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au sud vrai jusqu'à sa rencontre avec le parallèle 13°20′ de latitude nord; puis vers l'est, suivant ce parallèle sur une distance de 402 230 mètres (250 milles); puis au nord vrai jusqu'à ce qu'elle rejoigne le 14° parallèle de latitude nord; puis vers l'est sur ce parallèle, jusqu'à son intersection avec le méridien passant à 35 minutes est du centre de la ville de Kuka; puis ce méridien vers le sud jusqu'à son intersection sur la rive sud du lac Tchad.

« Le gouvernement de la République française reconnaît comme tombant dans la sphère britannique le territoire à l'est du Niger, compris entre la ligne sus-mentionnée, la frontière anglo-allemande et la mer.

« Le gouvernement de S. M. Britannique reconnaît comme tombant dans la sphère française les rives nord, est et sud du lac Tchad qui sont comprises entre le point d'intersection du 14° degré de latiude nord avec la rive occidentale du lac et le point d'incidence sur le lac de la frontière déterminée par la convention franco-allemande du 15 mars 1894... » (Art. 4.)

La déclaration additionnelle du 21 mars 1899. 2o En ce qui concerne la région du Haut-Nil, « la ligne frontière part du point où la limite entre l'État libre du Congo et le territoire français rencontre la ligne de partage des eaux coulant vers le Nil, de celles qui s'écoulent vers le Congo et ses affluents. Elle suit en principe cette ligne de partage des eaux jusqu'à sa rencontre avec le 11° parallèle de latitude nord. A partir de ce point elle sera tracée jusqu'au 15° parallèle de façon à séparer en principe le royaume de Ouadai de ce qui était en 1882 la province de Darfour; mais son tracé ne pourra en aucun cas dépasser à l'ouest le 21° degré de longitude est de Greenwich (18°40′ est de Paris), ni à l'est le 23° degré de longitude est de Greenwich (20°40' est de Paris). (Art. 2.)

<< Il est entendu en principe qu'au nord du 15° parallèle, la zone française sera limitée au nord-est et à l'est par une ligne qui partira du point de rencontre du tropique du Cancer avec le 16° degré de longitude est de Greenwich (13°40′ est de Paris), descendra dans la direction du sud-est jusqu'à sa rencontre avec le 24° degré de longitude est de Greenwich (21°40′ est de Paris)

et suivra ensuite le 24° degré jusqu'à sa rencontre au nord du 15° parallèle de latitude avec la frontière du Darfour telle qu'elle sera ultérieurement fixée. »> (Art. 3.)

Par l'article Ier les deux gouvernements se sont engagés à n'acquérir ni territoire ni influence politique » soit, pour l'un à l'est, soit, pour l'autre à l'ouest de cette ligne frontière.

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Ces stipulations n'ont préjugé en rien un règlement territorial de la question d'Égypte. M. Delcassé, ministre des Affaires étrangères, l'a formellement spécifié dans sa lettre à M. Paul Cambon, notre ambassadeur à Londres, du 7 mars 1898. <«< C'est pour éviter de traiter la question d'Égypte, y disait-il, que j'ai dès le premier moment voulu rattacher à la convention du 14 juillet 1898 la convention à intervenir. Il s'agit simplement de nous borner à l'est. >>

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Les règlements territoriaux que nous venons d'exposer ont été de beaucoup les plus importants des deux dernières années avec ceux qu'a amenés la guerre hispano-américaine.

Mais cette dernière a eu par ailleurs une autre conséquence. Acquisition par l'Allemagne des Carolines, des Palaos et des Mariannes. Après la perte des Philippines et de Guam, l'Espagne conservait encore en Océanie un dernier débris de son empire colonial, les trois archipels des Carolines, des Palaos et des Mariannes. Mais comme leur conservation lui aurait imposé des charges hors de proportion avec les profits qu'elle aurait pu en retirer, elle a pris fort sagement le parti de s'en défaire. Par un traité signé avec l'Allemagne le 12 février 1899, l'Espagne a cédé à cette puissance «<les iles Carolines avec les îles Palaos et les îles Mariannes à l'exception de Guam, moyennant une indemnité de 25 millions de pesetas. » (Art. Ier.)

L'Allemagne a en outre accordé aux Espagnols les mèmes

avantages qu'à ses nationaux au point de vue commercial et religieux (art. 2) et la faculté d'établir un dépôt de charbon dans chacun des trois archipels, « dépôts qu'elle pourra conserver même en temps de guerre. » (Art. 3).

Conformément à son article 4, le traité du 12 février 1899 a été approuvé par les Parlements des deux États au mois de juin de la même année et ratifié par les deux gouvernements peu de temps après.

Annexion par la France des îles Sous-le-Vent de Tahiti. L'Océanie se voit ainsi, comme l'Afrique, partagée par les puissances européennes. Comme dans l'Afrique également, la France y a réglé, durant ces deux dernières années, certaines questions en litige touchant son domaine colonial. Une loi du 19 mars 1898, en effet, a déclaré « les îles Sous-leVent de Tahiti partie intégrante du domaine colonial de la France ». Cette loi, publiée au Journal officiel trois jours après, était la dernière conséquence de l'annexion prononcée le 16 mars 1888 par le gouverneur des Établissements français de l'Océanie et de la défaite définitive du chef insurgé Teraupoo le 16 février 1897.

BIBLIOGRAPHIE

Outre les recueils spéciaux (Archives diplomatiques, Mémorial diplomatique, Revue de droit international public [publiée par MM. Pillet et Fauchille], on pourra consulter :

Sur les conséquences de la guerre hispano-américaine, avec les Livres jaunes français, le Livre rouge espagnol (Documentos diplomaticos presentados à las Cortes en la legislatura de 4898 por el ministro de Estado, duque de Almodóvar del Rio; Madrid, 1898 et 1899, 2 vol. in-8), la publication officielle américaine (A treaty of peace between the United States and Spain. Message from the President of the United States and Spain, signed in the city of Paris, on december 10, 1898; Washington, Government Printing Office, 1899, in-8°) :

1° Précis de quelques campagnes contemporaines. La guerre hispanoaméricaine, par le C' Bujac, Paris, s. d., in-8.

2o Ch. Bride, La guerre hispano-américaine de 1898, Paris, 1899, in-8. Sur les règlements territoriaux anglo-français, les Livres jaunes français et les Blue-Books anglais.

ONT COLLABORÉ A CE VOLUME :

MM. CAHUN (Léon), conservateur adjoint à la Bibliothèque Mazarine.

CAIX DE SAINT-AYMOUR (Robert de).

CHÉNON (Émile), professeur à la Faculté de droit de l'Université de Paris.
CORDIER (Henri), professeur à l'École des langues orientales vivantes et
à l'École libre des sciences politiques.

DE CRUE (Francis), docteur ès lettres, professeur à l'Université de Genève.
DENIS (Ernest), professeur à la Faculté des lettres de l'Université de
Bordeaux, chargé de cours à l'Université de Paris.

DESDEVISES DU DÉZERT, docteur ès lettres et en droit, professeur à
la Faculté des lettres de l'Université de Clermont.
EISENMANN (Louis), agrégé d'histoire et géographie.

FAGUET (Émile), de l'Académie française, professeur à la Faculté des lettres
de l'Université de Paris.

FARGES (Louis), archiviste-paléographe.

HAUMANT (Émile), professeur à la Faculté des lettres de l'Université

de Lille.

MALET (Albert), agrégé d'histoire et géographie, professeur au lycée
Voltaire.

MÉTIN (Albert), agrégé d'histoire et géographie.

MICHEL (André), conservateur des Musées nationaux, professeur à l'École du Louvre.

MILHAUD (Albert), agrégé d'histoire et géographie, professeur au lycée de Douai.

MOIREAU (Auguste), agrégé des lettres.

PINGAUD (Albert), agrégé d'histoire et géographie, attaché au ministere des Affaires étrangères.

RAMBAUD (Alfred), sénateur, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des lettres de l'Université de Paris.

ROMAIN ROLLAND, chargé de cours à l'École normale supérieure.
SCHEFER (Christian), chargé de cours à l'Ecole libre des sciences poli-
tiques.

SEIGNOBOS (Charles), docteur ès lettres, maitre de conférences à la
Faculté des lettres de l'Université de Paris.

TANNERY (Paul), ingénieur des Manufactures de l'État.

VIALLATE (Achille), maitre de conférences à l'Ecole libre des sciences politiques.

TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE I

LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE

Par M. CH. SEIGNOBOS.

I. — L'Assemblée nationale (1871-1875).

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11. Le conflit.

Le Seize-Mai, 23.

Conflit entre

Les ministères Centre-gauche, 22.

le Président et la Chambre, 26. - Le dernier ministère Centre-gauche, 27.

III. Le gouvernement du parti républicain.

-

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CHAPITRE II

LE ROYAUME-UNI DE GRANDE-BRETAGNE ET D'IRLANDE

Depuis 1873.

Par M. A. MÉTIN.

I. La fin du premier ministère Gladstone.

Le terrain de l'opposition, 53. Les deux partis et la législation des

trade-unions, 55.

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