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rôle des passagers comme négociant allemand mais par le hasard le plus funeste, un des matelots qui avoit été autrefois sur notre bord se trouvoit sur celui du corsaire ; une exclamation lui échappe, M. Arago est reconnu et plongé avec tous ses compagnons dans la plus affreuse captivité.

Je ne dirai point ce qu'il eut à souffrir. Bientôt le Dey d'Alger fut informé de l'insulte faite à son pavillon. Il en demanda une réparation éclatante, exigea que le bâtiment, l'équipage, les marchandises et tous les passagers fussent rendus, menaçant, en cas de refus, de déclarer la guerre. Il fallut bien céder à ces vives réclamations. M. Arago se remba que. Le bâtiment fait voile pour Marseille. On est de nouveau à la vue du port, lorsqu'une affreuse tempête du nord-ouest repousse le vaisseau avec une force irrésistible, le chasse et le jette sur les côtes de Sardaigne. C'étoit un autre péril. Les Sardes et les Algériens sont en guerre aborder, c'est retomber dans une nouvelle captivité. Malgré une voie d'eau considérable on se décide à se refugier sur les côtes d'Afrique; et le bâtiment, prêt à couler bas, aborde enfin dans le petit port de Bougie, à trois journées d'Alger,

Là on apprend que le dey, qui les avoit si fortement protégés contre les Espagnols, a été tué dans une émeute. Un autre dey est à sa place. On visite soigneusement le navire entrant. Le poids des caisses qui renfermoient les instrumens astronomiques excite de violens soupçons. Que peuvent-elles contenir de si pesant, si ce n'est de l'or? Pourquoi prendroit-on tant de précautions afin d'empêcher de les ouvrir, si elles renfermoient autre chose que des sequins? Ne pouvant obtenir qu'on les lui rende, et ne se fiant point aux incertitudes d'une négociation. barbaresque M. Arago s'habille.en, turc, et associé à quelques autres personnes, sous la conduite d'un saint du pays, que l'on appelle un Marabou, il se rend par terre à Alger, à travers les montagnes. Je laisse à penser avec quels périls. Le consul, bien étonné de le revoir dans cet équipage, l'accueille avec la même bienveillance que la première fois. Les instrumens sont officiellement réclamés. Les Algériens, convaincus qu'ils ne sont pas d'or, mais de cuivre, ne leur trouvent plus aucune valeur et les rendent. Mais les occasions de retour étoient devenues rares et difficiles; il fallut rester à Alger pendant six mois. Enfin le consul lui-même, rappelé à Paris par l'Empereur, s'embarque avec sa famille, et M. Arago s'embarque avec lui, sur un bâtiment de guerre au service de la régence; plusieurs bâtimens de commerce les accompagnoient. Arrivés en vue de Marseille, ils sont encore rencontrés par une division anglaise, infiniment supérieure, qui leur ordonne de se rendre à Minorque. Tous

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obéissent à la force; tous, excepté le bâtiment où M. Arago étoit embarqué le capitaine, plus hardi que les autres, profite d'un coup de vent favorable tend ses voiles et entre à

Marseille.

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C'étoit là que tant de traverses devoient finir. M. Arago, de retour, a reçu le prix de ses travaux. Il occupe aujourd'hui à I'Institut, dans la section d'astronomie (1), une place qu'il a bien méritée. Le récit de ses aventures prouve qu'en servant les sciences, on peut aussi rencontrer des entreprises hasardeuses et des périls honorables.

L'Académie Ionienne établie à Corcyre compte parmi ses membres plusieurs anciens Élèves, MM. Augoyat, capitaine du Génie militaire, Membre de la Légion-d'Honneur; Arnaud, Ingénieur de Marine en chef dans les Sept-Iles; Dupin, Capitaine du Génie maritime et Secrétaire de l'Académie pour la langue française.

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· L'Académie a tenu sa première séance publique le 15 août 1808, jour de Saint-Napoléon: cette année correspond à la 1. de là 647me Olympiade.

Les Examinateurs d'admission à l'École Polytechnique qui ont été nommés par S. E. M. le Gouverneur, pour le Concours de 1809, sont:

Paris.

Tournée du Sud-Ouest
Tournée du Nord.

Tournée du Sud-Est.

MM.
DINET.

LABEY.

REYNAUD.

FRANCŒUR.

Les examens ont été ouverts le 5 août 1809, et les cours pour la deuxième division formée par la nouvelle promotion, ont commencé le 2 novembre, même année.

(1) S. M. l'Empereur a confirmé cette nomination le 4 octobre 1809, au Camp impérial de Schoenbrunn.

ES. V. CONSEIL DE PERFECTIONNEMENT.

La dixième session du Conseil de perfectionnement a été ouverte le 20 octobre 1809, et a été terminée le 2 février 1810.

LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL.

Gouverneur de l'Ecole, Président.

S. E. M. le comte de Cessac.

Examinateurs pour l'admission dans les services publics; membres désignés par la loi.

MM. Legendre, Lacroix, Vauquelin, Malus.

Membres de l'Institut, pris, selon la loi, dans la classe des seienoes physiques et mathématiques.

MM. Berthollet, Laplace, Lagrange.

Désignés par S. E, le Ministre de la Guerre,

MM. Thirion, inspecteur-adjoint d'artillerie de la marine; Allent, chef de bataillon du génie; Puissant, chef de bataillon, au corps impérial des ingénieurs-géographies.

Désignés par S. E. le Ministre de la Marine.

MM. Sugny, inspecteur - général d'artillerie de la marine; Sané, inspecteur-général du génie maritime.

Désignés par S. E. le Ministre de l'Intérieur.

MM. Prony, inspecteur - général des Ponts et chaussées ; Lefebvre, membre du conseil des mines.

Directeur des études de l'École Polytechnique.

M. de Vernon.

Commissaires choisis par le Conseil d'instruction de l'École Polytechnique parmi ses membres.

MM. Guyton, Hassenfratz, Vincent, Poisson.

Quartier- Mattre de l'Ecole Polytechnique, Secrétaire.

M. Marielle.

LISTE,

PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE,

Des 167 Candidats admis à l'École impériale Polytechnique, suivant la décision du Jury du 28 septembre 1809.

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(1) M. Chapuy avoit déjà été admis en 1806, mais il n'avoit pas rejoint.

(2) M. Douzon avoit déjà été admis en 1807; il s'étoit retiré le 23 sep¬ tembre 1808.

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