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Cet appareil fig. 4, pl. II, consiste en un tube de verre AB, fermé dans la partie supérieure E par un robinet, et percé latéralement d'une ouverture B, d'où part un autre tube courbé BCD dont l'extrémité D correspond au goulot d'un flacon rempli de mercure; ce second tube est soudé au premier A BE; le robinet E est en cuivre; sur le milieu de la clef de ce robinet on a pratiqué une petite cavité, destinée à recevoir une portion de la substance qu'on veut analyser; en tournant cette clef, la substance tombe de la cavité sur le fond A du tube AB; on chauffe ce tube au moyen d'une lampe à esprit-de-vin HK, qu'on approche graduellement de l'extrémité A du tube; on a même la précaution de poser d'abord sur une grille FG quelques charbons rouges, avant de faire usage de la lampe.

Il est très-important que le robinet E ferme exactement; pour ôter tout accès à l'air, on enduit la clef du robinet d'une graisse un peu ferme, que l'on conserve dans cet état au moyen d'une petite quantité de glace retenue par l'entonnoir LM; la chaleur communiquée par le tube AB est employée à fondre la glace, et la température du robinet ne change pas sensiblement.

La méthode d'analyse de MM. G. et T. consiste à mêler un poids donné de la substance à analyser avec une quantité déterminée de muriate suroxigéné de potasse; à diviser le mélange en petites boulettes, à les introduire une à une par la cavité de la clef du robinet dans l'intérieur du tube chauffé à la température qui convient au dégagement de l'oxigène du muriate suroxigéné; enfin à recueillir les gaz qui passent par le tube BCD dans le flacon à mercure N.

On prend pour la température constante à laquelle on dessèche toutes les substances à analyser, celle de l'eau bouillante; ensuite on détermine la quantité d'oxigène qui se dégage d'un poids donné du muriate suroxigéné destiné aux combustions; 5 grammes du muriate suroxigéné fondu dont MM. G. et T. se sont servis, ont donné 128 centilitres de gaz oxigène, dont le poids est d'environ 1,78 gramme; en recherchant la quantité de muriate qu'il faut employer pour décomposer la substance à analyser, ils ont trouvé que pour une partie de sucre, de gomme, d'amidon, de sucre de lait, et autres substances analogues, il falloit 6 parties de muriate suroxigéné, et 12 parties de ce sel pour une des huiles ou des résines; le résidu de la combustion est toujours du muriate de potasse qui ne contient plus de charbon.

Les substances végétales ne contenant pas d'azote, elles ne donnent pas, en brûlant, d'acide nitrique, et on ne doit pas craindre d'employer plus de sel qu'il n'en faut pour brûler tout l'hydro

gène et le charbon qu'elles contiennent; mais pour l'analyse des substances animales on employe moins de sel qu'il n'en faut pour brûler tout l'hydrogène et le charbon qu'elles contenoient. Et néanmoins on doit en employer assez pour que toute la substance animale soit convertie en gaz, et qu'elle ne laisse pour résidu que du muriate de potasse sans charbon; on forme dans ce cas une assez grande quantité de gaz hydrogène oxicarburé, qui se trouve avec le gaz acide carbonique et l'azote; l'analyse de ce mélange se fait par les moyens ordinaires; les gaz qui résultent de la combustion des substances végétales peuvent aussi contenir des gaz inflammables; s'ils en contiennent, on en détermine la quantité en les mêlant avec le quart ou le cinquième de leur volume de gaz hydrogène, et en allumant le mélange dans l'eudiomètre au mercure par l'étincelle électrique; l'addition d'un volume connu de gaz hydrogène est nécessaire, parce qu'on sait qu'un mélange d'oxigène et d'une très-petite quantité d'hydrogène ne s'enflamme pas par l'étincelle électrique; pour une partie de substance animale tels que la fibrine, l'albumine, la gélatine, la matière caseuse, on employe 4 parties de muriate suroxigéné.

Lorsqu'on veut analyser les acides végétaux, on les combine avec une base; par exemple, avec la chaux, et on détermine très-exactement la quantité d'acide que le sel contient; comme une portion d'acide carbonique se combine avec la base, on le dégage par un acide, et on en tient compte.

On sait que les volumes d'hydrogène et d'oxigène qui composent un poids donné d'eau sont dans le rapport de 2 à 1, et les poids de ces volumes sont dans le rapport de 12 à 88; les poids d'hydrogène et d'oxigène qu'on obtient des substances sucrées sont dans le même rapport; dans les acides végétaux l'oxigène est en excès par rapport à l'hydrogène pour la formation de l'eau; mais ils n'en contiennent pas assez pour convertir tout l'hydrogène en eau et le charbon en acide carbonique; dans les substances telles que les huiles, les résines, etc., il y a un excès d'hydrogène par rapport à l'oxigène, pour la formation de l'eau; ces substances sont, de tous les corps, les plus charbonnées.

Les substances animales contiennent une telle quantité d'hydrogène, d'oxigène et d'azote, qu'il en résulteroit, d'une part, de l'eau, et de l'autre probablement de l'ammoniaque; cependant, d'après l'analyse déjà faite des quatre matières animales, la fibrine, l'albumine, la gélatine, la matière caseuse, on donne à l'oxigène obtenu la portion d'hydrogène nécessaire pour la formation de l'eau, et il y a encore en excès environ

un centième de cet hydrogène pour transformer l'azote en ammoniaque; ce qu'il y a de certain, c'est que plus une substance animale contient d'hydrogène en excès par rapport à l'oxigène pour la formation de l'eau, et plus elle contient d'azote ; ces résultats sur la composition des substances animales et végétales sont extrêmement remarquables par leur généralité.

De l'usage de l'Appareil, planch. 2, fig. 4.

On prend les quantités convenables de matière végétale ou animale, et de muriate suroxigéné de potasse desséché à la température de l'eau bouillante; on les pèse exactement, et on les mêle intimement sur un porphyre; ensuite on les humecte suffisamment pour les mettre en petites boulettes qu'on fait encore dessécher à la température de l'eau bouillante; après avoir fait rougir le tube, on y introduit par le robinet un certain nombre de boulettes qu'on ne pèse pas; les gaz qui résultent de la combustion de ces boulettes prenant la place de l'air contenu dans l'appareil, on est dispensé de toute correction relative à cet air; lorsqu'on s'est assure que tout l'air de l'appareil' est chassé, on introduit par le robinet un poids donné de boulettes, et on recueille les gaz sur le bain au mercure pour en faire l'analyse.

Si c'est un acide végétal dont on fait l'analyse, il faut peser exactement les boulettes qu'on employe pour chasser l'air de l'appareil, afin de tenir compte de l'acide carbonique que la base de ces boulettes retient.

On voit en (a), (b), (c), fig. 5, une petite main, une spatule et un crochet qui servent à introduire les boulettes dans la cavité de la clef du robinet E; on appuie l'extrémité de la main (a) fig. 5, sur l'entonnoire, fig. 4, qui termine le robinet E.

La fig. 6 représente le robinet et ses différentes parties sur une échelle de 2 décimètres pour mètre.

Les substances végétales que MM. G. et T. ont analysées par ce procédé, sont :

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Les acides oxalique, tartareux, citrique, muqueux, acétique; la gomme, le sucre sucre de lait, principe cristallisable de la manne; résine de térébenthine, copal, huile d'olive, cire; bois de chêne, de hêtre.

Les matières animales qui ont été analysées, sont : la fibrine, la gélatine, la matière caséeuse; le tableau suivant offre les résultats de quelques-unes de ces analyses.

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(Le plus oxigéné des acides végé taux.) luod

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(Le moins oxi- 50,224

végétaux.)

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cristallisé.

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cristallisé

Bois de hêtre... 51,192 48,808

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Huile d'olive. 77,213

12,075.

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Résine du Pin.. 75,944

8,900.

Matière caséeuse.. 57,190 18,352,

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Les expériences de MM. Gay-Lussac et Thénard sont remarquables par les conclusions suivantes qu'ils en ont tirées :

1o. Une substance végétale est toujours acide, lorsque dans cette substance l'oxigène est à l'hydrogène dans un rapport plus grand que dans l'eau.

2o. Une substance végétale est toujours résineuse ou huileuse, ou alcoolique, toutes les fois que, dans cette substance, l'oxigène est à l'hydrogène dans un rapport plus petit que dans l'eau.

3°. Une substance végétale n'est ni acide ni résineuse, et est analogue au sucre, à la gomme, à l'amidon, au sucre de lait, à la fibre ligneuse, au principe cristallisable de la manne, toutes les fois que, dans cette substance, l'oxigène est à l'hydrogène dans le même rapport que dans l'eau; ainsi, en supposant pour un instant que l'hydrogène et l'oxigène fussent à l'état d'eau dans les substances végétales, les acides végétaux seroient formés de carbone, d'eau et d'oxigène ; les résines les huiles, etc. le seroient de carbone, d'eau et d'hydrogène ; enfin le sucre, la gomme, l'amidon seroient seulement formés de carbone et d'eau, et ne différeroient que par les quantités plus ou moins grandes qu'elles en contiendroient.

S. III. ANNONCE D'OUVRAGES.

Cours complet de Mathématiques pures, 2 vol. in-8°.; par M. FRANCŒUR, ex-élève, l'un des examinateurs temporaires pour l'admission à l'Ecole Polytechnique, etc. PARIS, 1809.

Application de l'Algèbre à la Géométrie; par M. POULLETDELISLE, ex-élève, professeur de Mathématiques au Lycée d'Orléans; I vol. in-8°. PARIS, 1809.

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