PRINCIPES Contenant , 1.° l’Analyse en françois de tous les Ouvrages de M. Van – Espen ; Loix & ces Usages. Par M. Lucer, Avocat consultant pour les Matières Ecclésiastiques. « Celui qui, après avoir fait un Extrait des Principes de Van-Espen , ajouteroit, sous chaque Titre, les Autorités & les Loix françoises jusqu'à nos jours, parviendroit à avoir un Précis excellent de A PARIS, M. DCC: LX X X VIII. mem. coll. Rosenthal 7-31-52 ssa950 iij 10-30-52MFP > ) AVERTISSEMENT. LE RESPECTABLE Vieillard, que l'on regarde avec raison comme le plus judicieux Canoniste de France, me disoit, il y a huit ans : « Si j'ai eu quelque succès » dans la carrière que j'ai parcourue , je le dois aux » Ouvrages de M. Van-Espen. Je n'en connois point qui » renferme une érudition plus étendue, qui offre des lu9 mières plus vives & plus abondantes. De tous les Au» teurs qui ont traité des Matières Eccléfiaftiques , avant » & depuis ce profond Canonifte , je ne crois pas qu'on » puisse lui en comparer un seul, pour la grandeur du » génie , pour la fermeté , j'ai presque dit l'infaillibilité » de son jugement, pour la sûreté & la fécondité de ses » principes, & pour l'ordre admirable dans lequel il les » expose. Malheureusement on est devenu paresseux : on » ne lit presque plus que de petits Ouvrages , ou des 19 Dictionnaires. Et Van-Espen ayant composé cinq Vo» lumes in-folio , & latins, on se contente assez com» munément de rapporter les passages que les Diction» naires en ont cités ; & c'eft beaucoup fi quelques-uns » le consultent lui-même, dans l'occasion, sur les ques» tions particulières. En forte que les principes d'une » science très-vaste , qu'il faut lire & méditer de suite , » pour en saisir l'esprit & le véritable sens, ne font plus » aussi bien connus & souvent font faussement appliqués, " parce qu'on les a vus sans les rapports qui en donnent » la vraie fignification & en fixent la juste étendue. » Pour en rendre l'étude plus prompte & plus fa» cile, il faudroit mettre Van-Espen à la portée de tout »-le monde ; de ceux qui ne savent pas le latin, ou qui » ne le lisent qu'avec peine ; & de ceux qui manquent de - tems ou de courage pour étudier des in-folio ; & de » ceux aussi qui n'ont pas les moyens de se les procurer. » Il faudroit pour cela , en conservant l'ordre & la dis13 tribution de chaque Traité de M. Van-Espen , en re» trancher le texte des Auteurs peu considérables , les 1 détails sur les usages particuliers de l'Espagne , des Pays-Bas, & de quelques Provinces qui ne peuvent in1 téresser tout le monde ; il faudroit , en un mot, n'ex» poser que ce qui est généralement utile, c'est-à-dire , » les principes du Droit Canonique Universel, appuyés 92 sur les autorités néceflaires. Par ce moyen , les cinq 9 Volumes in-folio pourroient être réduits à deux in-octavo, » ou à un in-quarto d'une grofleur ordinaire. » Alors les jeunes Magistrats , les Jurisconsultes de 1 tous les états catholiques, pourroient, presque sans peine, - voir de suite , combiner entr'eux, & approfondir ces » principes fondamentaux , qui sont la source de tout le » droit ecclésiastique, & fans lesquels il est impossible de » bien entendre les loix & usages de chaque pays, & » beaucoup moins encore la Jurisprudence des Tribunaux. 19 Alors les Evêques, les Grands-Vicaires, les Curés, » tous ceux qui sont chargés de l'administration des » choses spirituelles , auroient, sous leurs yeux, en peu » de mots, les vraies Maximes du gouvernement de l'E99 glise; & les fimples Eccléfiaftiques y trouveroient encore » des règles de conduite également solides & lumineuses.. » Car M. Van-Espen ne s'est pas borné à ce qui regarde » les matières bénéficiales & contentieuses ; il a fait entrer 9 dans ses vastes plans, tout ce qui tient à la Hiérarchie, » tout ce qui intéresse le gouvernement de l'Eglise. » Une Analyse raisonnée & faite d'après le plan dont ao je viens de parler , seroit donc un Ouvrage, à la vérité 12 » long & pénible, mais aussi bien utile ; celui qui le ; » donneroit au Public , lui rendroit un grand service; & » vous qui êtes laborieux, vous devriez vous en occuper. » Je l'ai fait. Le célèbre Canoniste qui me l'avoit conseillé, a revu mon travail. Il la honoré plusieurs fois de ses éloges. Des Grands-Vicaires , des Jurisconsultes à quí j'ai communiqué en manuscrit cette Analyse françoise de Van-Espen, en ont desiré la publication. Mais, avant de la faire imprimer , j'ai cru , pour la rendre plus utile encore , du moins en France, devoir y ajouter un grand nombre de notes sur les loix & usages de ce Royaume & sur la Jurisprudence de ses différens Tribunaux. |