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entenda dire qu'on pourrait tenter un changement du gouver

nement.

Ila ajouté qu'il avait cru qu'on entendait réplacer un Bourbon sur le trône, qu'on devait réunir le plus de monde possible et que les ci-devant princes français devaient venir en France.

Enfin, il n'a pu dénier qu'il connoissait depuis deux ans, la fille Hizay, qui a joué un rôle marquant dans la couspiration et que c'etait lui qui, étant lié avec la fille Bedigié, avait fait placer chez sa mère un sac renfermant des uniformes, trois sabres-commandés et fabriqués à Paris, et des effets dont partie a été reconnue pour être à Raoul, à Armand Gaillard et à Tamerlan.

On a entendu celui qui avait fait découvrir ce sac, et qui "saviat que c'était Charles d'Hozier qui l'avait fait déposer.

On a entendu un armurier, qui a déclaré qu'un des sabres avait été commandé par Roger, et d'Hozier est convenu qu'un de ces sabres lui appartenait.

Ses liaisons avec Desol sont connues, c'est lui qui l'avait placé chez la femme Denand.

Ses liaisons avec la fille Mallet le sont aussi.

On n'igore pas l'intérêt qu'il a toujours pris aux conjurés poursuivis par la justice.

Il est établi par l'instruction, qu'après avoir fait louer, par la fille Bedigié, rue Saint Martin, un local qui a été meublé ́à ses frais, au lieu de l'habiter, il s'est retranché dans un grenier.

Il est établi qu'il avait pris toutes les mesures pour tâcher qu'on ne vît dans cette maison, dont Gallais est propriétaire aucune trace de son existence.

Il l'est, qu'on lui a trouvé une paire de pistolets de poche chargés.

Il a été généralement reconnu dans les confrontations. Toutes ces vérités ne l'ont point empêché de soutenir qu'il était innocent et incapable de s'unir à des assassins.

DE RIVIERE.

Il a été officier aux gardes francaises.
Ila même fait partie de l'état major.
Il a émigré.

Il était à Mitaw en 1799.

Il est premier aide-de-camp du ci-devant comte d'Artois. 1est son.confident.

Ses fréquens voyages en France pour la contre-révolution,

sont connns.

Il a fait partie du troisième débarquement.

Il était lié à Londres, avec Georges et Pichegru.

Il l'était aussi avec Lajolais.

Il a logé pendant environ huit jours avec les deux frères Po

lignac, dans le repaire préparé aux conjurés, chez Dubuisson, rue Jean Robert;

Il été arrêté le 13 Ventôse, rue des Quatre fils No. 8, chez un nommé la Bruyère qui prétend avoir été long-tems son do mestique.

Il y logeait avec Polignac (Jules).

On lui a trouvé deux pistolets chargés, une croix de St. Louis, des lettres de change, écrites en anglais payables à Hambourg.

Il y avait trois jours qu'il était dans cette maison garnie avec Polignac (Jules) et aucune déclaration n'avait été faite à la po

lice.

On a trouvé son portrait dans le secrétaire de la Bruyère, qui prétendit qu'il lui en avait fait présent, en reconnaissance sans doute, des services du même genre qu'il lui avait rendus. Dans le nombre des effets saisis comme lui appartenant, était une boite renfermant un portrait.

Derrière ce portrait est écrit ce qui suit.

PAROLES DE MONSEIGNEUR.

Conserve-toi pour tes amis, et contre nos ennemis communs !! 22 Oct. 1796.

Donné par Monseigneur le comte d'Artois à son fidèle de Rivière son aide-de-camp, au retour de plusieurs voyages dan gereux à Paris et à la Vendée.

Le portrait est celui du ci-devant comte d'Artois. Les expressions recueillies prouvent l'attachement qu'il a pour son aidede-camp.

C'est de Rivière qui a écrit lui-même ce qu'on lit derrière ce portrait.

La conséquence juste est qu'il a eu, dans la Vendée et à Paris, des missions concordantes avec la dernière qu'il venait remplir en France.

Interrogé, le 16 Ventôse dernier, au ministère de la police, il n'a pu contester qu'il était débarqué à l'aide d'un bâtiment anglais Capt. Right.

Il a fait sur le surplus des réponses évasives et négatives. Il n'a pu cependant dissimuler qu'il avait vu Pichegru et Rousillion.

Ne voulant pas faire un aveu complet sur l'objet de son voyage, il a prétendu qu'il avait voulu s'assurer de l'état des choses et de la situation politique de l'intérieur de la France, afin d'en faire part aux princes, qui auraient jugé d'après ces observations, s'il était de leur intérêt de venir en France ou de rester en Angleterre.

Il n'a pu nier qu'il connaissait Rochelle, dit Richemont, porté sur la liste des brigands.

Le 21 il a avoué avoir vu Georges en Bretagne.

N

Il a dit que ne commandant ai n'obéissant à personne, il ne pouvait influer ni agir sur la détermination de Georges.

Il n'a pu continuer de soutenir, comme il l'avait fait dans son premier interrogatoire, qu'il n'avait pas vu Georges à Paris. Il a prétendu lui avoir trouvé beaucoup d'indécision.

Il a dit qu'il croyait que le moyen qu'en devait employer pour opérer le rétablissement désiré par les Princes, était la réunion d'une force assez imposante pour s'attirer des parti

sans.

Il a été reconnu par Dubuisson et sa femme.

Il a été obligé d'avouer, le 8 Germinal, qu'il avait logé chez eux avec les frères Polignac.

Il a éte reconnu par Couchery, qui a attesté l'avoir vụ chez Lajolais, rue Culture Saint Catherine, depuis le débarque

ment.

Par Couchery, qui a déclaré l'avoir trouvé souvent avec Pichegru, chez la fille Gilles, rue des Noyers, et l'avoir tou-, jours considéré comme ayant toute la confiance de cet exgénéral.

Sa présence à Paris, ses rapports avec plusieurs des chefs et des agens de la conspiration, ses anciens voyages en France, et leur but, sa qualité d'aide de camp et de confident du cie devant comte d'Artois, son débarquement avec des hommes à la solde de l'Angleterre, et qui arrivaient armés de poignards, démontrent que c'est avec raison qu'il a été signalé sur la liste des conspirateurs.

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Il a servi en 1796 dans l'armée des rebelles, à Sancerre, sous le commandement d'un nommé Mallet.

Il fut arrêté et condamné à Bourges, par une commission militaire, à dix années de fers.

Au bout de treize mois, il s'évada des prisons et se retira ä Orléans.

Quatre ou cinq mois après, Mallet découvrit sa demeure et le fit venir à Rouen. Mallet avait auprès de lui deux jeunes gens, nommés Louis et Auguste, qui paraissaient commander

sous ses ordres.

Un de ces jeunes gens le plaça chez Monnier, maître de pen sion, qui demeurait alors à Rouen.

Sa mission était d'enrôler pour l'armée royale; il recruta trente jeunes gens, il avait deux louis par mois,

Monnier quitta Rouen pour s'établir à Aumale, où il pou vait servir plus utilement le parti des rebelles.

Louis Ducorps le suivit et demeura chez lui.

Plusieurs années après, il reçut de Mallet, prenant la qualité de commandant en chef pour le roi, un brevet de capitaine, ainsi conçu

Au nom du roi,

En vertu de l'autorisation spéciale de son Altesse Royale Monsieur, frère du Roi, lieutenant général du Royaume.

Nous, François de Mallet, maréchal des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre du mérite militaire, commandant en chef provisoirement pour le roi, dans l'arrondissement de Haute Normandie et sur la rive droite de la Seine.

par

En raison des bons et loyaux services tendus Monsieur Louis Ducorps; de son expérience et vigilance à la guerre, de son attachement aux principes de la religion et de la monarchie, nous l'avons nommé, et nommons provisoirement, par cès présentes, capitaine d'Infanterie dans la quatrième division, pour prendre rang en cette qualité parmi les autres capitaines des armées royales, et pour jouir des droits, titres et prérogatives, accordés à cet emploi.

Ordonnons à tous les fidèles sujets de sa majesté, de le reconnaître en cette qualité et de lui obéir en tout ce qu'il come mandera pour le bien du service.

Donné à notre quartier général de Rouen, le 7 Décembre de l'an de grâce 1799.

(Signé)

DE MALLET.

Les débarquemens successifs des conspirateurs eurent lieu, et ce fut Louis Ducorps qui fut chargé de les conduire de Preuseville à Aumale, et d'Aumale à Fouquière, et même à Caille Fontaine. Il faisait leurs commissions, il allait dans ces différens endroits prévenir de leur arrivée, et ensuite il leur servait de guide.

Il avait acheté pour ces sortes de commissions et pour le transport des paquets un cheval moyennant la somme de 30,0 livres, qui lui avait été fournie par Lemaire.

Il lui était payé quatre à cinq louis par mois.

leur

Les conspirateurs ne lui avaient pas laissé ignorer que projet était de renverser le gouvernement, et de mettre un Bourbon sur le trône.

Parmi les conjurés qu'il a vus chez Monsieur, et auxquels il a servi de guide, il a indiqué Georges Lemaire, Raoul, Jules et Armand Polignac, Armand Gaillard, Lemercier, Lelan, Jean Pierre, Jean Louis Tamerlan et Picot sous le nom de Joseph. pour les Il a reconnu également Lemercier, et Jean Louis avoir conduits à Caille Fontaine chez la femme Lesueur; ef leur avoir porté du linge qui lui avait été donné par eux chez Monnier.

Il a fait un voyage à Paris. Il a été chez Denand, rue du Bac pour remettre de la part de Lemaire, une lettre à Raoul! Gailliard.

Il n'eût pas manqué de se trouver à Paris pour l'action; la quitté la maison de Monnier et de sa femme, quand ils

ont été arrêtés, et il l'a été lui-même, le 22 Germinal chez ş ** mère à Saint Piat, où il s'était réfugié.

Il a d'abord nié tous les faits, ensuite il les a avoués, et a déclaré que c'était Mallet qui l'avait entraîné.

Il prétend qu'on a dans le principe abusé de son inexpé rience et ensuite de sa misère et de ses malheurs.

LERIDAN.

Il a servi en qualité de conscrit dans le premier bataillon de la légion de l'Ouest.

Par acte passé devant notaire à Rennes, le 5 Germinal, an 8, il a traité avec le nommé Sevestre pour le remplacer.

Le même jour, Sevestre a été agréé par le conseil d'admi, nistration.

Muni de son congé et d'un passeport, Leridan s'est rendu à Paris, pour y apprendre le commerce.

Il parait qu'il est resté long-tems chez le citoyen Willer, Thay, négociant, rue Michel Lepelletier.

Il avait connu Georges Cadoudal lors de la pacification parce qu'il avait un frère qui était son aide-de-camp.

Raoul Gaillard, dit Saint Vincent l'avait découvert à Paris, et avait été le voir.

Après le premier débarquement, Joyant, auquel Saint Vin cent avait parlé, alla le voir.

Le Citoyen Willermay ayant manqué, il restait sans place. Georges et ses agens, qui probablement lui connaissaient déjà quelques dispositions à les servir, pensèrent que c'était le moment de se l'attacher; on le chargea de différentes commis

sions.

Il alla habituellement où était Georges et vit les agens qui l'environnaient,

Joyaut l'envoya, au mois de Brumaire, porter dix louis & Versailles, à la demoiselle Brossard, ex-religieuse.

A la fin du même mois, il a été envoyé, par Georges, à Rennes, pour porter trois cents louis à Lahaye, Saint Hilaire, dit Raoul, un des agens de la conspiration.

C'est Burban Malabry, qu'il trouva à Rennes, qui le conduisit an milieu de la nuit à travers champ à une petite maison où demeurait Saint Hilaire dans un village peu distant de Rennes.

De retour à Paris, il a continué de voir Georges et ses com, plices.

Il a échangé pour Joyaut un nombre considérable de pièces d'or étrangères.

Il a touché chez un banquier une somme de onze mille livres pour lui.

Il est convenu, qu'à l'exception du tems de ses voyages, il voyait Georges trois fois par semaine.

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