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Qu'il avait été chez lui rue de Carême Prenant à Chaillot et rue du Puit l'Hermite.

Il savait quelle avait éte la conduite de Georges et celle de Joyaut dans les guerres de l'Ouest ; il savait également quelle avait été celle de Burban, avec lequel il avait fait ses études.

Il connoissait celle d'une autre partie des agens de Georges, qu'il voyait, ou dont il entendait parler; et par conséquent il ne pouvait douter que leur réunion n'eût un objet criminel; cependant rien ne l'arrêta.

C'est lui, qui au nom de Joyaut porta une lettre à Frèsnière secrétaire de Moreau, qu'il atteste être venu deux fois voir Joyaut.

On ne l'eût point chargé de faire des voyages et des commissions qui exigeaient la plus grande discrétion, s'il ne fût pas devenu un des agens de l'exécution du plan.

La publication par les papiers publics de la conspiration dont Georges était signalé comme le chef, ne l'empêcha pas de le voir, ainsi que ses affidés.

Il continua, malgré l'arrestation de Picot, de Moreau, de Lajolais, de Coster et de Roger.

Il continua, malgré la désignation formelle de ceux avec lesquels il communiquait.

C'est à lui que Joyaut s'adressa le 17 Ventôse, pour le prier de lui procurer un autre logement que celui où ils étaient, montagne Saint Geneviève.

C'est à lui qu'il confia les inquiétudes qu'ils avaient.

Il est constant qu'il a été avec Joyaut reconnaître le lieu où il devait, le 18, conduire un cabriolet pour les enlever,

Il n'a pu disconvenir que le 16 il s'était trouvé sur le boule, yard Saint Antoine avec Joyant, et qu'ils avaient vu une femme nommée Julie, que Joyaut avait engagée à lui pro eurer un logement pour lui et un ami.

Il a réellement loué un cabriolet le 18, et malgré la publication de la loi contre ceux mêmes qui recevraient Georges et ses complices, il s'est rendu, heure marqués, au lieu con

yenu.

Il était dans ce cabriolet avec Georges, lorsque deux inspecteurs de police se jetèrent sur les brancards, rue de l'Egalité, près celle des quatre vents.

Il y était lorsque fut tiré le coup de pistolet qui tua Buffet. Il se saavait, lorsque le second coup de pistolet fut tiré par Georges sur Caillole.

Il a été suivi et arrêté presqu'à l'instant.

Conduit devant un magistrat de sûreté, il fit des réponses. évasives; mais bientôt à la préfecture de police et devant le juge chargé de l'instruction, il commença à faire des aveux, et on ne tarda pas à avoir de lui tous les renseignemens qu'il pouvait administrer.

Il ne put contester que les brigands disaient qu'ils étaient at

tachés au parti des Bourbons, et qu'ils chercheraient les moyens de les rétablir sur le trône.

Ila prétendu ne pas être instruit des moyens qu'ils comptaient employer.

Malgré tous les faits dont on vient de rendre compte, et qu'il a été obligé d'avouer, il a soutenu qu'il était étranger à la conspiration.

Il a servi les Chouans.

PICOT.

Après le traité d'Amiens, il a été à Jersey.

Il est passé ensuite à Londres,

En Angleterre, il a été enregimenté sous Georges qui lui a fait donner le grade de capitaine, et se l'est attaché pour son service domestique.

Il recevait du gouvernement britannique deux schellings de paye par jour.'

Il en est convenu.

Il a aussi déclaré que beaucoup d'autres passés comme lui, avaient été enregimentés et recevaient solde.

Ila même attesté qu'il y en avait en France qui n'avaient pas cessé de recevoir, quoique restés dans leurs foyers.

Il faisait partie du premier débarquement. On conçoit qu'il ne devait pas se séparer de Georges.

Il est arrivé comme lui par une des échelles formées pour les affidés. Comme lui, il n'a pas cessé de voir les conjurés dont il connaissait les projets.

Il a logé à Chaillot No. 6, rue de Carême Prenant, No. 21, et rue du Puits l'Hermite, chez Verdet.

Il logeait encore rue du Puits l'Hermite lorsque le 18 Pluviose, au moment même où, par ordre de police, on faisait une perquisition chez Denand, merchand de vin, rue du Bac i se présente, il s'aperçoit que des inspecteurs l'examinent, il voit qu'on le tourne et qu'il va être arrêté; pour tâcher de se soustraire, et pour prévenir les autres conspirateurs, il tire un coup de pistolet.

On le saisit, on s'empare du pistolet tiré, d'un autre chargé et amorcé, et d'un poignard à lame carée et bronzée, garni en argent,

On trouve sur lui cinq cartouches à balles, calibre de pistolets, une poire à poudre garnie en cuivre, demi pleine, et six balles à pistolet.

On arrête dans la même maison Merille et Rubin Lagrimau diere.

Les pistolets et le poignard lui avaient été donnés par Georges, I dit, lorsqu'on l'arrêta et qu'on le questionna sur le poi gnard dont il était porteur, qu'il était pour assassiner Bonaparte.

Il le répéta le lendemain devant le préfet de police.

Il ajouta qu'il voulait être fusillé, qu'il le méritait, qu'il voulait mourir pour sa religion et pour son roi.

Le 20, il donna le signalement de Georges, et dit qu'il avait une demeure à Chaillot.

Le 24, il avoua connaître la femme Verdet, qui avait été arrêtée.

Il déclara que Georges avait logé chez elle, que très-souvent la correspondance se faisait par la femme Denand.

Que le soir où il avait été arrêté, il était suivi par Raoul Gaillard, dit Saint Vincent.

Que Joyant, dit Villeneuve, ne devait pas être loin.
Qu'il était entré chez Denand pour savoir où on était.
Que Bouvet était le chef de la correspondance anglaise;
Que Georges brûlait les papiers aussitôt qu'il les avait lus.
Que Georges avait demeuré rue de Carême Prenant;

Que dans les chevaux saisis et appartenant à Charles d'Ho zier il y en avait un au duc de Berry, ou du moins venant de lui.

Il promit d'indiquer les lieux où on se réunissait pour attaquer le Premier Consul.

Il dit que les chefs avaient tiré au sort à qui l'attaquerait. Qu'ils voulaient l'enlever s'ils le rencontraient sur la route de Boulogne, où l'assassiner en lui présentant une pétition à la parade, ou lorsqu'il irait au spectacle.

Que c'était pour cela qu'on avait fait faire des uniformes. Le même jour il a encore déclaré que les chefs avaient ré pété fréquemment devant lui; qu'ils étaient fâchés que les princes eussent mis Moreau dans l'affaire.

Qu'il y avait une cache chez Denand;

Qu'il avait entendu dire plus d'une fois aux chefs, en cas d'événement, mettez tout dans la cache et sauvez-vous.

Le 25 il est convenu que Pichegru, qui était du troisième débarquement, sous le nom de Charles, avait logé avec Georges à Chaillot, chez Verdet.

Il est aussi convenu que Rusillion avait logé chez Verdet. Il a donné des renseignemens sur des assassins qui étaient dans différens départemens.

Il a continué le 27.

Il en a encore doupé le premier Ventôse.

Il a indiqué des stations; il a indiqué des lieux où des cheraux avaient été placés; il a signalé une partie des conjurés. Il a reconnu une grande partie des conspirateurs dont il a été également reconnu; il n'a pas cessé d'administrer les renseignemens qu'il pouvait donner.

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Une déclaration, par lui faite le 10 Floréal an 12, prouve que le gouvernement britannique n'a pas discontinué de fournir la solde des rebelles de l'Ouest.

Elle établit que les vols de diligences se faisaient par les ordres de ce gouvernement transmis à Georges.

Elle établit que c'était lui aussi qui commandait à Georges de faire contribuer particulièrement les acquéreurs de do maines nationaux, et ceux qui ne se déclareraient pas les ennemis de leur pays, ou de les faire assassiner.

Elle prouve enfin qu'on versait dans une caisse, dont Georges était le directeur général, tout ce qui n'etait pas soustrait par les brigands chargés des expéditions.

COUCHERY.

Il a éte employé à Paris dans les bureaux du général Moncey.

Il en a été éloigné sous prétexte de correspondance avec Pichegru, très-lié avec son frère, ex-député.

Sa correspondance était bien avec son frère, mais il paraît aussi que ce qu'elle renfermait intéressait quelquefois Pichegru, Il a écrit à Londres depuis la paix.

C'est Lajolais qui était chargé de sa lettre.

Il a envoyé un aperçu de ce qui s'est passé en France depuis la rupture.

Le général Lajolais lui avait dit qu'il était envoyé par Pichegru à Paris, pour savoir si le général Moreau était toujours dans les dispositions qu'il avait manifestées à David.

Il savait ce qui s'était passé.

Il connaissait la dénonciation de Pichegru par Moreau.

Il avait assez de sens pour voir que tout accord entre Pichegru et Moreau ne pouvait exister que pour le malheur de son pays.

Cependant Lajolais de retour, étant venu chez lui, il l'embrasse lorsqu'il annonce que Pichegru doit être le même soir à Paris.

Il le reçoit le lendemain dans sa maison, presqu'en même tems que Raoul Gaillard, dit Saint Vincent, homme couvert de crimes, un des agens principaux de la conspiration.

Raoul apportait, il est vrai, un billet de Pichegru a Lajolais; mais qui lui avait dit que Lajolais était chez lui ?

Qui lui avait donné son adresse?

Si Pichegru savait déjà où demeurait Couchery, il fallait qu'il fût bien sûr de ses dispositions, pour envoyer Raoul Gaillard à son domicile.

S'il l'ignorait, c'est donc qne Raoul Gaillard était déjà en relation avec Couchery.

Ce qui le fait présumer, c'est que ce fut cet homme qui lui donna un rendez-vous pour le jour suivant, entre sept et huit heures du soir, dans un caffé à côté de l'hôtel de Bourdeaux, rue de Grenelle Saint Honoré, afin d'y voir Pichegru.

C'est que ce fut le même homme qui vint le prendre au Café où il était rendu avec Lajolais, pour le conduire à un

facre, où se trouvait Pichegru avec deux autres individus, dont un était Georges.

S'il n'eût pas été dévoué à la conspiration, on ne l'eût pas mené le même soir rue de Carême prenant, dans la demeure de Georges.

S'il ne l'eût pas été, pourquoi Pichegra lui aurait-il remis dis louis en le quittant?

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Arrêté comme un des agens de la conspiration, il n'a pu contester qu'il était retourné plusieurs fois chez Georges avec Lajolais;

Qu'il avait été instruit d'entrevues qui avaient eu lieu cláudestinement entre Pichegrù et Moreau.

Qu'il avait connu les révélations de Querelle.

Que néanmoins un jour lui et Lajolais avaient accompagné Pichegru chez le général Moreau, pourqu'ils eussent une conférence.

Il a été obligé d'avouer qu'il avait été avec Lajolais, Pichegru chez Rolland.

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Que le jour même de l'arrestation de Lajblais, il avait été chez lui;

Que sachant qu'il avait un rendez-vous avec Fresnières, il avoit été au lieu convenu pour l'instruire, et que Fresnières lui avoit appris en échange l'arrestation de Moreau.

Il n'a pu disconvenir que Pichegra avait craint qu'il n'y eût pas trop de sûreté pour lui de rester chez Lajolais;

Qu'il l'avait prié de tâcher de lui trouver un autre asyle._** Il a déclaré qu'étant aini de Janson, ancien maire de Besançon il l'avait vu;

Qu'il lui avait demandé si son frère et Pichegru venant Paris, il voudrait les recevoir;

Que Janson avait répondu que c'était bien délicat, à cause de la proscription;

Qu'il avait insisté;

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Que Janson avait résisté.

Qu'il avait observé qu'il faudrait d'ailleurs faire des dépenses et qu'il n'en était pas en état;

Qu'il lui avait répondu qu'il ne pensait pas qu'on voulût lui être à charge.

Qu'il avait para consentir;

Qué sur le compte par lui rendu à Pichegru de cette conversation, il lui avait remis cent louis qu'il avait portés à Janson.

Qu'il s'était occupé avec Janson des moyens de tout arranger.

Que le moyen le plus prompt suivant eux, avait été de conduire Noyers, et de lui taire son nom.

Qu'on avait acheté quelques meubles, et que quelques jours après (le lundi gras), il avait pris une voiture avec Lajolais,

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