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ment avant le baptême, et en plusieurs en droits on le prononçait publiquement sur le jubé, en présence du peuple assemblé. Le Symbole de Nicée fut publié par ordre du premier concile général, tenu en cette ville l'an 325, sous Constantin, contre l'hérésie des ariens. Timothée, patriarche d'Alexandrie, introduisit l'usage de chanter ce Symbole à la Messe, vers le vr siècle. Le Symbole attribué à saint Athanase est inséré dans 'Office divin, à la fin de Prime, et contient la plus parfaite expression de la foi de l'Eglise catholique contre l'hérésie des ariens. Le Symbole de Constantinople est conforme à celui de Nicée, et on y ajouta seulement, Far forme d'explication, ce qu'on venait de définir dans ce concile, touchant le SaintEsprit, dont Macédonius niait la divinité.

surmonté d'une pointe croisée sur le pied, avec deux pendants que les Romains nommaient apex et filamina, peint la dignité sacerdotale et pontificale. La chaise curule représente la magistrature. Un ornement de vaisseau recourbé, soit à la poupe, soit à la proue, marque les victoires navales. Un char traîné par des chevaux, des lions ou des éléphants, veut dire le triomphe ou l'apothéose des princes. Le masque est le symbole des jeux scéniques que l'on donnait au peuple.

Neptune se reconnaît par le trident et le dauphin; Junon, par le paon; Esculape, par le serpent; le dieu Lunus, par le croissant, dont il a les épaules chargées, et par le bonnet arménien qui lui couvre la tête; Latone, mère de Diane, par un coq; Cybèle, par sa couronne de tours et les lions qui sont à ses

SYMBOLES.-Ce sont certaines marques, attributs et figures, qui se voient sur les mé-pieds; Isis, par une étoile et une fleur sur dailles, pour caractériser certains hommes ou certaines divinités, ainsi que les royaumes, les provinces et les villes.

En général, l'haste, qui est un javelot sans fer, ou plutôt un ancien sceptre, convient à toutes les divinités, parce qu'il signifie la providence et la bonté des dieux; et cette coutume d'en donner à toutes les déités

vient de la superstition des anciens, qui,

dès le commencement du monde, dit Justin, avaient adoré le sceptre comme les dieux mêmes.

La patère, dont on se servait dans les sacrifices, se voit dans la main de tous les dieux, pour montrer qu'on leur rendait des nonneurs divins, dont le sacrifice est le prinCipal, et elle se trouve à la main des princes, pour marquer la puissance sacerdotale avec Pimpériale.

La corne d'abondance se donne aux divinités, aux génies, aux héros, pour marquer les richesses et la félicité qu'ils procurent; s'il y en a deux, cela témoigne une abondance extraordinaire.

Le caducée signifie la bonne conduite, la paix, la félicité. Le bâton marque le pouvoir, les deux serpents la prudence, et les deux ailes la diligence, toutes qualités nécessaires pour réussir dans les entreprises.

Le thyrse, qui est un javelot entouré de lierre et de pampre, est le symbole de Bacchus, et caractérise la fureur que le vin inspire.

On reconnaît Jupiter à la foudre qu'il tient à la main et à l'aigle qui est à ses pieds; Apollon à sa harpe et à une branche de laurier. Deux mains jointes peignent la concorde, les alliances, l'amitié. Un gouvernail posé sur un globe entouré de faisceaux désigne la puissance souveraine. Les boucliers signifient les vœux publics rendus aux dieux pour la conservation des princes.

Un vaisseau en course annonce la joie, le bon succès, l'assurance; le boisseau, d'où il sort des épis de blé et des pavots, le retour de l'abondance après un temps de famine. Un bâton tourné par le haut, en forme de crosse, est la marque des augures. Un bonnet

la tête; Cérès, par la couronne d'épis, par le char que traînent des serpents, et par les flambeaux allumés au mont Etna, pour chercher Proserpine; et Proserpine, par une grenade, dont elle avait mangé quelques grains dans l'empire de Pluton.

Diane s'annonce par le croissant, par l'arc. par le carquois, par l'habit de chasseresse et par le char où des cerfs sont attelés. Minerve a pour symboles le chat-huant et le serpent. Vénus se connaît par la pomme que Pâris lui adjugea, par son fils Cupidon, et par un gouvernail, pour désigner le pouvoir de l'amour. Vesta est ordinairement représentée assise, ou debout tenant d'une main le palladium, et de l'autre une patère. Mars est figuré avec le casque et la cuirasse, tenant une pique d'une main et un trophée de l'autre. La paix se fait connaître par une branche d'olivier; et la Providence, par une baguette dont elle semble toucher un globe.

La Piété, couverte d'un grand voile, tient en main un temple ou une boîte d'encens à jeter sur un autel, avec une cigogne à ses pieds. La Liberté tient d'une main le bonnet, parce que les esclaves allaient toujours tête nue, et de l'autre une baguette nommée vindicta, dont le préteur touchait les esclaves, pour les tirer de la servitude et du pouvoir de leurs maîtres.

La Libéralité porte une tablette carrée pour figurer celle dont on se servait pour écrire ce que le prince faisait distribuer de blé ou d'argent; la Clémence tient une branche d'olivier; la Noblesse une haste, parce qu'elle nous rapproche des dieux, et une petite image, parce qu'on consacrait celle de ses ancêtres; la Pudicité est couverte d'un voile, et a le doigt sur la bouche; la Sécurité est assise négligemment sur une chaise, la tête appuyée sur la main; la Fortune tient souvent un gouvernail, parce que les païens prétendaient que tout était gouverné par e hasard; la roue qu'elle a près d'elle annonce son inconstance, et la corne d'abondance, qu'elle porte à la main, signifie qu'elle répand aveuglément tous les biens; la Valeur se voit sous la figure d'une femme casquée. tenant en main une

haste; la Félicité tient d'une main le caducée et de l'autre la corne d'abondance; l'Espérance offre de la main droite une poignée de fleurs naissantes, ou un bouquet de fleurs, et de la gauche relève sa robe par derrière.

Trois figures de femmes qui se tiennent par la main représentent les trois grâces; trois figures qui soutiennent un grand voile en arc sur leur tête, marquent l'éternité, où se confondent le passé, le présent et le futur; trois figures armées de flambeaux, de poignards et de serpents, désignent les furies; quatre petites figures représentent les quatre saisons; le Printemps porte un panier de fleurs; l'Eté une faucille; l'Automne a un lièvre à ses pieds, et la saison de l'Hiver est vêtue.

Dans les anciennes médailles, l'Afrique est coiffée d'une tête d'éléphant, et l'on voit à ses pieds un scorpion, un lion ou un ser pent; l'Asie est désignée par le serpent et par un gouvernail; mais on ne trouve point que l'Europe ait un symbole particulier; l'Orient est figuré par une tête de jeune homme couronné de rayons; la Mauritanie se marque par un cheval et une houssine, à cause de la vitesse de ses coursiers; on reconnaît l'Egypte au sistre, à l'ibis et au crocodile; la Gaule à son habit militaire et au javelot qu'elle porte; la Judée à un palmier; l'Arabie à un chameau; et la Dace à son habit de femme, et portant un javelot avec une tête d'âne, aniinal dont les anciens avaient fait en Orient la monture des princes.

On reconnaît la Sicile à une tête au milieu de trois cuisses, ce qui désigne ses trois promontoires; l'Italie, comme reine du inonde, est assise sur un globe, la couronne tourelée sur la tête, pour marquer le grand nombre des villes qu'elle renferme, et la corne d'abondance à la main, pour annoncer sa fertilité, etc.

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SYMPATHIE (POUDRE DE). Cette poudre a été longtemps en grand crédit parmi les gens de guerre. Ceux qui la débitaient osaient se vanter de guérir toutes sortes de blessures avec cette poudre, en l'appliquant sur un linge qui avait couvert l'endroit blessé, et auquel il était resté du sang on devait plier ce linge, et le serrer dans un lieu tempéré; mais si la plaie était enflammée, il fallait le placer dans un endroit extrêmement froid, et tout au contraire, dans un endroit bien chaud, si la partie blessée était menacée de la gangrène. On devait panser tous les jours la plaie avec la poudre de sympathie, jusqu'à ce qu'elle fût entièrement guérie. Les charlatans ajoutaient qu'à quelque distance que la poudre fût de la plaie, elle faisait également son effet.

Cette poudre se composait avec du vitriol et de la gomme adragante, ou avec de la gomme arabique, et quelques plantes vulnéraires et astringentes. Il s'en faisait une autre plus simple avec le vitriol romain broyé, exposé ensuite au soleil lorsqu'il entre dans le signe du Lion; il fallait la fais

ser ainsi exposée pendant quinze jours, c'est-à-dire, trois cent soixante heures, pour se conformer au nombre de degrés du Zodiaque que le soleil parcourt pendant

un au.

Quelques médecins ont essayé de mettre en vogue la cure magnétique des plaies, en pansant les armes qui les avaient faites, et leur appliquant les remèdes convenables i

SYNAGOGUE. Lieu destiné chez les Juifs au service divin. On ne croit pas que les Juifs aient eu de synagogues avant la captivité. Au retour, Esdras établit la lecture de la Loi en public, et c'est à cette époque qu'on doit fixer la fondation des synagogues. Partout où il se trouva dix baltenim, c'est-à-dire, dix Juifs d'un Age mûr, libres, en état d'assister au service divin, on dut établir une synagogue. Du temps de NotreSeigneur, il y en avait quatre cent quatrevingts dans la seule ville de Jérusalem. Le service divin consistait dans la prière, la lecture de l'Ecriture et la prédication; la partie la plus essentielle des prières est ce que les Juifs appellent schémonché estre, ou les dix-neuf prières. Toute personne parvenue à l'âge de discrétion doit les offrir à Dieu trois fois le jour, le matin, à midi et le soir: on les lit publiquement les jours d'assemblée; les lectures sont de trois sortes: 1° le Kiriath-Shéma; 2° la loi; 3° les prophètes. Le Kiriath-Shéma est accompagné de prières et actions de grâces avant et après sa lecture; mais il n'est point d'obligation pour les femmes, ni pour les serviteurs la troisième partie du service de la synagogue est la lecture, et en même temps l'explication de l'Ecriture, et ensuite la prédication. Les assemblées de la synagogue étaient fixées jour du Sabbat, de chaque semaine, sans y au lundi, au jeudi, et surtout au samedi, comprendre les jours de fêtes et de jeunes. Il y avait dans chaque synagogue un certain nombre de ministres, qui étaient chargés des exercices religieux qui s'y devaient faire, et on les y admettait par une imposition de mains solennelle. Ces anciens faires. avaient le gouvernement de toutes les af

Après eux, ou peut-être l'un d'entre eux, était un ministre qui prononçait les prières au nom de l'assemblée, et par cette raison on le nommait scheliach-zibbor, l'ange ou le messager de l'Eglise. Après lui venaient les diacres, que l'on appelait chazanim, c'est-àdire, surintendants; ils avaient en garde les livres sacrés et les meubles de la synagogue. Venait ensuite l'interprète, dont l'office consistait à traduire en chaldéen les leçons qu'on lisait au peuple en hébreu, et pour la bénédiction, s'il y avait un prêtre dans l'assemblée, c'était lui qui la donnait, sinon cet honneur appartenait au scheliach-zibbor, qui avait lu les prières.

SYNALLAGMATIQUE (du grec sun, avec, et allalló, changer, changer avec, échanger: qui concerne les échanges). Contrat qui contient des engagements réciproques entre

les contractants, et qui par conséquent est obligatoire de part et d'autre.

SYNAXARIÓN. Livre de l'Eglise grecque, qui contient un recueil abrégé de la Vie des saints.

SYNAXE (du grec sunaris, assemblée. C'était le nom de l'assemblée des premiers Chrétiens, où l'on chantait les Psaumes, et où l'on faisait les prières en commun.

SYNCELLE.-Officier de l'Eglise de Constantinople, qui demeurait continuellement avec le patriarche, pour rendre témoignage de toutes ses actions. Le P. Thomassin remarque que dans les premiers siècles de l'Eglise, les évêques, pour prévenir les mauvais soupçons, devaient toujours avoir un clerc couché dans leur chambre, et que c'est ce clerc que l'on nommait syncelle. Tant de pouvoir et de priviléges furent attachés à la dignité de syncelle, que plusieurs fois elle fut brignée et possédée par des tils et des frères d'empereurs; les évêques mêmes et les métropolitains se firent un honneur d'être revêtus de ce titre auprès du patriarche de Constantinople, parce qu'il leur donnait la prééminence sur leurs égaux. Il n'y a plus de syncelle en Occident, et ce n'est plus qu'un vain titre dans l'Orient.

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SYNCRETISME (du grec sun, qui exprime réunion, et krétismos, manière des Crétois : réunion à la manière des Crétois). — Quelque division qu'il y eût dans le sein de la république de Crète, on se réunissait toujours contre l'ennemi commun, et cette vertu politique était si bien établie, qu'elle passa en proverbe dans toute la Grèce, et qu'on appela communément syncrétisme toute espèce de réunion, soit en matière de religion, soit en matière civile ou politique, des sectes, des opinions ou des partis les plus opposés, et les plus contradictoires. Il s'entend maintenant, en parlant de religion, de la conciliation, du rapprochement de diverses sectes, de différentes communions.

SYNCRETISTES. On a donné ce nom à des hommes qui, en différents temps et chez différents peuples, se sont proposé d'allier les opinions des philosophes avec les vérités révélées, et de rapprocher certaines sectes du Christianisme. Guillaume Postel, un des plus singuliers auteurs de ce genre, s'est efforcé, dans un ouvrage intitulé Panthéonosie, ou Concordance, de rapprocher toutes les opinions qui se sont élevées parmi les infidèles, les Juifs, les hérétiques et les Catholiques, et parmi les différents membres de chaque Eglise parti culière sur la vérité ou là vraisemblance éternelle; mais ce n'est qu'un tissu de paradoxes où le Christianisme et la philosophie sont mis à la torture. C'est l'œuvre de Dieu de réunir tous les sentiments. Tant qu'il existera des hommes, ils écriront les uns contre les autres; ils auront des opinions diverses, ils s'injurieront, ils formeront des partis, ils se haïront, ils s'anathéma

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SYNDIC. Chez les Grecs on donnait ce nom à un orateur choisi et député pour soutenir les prérogatives d'une ville ou d'une nation entière, ou à tout orateur commis pour défendre avec un autre la même cause. En France ce mot désigne celui qui est élu pour prendre soin des affaires d'une communauté, ou d'un corps dont il est membre. Le syndic est chargé de répondre de la conduite du corps; il fait et reçoit les mémoires qui regardent les intérêis de la communauté, dont en quelque façon il est l'agent et le censeur.

On appelle aussi syndic celui qui, dans les directions des créanciers d'un débiteur qui a fait faillite ou qui est mort insolvable, se trouve chargé de l'arrangement des affaires au nom de tous.

Dans l'ancienne France on appelait, dans quelques villes, syndics, les maires et adjoints.

Le premier magistrat de la ville de Genève porte le nom de syndic.

SYNGRAPHE (du grec sun, ensemble, et de graphó,écrire, écrire ensemble).-Syngraphe était le nom qu'on donnait autrefois à un acte souscrit de la main du débiteur et du créancier, et gardé par tous les deux.

SYNODE (du grec sun, avec, ensemble, et de odos, voie, chemin assemblée publique où l'on se rend de tous côtés. — C'est en général, une assemblée de l'Eglise. On a employé quelquefois le mot synode, pour désigner une assemblée générale de tous les évêques, et l'assemblée des évêques d'une nation ou d'une province. Dans ce cas, on dit mieux concile.

Synode se dit aujourd'hui d'une assemblée de curés et autres ecclésiastiques d'un diocèse, convoqués par l'évêque, pour y faire quelques règlements, quelques corrections, pour conserver la pureté des mœurs dans son diocèse.

Les Eglises prétendues réformées, l'Eglise anglicane, etc., ont aussi leurs synodes, pour entretenir chez elles la réforme et la discipline.

SYNODE (SAINT). C'est, en Russie, le collége d'où émane l'autorité suprême de l'Eglise gréco russe. Il se compose d'un certain nombre de prélats nommés par l'empereur. Le Saint-Synode présente à tous les emplois ecclésiastiques, tient la main à l'observation des canons et veille au maintien de la discipline et de l'orthodoxie. Sa puissance est très-grande, malgré tout ce qui a pu être dit de l'omnipotence des czars.

SYNONYMIE, C'est, parmi les natura

-

listes, l'art de rassembler les noms différents que les minéraux, les végétaux et les animaux ont reçus des différents auteurs qui les ont décrits, et de les rapprocher de l'individu, de l'espèce, ou du genre auxquels ils appartiennent exclusivement.

L'histoire naturelle ne peut faire de progrès qu'autant que les divers objets qu'elle embrasse, ont des noms particuliers, qui servent à les faire reconnaître. Mais l'étude et l'observation des productions immenses de la nature, n'ont pu être l'ouvrage d'un seul homme. De là les différents noms donnés à une même chose ou le même nom donné à différentes choses; de là ces nombreuses nomenclatures qui embrouillent les sciences naturelles: de là la nécessité des synonyines.

L'ouvrage le plus parfait que l'on connaisse en ce genre, est le species plantarum de Linnée, dans lequel l'auteur rapporte tous les noms, toutes les phrases des plus célèbres auteurs qui ont écrit sur la botanique.

Il ne faut pas confondre la nomenclature avec la synonymie : la première a pour objet d'assigner à chaque individu, à chaque espèce, à chaque genre, le nom qui lui est propre; au lieu que l'autre est l'art de rapporier à un individu, etc., tous les noms que Jui ont donnés ceux qui l'ont décrit.

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SYNTHESE (du grec sun, ensemble, et de tithemi, placer, mettre, mettre ensemble : Tart de mettre ensemble). On appelle synthèse, dans les sciences, la méthode par laquelle, en partant des premiers principes, des axiomes, des définitions, on parvient, par un enchainement de propositions démontrées, à la connaissance des vérités les plus éloignées. Dans ce sens, la synthèse est opposée à l'analyse, qui commence par les Propositions générales pour descendre aux premiers principes. L'analyse est la décomposition du tout, la synthèse en est la recomposition.

SYNUSIASTES. - Hérétiques qui soutenaient que dans Jésus-Christ il n'y avait qu'une seule nature et une seule substance. is disaient que le Verbe n'avait point pris un corps dans le sein de la Vierge, mais qu'une partie du Verbe divin s'y était changée en sang et en chair; d'où ils concluaient que Jésus-Christ était consubstantiel à son père, non-seulement par rapport à sa divinité, mais même par rapport à son humanité et à son corps humain.

SYSTEME (du grec sun, ensemble, et histémi, placer assemblage). - Système : signifie, en général, un arrangement de principes et de conclusions, un enchaîne. inent, un tout de doctrine, dont toutes les

parties sont liées ensemble, et suivent ou dépendent les unes des autres.

Système, en termes d'astronomie, est la supposition d'un certain arrangement des différentes parties qui composent l'univers, d'après lesquelles les astronomes expliquent tous les phénomènes ou apparences des corps

célestes.

Il y a dans l'astronomie trois systèmes principaux, sur lesquels les philosophes ont été partagés. Les anciens philosophes qui connaissaient très-peu les circonstances du mouvement des planètes, varièrent beaucoup sur ce sujet. Pythagore et quelques-uns de ses disciples supposèrent d'abord la terre immobile au centre du monde. Dans la suite, plusieurs disciples de Pythagore s'écartèrent de ce sentiment, firent de la terre une planète, et placèrent le soleil immobile au centre du monde. Platon fit revivre le système de l'immobilité de la terre; plusieurs philosophes suivirent ce sentiment: c'est ce qui a donné lieu au système de Plolémée.

Ptolémée, qui écrivait vers l'an 140 de Jésus-Christ, a donné son nom à ce système, parce que son Almageste est le seul livre détaillé qui nous soit parvenu de l'ancienne astronomie.

Copernic, vers l'an 1350, commença d'abord par admettre le mouvement diurne de la terre, ou son mouvement de rotation sur son axe, ce qui simplifia beaucouple système. Ce mouvement une fois admis, il devenait bien simple d'admettre un second mouvement de la terre dans l'écliptique. Celui-ci explique, avec la plus grande facilité, le phénomène des stations et des rétrogradalions des planètes.

Tycho-Brahé, regardant le témoignage de quelques passages de l'Ecriture sainte comme un très-grand obstacle au système de Copernic, proposa, vers la fin du xvi' siècle, de placer la terre immobile au centre du monde, et de faire tourner autour d'elle la lune, le soleil et les étoiles fixes; les cing autres planètes tournant autour du soleil, dans des orbites qui sont emportées avec lui dans sa révolution autour de la terre. Mais comme ce système exige la même rapidité de mouvement que celui de Ptolémée, il n'est pas plus recevable. Aussi Longomontanus, astronome célèbre, qui vécut dix ans chez Tycho-Brahé, ne put se résoudre à admettre en entier le système de Tycho; il admit le mouvement diurne de la terre, ou son monvement de rotation sur son axe, pour éviter de donner à toute la machine céleste, cette vitesse inconcevable du mouvement diurne.

Quoiqu'il y ait moins de difficultés à proposer à Longomontanus, que contre TychoBrahé il est aujourd'hui démontré que le mouvement annuel de la terre est aussi évident que son wouvement diurne. Ainsi, le système de Copernic, corrigé par Képler, demeure vrai dans tous ses points.

Le système bibliographique est l'ordre observé dans une classification quelconque d'ouvrages, soit imprimés, soit manuscrits,

pour former une bibliothèque ou un catalogue de livres. Jusqu'à ce moment, on ne connaftaucun système bibliographique parfait,et peut-être est-il impossible d'atteindre à cette perfection; car ce système consiste à diviser et sous-diviser en diverses classes tout ce qui fait l'objet de nos connaissances; et la difficulté à surmonter pour établir entre toutes ces parties l'ordre qui leur convient, est 1° de fixer le rang que les classes primitives doivent tenir entre elles; 2o de rapporter à chacune d'elles la quantité immense de branches, de rameaux, et de feuilles qui lui appartiennent. Or, sera-t-on jamais d'accord sur les divisions et sur les sous-divisions?

Les anciens ne nous ont rien laissé sur l'ordre qu'ils observaient dans les bibliothèques. Le premier qui a écrit sur cette matière est un nommé Florian Treffer, qui a donné une méthode de classer les livres imprimés à Augsbourg en 1560. Cette méthode est plus que médiocre. On fut un peu plus satisfait des ouvrages de Cardona, en 1587, et de Scholt, en 1608, sur le même objet. En 1627

Naudé publia son Avis pour dresser une bibliothèque.

Louis Jacob de Saint-Charles publia un Traité des plus belles bibliothèques publiques et particulières. Ces deux derniers ouvrages firent oublier les précédents. Un des systèmes les plus recommandables est celui où l'on expose l'ordre et la disposition des livres du collège de Clermont, tenu par les Jésuites à Paris, 1678. La collection entière est séparée en quatre grandes parties : Théologie, philosophie, histoire, droit.

Les Allemands ont beaucoup travaille sur la bibliographie; parmi les nombreux traités qu'ils ont publiés, il s'en trouve De scriptis et bibliothecis antediluvianis. Morhoff, dans son Polyhistor, a parlé de la disposi tion des livres dans une bibliothèque. Leibnitz a aussi travaillé sur ce sujet.

Parmi les auteurs français qui ont écrit sur cette matière, on distingue, outre Naudé et Louis Jacob, dont il a été parlé plus haut, Le Gallois, Baillet, Girard, Barrois et Debure, Formey, Bruzen de la Martillière, Ameilhon, Camus, Grégoire, etc.

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TABA OU TABO-SEIL. Nom que les nègres de la côte du Grain en Afrique donnent à leur roi qu'ils regardent comme étant d'une nature supérieure à la leur.

TABASQUET. Fête solennelle que les nègres mahométans de l'intérieur de la Guinée célèbrent toutes les années à la fin de leur ramadan, et qui a quelque rapport avec le baïram des Turcs et des Maures. Sur le soir on voit paraître cinq prêtres (marabouts) couverts d'espèces de tuniques blanches, qui marchent de front, et sont armés de longues zagayes. Deux nègres conduisent cinq boeufs, choisis parmi les plus gras du cantou; viennent ensuite les chefs des villages voisins, armés de zagayes, de sabres et de poignards; après eux se présente tout le peuple nègre, cinq à cinq, et armé comme ses chefs. Lorsque cette procession arrive au bord de la rivière, on attache les bœufs à des piquets, et le plus considérable des marabouts, après avoir enfoncé sa zagaye dans la terre, étend les bras du côté de l'orient, et crie trois fois consécutives Salamaleck de toutes ses forces. Ce cri est répété par tous les assistants, qui alors quittent leurs armes, et l'on commence une prière générale : aussitôt qu'elle est finie, les nègres reprennent Jeurs armes, ils renversent les bœufs, en observant d'enfoncer dans la terre une de leurs cornes et ils les immolent. Pendant que le sang des victimes coule, on ne manque pas de leur jeter du sable dans les yeux, au qu'ils ne voient pas les sacrificateurs, ce qui serait du plus malheureux augure. Les bœufs sont ensuite écorchés, on les coupe par morceaux, et ils sont distribués aux ma rabouts et aux habitants qui se sont cotisés pour fournir les victimes. La solennité se termine par la danse du folgar.

TABELLIONS. - Dans l'ancienne France, on nommait tabellions des officiers qui, dans quelques provinces et juridictions du royaume, pouvaient seuls grossoyer les contrats et les mettre en forme exécutoire. Ce mot vient de tabula, tablette enduite de cire, sur laquelle on écrivait autrefois; d'où l'on a fait tabellio.

La fonction de tabellion n'était originairement, avec celle de greffier, qu'un seul et même emploi, exercé par les clercs ou commis des juges ordinaires. Ces deux charges furent ensuite incorporées au domaine de la couronne, et données à ferme; depuis elles furent érigées en titre d'office.

Les tabellions ne furent d'abord établis que dans les villes chefs-lieux où il y avait bailliage et sénéchaussée ressortissant en la cour. Mais, comme un homme ne pouvait pas seul faire tous les actes volontaires d'une juridiction, il fut permis aux tabellions de commettre des clercs ou des substituts pour recevoir les actes à leur place, et ensuite les leur apporter à signer, garder, et expédier.

Ces clercs, dit Loyseau, étaient proprement ce qu'on appelait alors notaires; parce qu'ils prenaient note des conventions pour les porter aux tabellions, qui les inséraient dans leurs registres, les attestaient par leur signature, et en délivraient l'expédition aux parties.

Les inconvénients qui pouvaient naître de l'interposition de ces commis ou substituts, déterminèrent nos rois à ériger en titre d'office des notaires pour la campagne. Ces notaires ne pouvaient cependant pas expédier les grosses des actes qu'ils recevaient; ils étaient assujettis à rapporter leurs minutes aux tabellions.

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