharpe d'ordonnance, jusqu'à ce que l'uniformité des habits fût établie, et même après. L'écharpe d'uniforme particulière des troupes a duré jusqu'à la bataille de Steinkerque, après laquelle il n'a plus été question d'é

reproduites et multipliées par une espèce de génération de la première pierre.

Japhet eut huit enfants mâles, dont l'aîné porta le nom de Turk, et, comme il avait de très-belles qualités, il fut généralement reconnu pour le souverain seigneur de tout le pays. Il s'établit dans le Turkestan, et ses frères cherchèrent au loin des habitations, et fondèrent des colonies, qui devinrent les mères des plus grandes nations du monde. Ce fut dans un lieu appelé par les Mogols, Silenkai, et par les Arabes, Siluk, qu'il båtit des cabanes pour sa famille, et qu'il prit les marques de la royauté. Turk gouverna sa famille et ses sujets avec beaucoup de prudence et de justice. Sa nombreuse postérité fut divisée en quatre grandes tribus, qui dans la suite des temps se partagèrent en vingt-quatre autres, distinguées en aile droite et en aile gauche. Mogul et Tatar, descendants de Turk, donnèrent leurs noms aux deux nations des Mogols et des Tartares.

Vers l'an 434 de l'hégire, les Turcs commencèrent à se faire connaître dans la Perse, et cinq mille hordes de cette nation embrassèrent le musulmanisme.

TURLUPINS.-Ces hérétiques du xiv' siècle infestèrent l'Angleterre, la Savoie et plusieurs provinces de la France. Vrais eyniques, ils ne rougissaient de rien; livrés à leurs passions brutales, on les voyait nus dans les rues s'abandonner aux actions les plus honteuses, et lorsqu'on leur faisait quelque reproche à ce sujet, ils répondaient avec impudence, qu'on ne devait avoir honte de rien de ce qui est naturel, et par conséquent l'ouvrage de Dieu. Ils osèrent se présenter dans Paris sous le règne de Charles V; ils y séduisirent le peuple par une certaine apparence d'austérité, et firent entrer dans leur parti un grand nombre de femmes, mais leur prospérité fut courte; on éclaira leurs démarches, dont pour se mieux accréditer, ils s'étaient efforcés de cacher une partie de l'indécence, ils furent arrêtés, mis en prison, jugés et jetés dans les flammes avec leurs livres. On les nommait aussi la Société des pauvres. TUTULUS. Hy eut un temps où les dames romaines inventèrent une certaine façon d'arranger leurs cheveux, que l'on appela Tutulus. Il s'agissait d'élever artistement les cheveux au-dessus de la tête, et de les lier avec un ruban couleur de pourpre. Mais comme cette mode parut sans doute trop simple aux hommes et aux femmes qui adoptèrent cette coiffure, on la perfectionna en tressant tous les cheveux en forme de tours.

TYEN (LE GRAND). C'est le nom que les lettrés chinois donnent à l'Etre suprême, qu'ils regardent comme le principe universel de toutes choses. Il est l'esprit qui préside au ciel, parce que le ciel est le plus excellent ouvrage de la première cause; le grand Tyen est le créateur de tout ce qui existe il est indépendant et tout-puissant, il connaît jusqu'aux plus secrètes pensées,

rien n'arrive que par son ordre; il est saint et régit souverainement le monde ; sa justice n'a point de bornes; il récompense l'homme vertueux, et punit le coupable; il dépose les rois dans sa colère; les maux qu'il répand sur la terre, sont des avertissements paternels pour engager les peuples à se corriger, et les prodiges et les apparitions extraordinaires sont les moyens qu'il emploie pour annoncer sa colère, et les malheurs qu'il prépare aux empires, et forcer les cou pables à revenir à lui.

Les historiens chinois nous disent que leur empereur Fo-br, qui, s'il eût existé, pouvait vivre, suivant leur calcul, vers le temps de Noé, sacrifiait deux fois l'année des victimes à l'Etre suprême. Ils prétendent que ses successeurs depuis ont toujours imité son exemple.

TYR. Les Celtes, qui habitaient les provinces du Nord, rendaient leurs hommages à une certaine divinité qu'ils appellaient Tyr. C'était un dieu qui, suivant leur opinion, dispensait les victoires, inspirait le courage, et protégeait particulièrement les guerriers et les athlètes. Le troisième jour de la semaine, qui répond au mardi, lui était consacré, et on le nomme encore aujourd'hui Tyrs-dag, le jour de Tyr. Les Romains avaient consacré le même jour au dieu Mars.

TYRE. Instrument dont les Lapons se servent dans la plupart de leurs opérations magiques. « Cette tyre, dit Schaffer, n'est autre chose qu'une boule ronde, de la grosseur d'une noix, ou d'une petite pomme, faite du plus tendre duvet... de quelque animal, polie partout et si légère, qu'elle semble creuse; elle est d'une couleur mêlée de jaune. On assure que les Lapons vendent cette tyre, qu'elle est comme animée, et qu'elle a du mouvement, en sorte que celui qui l'a achetée, la peut envoyer sur qui il lui plaît... Cette tyre va comme un tourbillon; s'il se rencontre en son chemin quelque chose d'animé, cette chose reçoit le mal qui était préparé pour un autre. »

TZUMTZUME (TOMBEAU DE).- Ce sépulcre se voit près des murs de la ville de Derbent, sur les bords de la mer Caspienne Les Persans racontent qu'Eissi ('c'est ainsi qu'ils appellent Jésus-Christ), passant un jour dans ces quartiers-là, trouva en son chemin une tête de mort, et désirant savoir à qui elle avait été, il pria Dieu, auprès duquel il avait beaucoup de crédit, de rendre la vie à ce défunt; ce que Dieu tit; et alors Eissi demanda au nouveau ressuscité qui il était. Celui-ci lui répondit qu'il s'appelait Tzumtzume, qu'il avait été un roi très-riche, qu'il avait eu une très-belle et très-nombreuse cour, où il se consommait tous les jours autant de sel que quarante-six chameaux en pouvaient porter, qu'il avait eu quarante mille cuisiniers, autant de musiciens, autant de pages, portant des perles aux oreilles, et autant de valets. Mais toi, dit Tzumizume à Eissi, qui es-tu, et quelle est ta religion? A quoi le Christ répondit: Je suis Eissi, et ma

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devant si puissant, il me fâcherait fort de me voir pour le présent sans royaume et sans sujets. Eissi exauça sa prière et le fit mourir.

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UBIQUITAIRES OU UBIQUISTES. Secte qui se forma au milieu du XVI siècle dans le sein même de l'hérésie de Luther. Elle soutenait, pour ne pas admettre le dogme de la transsubstantiation et pour défendre on même temps la présence réelle de JésusChrist dans l'Eucharistie, que le corps du Sauveur est partout, ubique. Mélanchthon s'éleva avec force contre cette opinion de Brentius; ce qui ne l'empêcha pas de se propager en Allemagne.

UKOUMA. Nom que les Esquimaux voisins de la baie d'Hudson donnent à l'Etre suprême, en qui ils reconnaissent une bonté infinie. Ce nom, dans leur langue, veut dire grand-chef. Ils le regardent comme l'auteur de tous les biens dont ils jouissent, lui rendent un culte qui se manifeste surtout par des hymnes.

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ULEMA. Nom donné par les Turcs aux savants, aux docteurs de la loi, chargés d'expliquer le Koran. C'est dans le sein de ce corps que sont choisis les ministres de la religion, qui ont pour chef le grand muphti, dont la juridiction s'étend par tout l'empire pour ce qui regarde la religion et la jurisprudence. Il a sous lui les deux Cadileskers d'Asie et d'Europe. Après eux viennent les mollahs qu'on peut comparer à nos métropolitains suivent les cadis qui sont comme nos évêques; les Imans, dont les fonctions ressemblent à celles de nos curés, et les imans qui sont de simples prêtres. Cette hiérarchie a souvent fait trembler les sultans, qui souvent se sont vus forcés à faire étrangler quelques-uns des chefs, pour contenir l'insolence des subalternes. Dans ce pays la force fait la loi, et le prêtre, idole du peuple, opprime, s'il n'est opprimé.

UMBARES. Les Ethiopiens donnent ce nom à quelques juges qui rendent la justice partout où ils se trouvent, et même sur les grands chemins. Si quelques particuliers viennent leur porter des plaintes, ils s'asseient à terre, écoutent les raisons de part et d'autre, prennent les avis de ceux qui assistent à cette singulière plaidoirie, et prononcent leur jugement. On peut appeler de la sentence des Umbares à des juges supérieurs.

UNIFORME.

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Le temps où les gens de guerre ont commencé à porter l'uniforme est assez incertain. Ce n'est pas dans les temps que les Grecs et les Romains combattaient revêtus seulement de corps d'armes de fer ou de cuir bouilli, si juste et si bien pris qu'ils semblaient être moulés sur la personne, qu'il faut aller chercher des habits uniformes.

A l'égard des premiers Français, le sayon de peau fut leur uniforme, et leur unique armure défensive, jusqu'au v siècle, qu'ils s'armèrent à la romaine. Ils conservèrent cette mode jusqu'à Charlemagne, qu'ils reprirent leur ancien sayon de cuir, auquel on ajouta le hautbert, autre sayon composé de mailles de fer, pour être mis sur le premier.

Le hautbert, ou l'habit maillé, squammata vestis, fut d'usage jusqu'au temps du roi Charles VI, qu'on le quitta pour reprendre l'armure de fer battu, qui, pour former un armement complet, consistait en un casque et une cuirasse, à laquelle se joignaient des brassards, des cuissards et des grèves.

Le hautbert céda sa place à la cotte d'armes, qui, sous Charles VII, fut comme un uniforme de guerre, propre, par sa forme, à la distinction générale de tous les gendarmes, et par sa couleur, à la distinction particulière de chaque compagnie de ces gendarmes. Un commandant communiquait la couleur de sa cotte à tous les bommes d'armes de son commandement. En sorte que toutes les cottes d'une même compagnie, se trouvant de la même couleur, cela commença à former ce qui s'appelle aujourd'hui un uniforme.

A la cotte succéda le hoqueton, espèce de mantille, qui bientôt, devenue casaque, parca qu'on en ferma les manches et qu'où l'ouvrit par devant, fut un habillement plus léger et plus commode que la cotte.

L'usage des casaques a été aboli sous le règne de Henri II, ou peu de temps après, et à sa place on choisit, pour servir d'uniforme aux troupes, l'écharpe qui avait été d'usage dès le temps de saint-Louis, où elle se mettait alors sous la cotte d'armes. Il y avait deux écharpes, l'une pour la livrée de la nation, et l'autre pour l'uniforme des troupes. Celle de ces écharpes qui ne servait qu'à l'uniforme, était de la couleur qu'il plaisait au commandant actuel d'une troupe de lui

donner.

Les gens de guerre conservèrent l'écharpe d'ordonnance, jusqu'à ce que l'uniformité des habits fût établie, et même après. L'écharpe d'uniforme particulière des troupes a duré jusqu'à la bataille de Steinkerque, après laquelle il n'a plus été question d'é

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