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mement. Ils cheminaient à la sape, quoiqu'ils 1797. fussent encore à cent cinquante toises du corps de la place.

Le 12, ils attaquèrent, pour la seconde fois, l'île de Herlen-Rhin, et furent de nouveau repoussés. Le général Lecourbe, s'apercevant que ses troupes, excédées de fatigue, cédaient du terrain à l'ennemi, renvoya sur la rive gauche le pont volant, pour s'ôter tout moyen de retraite, se saisit d'un drapeau, et marcha à la tête de la division. Les Autrichiens furent chassés de Herlen-Rhin, après avoir souffert une perte considérable.

CHAPITRE XVIII.

Prise de Kell. Hoche est nommé général de l'armée de Sambre et Meuse!

La nuit du 8 nivose, l'Archiduc fit attaquer

la redoute du cimetière de Kell et l'ouvrage à corne du Haut-Rhin. Les dixième, soixantedeuxième et cent troisième demi-brigades parvinrent à repousser les Autrichiens.

Cependant le terme de la défense de Kell prolongé au-delà de toute espérance, approchait. Ce fort, dont les bastions étaient détruits par le canon ennemi, n'offrait aux re

gards qu'un monceau de ruines abreuvées de sang. Il fut évacué le 21. Ce siège avait coûté AN 5. à l'Empereur quinze mille hommes de ses meilleures troupes, et des sommes prodigieuses. Ce fut la dernière action de la campagne sur le Rhin. Les armées françaises et autrichiennes prirent respectivement leurs quartiers d'hiver sur les deux bords du fleuve, en vertu d'une convention entre les généraux. L'armée de Rhin et Moselle ne conserva, à la droite du Rhin, que la garnison du pont d'Huningue. Celle de Sambre et Meuse conserva ses positions à la gauche de la Wupper. Il fut convenu que les pays entre le Rhin, la Wupper et la Sieg seraient neutres, et qu'aucune des deux armées ne pourrait s'y établir durant l'armistice. La partie de l'armée du Nord qui se trouvait dans les environs de Mulheim, se retirait en Hollande.

Le général Hoche, chargé de l'expédition d'Irlande, fut nommé général de l'armée de Sambre et Meuse. Alors, Beurnonville ne commanda que celle du Nord, et Moreau, que celle de Rhin et Moselle.

1797.

CHAPITRE XIX.

Le feld maréchal Alvinzi prend le commandement de l'armée impériale d'Italie.

CETTE inaction, nécessitée par les frimats d'Allemagne, ne s'étendait pas aux armées d'Italie.

Après la bataille de Castiglione et la dispersion de l'armée du maréchal de Wurmser, des efforts prodigieux avaient été faits dans toutes. les provinces dépendantes de la maison d'Autriche, pour opposer à Bonaparte une troisième armée. Le sénat de Venise, suivant la marche tortueuse qu'il avait tenue jusqu'alors, et qui devait le conduire à sa perte, donnait aux troupes impériales une protection éclatante et décidée. Les recrues venues de Hongrie, de Croatie, d'Esclavonie, d'Esclavonie, entraient sur le territoire Vénitien, par Udine, par Civita di Friuli, par Palma-Nuova, par Marano, et se formaient entre le Tagliamento et la Piava, deux fleuves qui descendent des Alpes Noriques, et se jettent dans le golfe de Venise, entre les lagunes de Venise et celles d'Aquilée.

Le feld maréchal marquis d'Alvinzi, succes

seur du comte de Wurmser, ayant rassemblé ses troupes dans les premiers jours de ven- Ax 5. démiaire, se proposait de s'approcher de l'Adige, pour opérer sa jonction avec les débris de l'armée de son prédécesseur, répandus derrière l'Arisio, dans les montagnes qui séparent le Tyrol du Vicentin.

Un parti Autrichien s'étant hasardé de passer à la droite de la Piava, pour s'établir à Castel-Franco, le général Massena, dont le quartier était à Bassano depuis la déroute de Wurmser se chargea de l'en chasser; les Autrichiens se retirèrent avec précipitation à la gauche de la Piava.

Le général Vaubois contenait de son côté les ennemis derrière l'Arisio; mais la défaite du général Jourdan leur ayant procuré des renforts aussi nombreux que subits, les Français commençaient à s'apercevoir que les victoires, en servant d'aliment à leur courage, diminuaient leur nombre. Les recrues envoyées de France à l'armée d'Italie, ne suffisaient pas pour remplir le vide que les triomphes multipliés de Bonaparte laissaient dans les bataillons de son armée. Ce général, pour concentrer ses forces, fut obligé d'abandonner Bassano, Vicence, Trente et Roveredo, et de se porter sur la ligne de l'Adige et les deux bords du lac de Garda.

Plusieurs combats partiels eurent lieu, le

12, le 13 et le 17 brumaire, sur les bords de 1797. l'Adige. Celui de Caldero, livré le 22, augmenta la réputation des généraux Augereau et Massena. Cependant les dispositions locales du pays favorisaient la jonction de la division autrichienne du Tyrol, avec celle commandée par le maréchal Alvinzi. Il se trouvait à la tête d'une armée de plus de quarante mille hommes.

CHAPITRE XX.

Bataille d'Arcole.

BONAPARTE, abandonnant la conduite du siège de Mantoue au général Kilmaine, s'approchait de l'Adige. Les armées étaient en présence le 24 brumaire; la droite des Français, commandée par Massena, la gauche par Vaubois, le centre par Augereau. L'aile droite des Autrichiens conduite par le général Davidowick, se trouvait à la droite de l'Adige, entre ce fleuve et le lac; son centre et son aile gauche occupaient, sur la rive gauche du fleuve, la route de Vicence.

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Le général français fit jeter, pendant la nuit du 24 au 25, un pont de bateaux entre les villages de Ronco et d'Albaredo. Les deux

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