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demeurèrent, mourut. Une autre année la peste ayant reparu, tous les citoyens quittèrent la ville et emmenèrent leurs troupeaux pour se garantir de la mort. Lorsqu'ils furent arrivés dans une profonde vallée entre deux montagnes, deux anges, qui gardaient l'entrée et la sortie de ce lieu, leur annoncèrent de la part de Dieu qu'ils allaient mourir. Ils moururent en effet, avec leurs troupeaux. Sitôt que cette terrible marque de la puissance de Dieu fut venue à la connaissance des bourgades voisines, les habitants coururent pour rendre les derniers devoirs à ces cadavres, mais ils ne purent les enterrer, et fermèrent avec une muraille les deux avenues de cette vallée. Bientôt les chairs furent consumées et il ne resta que les os. Après quelques années Khazkil, ou Ezéchiel, passant près de ce lieu et considérant ces os, fit cette prière à Dieu : 0 Dieu ! de même qu'il vous a plu de manifester sur ceux-ci votre puissance avec terreur, regardez-les maintenant avec un œil de clémence et de miséricorde. Dieu exauça la prière du prophète : il rendit la vie à ces corps; mais là vue d'un si grand miracle ne toucha pas les Juifs. Ils conservèrent la dureté de leur cœur, et ne payèrent un si grand bienfait que par leur ingratitude. L'auteur musulman exhorte ses frères à mettre cette histoire à profit.

KHUMANO-GOO. -Billets que les Jammabos vendent aux Japonais. Ces goos sont des papiers sur lesquels ces fourbes tracent diverses figures de corbeaux, d'oiseaux de mauvaise augure et de prétendus caractères magiques. Ils les distribuent aux dévots comme un préservatif assuré contre la puissance du malin esprit. Les plus renommés de ces billets viennent de Khumano, et c'est par cette raison qu'ils en portent le nom. La façon d'employer les goos dans les épreuves, est d'en faire avaler à l'accusé un petit morceau avec une fort grande quantité d'eau ; s'il est coupable, le goos lui cause d'effroyables douleurs dans les entrailles, et elles ne cessent que lorsqu'il a avoué son crime.

KI. Ce mot en persan et en turc signifie empereur. Le roi de Perse, voulant donner un titre magnifique au roi d'Espagne, le nomma ki Ispania, empereur d'Espagne. Chez les Tartares Mongoles, le mot ki signifie un étendard. Chez les Chinois, ki est le nom de plusieurs villes, et celui de plusieurs mois lu

naires.

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KIAKKIAK. C'est le nom d'une divinité adorée dans le royaume de Pégu, et que les idolâtres qui l'habitent, honorent comme le dieu des dieux. Ils le représentent sous une figure humaine, qui a vingt aunes de longueur, et dans l'attitude d'une personne qui dort. Suivant la tradition du pays, ce díeu est endormi depuis plus de six mille ans, et son réveil annoncera la destruction de ce monde. Cette fameuse idole est placée au milieu d'un temple magnifique, dont les portes sont toujours ouvertes; l'entrée en est permise à tout le monde.

KIJQUN - Idole que les Israélites adoré

rent dans le désert, et que l'on a lieu do croire être le même que Moloch.

KILARGI-BACHI. Grand échanson de l'empereur des Turcs, ordinairement tiré du corps des ichoglans, et qui est toujours fait pacha, lorsqu'il sort de sa charge. Le kilarguet-Odari, substitut du grand échanson, a sous sa garde la vaisselle d'or et d'argent du sérail.

-KINGS. Mot qui signifie doctrine sublime. Les Chinois donnent ce nom à cinq livres remplis de mystères incompréhensibles, de préceptes religieux, d'ordonnances légales et de traits d'histoire pour lesquels ils ont la plus grande vénération. Leurs lettrés passent leur vie à débrouiller le chaos indéchiffrable du premier livre, appelé U-King, qui n'est qu'un assemblage informe de figures hiéroglyphiques, auxquelles on peut faire signifier tout ce que l'imagination là plus déréglée est capable d'inspirer.

KINIAN-SUDDAR. Ces mots signifient, à la lettre, acquisition d'étoffe. C'est une espèce de serment fort en usage parmi les Juifs. II consiste à toucher l'habit où le mouchoir des témoins qui assistent à un marché ou à une convention. Cette cérémonie assure la validité du marché ou de la convention, et vaut le seing d'un notaire; car la simple déposition d'un des témoins suffit pour faire condamner celui qui voudrait revenir contre son serment. Ordinairement ces sortes de marchés se font en présence de trois témoins.

KIOSQUE. Pavillon qui orne la plupart des jardins de Constantinople et des environs, « Les kiosques, » dit Girardin, « sont les plus agréables bâtiments qu'aient les Turcs. Ils en ont sur le bord de la mer et des rivières, mais surtout dans les jardins proches des fontaines et voici à peu près leur manière. Ils élèvent un grand salon sur quantité de colonnes ou de figures octogonales ou dodécagonales. Ce salon est ouvert de tous côtés, et on en ferme les ouvertures avec de grands matelas

qui s'élèvent et qui se baissent avec des poulies du côté que vient le soleil, pour préserver de la chaleur pendant l'été; le pavé est ordinairement de marbre, et ils font au milieu et en plusieurs coins différentes fontaines, dont l'eau coule après sa chute à travers le salon par quantité de petits canaux. Il y a un lieu élevé qui règne tout à l'entour, qu'on couvre, pour s'asseoir, de riches tapis et de grands carreaux faits des plus riches étoffes de Perse et de Venise. Le plancher lambrissé est divisé en plusieurs compartiments dorés et azurés agréablement, sans représenter pourtant aucune fleur, ni aucun animal; cette sorte de peinture étant proscrite par l'Alcoran.

« Le frais règne toujours dans ces salons, qui sont ordinairement élevés de terre de cinq ou six marches. Les plus riches de l'empire en ont dans leurs jardins, où ils dorment après diner en été, et où ils entretiennent leurs amis à leurs heures de loisir. >> KISLAR-AGA. Chef des eunuques noirs, surintendant des appartements des sultanes, et l'un des premiers officiers du sérail de Constantinople. Le kisiar-aga a sous lui un

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grand nombre d'eunuques noirs chargés de In garde des odalisques, et veillant sans cesse sur ces jeunes victimes avec la plus scrupuleuse exactitude. Son crédit est égal à celui du capigi-bachi, ou grand maître du sérail. Comme ordinairement il est le favori du Grand Seigneur, tous les officiers de l'empire cherchent à se ménager sa protection par de riches présents; les sultanes de leur côté s'efforcent de lui plaire, et sont toujours prêtes à favoriser ses intrigues; en sorte que le kislar-aga, presque toujours ennemi du grand visir, donne le branle à toutes les affaires, et en détermine le succès, selon son caprice ou ses intérêts.

KISTNERAPPAN. - Divinité qui préside aux eaux chez quelques peuples idolâtres de l'Inde: c'est leur Neptune. Lorsque parmi eux il se trouve un malade prêt à rendre le dernier soupir, ils vont puiser de l'eau dans la plus prochaine rivière, et lui en versent dans les mains, en priant à haute voix le puissant dieu Kistnerappan d'offrir lui-même l'âme du moribond à l'Etre suprême, et de permettre que l'eau qu'ils viennent de lui répandre dans les mains, le lave de toutes ses souillures.

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KIWASA. Idole adorée par les anciens sauvages de la Virginie. On représentait souvent Kiwasa avec une pipe à la bouche, et même il fumait réellement. Un prêtre se cachait derrière l'idole, et fumait adroitement pour elle. L'obscurité du lieu aidait à la fourberie. Kiwasa rendait des oracles; on le consultait pour la chasse, et dans des occasions de moindre importance. Lorsqu'il était nécessaire de l'évoquer, quatre prêtres se rendaient au temple du dieu; et par le moyen de certaines paroles mystérieuses, ils le conjuraient. Kiwasa descendait alors sous la figure d'un beau jeune homme, et répondait aux demandes qui lui étaient faites, ensuite il reprenait le chemin du ciel.

Les Virginiens adoraient aussi le soleil. Dès la pointe du jour, ils allaient se laver dans une eau courante en son honneur, et lui faisaient une offrande de tabac. Ils reconnaissent un Dieu bienfaisant qui est dans les cieux, et dont les bénignes influences se répandent sur la terre. Il est éternel, heureux, parfait, tranquille, mais souverainement indifférent. Il répand ses biens sur les hommes sans choix, sans distinction, et les abandonne entièrement à leur franc arbitre (s'il est ainsi, il est donc inutile de le prier; mais les sauvages ne portent pas loin leurs réflexions). Ils servaient Kiwasa comme le lieutenant de l'Etre suprême, qui trouble l'air, qui excite les tempêtes, et qu'il faut apaiser. On découvre là quelque chose de la doctrine du

bon ou du mauvais principe. Quelques Virginiens disent que le Dieu éternel, voulant créer le monde, créa d'abord les dieux subalternes, qu'il établit pour le gouverner, qu'ensuite il créa le soleil, la lune et les étoiles; et que les dieux inférieurs créèrent l'eau, d'où ils tirèrent toutes les créatures; que la femme fut formée avant l'homme, qu'elle eut commerce avec un de ses dieux créateurs, et mit les hommes au monde. Les Virginiens, comme les autres sauvages, avaient des prêtres qui étaient devins et magiciens, et à qui ils confiaient l'éducation de leur jeunesse. Dans tous les événements favorables à la nation, ils allumaient un grand feu, autour duquel ils dansaient, en remuant des gourdes et de petites sonnettes. On pourrait inférer de là qu'ils rendaient un culte religieux au feu.

Les cérémonies du mariage et des funérailles des Virginiens étaient fort peu remarquables. Ils croyaient que l'âme est immortelle, et qu'après cette vie, elle est, suivant ses mérites, heureuse ou malheureuse. Leur enfer était une grande fosse placée aux extrémités de l'univers du côté du soleil couchant. Le paradis était aussi placé au soleil couchant derrière des montagnes : c'est là que les bienheureux chantaient, dansaient, fumaient et se réjouissaient avec leurs ancêtres. Ce qu'il y a de singulier, c'est que cette résurrection n'était que pour les grands seigneurs et leurs prêtres, et que le peuple n'avait pas droit d'y prétendre.

KIZILBACHE OU KEZEILBAIS. Ce mot turc signifie tête rouge; c'est le nom que les Turcs donnent aux Persans, depuis qu'Ismaël Sofi, roi de Perse, ordonna à ses soldats de porter un bonnet rouge, autour duquel il y avait une écharpe à douze plis, en mémoire des douze imans, successeurs d'Ali, dont il prétendait descendre.

KNEES. Chez les Russes nom d'une dignité héréditaire répondant à celle de prince parmi les autres nations. Il y a en Russie trois classes de princes: ceux qui descendent de Wolodimir Ier, ou qui ont été élevés au rang des knées par ce duc de Russie; ceux qui descendent de souverains étrangers, et qui se sont établis en Russie; et les troisièmes, ceux qui ont été créés princes par quelque grand duc.

KNOUT. Supplice en usage chez les Russes. Le knout est une courroie de cuir épaisse et dure de la longueur d'environ trois mètres et attachée à un bâton, par le moyen d'une espèce d'anneau qui le fait jouer comme un fléau. Dans les crimes légers on place le criminel nu sur le dos, et le bourreau lui applique autant de coups que le juge l'a ordonné. A chaque coup le sang coule, et la chair s'élève de l'épaisseur d'un doigt. Dans les grands crimes la manière de donner le knout s'appelle pine. On lie les deux mains du patient par derrière, et par le moyen d'une corde on l'élève en l'air, de façon que ses pieds, auxquels est suspendu un poids considérable, ne touchent point à terre. Lorsqu'il est élevé, ses bras se démettent et viennent pardessus la tête; alors le bourreau lui applique

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KOBODAL. C'est le nom qu'on donne au Japon à l'instituteur d'un certain ordre de bonzes, à qui l'on rend les honneurs divins, et devant l'idole duquel on tient perpétuelle ment des lampes allumées. On ne sait trop par quelle prérogative le couvent de cet ordre sert d'asile aux criminels.

KO-LAOS.

Nom des grands mandarins de la Chine; ce sont ordinairement ceux qui se sont distingués dans les plus importantes charges de l'empire qui parviennent à ce degré éminent. Ils deviennent ministres, conseillers du prince, et présidents des tribunaux établis à Pékin. Leur autorité s'étend sur tous les autres mandarins, dont ils examinent la conduite. C'est à l'empereur directement qu'ils rendent compte des affaires qui leur sont confiées. Les Chinois, en général, ont le plus grand respect pour les ko-laos.

KOLLOK. Fête que célèbrent avec beaucoup de cérémonies les habitants du royaume de Pégu. A un jour marqué, tout le peuple s'assemble dans une grande place, où dans un champ hors la ville, pour former une danse mystérieuse en l'honneur des divinités de la terre. Cette danse est ordinairement figurée par des femmes. Elles se mettent doucement en mouvement, puis peu à peu elles s'agitent, et finissent par tourner avec une telle vitesse, que l'oe l'a peine à les suivre. Elles tombent enfin, et pendant quelques minutes on les croirait mortes. Elles reviennent de leur extase, et c'est alors qu'elles rendent compte à l'assemblée de la conversation familière qu'elles ont eue avec leurs dieux. On s'imagine aisément combien elles débitent d'extravagances, et avec quelle attention et quel respect elles sont écoutées. Converser publiquement avec les dieux, assure le droit d'en imposer aux mortels; si l'on est persuadé de l'un, on ne doit pas refuser de croire l'autre.

KOLO. - Nom que l'on donnait dans l'ancienne Pologne aux assemblées provinciales qui se tenaient avant la diète générale. La noblesse de chaque palatinat ou waywodie se rassemblait dans une enceinte couverte de planches en pleine campagne, et délibérait sur les matières qui devaient être traitées dans l'assemblée générale, et sur les instructions qu'elle voulait donner aux députés qui devaient y être envoyés. Il était rare que ces assemblées ou kolo fussent tranquilles, et se terminassent sans qu'il y eût du sang répandu.

KOM, La mosquée de ce nom, en Perse, renferme les tombeaux de Cha-Séti, de ChaAbas second, de Sidi-Fatima, petite-fille d'Ali, et de Fatima Zohra, fille de Mahomet. Il y a dans

cette mosquée un grand nombre de chambres, où l'on reçoit, comme dans un sûr asile, tous les débiteurs qui se trouvent malheureusement hors d'état de satisfaire leurs créanciers; ils y sont nourris gratis.

KOMOS. Nom des prêtres éthiopiens qui remplissent dans le clergé les fonctions de nos curés, et ont une espèce de juridiction sur les autres prêtres et diacres, et même sur les séculiers de leurs paroisses. Ils sont soumis à l'abuna, seul évêque d'Ethiopie, qui, nommé par le patriarche d'Alexandrie, est indépendant du souverain. Les komos ne peuvent jamais devenir abuna : ils ont la liberté de se marier.

KONG-PU. C'est ainsi qu'on appelle à la Chine le tribunal qui est chargé des travaux publics de l'empire, comme le palais de l'empereur, les grands chemins, les temples, les fortifications, etc. Ce tribunal est présidé par un des principaux mandarins. KONQUER. Nom que les Hottentots donnent au chef de chaque peuple particulier qui compose la nation. Cette espèce de digné est héréditaire; mais il n'y a aucune distinction personnelle, ni aucun revenu attaché à cette place, si l'on en excepte le singulier honneur de porter une espèce de couronne de cuivre. Le konquer commande les troupes pendant la guerre; c'est lui qui traite de la paix; les autres capitaines lui sont subordonnés. Mais avant de prendre possession de son emploi, il doit faire serment de ne jamais rien entreprendre contre le privilége des capitaines et du peuple. Il y a apparence que pendant la paix ce konquer n'est qu'un chef inutile

KOPIES. Espèce de lances à l'usage des anciens cavaliers polonais. Elles avaient à peu près trois mètres de long. On les attachait autour de la main avec un cordon, et on les lançait à l'ennemi. Si le coup n'avait pas porté, on retirait le trait au moyen du cordon. S'il avait touché l'adversaire, on le laissait dans la blessure, on coupait le cordon, et l'on mettait le sabre à la main pour terminer le combat.

KORBAN.

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Sacrifice autrefois en usage parmi les Chrétiens orientaux. Il consistait à conduire avec cérémonie un mouton sur le parvis de la porte de l'église. Le prêtre sacrificateur bénissait du sel, et en faisait passer dans le gosier de la victime qu'il égorgeait après avoir récité quelques prières. Celui qui faisait cette offrande recevait quelques parcelles de la chair immolée; mais la plus considérable partie était dévolue au sacrificateur.

KOTBAH. Prière qu'en Turquie et autres Etats mahométans l'iman fait tous les vendredis après midi dans la mosquée pour la santé et pour la prospérité du souverain. Les princes musulmans regardent cette prière comme une des plus précieuses prérogatives de la souveraineté.

KOTVAL. Nom d'un des premiers magistrats de la cour de l'ancien Mogol. Il était chargé de la grande police de la ville de Dehli, et ne devait compte de sa conduite qu'au souverain. C'est lui qui punissait l'ivrognerie

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et les débauches scandaleuses, et jugeait tous les sujets de la capitale, tant pour le civil que pour le criminel. I entretenait un grand nombre d'espions qui, sous divers prétextes, s'introduisaient dans les maisons des particuliers, et allaient ensuite lui rendre compte de tout ce qui s'y passait. Chaque jour il faisait son rapport à l'empereur, qui prononçait la peine due aux coupables qui lui étaient déférés. Le kotval ne pouvait rendre aucune sentence de mort contre personne, à moins que le souverain ne l'eût confirmée à trois reprises différentes. Dans toutes les provinces de l'Indoustan il y avait de pareils magistrats; les vice-rois, qui y représentaient l'empereur, avaient seuls le droit de prononcer les sentences de mort.

KOUAN-IN OU QUONIN. Divinité lutélaire des femmes, dans l'empire de la Chine. Cette idole est représentée sous la figure d'une femme qui tient un enfant dans ses bras. Il n'en a pas fallu davantage à quelques Européens pour leur faire imaginer que c'était la sainte Vierge, tenant le Sauveur du monde; mais il est certain qu'avant la naissance de Jésus-Christ les dévotes chinoises s'adressaient à cette idole pour cesser d'être stériles. KOUROUK. Nom d'une tyrannique et barbare proclamation qui se fait à Ispahan toutes les fois que le roi de Perse doit sortir de la ville avec ses femmes. Quand ce prince a résolu de faire quelque promenade, cu d'entreprendre quelque voyage avec son harem, on notifie trois jours d'avance aux habitants des endroits par lesquels il doit passer qu'ils aient à abandonner leurs maisons, et à s'éloigner des chemins, sous peine de mort. Lorsque le monarque sort de son palais, ses eunuques, le sabre à la main, visitent toutes les maisons, et massacrent impitoyablement tous ceux qu'ils y rencontrent. On peut dire que l'exécution d'un pareil ordre est le comble du despotisme, de la barbarie, et de la jalousie. Ces exigences n'existent presque plus.

KRAALS.

Les Hottentots nomment ainsi leurs villages, qui sont ordinairement composés d'une vingtaine de cabanes bâties en rond, les unes assez proches des autres. Ces cabanes sont construites de bois en forme de tour, et recouvertes Je nattes de joncs les portes en sont très-basses; et au centre de cette hutte il y a un trou qui sert de foyer, autour duquel la famille se range. Lorsque quelqu'un vient à mourir, ou que les pâturages manquent pour les bestiaux, les Hottentots transportent ailleurs leur habitation. Chaque Kraal a son capitaine héréditaire qui, avec les anciens, juge les différends qui surviennent, mais qui ne peut rien changer aux asages reçus. Ces capitaines sont soumis au konquer.

KRUZMANN. C'est le nom d'une divinité qu'adoraient autrefois les peuples des environs de Strasbourg. Kruzmann était représenté avec une massue et un bouclier; et il y a tout lieu de croire que cette idole était celle d'Hercule que les Romains avaient fait connaître à ces idolâtres, et à laquelle ils ren

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KUGE. Mot Japonais qui revient à celui de seigneur. C'est un titre fastueux que prennent tous les prêtres du Japon, tant ceux qui remplissent des places éminentes à la cour du Dairi, ou empereur ecclésiastique, que ceux qui sont répandus dans les provinces.

KUL OU KOOL. Ce mot turc signifie proprement un esclave. Tous les Turcs qui servent le sultan, ou qui lui sont attachés, soit par leurs emplois éminents, ou même à titre de domestiques, prennent la qualité d'esclaves, qui les élève fort au-dessus de celle de sujets. Un esclave du Grand Seigneur s'arroge le droit de maltraiter ceux qui ne sont que les sujets du prince; mais un sujet qui insulterait un kul serait sévèrement puni. Les visirs, les pachas portent le nom de kul; et, si on les en croit, dévoués entièrement au caprice de l'empereur, ils se tiendraient tous heureux d'être étranglés par ses ordres, parce que ce glorieux martyre leur ouvrirait les portes du paradis de Mahomet.

KULKICHAIA. - Nom du lieutenant géné-, ral de la milice des Turcs; cet officier tenait le premier rang dans les troupes après l'aga des janissaires, et, dans le divan, se plaçait au-dessus de lui. Ces deux généraux connaissaient de toutes les contestations qui s'élevaient dans les différents corps de l'infanterie de l'empire.

KUON-IN-PUSA. Nom d'une prétendue divinité des Chinois, qui entend de mille lieues les prières des dévots qui l'invoquent.

KUTUKTUS. - C'est le nom d'un des vicaires du fameux Dalay-Lama, cette idole vivante, objet de l'adoration des peuples du Thibet. Autrefois le kutuktus des Calmouks et des Mongoles de l'ouest tenait sa cour sur les bords du fleuve Amour. Aujourd'hui il campe avec une partie de ses sectateurs aux environs de la rivière d'Orchon. Il était d'abord le subdélégué du Dalay-Lama auprès des Tartares du nord pour l'administration du culte religieux; dans la suite il fit un schisme, se rendit indépendant, se défiia et s'immortalisa aux dépens de son ancien maître. Qui douterait maintenant de la divinité de Kutuktus serait. en horreur à la nation qui l'adore. Il campe tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre, toujours envi onné d'une garde nombreuse. Il porte avec lui ses idoles les plus accréditées, et les place dans des tentes séparéos.

Quand ce dieu prétendu change de camp, les fidèles de sa secte viennent en foule recevoir ses bénédictions, et ils ne les obtiennent qu'en les payant. Un auteur prétend qu'il administre cette bénédiction en appliquant sur le front la main fermée, dans laquelle il y a un chapelet. Ce n'est qu'avec beaucoup d'appareil, et au son des instruments que le Kutuktus paraft en public. On le conduit en procession à une tente de velours, ouverte par devant; là il se place sur des coussins, arrangés sur une haute estrade, ses lamas autour de lui; le peuple se prosterne; les lamas encensent les idoles qui se trouvent aux deux côtés du Kutuktus; ils l'encensent lui-même, et ensuite toute l'assemblée. On présente aux divinités sept coupes de porcelaine remplies de lait, de miel, de thé, d'eau-de-vie, etc. L'on en met un pareil nombre aux pieds du grand pontife; il en goûte, et fait distribuer le reste aux chefs des tribus. Ces cérémonies achevées, il se retire de la manière qu'il est venu.

Il y a lieu de croire que la politique des Chinois a eu beaucoup de part à l'apothéose de Kutuktus. L'intérêt de cet empire exigeait que la puissance étonnante du Dalay-Lama fat divisée. Au reste ce grand pontife passe pour immortel dans l'esprit des peuples qui

LABADISTES. Disciples du fameux héretique Labadie, qui parut dans le xvn siècle, et qui ayant été jésuite, carme, puis ministre protestant à Montauban et en Hollande, termina ses jours dans le Holstein en 1674.

Labadie avait une doctrine qu'on peut regarder comme étant un résumé de toutes les hérésies qui avaient paru avant lui.

LABARUM. Mot emprunté par les Romains des nations barbares, et dont on ignore l'origine.

C'était un étendard qu'on portait devant les empereurs romains à la guerre. Dans l'origine, il était composé d'une longue lance traversée par le haut d'un bâton, duquel pendait un riche voile de couleur pourpre orné de pierreries et de frange à l'entour. Jusqu'à Constantin il y avait une aigle peinte, ou tissue d'or, mais cet empereur y fit mettre une croix, avec un chiffre ou monogramme, qui marquait le nom de Jésus-Christ, et qui était accompagné de deux lettres grecques A et 2, pour signifier que Jésus-Christ est le commencement et la fin de toutes choses.

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lui sont soumis. Ils croient fermement, qu'après avoir vieilli avec le déclin de la lune, il reprend sa jeunesse quand cet astre se renouvelle. Tout le mystère de ce rajeunissement consiste sans doute à laisser croître sa barbe d'une lune à l'autre, et à ne la raser qu'au moment de chaque nouvelle lune. Son immortalité est fondée sur le dogme de la métempsycose. Celui qui est désigné successeur de Kutuktus, doit se tenir continuellement auprès du pontife régnant, afin que l'âme de ce vieux pontife forme, pour ainsi dire, la jeune à sa prochaine divinité que la jeune âme s'entretienne tous les jours avec la vieille, s'empare de toutes ses qualités; et qu'ainsi le jeune s'identifie, si l'on peut le dire, avec le vieux; car l'âme du vieux Kutuktus entre aussitôt après sa mort dans le corps de celui qui est désigné pour lui succéder.

L

KURULTAI.-Sous Gengis-Kan et sous Tamerlan, on nommait ainsi la diète ou assemblée générale des princes et seigneurs tartares, vassaux ou tributaires du grand khan. On convoquait ces diètes lorsqu'il s'agissait d'entreprendre quelque expédition militairs. C'est dans ces assemblées générales que les grands khans publiaient leurs lois et leurs ordonnances.

sistait en trois mille édifices, entre lesquels on comptait douze palais; celui de Lemnos, célèbre par ses somptueux piliers; celui d'Etrurie, que le roi Porsenna fit faire pour sa sépulture et pour celle de ses succes

seurs.

LAC. Les anciens Gaulois rendaient aux lacs une espèce de culte, soit qu'ils les regardassent comme des dieux ou comme des demeures des dieux. Les historiens citent surtout le fameux lac de Toulouse dans lequel on jetait l'or et l'argent pris sur l'enneini. Le Gévaudan avait un lac célèbre, qui était consacré à la lune et dans lequel on jetait, chaque année de riches offrandes. Il y avait encore dans les Gaules un lac sacré, appelé le lac des Corbeaux. Selon Strabon, lorsque deux Gaulois étaient en contestation, ils se rendaient sur le bord de ce lac; ils jetaient chacun un gâteau aux deux corbeaux qui y avaient fixé leur séjour, et celui dont le gâteau était dévoré le premier obtenait gain de cause.

LACRYMA-CHRISTI.

Excellent vin

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