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RAPPORT DE PÉTITIONS DE DÉPUTÉS.

A M. le Ministre des affaires étrangères.
Au château de Lafressange, par Saint-Didier-
la-Seauve (Haute-Loire), 18 juillet 1846.
Monsieur le Ministre,

Permettez-moi de vous écrire que je ne sais plus à présent à quoi m'en tenir sur les intentions que vous avez sur mon fils. Ma position de père exige cependant que je sollicite de vous une explication à ce sujet. Je ne veux pas vous rappeler que, dans la législature qui vient de s'écouler, j'ai été assez heureux pour que mes

IV.

convictions se rencontrassent avec les vôtres; je ne veux pas non plus vous rappeler vos promesses réitérées depuis plus de dix-huit mois, de nommer mon fils premier secrétaire aussitôt après la session. J'ai l'honneur de vous demander d'avoir la bonté de me dire loyalement, franchement, si vous persistez dans la volonté (vous en avez la puissance) de faire actuellement mon fils premier secrétaire d'ambassade. Vous devez comprendre, monsieur le ministre, que j'ai pris an sérieux vos promesses; il n'aurait pu en être autrement, sinon j'aurais réellement à me plaindre de vous.

Mon fils est loin de son poste, pourquoi n'y est-il pas retourné? Je l'ignore. Cette situation est anormale, et

donne prétexte à mille conjectures très-nuisibles à un
jeune homme qui désire s'établir. Au reste, j'ai sous
les yeux une lettre que je me réserve de vous montrer,
où il est formellement dit qu'on attribue à vos alen-
tours, et à vous-même, la rupture d'un très-brillant |
établissement. On vous aurait demandé si ce que j'a-
vançais était vrai, si mon fils devait être prochaine-
ment nommé secrétaire. Il paraîtrait que votre réponse
a été si décourageante, que la famille a cru devoir
rompre les engagements qu'elle avait pris avec moi.

Je vous demande, monsieur le ministre, s'il m'est pénible de recevoir de vous un pareil coup, si je devais m'y attendre. Je vous en laisse juge!

bué à la nomination de M. Danse, président du tribunal de Beauvais, et candidat constitutionnel. Depuis ce moment jusqu'en 1830, il se trouva placé, avec M. le maréchal Gérard et M. Legrand (de l'Oise), à la tête de l'opposition, qui, dans ce département, contribua puissamment à reconquérir une majorité constitutionnelle.

4 septembre 1830.- Nomnié procureur du Roi au tribunal de Beauvais, et en cette qualité, il parvint à faire rentrer dans l'ordre, les habitants du chef-lieu du canton du Coudray-Saint-Germer qui, au son du tambour et du tocsin, s'étaient portés en masse, dans des bois qui leur avaient appartenu autrefois, préten

Agréez, monsieur le ministre, l'assurance de mon dant que la révolution de Juillet avait dù leur rendre dévouement et de ma haute considération.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
MARQUIS DE LAFRESSANGE.

A M. le ministre de la guerre.

18 février 1847.

Monsieur le ministre,

leur propriété, et leur donner le droit de les abattre.
A cette occasion, il reçut les félicitations très-vives de
M. Vivien, alors procureur général d'Amiens.
4 avril 1831. Nommé substitut du
procureur
du
Roi de la Seine, il fut chargé du service de la pre-
mière chambre.

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Février 1832. Il porta la parole dans la fameuse affaire de la succession de monseigneur le prince de Condé, entre monseigneur le duc d'Aumale et madame de Feuchères d'une part, et MM. de Rohan de l'autre. Paris, il fut désigné par le procureur du roi, sur la Juin 1832. Après l'insurrection qui eut lieu à demande de M. Barthe, garde des sceaux, de concert avec un officier d'état-major, pour fixer les limites de la compétence entre la juridiction du conseil de guerre et la juridiction ordinaire.

J'ai l'honneur de transmettre à Votre Excellence une note sur mes principaux services, à l'appui de ma demande, de la première présidence de Nancy. Je crois qu'en la comparant avec ceux de mes concurrents, ma demande ne paraîtra pas téméraire et que je pourrai compter sur la justice et la bonté de Votre Excellence. La faveur sera bien moins grande pour moi, puisque mon traitement sera le même que celui que je touche, tandis que mon concurrent y trouverait une augmen-néral près la cour royale de Paris, où pendant huit tation de 9,000 francs. ans il fit presque constamment le service des audiences.

Je pars aujourd'hui pour la Cour d'assises de l'Indre, et y vais soutenir l'accusation contre la bande de Bu

zançais; j'espère que mon absence ne me sera pas préjudiciable.

Agréez, monsieur le ministre, l'assurance de mon respect.

DIDELOT, procureur-général
et député.

4 août 1832. — Nommé substitut du procureur gé

27 avril 1835. Il fut délégué par M. Persil, procureur général, pour aller mettre un terme aux désordres qui eurent lieu à Lèves et à Chartres, à l'occasion de l'établissement d'une prétendue église catholique française. Arrivé au milieu d'une émeute furieuse et de barricades, pendant que le tocsin appelait les plus mauvais sujets des communes voisines, il parvint, par la fermeté, et à l'aide des troupes envoyées sous le commandement du général Schramm, à faire arrêter

Note sur les services de M. Didelot, procureur général près de cent personnes. Lorsque l'instruction qu'il avait

près la Cour de Bourges.

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dirigée fut terminée, M. Persil le rappela dans les termes suivants : « Maintenant, vous reviendrez quand vous le voudrez; mais je ne puis attendre votre retour pour vous féliciter de la haute intelligence et de la fermeté énergique que vous avez montrées dans cette importante affaire. J'en ai déjà rendu compte à M. le garde des sceaux, qui vous en témoignera lui-même sa satisfaction. »

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en première instance. L'arrêt qui, après trois jours de débats, les condamna, fut rédigé et fortement défendu par lui.

23 octobre 1841.- Présidant la cour d'assises de la Seine, dans une affaire du National, il ne permit pas qu'on mit en question l'inviolabilité royale, coinme on l'avait fait dans deux autres occasions, et il rendit un arrêt qui interdit la parole à Me Marie, bâtonnier des avocats et défenseur du prévenu, et il fit respecter les principes constitutionnels.

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M. Didelot n'est pas, sans doute, un des plus anciens procureurs-généraux; mais ses collègues, en arrivant Ces deux arrêts lui ont valu la haine et les injures à ces fonctions, n'étaient qu'avocats généraux dans des

des partis.

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cours de province, avec un modique traitement; tandis qu'il était depuis deux ans à la Cour de Paris, dans une position presque égale à celle qu'il occupe en ce moment, position aussi bien supérieure à celle des présidens de chambres des autres cours. Il croit d'ai!leurs avoir rendu des services qui ne sont pas sans importance.

Sa mauvaise santé, depuis dix-huit mois, lui fait vivement désirer des fonctions qui exigent moins d'activité. Il n'a d'ailleurs consenti à rentrer dans les fonctions du ministère public que dans l'espoir d'obtenir la première présidence de Nancy, et, si cette occasion ne lui était pas favorable, il serait entièrement trompé dans ses vues, et il lui resterait à regretter d'avoir quitté ses paisibles fonctions de conseiller à la cour de Paris. Il espère toutefois que ses services seront appréciés par le Conseil des ministres, et qu'il obtiendra, de sa bienveillance et de sa justice, satisfaction.

Réclamation.

vante :

Monsieur,

Nous avons reçu la lettre sui- | de Caussidière, de la Commune et des Clubs, dans l'écrit intitulé: Attentats de la police républicaine contre la souveraineté du peuple; accusations contre Caussi dière.

Sous prétexte que je vous avais attaqué dans la Sentinelle des Clubs, vous avez, dans un de vos numéros, reproduit contre moi une attaque de la Commune de Paris et du Club de la Révolution.

Ne vous ayant point trouvé chez vous, le soir même de la publication de ce numéro, j'ai attendu pour vous écrire que ma riposte ait paru.

Je ne puis vous demander de me laisser envahir vos colonnes par l'insertion de cette lettre; mais vous aurez assez d'impartialité, je l'espère, pour annoncer à vos lecteurs que j'ai répondu aux accusations de Sobrier,

Agréez, Monsieur, mes salutations,
VICTOR BOUTON,

Erratum.

Par une erreur typographique, que le lecteur aura du reste corrigée de lui-même, on a, dans le numéro précédent, page 165, mis pour suscription: Au Roi, et même imprimé en védette: Sire, en tête d'une lettre de Louis-Philippe à M. Guizot. Mais la signature et le contenu de la lettre auront épargné toute confusion.

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N° 13.

ON NE REÇOIT PAS D'ABONNEMENT.

CHAQUE NUMÉRO SE VEND SÉPARÉMENT. PRIX: 50 CENT. En payant six livraisons d'avance, on les recevra à domicile.

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A M. LE COMTE MOLÉ, PRÉSIDENT DU CONSEIL | loignent et où ils ne laissent même plus arriver de

DES MINISTRES.

Dimanche matin, 3 mars 1839.

Mon cher comte, ma nuit a été presque blanche, et les dépêches de Baudin n'ont pas tranquillisé le peu de temps que j'ai passé dans mon lit.

Voici mon raisonnement: le 28 novembre, Baudin déclare spontanément que le port de la Vera-Cruz est ouvert pour huit mois, sans aucune restriction ni condition quelconque, sans y mettre même celle de ratification par le gouvernement mexicain de la capitulation ou convention, où il accordait cette faveur et à nous ce débarras. Mais il fait plus encore, il informe les consuls étrangers de ce grand acte de générosité; il envoie un bâtiment à vapeur à la Nouvelle-Orléans, et fait publier son avertissement et son invitation au commerce de toutes les nations de reprendre le cours de leurs expéditions mercantiles avec la Vera-Cruz, dont l'ouverture est par lui garantie pour huit mois, sans réserve ni restriction quelconque.

vivres, en sorte que c'est Baudin qui reste maître de la rade et de ce qu'on débarquera ou ne débarquera pas de marchandises dans la ville de la Vera Cruz.

Alors il s'aperçoit de l'embarras où l'a placé la précipitation avec laquelle il a accordé l'ouverture du port pour huit mois sans aucune prévision contraire. Il arrive des bâtiments de commerce pour la Vera-Cruz, d'après son invitation. Il leur permet de mouiller, mais il leur dit : «Les Mexicains ayant rejeté la capitulation, vos cargaisons resteront à votre bord. »

Ceux-là répondent : « Mais vous nous avez appelés << sans condition ni avertissement préalable d'aucune « réserve, d'aucun doute. Ainsi, le tort que vous nous « faites, l'espèce de détention que vous nous faites « subir, la durée qu'elle peut avoir, les avaries que « nos cargaisons peuvent éprouver, nous donneront a le droit de réclamer des indemnités de votre gou<< vernement. » Et au lieu de répondre: Eh bien, débarquez à vos risques et périls dans cette ville déserte où les Mexicains n'osent pas rentrer, il admet

Tout le monde est enchanté et on expédie pour la leurs droits à des indemnités, et il dit tranquillement Vera-Cruz. que le gouvernement du Roi ne se refusera pas à les payer !!

Pendant ce temps, le gouvernement mexicain rejette la capitulation, déclare la guerre à la France, tente de s'établir même à la Vera-Cruz; il est néanmoins obligé d'en sortir, et Baudin reste à la fin maître du port et dominateur de la ville, d'où les Mexicains s'é

J'avoue, mon cher comte, que ceci est hors de ma conception, et que je ne comprends pas plus comment Baudin a pu se croire autorisé à faire une semblable déclaration, que le but qu'il a pu se proposer

lancions dans l'extravagance des expéditions terrestres. Sans doute, mon cher comte, il n'est que trop à craindre que dans le temps écoulé depuis le 4 janvier, jusqu'au moment où vos dépêches pourront parvenir à l'amiral Baudin, l'amiral Paget avec son escadre bien plus forte que la nôtre, et dont il avait consenti à éloi

en la faisant; car, pour mon compte, j'avais cru que | quand il avait fait auparavant celle de l'ouverture du port de la Vera-Cruz, pour huit grands mois, quelque chose qui arrivât, il avait eu pour but, pour motif, par cet engagement qu'on ne lui demandait mettre dans une impossibilité morale de reprendre un blocus qu'il sait mieux que personne que nous ne pou-gner l'excédant par déférence pour nos vanités ou sus

pas,

de nous

vons pas soutenir. Mais qu'arrive-t-il alors? Le viceamiral anglais sir Charles Paget et le ministre d'Angleterre lui écrivent une lettre de quatre pages dont la forme est parfaitement polie (Baudin la trouve trop obséquieuse), dont les arguments sont, selon moi, sans réplique, et qui finit par la notification édulcorante (dont on ne pouvait guère douter) que dans le cas où il persisterait à ne pas laisser débarquer à la VeraCruz les cargaisons des bâtiments venus sur son invitation, ils avaient l'honneur de l'informer que le gouvernement de Sa Majesté la reine se croirait dans le droit et dans l'obligation, to enforce, de forcer ce débarquement. J'ai lu la lettre dans l'original anglais, et rien n'est plus précis ni plus catégorique que cette notification qui, selon moi, place Baudin et notre pavillon dans l'alternative d'une cacade ou d'un combat. Cependant le bon amiral ne s'en apercevait pas encore le 4 janvier. Il leur répondait des fanfaronnades, qu'il pouvait brùler la côte, où il n'y a rien à brûler, et où, s'il brûlait la Vera-Cruz, il ne ferait qu'augmenter cette irritation générale de tous les Mexicains contre nous, qui est fondée sur la parfaite connaissance qu'ils ont, que nous avons atteint la somme du mal que nous pouvions leur faire, et que ce n'est plus qu'à nousmèmes que nous pouvons en faire, soit en persistant dans le blocus, soit bien plus encore, si nous nous

ceptibilités nationales, aura reparu à la Vera-Cruz et aura dit bien poliment à Baudin : « Il faut laisser dé« barquer les marchandises ou allumer les mèches, D Mais si nous ne pouvons plus prévenir ce grand malheur ou cette humiliation, au moins nous pouvons en répudier d'avance la responsabilité si le cas était échu, et le prévenir si par bonheur il ne l'était pas, en expédiant sur-le-champ à Baudin des dépêches qui lui prescrivent une autre allure et en notifiant immédiatement à Londres notre désapprobation et les ordres que nous expédierons.

Cela, fait avant d'avoir eu connaissance de ce qui peut s'être passé à la Vera-Cruz, réparerait le mal autant que faire se peut, et nous mettrait au moins dans une bonne position pour en arrêter les progrès.

Voilà, mon cher comte, ce dont je désirais et ce dont je désire vivement vous entretenir. Il sera, je crois, indispensable d'en occuper le Conseil le plus tôt possible, mais je tiens beaucoup à en causer avec vous auparavant, pour bien recorder notre opinion dans un cas aussi grave. Vous savez combien je suis toujours disposé à modifier la mienne sur la vôtre, et je n'oublie combien de fois j'ai eu à m'en applaudir. Bonjour, mon cher comte, à présent je vais déjeuner. LOUIS-PHILIPPE.

pas

CORRESPONDANCE DES MINISTRES DE LOUIS-PHILIPPE AVEC LUI.

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