Page images
PDF
EPUB

car la solution convient aussi au cas où les deux droites sont parallèles, comme le sont les droites M N et GH.

Il resteroit à démontrer ce qui est supposé dans cette solution savoir, que G H est parallèle à MN. Pour cela j'observe que le triangle ME K étant semblable au triangle CK H, et le triangle EKI au triangle CK G, on a la proportion

GC: CH:: EI:ME.

De plus, les angles MEI, GCH, sont égaux; donc les triangles MEI et GCH sont semblables, comme ayant un angle égal compris entre des côtés proportionnels, et la droite GH est parallèle à MN. C. Q. F. D.

Sur le point brillant d'une surface de révolution.

er

M. Delavenne (élève admis cette année dans l'artillerie) m'a remis une note sur la détermination du point brillant d'une surface de révolution. Il propose une modification à la solution que j'ai donnée page 303 du 1o volume de la Correspondance. Il suppose qu'on ait construit sur la surface de révolution la ligne qui est le lieu des pieds des perpendiculaires à cette surface, abaissées de tous les points de la droite qui joint le point lumineux et l'œil du spectateur. Les rayons de lumière réfléchis de tous les points de cette ligne courbe étant projetés sur un des plans de projection, M. Delavenne construit une courbe tangente à ces rayons de lumière projetés; et, par la projection de l'œil sur le même plan, il mène une tangente à cette dernière courbe: cette tangente prolongée coupe la ligne des pieds des normales en un point qui est le point brillant demandé.

Quoique cette construction ne soit pas rigoureuse, puisqu'il faut mener une tangente à une courbe du genre des caustiques par un point donné hors de cette courbe, en faisant tourner une règle autour de ce point jusqu'à ce qu'elle touche la courbe; cependant elle est suffisante pour la pratique, parce qu'elle donne la position de la tangente et le point où cette tangente coupe une courbe connue, sans qu'on soit obligé de considérer le point où elle touche la caustique des rayons réfléchis.

Dans une seconde note, M. Delavenne détermine par une autre considération le point brillant d'une surface de révolution, dans l'hypothèse d'un point lumineux. Il conçoit par le point brillant la normale à la surface, et les rayons incident, réfléchi,

qui correspondent à ce point; il considère ensuite le triangle formé par la portion de normale comprise entre la surface et l'axe de révolution, par le rayon réfléchi et par une parallèle au rayon incident mené par le point où la normale rencontre l'axe de révolution. Ce triangle est isocèle, puisque les rayons incident et réfléchi font avec la normale des angles égaux. Dans tout autre plan normal à la surface, la portion de normale comprise entre la surface et l'axe de révolution, la droite menée vers l'oeil par le point où la normale coupe la surface, la parallèle au rayon lumineux qui tombe en ce même point, forment un triangle qui n'est pas isocèle. Donc, si l'on porte le côté de ce triangle, qui est sur la parallèle au rayon incident, sur la direction du rayon réfléchi, on obtiendra sur ce rayon le point d'une courbe, dont l'intersection avec une autre ligne déjà connue (le lieu des pieds des perpendiculaires abaissées sur la surface de revolution par la droite qui joint le point lumineux et l'œil) détermine le point brillant de la surface de révolution. H. C..

MÉCANIQUE.

Un ancien Elève, Directeur des Douanes à Fuligno, département de Traşimène (M. Dubois-Aymé), se promenoit sur le bord de la mer; il aperçut à quelque distance une personne de sa connoissauce, et se mit à courir pour l'atteindre; son chien qui s'étoit écarté, courut vers lui en décrivant une courbe don't l'empreinte resta sur le sable. M. Dubois revenant sur ses pas, fut frappé de la régularité de cette courbe, et il en chercha l'équation, en supposant 1". que le chien se dirigeoit toujours vers le lieu que le maître venoit de quitter; 2°. que le maître parcouroit une ligne droite; 3°. que les vitesses du maître et du chien étoient uniformes.

Prenant pour axe des y le chemin du maître, et pour axe des x la perpendiculaire abaissée du point de départ du chien sur l'axe des y, on trouve pour l'équation de la courbe,

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small]

dans laquelle z est le rapport des vitesses du chien et de son

maître, l'angle de l'axe des y avec la droite qui réunit les points de départ du maître et du chien.

Cette courbe jouit de la propriété que les rayons de courbure sont proportionnels aux abscisses des points par lesquels on mène ces rayons.

ALGEBRE.

Résolution de deux Equations à deux inconnues; par M. LEFEBURE, Répétiteur-Adjoint à l'Ecole Polytechnique.

L'élimination, considérée sous le point de vue le plus général, offre des difficultés au-dessus de la puissance actuelle de J'algèbre. Mais il y a des cas fort étendus, pour lesquels on a une solution complette. L'on doit sur-tout remarquer celui des équations algébriques, où les inconnues ne sont liées que par les quatre premières opérations. De toutes les méthodes employées dans ce cas, celle des fonctions symétriques est la seule qui donne toutes les solutions de la question sans complication de racines étrangères. Celle qui emploie la marche du plus grand commun diviseur, et que l'on donne dans les élémens d'algèbre pour deux équations à deux inconnues, a l'inconvénient de conduire à une équation finale qui contient des racines étrangères. C'est pour cette raison que Paoli, dans ses élémens d'algèbre, ne fait qu'indiquer cette méthode, à laquelle j'ai donné depuis plusieurs années l'exactitude qui lui manquoit, à-peu-près de la manière qui suit.

La résolution de deux équations à deux inconnues se réduit toujours à celle de deux équations dont les premiers membres n'ont aucun facteur commun. Soient

A=0,

х

B=0.

Ces équations, dont x et y sont les inconnues; cherchons-en les solutions.

y

Supposons que xa, y = ß, soient des valeurs conjuguées qui satisfont à ces équations. Si l'on substitue au lieu de A et B seront changés en deux polynômes A' et B', qui ne contiendront plus que x; et si l'on y fait xa, ils devront devenir nuls donc ils doivent avoir - pour diviseur commun. Réciproquement, si yẞ substituée dans A et B, fait acquérir à ces polynômes un diviseur x-a; y = ßet x — a formeront une solution des équations Ao, B=0. Donc, toute valeur de y, habile à former une solution aux proposées,

doit faire acquérir à leurs premiers membres un diviseur commun; et vice versâ, toute valeur de y qui fait acquérir un commun diviseur aux deux premiers membres, est habile à former une solution de ces deux équations (*).

Il est démontré que tout diviseur commun à deux polynômes doit diviser le reste de leur division, et que tout diviseur commun au diviseur et au reste d'une division, doit diviser le dividende (**). Ordonnons A et B par rapport à ; supposons que soit, par rapport à cette inconnue, d'un degré plus élevé que B; divisons A par B, et arrêtons l'opération au reste R, que l'on ne peut plus diviser sans prendre des fractions au quotient. D'après le principe que nous venons de rappeler, il est évident que toute valeurs de y, qui fait acquérir un facteur cominun à A et B, doit le faire acquérir au reste R; et toute valeurs de y, qui fait acquérir à B et à R un diviseur commun, doit aussi le faire acquérir à A. Donc, A=0,B=0 ont les mêmes solutions que les équations B=0, R = 0 (***).

Supposons qu'en ne prenant au quotient que des termes entiers, on arrive à un reste R qui soit, en x, d'un degré moindre que B; B=0, R=0 peuvent être traitées à leur tour comme les proposées. Soit R'le reste de la division de B par R, on substituera R=0, R'o, aux dernières équations.

(*) Cette conséquence très simple est le principe fondamental de la théorie de l'abaissement des équations; et sans changer tout-à-fait cette dernière, l'on ne sauroit le supprimer des élémens.

(**) Cette proposition n'a plus de sens dès que le diviseur et le reste ne sont pas entiers. Ce n'est donc pas pour éviter les fractions, qu'on supprime ou qu'on introduit des facteurs dans la recherche du plus grand commun diviseur ; c'est par nécessité.

(***) 11 est facile de démontrer directement cette proposition. Désignons par le quotient de la division, l'on aura 4BQ+R. D'où l'on conclut que toute solution de Ao, Bo, doit rendre Ro; et toute solution de Bo, et Ro, doit résoudre A=0.

BH

En effet, l'on auroit alors A

On doit remarquer que cette conséquence seroit infirmée, si étoit fractionnaire de la forme +R. Supposons que des valeurs de x et de y rendent o, Bo, il pourroit

H
K

BH
K

deviendroit

K

et

se faire qu'elles rendissent aussi K=0; alors pourroit avoir une valeur finie ou infinie: donc on ne pourroit plus conclure R=0.

C'est de cette manière que j'ai d'abord démontré cette proposition pour rectifier la théorie de l'élimination; mais il est mieux de la tirer de la propriété qui fait trouver le plus grand commun diviseur, et de lier ainsi deux théories entr'elles.

Supposons que chaque division se fasse toujours avec les mêmes conditions que celle de A par B, la division de R par R' donnera un reste R", et les équations précédentes seront remplacées par

R'o, R" = 0.

Par ce procédé on arrivera enfin à un reste indépendant de x. Soit R ce reste, la résolution des équations proposées sera ramenée à celle des équations à une seule inconnue. En effet, elles ont les mêmes solutions que les précédentes; et pour résoudre celles-ci, il suffit de prendre toutes les valeurs de y que peut fournir Ro; et en substituant chacune d'elles successivement dans R'o, on déterminera les valeurs correspondantes de x.

Mais il n'arrivera que dans des cas particuliers,que l'on puisse faire les divisions successives sous les conditions précédemment énoncées ; c'est-à-dire, en ne prenant que des quotiens entiers, et poussant chaque division jusqu'à un reste, dont le premier terme contienne x à un exposant moindre que le premier terme du diviseur. Tâchons de ramener tous les cas à celui-ci. Il suffit pour cela de supprimer dans le diviseur ou d'introduire au besoin. des facteurs dans le dividende. Dans la recherche du plus grand commun diviseur, ces opérations n'altèrent pas le résultat qu'on se propose d'obtenir; mais il n'en est pas ainsi dans la recherche qui nous occupe; il convient donc d'examiner les effets qu'elles doivent produire.

Reprenons les équations Ao, Bo que je suppose être les proposées, ou deux équations qui en ont pris la place. Supposons que la division de A par B ne puisse pas se faire en termes entiers; ce cas ne peut arriver que parce que le coefficient du premier terme de B contient des facteurs qui ne sont point dans le premier terme de A. Soit D le produit de ces facteurs, et supposons d'abord que D divise tous les termes de B, alors les équations Ao, Bo peuvent prendre la forme

A = 0, B'D=0;

or, celles-ci peuvent se résoudre, soit en faisant

A=0, B=0,

soit en faisant

A=0, D=0.

Donc, on pourra supprimer le facteur D dans le diviseur,

[ocr errors]
[ocr errors]
« PreviousContinue »