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jours après leur installation, remettront à l'administrateurgénéral des finances, le prospectus des dépenses de chaque mois pour les différentes branches qui dépendent de leur administration respective.

15. D'après ces prospectus qui nous seront présentés par l'administrateur-général des finances, avec les observations qu'il jugera convenables, nous nous réservons de fixer les sommes qu'on doit dépenser pour chaque article.

16. Aucun paiement ne pourra avoir lieu par les mains des receveurs et caissiers particuliers, sans les mandats des ma gistrats civils et des intendans des finances; chacun d'eux pour ce qui le regarde et toujours dans les limites des états des dépenses, qui nous auront été soumis et approuvés par nous. 17. Les dépenses générales de l'état ne pourront être payées par le receveur-général que sur les mandats expédiés par l'administrateur-général des finances, et d'après not e autori

sation.

Aucune innovation ne sera faite aux dépenses particulières des provinces et des communes.

18. Le receveur-général recevra comme argent comptant les bons qui seront versés dans sa caisse par les caissiers et receveurs particuliers lorsqu'ils sont accompagnés par les autori sations et pièces justificatives, et suivent les formes en sègle.

Donné à Vérone, le 29 Janvier, 1806.

EUGENE NAPOLÉON

Par son Altesse Impériale,

Le secrétaire des commandemens,

ÉTIENNE MEJEAN.

Paris, le 24 Février.

S. M. l'empereur assistait à la représentation d'Athalie, lorsqu'il a appris la nouvelle de l'entrée de son armée à Naples. Ia chargé le général Mouton, aide-de-camp de service pres le lui, de faire annoncer par Talma, après le premier acte, ette nouvelle, et la punition du parjure de la reine de Naples. Le sceptre de plomb de cette moderne Athalie vient d'être risé sans retour. Le plus beau pays de la terre aura désor ais un gouvernement ferme, mais libéral. L'empereur réta➡ lira le royaume pour un prince françois; mais il le rétablira ondé sur les lois et l'intérêt des peuples, et sur le grand prinipe que l'existence du trône, l'éclat et la puissance dont sont nvironnés les souverains, la perpétuité du pouvoir et l'héréité, sont des institutions faites pour le service et l'organisaon des peuples. L'Europe entière verra avec satisfaction xpulsée du trône une reine qui a tant abusé de la souveaine puissance, dont tous les pas ont été marqués par des

révolutions, des parjures et du sang. On la hait et on la mé prise à Vienne autant qu'on la hait, et qu'on la méprise à Na ples; mais déjà sa mémoire est du ressort de l'histoire; car le nouveau royaume de Naples fait désormais partie des états fédératifs de l'empire français, et il faudra ébranler cet enpire dans ses foudemens avant qu'on puisse y toucher. On ne pourra pas, dans cette circonstance accuser la France d'ambi tion. Que pouvait-elle faire plus que de pardonner trois fois dans l'espace de peu d'années? et quel traité pouvait-elle faire avec une puissance qui venait de déchirer, vingt-cinq jours après qu'elle l'avait ratifié, le traité le plus avantageux pour elle et le plus solennel? L'honneur de la France et la nature des choses ont précipité la ruine du trône de Naples, puisqu'il n'y avait plus de possibilité de conclure aucun traité. D'ail leurs l'occupation des trônes de Milan et de Naples par des princes français est à peine l'équivalent de l'occupation des trônes de Naples et d'Espagne par des princes français de la troisième dynastie.

Quant au royaume de Naples, le moindre de ses avantages sera de jouir de la liberté du commerce, et de n'être plus soumis aux pirateries des Algériens; mais le premier et le plus naturel de tous sera de n'être plus exposé à être le theatre de la guerre, d'ètre gouverné par des principes fixes, selon le bonheur et l'intérêt de ses peuples, et non par des passions furibondes et insensées.

Ce qui fait l'éloge de la nation napolitaine, c'est que les principaux agens qui ont entraîné la ruine du trône étaient des Toscans ét des personnes étrangères dans le pays. On sait que M. Acton était Anglais d'origine et d'inclination; qu'il avait placé ses fonds en Angleterre, et qu'il ne jugeait jamais des intérêts du royaume de Naples que par l'intérêt de l'Angleterre.

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Nous pouvous le dire sans être prophètes: la maison qui de nouveau sacrifiera le repos, l'intérêt et le bonheur du Coatnent aux caprices et aux guinées de ces avides et insatiables spéculateurs, perdra son trône au grand applaudissement de tous les peuples du Continent et de toute notre génération qui, après avoir été si long-tems agitée, a enfin besoin de trouver la paix et la tranquillité, et qu'on ne peut plus abuser par de vaines paroles.

Anspach le 25 Février.

PROCLAMATION.

Aux magistrats et habitans du pays d'Anspach. En conséquence d'un traité conclu entre la France et la Prusse, S. M. prussienne a consenti à céder Anspach au

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deBavière; et l'occupation de ce pays conformément au dit traité, doit être faite par les troupes françaises, au même mos ment que les troupes de S. M. le roi de Prusse occuperont le Hanovre. Les Prussiens occupant cet électorat, j'ai l'ordre de mon souverain de procéder à l'occupation d'Anspach.. Les revenus et les ressources du pays seront mis en séquestre pour l'eatretien des troupes qui l'occuperont pendant le tems qui sera jugé nécessaire.

L'armée dont le commandement m'est confié, observera une bonne discipline, et je ferai punir, suivant la rigueur des lois, tout militaire qui s'en écarterait et qui troublerait la tranquillité des habitans.

J'ai lieu d'espérer, de mon côté, que les habitans d'Anspach accueilleront, comme ils le doivent, les troupes sous mes ordres.

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Au quartier-général à Anspach, le 24 Février, 1806.

Le maréchal d'empire.

Paris, le 28 Février.

J. BERNADOTTE,

Le prince Joseph est entré à Naples le 15 Février, à deux beares après midi. Il est descendu au palais royal. Il a reçu la visite des autorités. Il a été satisfait de l'accueil et des sentimens que le public a manifestés, malgré la crainte qu'on a du retour de la reine de Naples. Cette femme viudicative, et qui a fait couler tant de sang, y est excessivement haïe et redoutée. Le lendemain, le prince a fait afficher la proclama tion de l'empereur, datée de Schoenbrunn. Cette garantie a fait le plus grand plaisir à Naples. On sait que l'empereur n'a jamais trahi la confiance des peuples. Ainsi, lorsqu'il prés vit que les événemens et la politique l'obligeraient à abandonnet Venise, il se tint éloigné, et ne voulut jamais y entrer mais aujourd'hui que Venise est pour jamais réunie aux états fédératifs de l'empire, il s'y rendra à son premier voyages C'est ainsi qu'à Vienne, voulant faire la paix avec l'empereur, et non renverser l'ancienne monarchie, il écarta les hommes exaltés, et contint tous ceux dont les sentimens étaient opposés à la race régnante. Par sa proclamation, il garantit aus jourd'hui aux Napolitains leur avenir. Il leur garantit que ja mais la maison de Naples ne régnera sur ce beau royaume. Cette déclaration a rassuré les plus timides. La reine de Na ples avait tout emporté, non-seulement les propriétés royales, mais encore celles des particuliers; elle a enlevé 10 millions de la banque, et ruiné la plupart des familles de Naples. Une frégate, un brick et quinze bâtimens de transport, chargés de meubles, de fusils, etc. etc. ont éte obligés, par la violence des vents, de venir mouiller sous les batteries des côtes. Ils out amené, et se sont rendus aux Français.

Le 16 au matin, jour de dimanche, le prince Joseph est Qoee

allé à la messe, qui a été célébrée par le cardinal Ruffo, arche vèque de Naples. Il a fait présent à S. Janvier d'un beau côilier de diamans. Cette cérémonie a excité une vive joie parmi cette population, qui a la plus grande vénération pour ce Saint.

Paris, le 2 Mars, 1806..

Discours de S. M. l'empereur et roi à l'ouverture da corps législatif.

"Messieurs les députés des départemens au corps législatif, "messieurs les tribuns et les membres de mon conseil d'état, "depuis votre dernière session, la plus grande partie de l'Europe s'est coalisée avec l'Angleterre.

"Mes armées n'ont cessé de vaincre que lorsque je leur ai "ordonné de ne plus combattre. J'ai vengé les droits des "états faibles, opprimés par les forts. Mes alliés out aug"menté en puissance et en considération; mes ennemis ont "été humiliés et confondus; la maison de Naples a perdu sa "couronne sans retour; la presqu'isle de l'Italie toute en"tière fait partie du grand empire. J'ai garanti, comme chef "suprême, les souverains et les constitutions qui en gouver "nent les différentes parties

"La Russie ne doit le retourdes débris de son armée, qu'au "bienfait de la capitulation que je lapai accordée. Maître de "renverser le trône impérial d'Autriche, je l'ai raffermi. La ❝ conduite du cabinet de Vienne sera telle que la postérité ne "me reprochera pas d'avoir manqué de prévoyance. J'ai "ajonté uue entière confiance aux protestations qui m'ont "été faites par son souverain. D'ailleurs, les hautes destinées ❝ de ma couronne ne dépendent pas des sentimens et des dis "positions des cours étrangères. Mon peuple maintiendra toujours ce trône à l'abri des efforts de la haine et de la ja"lousie; aucun sacrifice ne lui sera pénible pour assurer ce " premier intérêt de la patrie.

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"Nourri dans les camps, et dans des camps toujours triom"phans, je dois dire cependantque, dans ces dernières circons "tances, mes soldats out surpassé mou attente; mais il m'est "doux de déclarer aussi que mon peuple a rempli tous ses "devoirs. Au fond de la Moravie, je n'ai pas cessé un ins"tant d'éprouver les effets de son amour et de son enthou"siasme. Jamais il ne m'en a donné des marques qui aient 66 pénétré mon cœur de plus douces émotions. Français! je "n'ai pas été trompé dans mon espérance. Votre amour plus 66 que l'étendue et la richesse de votre territoire, fait ma gloire. "Magistrats, prêtres, citoyens, toas se sont montrés dignes "des hautes destinées de cette belle France, qui, depuis

deux siècles, est l'objet des ligues et de la jalousie de ses " voisins.

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"Mon ministre de l'intérieur vous fera connaître les événemens qui se sont passés dans le cours de l'année. Mon cou"seil d'état vous présentera des projets de lois, pour amé"liorer les différentes branches de l'administration. Mes mi"nistres des finances et du trésor public vous communique"rout les comptes qu'ils 'm'ont rendus; vous y verrez l'état prospère de nos finances. Depuis mon retour, je me suis "occupé, sans relâche, de rendre à l'administration ce ressort " et cette activité qui portent la vie jusqu'aux extrémités de 46 ce vaste empire. Mon peuple ne supportera pas de nou"velles charges; mais il vous sera proposé de nouveaux déve"loppenrens au système des finances, dont les bases ont été posées l'année dernière. J'ai l'intention de diminuer les "impositions directes qui pèsent uniquement sur le territoire, "en remplaçant une partie de ces charges par des perceptions jadirectes.

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"Les tempêtes nous ont fait perdre quelques vaisseaux " après un combat imprudemment engagé. Je ne saurais trop "me louer de la grandeur d'âme et de l'attachment que le roi d'Espagne a moutrés dans ces circonstances pour la cause "commane. Je désire la paix avec l'Angleterre. De mon “côté, je n'en retarderai jamais le moment. Je serai toujours " prêt à la conclure, en prenant pour bases les stipulations du "traité d'Amiens. Messieurs les deputés au corps législatif, "l'attachement que vous m'avez moutré, la manière dont vous "m'avez secondé dans les dernières sessions, ne me laissent "point de doute sur votre assistance. Rien ne vous sera pro“posé qui ne soit nécessaire pour garantir la gloire et la sûre"té de mes peuples."

5 Mars, 1806.

SENAT CONSERVATEUR.

Message de sa majesté l'empereur et roi.
Sénateurs,

“Voulant donner une preuve de l'affection que nous avons . pour la princesse Stéphanie, nièce de notre épouse bien-aimée, nous l'avons fiancée avec le prince Charles, prince héréditaire de Bade; et nous avons jugé convenable, dans cette circons tance d'adopter la dite princesse Stéphanie-Napoléon comme notre fille. Cette union, résultat de l'amitié qui nous lie depuis plusieurs années à l'électeur de Bade, nous a aussi paru conforme à notre politique et au bien de nos peuples. Nos départemens du Rhin verront avec plaisir une alliance qui sera pour eux un nouveau motif de cultiver leurs relations de commerce et de bon voisinage avec les sujets de l'électeur. Les Qè eo 2

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