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» vence, de Lorraine, etc.; et il y eut une France. » Une division de territoire homogène, prescrite par >> les circonstances locales, confondit toutes les limites » de toutes les provinces : même organisation judi» ciaire, même organisation administrative, mêmes » lois civiles, mêmes lois criminelles, même orga>>nisation d'impositions: le rêve des gens de bien de >> tous les siècles se trouve réalisé. L'opposition que » la cour, le clergé, la noblesse, mirent à la marche » de la révolution, et la guerre des puissances étrangères amenèrent la loi de l'émigration, le » séquestre des biens des émigrés, que par la suite » on dut vendre pour subvenir aux besoins de la » guerre. Une grande partie de la noblesse française >> se rangea sous la bannière des princes de la mai» son de Bourbon, et forma une armée qui marcha » à côté des armées autrichiennes, prussiennes et >> anglaises; les gentilshommes élevés dans l'aisance » servirent comme simples soldats : la fatigue et le » feu en firent périr un grand nombre; beaucoup périrent de misère dans l'étranger; la guerre de » la Vendée, celle de la chouannerie, les tribunaux » révolutionnaires en moissonnèrent des milliers. Les >> trois quarts de la noblesse française furent ainsi >> détruits toutes les places civiles, judiciaires ou >> militaires furent occupées par des citoyens sortis » du sein du peuple. Le bouleversement que produi>> sirent, dans les personnes et les propriétés, les » événements de la révolution fut aussi grand que » celui qui avait été opéré par les principes mêmes » de cette révolution : il y eut une nouvelle Église;

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>> les diocèses de Vienne, de Narbonne, de Fréjus, » de Sisteron, de Reims, furent remplacés par >> soixante nouveaux diocèses dont le territoire fut >> circonscrit dans le nouveau concordat par de nou» velles bulles appropriées à l'état actuel du terri>>toire. La suppression des ordres religieux, la vente » des couvents et de toutes les propriétés du clergé >> furent sanctionnées; celui-ci fut pensionné par l'État. Tout ce qui était le résultat des événements depuis Clovis cessa d'être. Tous les changements » étaient si avantageux au peuple, qu'ils s'opérèrent » avec la plus grande facilité, et que, en 1800, il ne >> restait plus aucun souvenir ni des anciens priviléges des provinces, ni de leurs anciens souverains, >> ni des anciens parlements et bailliages, ni des an>>> ciens diocèses; et pour remonter à l'origine de tout » ce qui existait, il suffisait d'aller rechercher la loi >> nouvelle qui l'avait établi. La moitié du territoire >> avait changé de propriétaires; les paysans et les >> bourgeois s'en étaient enrichis. Les progrès de l'agriculture, des manufactures et de l'industrie >> surpassèrent toutes nos espérances. La France pré»senta le spectacle de plus de trente millions d'ha>> bitants circonscrits dans les limites naturelles, ne » composant qu'une seule classe de citoyens gouver» nés par une seule loi, un seul règlement, un seul >> ordre. Tous ces changements étaient conformes >> au bien de la nation, à ses droits, à la justice et » aux lumières du siècle. » (Manuscrit de l'île d'Elbe.)

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« Rien ne saurait désormais détruire ou effacer les >> grands principes de notre révolution; ces grandes

» et belles vérités doivent demeurer à jamais, tant >> nous les avons entrelacées de lustre, de monu»ments, de prodiges; nous en avons noyé les pre» mières souillures dans des flots de gloire; elles sont >> désormais immortelles! Sorties de la tribune fran>> çaise, cimentées du sang des batailles, décorées » des lauriers de la victoire, saluées des acclama>>tions des peuples, sanctionnées par les traités, les >> alliances des souverains, devenues familières aux >> oreilles comme à la bouche des rois, elles ne sau>> raient plus rétrograder!!!

» Elles vivent dans la Grande-Bretagne, elles » éclairent l'Amérique, elles sont nationalisées en » France : voilà le trépied d'où jaillira la lumière du monde !

» Elles le régiront; elles seront la foi, la religion, » la morale de tous les peuples : et cette ère mémo» rable se rattachera, quoi qu'on ait voulu dire, à » ma personne, parce que, après tout, j'ai fait briller » le flambeau, consacré les principes, et qu'aujour» d'hui la persécution achève de m'en rendre le » messie. Amis et ennemis, tous m'en diront le pre» mier soldat, le grand représentant. Aussi, même » quand je ne serai plus, je demeurerai encore pour » les peuples l'étoile de leurs droits, de leurs ef» forts, de leurs espérances, et mon nom sera leur » devise et leur cri de guerre. » (Mémorial.)

« L'opinion publique est une puissance invisible, » mystérieuse, à laquelle rien ne résiste; rien n'est » plus mobile, plus vague et plus fort; et toute ca

icieuse qu'elle est, elle est cependant vraie, rai

>> sonnable, juste, beaucoup plus souvent qu'on ne

» pense. >>

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(Mémorial.)

« Je respecterai les jugements de l'opinion publique quand ils seront légitimes; mais elle a des caprices qu'il faut savoir mépriser.

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(Opinions de Napoléon, publiées par M. PELET DE LA LOZÈRE.)

« Que m'importe l'opinion des salons et des cail»lettes! je ne l'écoute pas; je n'en connais qu'une, » celle des gros paysans; tout le reste n'est rien. » (Histoire du Consulat et de l'Empire,

par M. THIBAUDEAU.).

« Je n'épouse aucun parti que celui de la masse; »> ne cherchez qu'à réunir, ma politique est de com>> pléter la fusion. Il faut que je gouverne avec tout » le monde, sans regarder à ce que chacun a fait. » On s'est rallié à moi pour jouir avec sécurité; on » me quitterait demain si tout rentrait en problème. (Mémoires du duc de Rovigo.) «Se servir un jour d'un parti pour l'attaquer le » lendemain, de quelque prétexte que l'on s'enveloppe, c'est trahir. »

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(Mémorial.)

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« J'ai fait tout au monde pour accorder tous les par

tis, je vous ai réunis dans les mêmes appartements, >> fait manger aux mêmes tables, boire dans les mêmes » coupes; votre union a été l'objet constant de mes >> soins : j'ai le droit d'exiger qu'on me seconde... Depuis que je suis à la tête du gouvernement, >> m'a-t-on jamais entendu demander ce qu'on était, >> ce qu'on avait été, ce qu'on avait dit, fait, écrit?... >> Qu'on m'imite!

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» On ne m'a jamais connu qu'une question, un » but unique : Voulez-vous être bon Français avec » moi? Et sur l'affirmative, j'ai poussé chacun dans » un défilé de granit sans issue à droite ou à gauche, obligé de marcher vers l'autre extrémité, où je » montrais de la main l'honneur, la gloire, la splen» deur de la patrie. »>

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(Mémorial.)

« Jamais plus grande révolution, disait Napoléon >> en parlant du 18 brumaire, ne causa moins d'em» barras, tant elle était désirée; aussi se trouva>>t-elle couverte des applaudissements universels.

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» Pour mon propre compte, toute ma part dans le complot d'exécution se borna à réunir, à une heure fixée, la foule de mes visiteurs, et à marcher à leur » tête pour saisir la puissance. Ce fut du seuil de ma >> porte, du haut de mon perron, et sans qu'ils en » eussent été prévenus d'avance, que je les conduisis » à cette conquête; ce fut au milieu de leur brillant » cortége, de leur vive allégresse, de leur ardeur unanime, que je me présentai à la barre des An>> ciens, pour les remercier de la dictature, dont ils >> m'investissaient.

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» On a discuté métaphysiquement, et l'on discu» tera longtemps encore, si nous ne violâmes pas les »lois, si nous ne fûmes pas criminels; mais ce sont >> autant d'abstractions bonnes tout au plus pour les » livres et les tribunes, et qui doivent disparaître

devant l'impérieuse nécessité; autant vaudrait ac»cuser de dégât le marin qui coupe ses mâts pour » ne pas sombrer. Le fait est que la patrie sans nous » était perdue, et que nous la sauvâmes. Aussi les

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