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blées provinciales et des sociétés d'agriculture, en obtint plusieurs excellents mémoires, dont il composa la notice statistique de la France, qui fait partie de son Traité de l'administration des finances.

Depuis ce temps-là, l'assemblée des notables, l'Assemblée constituante, l'Assemblée législative et la Convention se sont successivement occupées de cette grande entreprise. La division départementale fut d'abord un grand pas fait vers son exécution; le savant Lavoisier fit, pour l'Assemblée législative, un travail immense, et qui contient les bases économiques les plus sûres pour parvenir à la connaissance de la richesse nationale; la commission du commerce et des arts de la Convention nationale reçut des administrateurs de district quelques matériaux utiles sur la statistique de la France.

Mais ce ne fut que sous le ministère de François de Neufchâteau que l'on commença à s'occuper sérieusement et avec succès du projet d'une statistique française. Ce projet a élé suivi avec zèle et activité par ses successeurs, surtout sous le roi Louis-Philippe; l'institut et les savants en général ont été invités à les seconder; et déjà les préfets d'un grand nombre de départements ont répondu au vœu du gouvernement; le travail se continue, les données positives sur l'état des départements se multiplient, et bientôt l'on aura une statistique complète de l'empire français.

STATUE (du latin stare, être debout). Figure fondue en bronze ou sculptée en marbre, en pierre ou en bois. Si l'on voulait avoir égard à l'étymologie, on ne devrait appeler statues que des figures droites, et laisser le nom générique de figures à celles qui sont assises ou couchées : mais l'usage veut qu'on appelle statue, toute figure sculptée, debout ou assise, d'une proportion approchant de la proportion naturelle et au-dessus, et fgure toute figure sculptée dans la proportion de demi-nature et au-dessous.

La statue pédestre est une statue en pied ou debout.

La statue équestre est celle qui représente un homme à cheval.

La statue curule est celle qui représente un homme dans un char, comme on en a vu dans les cirques et dans les hippodromes anciens.

La statue allégorique est celle qui, sous le symbole de la figure humaine, représente des fleuves, des divinités, etc.

La statue hydraulique est celle qui sert d'ornement à une fontaine, et qui fait l'office de jet ou de robinet par quelqu'une de ses parties.

La statue colossale est celle qui est beaucoup plus haute que nature, comme le colosse de Rhodes, et l'ancienne statue de Néron.

La statue persique est toute figure d'homme qui fait l'office de colonne sous un entablement.

La statue cariatide est la statue d'une

femme qui fait également l'office d'une colonne.

Statue grecque. Cette expression signifie, en termes d'antiquaire, une statue nue et antique, comme les Grecs représentaient leurs divinités, leurs héros, leurs athlètes.

Statue romaine. Les savants donnent ce nom aux statues qui sont vêtues, et qui reçoivent différents noms, suivant le genre de leurs habillements.

Les premières statues furent élevées en Egypte, et elles furent un hommage rendu à la religion. Des sphinx décoraient l'entrée des temples du Soleil et de la Lune, et dans l'intérieur il y avait aussi des statues de lion, à cause de l'entrée du soleil dans le signe du Lion, au temps des débordeinents du Nil, principe de la fertilité des terres que ce fleuve arrose. Osiris fut honoré après sa mort, sous la forme d'une génisse, pour avoir enseigné l'agriculture. Les Israélites élevèrent le serpent d'airain.

Les Grecs et les Romains eurent de bonne heure le goût des statues, et ils en remplirent les édifices sacrés. Dans les uns étaient placées les images des dieux et des demidieux, et dans les autres on voyait celles des héros, des législateurs et des bienfaiteurs de la patrie; les femmes mêmes qui lui avaient rendu quelques services, en éprouvaient la même reconnaissance.

Dans la suite, le nombre des statues s'accrut à un degré qui paraîtrait incroyable, s'il n'était attesté par tous les historiens de l'antiquité. Sans parler de l'Attique et de la ville même d'Athènes, qui fourmillaient en ce genre d'ouvrages, la seule ville de Millet en lonie en rassembla une si grande quantité, que, lorsque Alexandre s'en rendit maître, il ne put s'empêcher de demander où étaient les bras de ces grands hommes, quand les Perses les subjuguèrent.

A Rome, la multitude des statues était si grande, qu'en l'an 596 de sa fondation, les censeurs P. Cornelius Scipio et M. Pompilius se crurent obligés de faire ôter des marchés publics les statues des particuliers qui les remplissaient, attendu qu'il en restait encore assez pour les embellir, en laissant subsister celles des citoyens qui en avaient obtenu le privilége par des décrets du peuple et du sénat.

Cette passion pour les statues s'accrut encore sur la fin de la république et sous le règne d'Auguste et de ses successeurs. Les statues de prix étaient si nombreuses, qu'il fallut employer des officiers spéciaux pour garder nuit et jour cette multitude de personnages et ces troupeaux de chevaux, dispersés dans toutes les rues et sur toutes les places publiques de la ville.

En France, sous les première, seconde et troisième races, jusqu'au règne de Louis XIII, si l'on faisait la statue d'un roi, ce n'était que pour la placer sur son tombeau, ou au portail de quelque église ou grand édifice public. La statue de Henri IV est le premier monument public de cette espèce qu'on ait élevé à la gloire des rois de France.

STATUT DE SANG. -Nom que l'on donna en Angleterre au règlement qu'Henri VIII fit en 1539 au sujet de la religion. Il décerna la peine du feu on du gibet contre ceux, 1° qui nieraient la transsubstantiation; 2° qui soutiendraient la nécessité de la communion sous les deux espèces; 3° qu'il était permis aux prêtres de se marier; 4° qu'on pouvait rompre le vœu de chasteté: 5° que les Messes privées sont inutiles; 6° que la confession auriculaire n'est pas nécessaire pour le salut. Gardiner, évêque de Wincester, avait insinué à Henri VIII que les choses qu'il avait retranchées de la religion étaient assez indifférentes, et que tant qu'il maintiendrait ces six articles, il ne passerait pas pour hérétique. Attendu le grand nombre de ceux qui condamnaient ces articles, on fut obligé de cesser les recherches et commuer les peines portées par ce statut de sang, en la confiscation des biens de ceux qui se rendraient coupables de la violation du quatrième article. En 1547, Edouard VI révoqua ce règlement.

STEGANOGRAPHIE. C'est l'art d'écrire en chiffres, qui, dans les siècles d'ignorance, a passé pour une invention diabolique. Trithème, abbé de Spanheim, ayant envie de faire revivre cet art, inventé par Æneas le tacticien, il y a plus de deux mille ans, et ayant composé plusieurs ouvrages à ce dessein, fut étrangement persécuté par un certain Boville, qui, ne comprenant rien à des mots extraordinaires que Trithème avait employés pour marquer sa méthode, déclara qu'elle était remplie de mystères diaboliques. Possevin ayant fait revivre cette accusation, l'électeur palatin Frédéric II, par délicatesse de conscience, fit brûler l'original de la stéganographie de Trithème, qu'il avait dans sa bibliothèque.

STENOGRAPHIE (du grec stenos, étroit, serré, et de graphó, écrire; écriture serrée, réduite). L'art d'écrire en abrégé ou de réduire l'écriture dans un plus petit espace, ou l'art d'écrire en signes où caractères abréviateurs.

La sténographie était pratiquée chez les Grecs, et Plutarque décrit la forme des signes dont Xénophon faisait usage pour suivre la parole de Socrate. Cet art passa de la Grèce à Rome. Cicéron avait un affranchi, nommé Tyron, qui y était très-habile. Lorsque Caton prononça son discours pour combattre l'avis de Jules-César, au sujet de la conjuration de Catilina, Cicéron, alors consul, posta en divers endroits du sénat des notarii, c'est-à-dire des écrivains en notes, pour copier la harangue. Suétone dit que Tibère écrivait par abréviations aussi vite que l'on pouvait parler. Properse et Ausone ont célébré dans leurs vers les talents de plusieurs sténographes de leur temps.

La sténographie, ou les notes tyroniennes, furent d'un usage très-fréquent en Occident. Les empereurs s'en servirent, ainsi que les derniers de leurs sujets. On les enseignait dans les écoles publiques; on s'en servait dans les interrogatoires des criminels et

dans les sentences des juges; c'est en notes tyronniennes qu'ont été recueillis les actes sincères des martyrs, les homélies de plusieurs Pères de l'Eglise; on en usait généralement pour former des diplômes, ou plutôt des protocoles ou formules.

L'usage des notes de Tyron cessa en France vers la fin du 1x siècle, et en Allemagne vers la fin du x'. Il n'en reste presque aucun vestige dans les monuments depuis le commencement du x' siècle.

Les notes de Tyron ont donné lieu à la sténographie que l'on pratique aujourd'hui partout, et à d'autres écritures abrégées connues sous les noms de tachygraphie, ou écriture rapide; brachygraphie, ou écriture abrégée; sémigraphie, ou écriture par signes; cryptograhie, ou écriture cachée; radiographie, ou écriture radiée.

STENTOR. Non d'un Grec, célébré par Homère, dont la voix, suivant ce poëte, se faisait entendre au-dessus des cris de cinquante hommes. De là on appelle stentorée une voix qui est extrêmement forte, et stentorophonique un tube qui sert à porter la voix fort loin, et qu'on nomme vulgairement porte-voix.

STERCORAMITES. - Hérétiques qui prétendaient que les symboles eucharistiques étaient sujets à la digestion, comme tous les autres aliments.

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STERLING (LIVRE). Donald V, roi d'Ecosse, ayant été battu et fait prisonnier par les Anglais, céda à ses vainqueurs, pour se racheter, tout le pays qui s'étend entre la forteresse de Sterling et la rivière de Clyde. En mémoire de cet événement, les Anglais firent frapper une monnaie qu'ils appelèrent sterling, et qui, depuis, a toujours conservé ce nom. La livre sterling vaut environ 25 francs.

STICHOMANCIE (du grec stichos, vers, et de manteia, divination). L'art de deviner par le moyen des vers, c'est-à-dire en tirant au sort des billets sur lesquels étaient écrits des vers. Les vers des sibylles et les poésies d'Homère ou de Virgile servaient ordinairement à cet usage. Lampridius rapporte, dans la Vie d'Alexandre Sévère, que l'élóvation de ce prince avait été marquée par ce vers de Virgile, qui s'offrit à l'ouverture du livre:

Tu regere imperio populos, Romane, memento. (Eneid., lib. vi, v. 851. Romain, la destinée est de régner sur les peuples, el de les gouverner.

Les Chrétiens se servaient du Psautier et de la Bible, et prenaient pour signe de la volonté de Dieu le premier endroit sur le quel ils tombaient.

STICHOMETRIE (du grec stichos, vers, et métron, mesure). Ce mot sert à désigner la division d'un ouvrage par versets, lorsque l'on met chaque phrase ou chaque demi-phrase à l'alinéa. Ainsi, on dit que saint Jérôme introduisit la stichométrie dans les manuscrits de l'Ecriture sainte, d'où quelques savants infèrent que l'introduction des stiques ou division en versets, dans les

blées provinciales et des sociétés d'agriculture, en obtint plusieurs excellents mémoires, dont il composa la notice statistique de la France, qui fait partie de son Traité de l'administration des finances.

Depuis ce temps-là, l'assemblée des notables, l'Assemblée constituante, l'Assemblée législative et la Convention se sont successivement occupées de cette grande entreprise. La division départementale fut d'abord un grand pas fait vers son exécution; le savant Lavoisier fit, pour l'Assemblée législative, un travail immense, et qui contient les bases économiques les plus sûres pour parvenir à la connaissance de la richesse nationale; la commission du commerce et des arts de la Convention nationale reçut des administrateurs de district quelques matériaux utiles sur la statistique de la France.

Mais ce ne fut que sous le ministère de François de Neufchâteau que l'on commença à s'occuper sérieusement et avec succès du projet d'une statistique française. Ce projet a été suivi avec zèle et activité par ses successeurs, surtout sous le roi Louis-Philippe; l'institut et les savants en général ont été invités à les seconder; et déjà les préfets d'un grand nombre de départements ont répondu au vœu du gouvernement; le travail se continue, les données positives sur l'état des départements se multiplient, et bientôt l'on aura une statistique complète de l'empire français.

STATUE (du latin stare, être debout). Figure fondue en bronze ou sculptée en marbre, en pierre ou en bois. Si l'on voulait avoir égard à l'étymologie, on ne devrait appeler statues que des figures droites, et laisser le nom générique de figures à celles qui sont assises ou couchées: mais l'usage veut qu'on appelle statue, toute figure sculptée, debout ou assise, d'une proportion approchant de la proportion naturelle et au-dessus, et fgure toute figure sculptée dans la proportion de demi-nature et au-dessous.

La statue pédestre est une statue en pied ou debout.

La statue équestre est celle qui représente un homme à cheval.

La statue curule est celle qui représente un homme dans un char, comme on en a vu dans les cirques et dans les hippodromes anciens.

La statue allégorique est celle qui, sous le symbole de la figure humaine, représente des fleuves, des divinités, etc.

La statue hydraulique est celle qui sert d'ornement à une fontaine, et qui fait l'office de jet ou de robinet par quelqu'une de ses parties.

La statue colossale est celle qui est beaucoup plus haute que nature, comme le colosse de Rhodes, et l'ancienne statue de Néron.

La statue persique est toute figure d'homme qui fait l'office de colonne sous un entablement.

La statue cariatide est la statue d'une

femme qui fait également l'office Ja lonne.

Statue grecque. Cette expression en termes d'antiquaire, une statori. antique, comme les Grecs représen leurs divinités, leurs héros, leurs ::

Statue romaine. Les savants donnerto aux statues qui sont vêtues, et qui re différents noms, suivant le genre de habillements.

Les premières statues furent élesé Egypte, et elles furent un hommage": la religion. Des sphinx décoraient des temples du Soleil et de la Lune, s l'intérieur il y avait aussi des sta lion, à cause de l'entrée du soleil ca signe du Lion, au temps des déborde du Nil, principe de la fertilité des que ce fleuve arrose. Osiris fut ! après sa mort, sous la forme d'une g pour avoir enseigné l'agriculture. Le raélites élevèrent le serpent d'aire

Les Grecs et les Romains eurent de heure le goût des statues, et ils et rent les édifices sacrés. Dans les uns placées les images des dieux et der v dieux, et dans les autres on voyait ce -héros, des législateurs et des bienfa la patrie; les femmes mêmes qui lu rendu quelques services, en éprouva.. même reconnaissance.

Dans la suite, le nombre des statues crut à un degré qui paraîtrait ino s'il n'était attesté par tous les histor l'antiquité. Sans parler de l'Atti la ville même d'Athènes, qui fours 1. en ce genre d'ouvrages, la seule 1.j Millet en lonie en rassembla une s quantité, que, lorsque Alexandre se dit maître, il ne put s'empêcher de desa où étaient les bras de ces grands quand les Perses les subjuguèrent.

A Rome, la multitude des statues : grande, qu'en l'an 596 de sa fonda censeurs P. Cornelius Scipio et M. Fr lius se crurent obligés de faire ôter des -", chés publics les statues des part qui les remplissaient, attendu qu'il en encore assez pour les embellir, en subsister celles des citoyens qui e obtenu le privilége par des décrets da ple et du sénat.

Cette passion pour les statues encore sur la fin de la république et règne d'Auguste et de ses successeurs.L tues de prix étaient si nombreuses, qu employer des officiers spéciaux poste nuit et jour cette multitude de perso et ces troupeaux de chevaux, disperse toutes les rues et sur toutes les places ques de la ville.

En France, sous les première, se troisième races, jusqu'au règne de Lou si l'on faisait la statue d'un roi, ce? que pour la placer sur son tombes portail de quelque église ou grand public. La statue de Henri IV est le monument public de cette espece qa élevé à la gloire des rois de France

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livres prosaiques de l'Ancien Testament,étant due à saint Jérôme, les manuscrits latins, ainsi divisés, ne doivent pas être estimés antérieurs à ce docteur. Cependant, i dit luimême que l'on observait déjà quelques divisions de versets avant lui. Saint Jérô.ne est mort en 420.

STIGMATES (du grec stigmata, dérivé de stizo, piquer, marquer par des points; marques de plaies, flétrissure faite avec un fer chaud). Les anciens appelaient stigmates les caractères dont ils marquaient les esclaves fugitifs qui avaient été repris. Souvent on leur imprimait la lettre F sur le front avec un fer chaud; d'autres fois on se contentait de leur mettre un bracelet ou un collier, avec le nom gravé du maître à qui ils appartenaient.

Les païens se faisaient aussi des stigmates sur la chair en l'honneur de quelqu'une de leurs divinités. Ces marques se faisaient par un fer chaud ou par le moyen d'une aiguille avec laquelle on se piquait, et l'on emplissait ces piqûres avec de la poudre noire, violette, ou d'une autre couleur qui s'incorporait avec la chair. Les femmes arabes portent toutes des stigmates; les Syriens avaient pris cet usage, que Moise défend expressément aux Israélités. Ptolémée Philopator fit imprimer une feuille de lierre, arbre consacré à Bacchus, sur la main des Juifs qui avaient abandonné leur religion pour se jeter dans l'abomination du paga nisme. Les premiers Chrétiens se faisaient sur le poignet et sur les bras des stigmates qui représentaient la croix ou le monogramme de Jésus-Christ.

STIPENDIAIRE (du latin stipendiarius, fait de stipendium, solde, paye, appointement des gens de guerre).- Les Romains appelaient ainsi les troupes que les tribulaires étaient obligés de fournir et d'entretenir. Il se dit maintenant de tous ceux qui sont à la solde de quelqu'un.

STOICISME (du grec stoa, galerie, portique). Opinion, doctrine des stoïciens, disciples de Zénon, ainsi nommée parce que Zénon rassemblait ses disciples sous un portique, pour s'entretenir avec eux.

Stoïcisme se dit aussi de la fermeté, de l'austérité, de la constance dans les douleurs, dans l'adversité, telle qu'était celle des stoïciens.

Le stoïcisme est sorti de l'école cynique. Zénon, qui avait étudié la morale sous Cratès, en fut le fondateur; cependant Zénon rendit sa philosophie plus étendue et plus intéressante que celle de Diogène. Il ne s'en tint pas à traiter les devoirs de la vie, il composa un système de philosophie universelle, d'après les maîtres qu'il avait entendus, et il donna aux exercices de l'école une force nouvelle.

La secte des stoïciens s'étendit et s'accrédita dans l'empire romain, sous le premier Antonin; des femmes eurent le courage d'embrasser le stoïcisme et de se distinguer par la pratique de ses vertus austères.

La philosophic stoïcienne eut des restau

rateurs dans le xv siècle, entre autres Juste-Lipse, Scioppus, Heinsius et Gataker.

STONEHENGE. Monument singulier qui se voit en Angleterre dans les plaines de Salisbury. Cet étonnant édifice est com. posé de quarante rangées de pierres brutes d'une grandeur énorme, placées circulairement. Quelques-unes de ces pierres ont vingt pieds de hauteur sur sept de largeur, et en soutiennent d'autres placées horizontalement, ce qui forme comme des espèces de linteaux de porte. On est fort partagé sur l'usage auquel cet édifice a pu servir. Les uns croient que c'était un temple des druides, les autres un temple des Romains, dédié à Cœlus ou le Ciel, parce qu'il était découvert; et quelques-uns que c'était un monument élévé en l'honneur d'Hengist le Danois, conquérant de l'Angleterre.

Quoi qu'il en soit de ces suppositions, il est certain que les anciens peuples du nord élevaient sur des collines, soit artificielles, soit naturelies, des autels composés de pierres dressées sur la pointe, et qui servaient de base à de grandes pierres plates qui for maient les tables. Mallet, auteur de l'Histoire de Danemark, observe que dans les lieux où les peuples du nord faisaient l'élection de leurs rois, on formait une enceinte de douze rochers placés sur la pointe et perpendiculairement, au milieu desquels il s'en élevait un plus grand que les autres, sur lequel on meitait un siége pour le roi. Le même auteur ajoute que de tout temps la superstition a imaginé qu'on ne pouvait adorer la Divinité, qu'en faisant pour elle des espèces de tours de force; ce qui fait qu'en divers lieux on trouve des antels construits sur ce modèle avec des peines infinies.

STOOR JUNKARE.-Dieu des Lapons idolâtres, qui croient que tous les animaux et en particulier les bêtes sauvages, comme les ours, les loups, les renards, les cerfs et les rennes sont sous son empire. Ils lui sacrifient de temps en temps un renne måle. Chaque famille a son stoor-junkare. La figure de re dieu est une espèce de pierre brute qui semble se terminer par une tête.

STRATOCRATIE (du grec stratos, armée, et kratos, puissance, gouvernement). Gouvernement militaire.

STRATOGRAPHIE (du grec stratos, armée, et graphô, décrire). Description de tout ce qui compose une armée, des ditérentes armes, de la manière de camper, etc. Végèce a donné la stratographie des Ro

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