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Philippe V auquel les deux reines accordaient leur, c'était contraire aux assurances que lord Aberdeen avait constamment données, et qu'il demandait que cette candidature fût retranchée de la liste. Lord Palmerston répondit que cela serait impossible de toutes manières, puisque l'instruction était déjà partie; que, d'ailleurs, cette mesure ayant été adoptée dans le cabinet, il ne pouvait plus y faire de changements à lui seul, et qu'il ne se sentait pas disposé à en proposer aucun au cabinet.

préférence; moi, bien connu, j'ose le dire, pour le soin
minutieux avec lequel j'ai constamment veillé à ce que
mon gouvernement s'abstint de toute ingérence quel-
conque
dans les affaires intérieures des autres pays, en
Espagne comme en Belgique, comme en Suisse, comme
partout; moi enfin qui ai brisé le ministère de Thiers,
en 1836, pour arrêter l'invasion imminente des armées
françaises en Espagne! Il est vraiment surprenant qu'en |
face de tant de faits, de tant de preuves de mon respect
pour l'indépendance de tous les États et de tous les gou-
vernements, j'aie été exposé à voir reproduire cette ac-
cusation dirigée contre moi personnellement dans l'ar-
ticle récemment publié dans le Times, avec le titre, en
grosses lettres, de: French dictation in Spain.

Le reste de l'instruction ne pouvait pas nous paraître plus satisfaisant. Elle était sur un tout autre ton et dans une direction très-différente de celles de lord Aberdeen. Il n'y avait ni indice, ni recommandation de bon accord entre nous, et la tendance de toute l'instruction était d'assurer le concours et l'appui de l'Angleterre à Toutes ces manoeuvres amenèrent la démarche à lace parti progressiste, qui n'est, au fond, du moins à mes quelle la reine Christine se laissa entraîner, en expé- yeux, que le même parti révolutionnaire dont l'ascendiant un agent secret porteur d'une lettre d'elle pour dant a produit en Espagne tant de déplorables événele duc de Cobourg, à l'effet de lui demander la main ments, soit dans les affaires de la Granja, soit en soude son cousin le prince Léopold de Saxe-Cobourg, pour mettant et abandonnant la jeune reine au joug de la la reine, sa fille. La loyauté de lord Aberdeen le porta | régence d'Espartero. à nous donner immédiatement connaissance de cette démarche, qui nous avait été cachée à Madrid, et il y ajouta l'assurance que ni la reine Victoria, ni le prince Albert, ni le gouvernement de Sa Majesté, ne donneraient ni appui, ni encouragement quelconque à la demande de la reine Christine. Nous lui représentâmes que, d'après ce qui s'était passé entre nous sur ce chapitre, nous avions droit de réclamer de lui une répression plus positive de la part que des agents anglais avaient prise aux intrigues qui avaient amené cette démarche de la reine Christine; et en effet, lord Aberdeen adressa une sévère réprimande à M. Bulwer, qui fut sur le point, dit-on, de donner sa démission; mais, néanmoins, il resta à Madrid.

Tel était l'état des choses, lorsque lord Aberdeen quitta le ministère, et y fut remplacé par lord Palmerston. Peu après son installation au Foreign Office, lord Palmerston communiqua au comte de Jarnac la nouvelle instruction qu'il avait adressée à M. Bulwer sur les affaires d'Espagne, et qui était déjà expédiée depuis plusieurs jours, sans qu'on eût jugé à propos de nous en donner connaissance préalable, procédé qui n'était guère conforme à notre entente cordiale, et à ce à quoi nous étions habitués par nos rapports de confiance réciproque avec lord Aberdeen. Dans cette instruction, lord Palmerston limitait à trois les princes dont l'Angleterre admettait la candidature à la main de la reine d'Espagne Isabelle Il, savoir :

1° Le prince Léopold de Saxe-Cobourg; 2o Don François d'Assise, duc de Cadix; 3° Don Enrique, duc de Séville.

En voyant le nom du prince de Cobourg placé sur cette liste, et placé en tête, en première ligne, le comte de Jarnac en fut stupéfait. Il dit à lord Palmerston que

|

De semblables instructions devaient faire craindre le renouvellement de ces scènes désastreuses; et, en effet, elles répandirent l'alarme dans le palais de Madrid aussitôt qu'elles y furent connues. Il y eut un revirement immédiat, la reine Christine en tête, de ceux-là mêmes qui l'avaient entraînée à faire la proposition au duc de Cobourg, et tous, craignant déjà le renouvellement de l'insurrection progressiste récemment terminée en Galice, et qui avait donné lieu à l'expulsion de don Enrique, se tournèrent vers nous, en demandant de faire immédiatement et simultanément les deux mariages, de la reine avec don François d'Assise, et de l'Infante avec Montpensier. Cette simultanéité était non-seulement le sine qui non de la reine Christine pour accepter don François d'Assise, qu'elle n'avait pas désiré jusqu'alors, mais le vœu du ministère et de tous les Espagnols, qui regardaient la prompte conclusion des deux mariages comme le seul moyen de mettre un terme aux incertitudes sur lesquelles se fondaient les espérances des hommes qui préparaient de nouvelles insurrections.

En voyant ce revirement soudain, les agents anglais, plus d'un mois après les instructions de lord Palmerston, qui avaient admis la candidature du prince Léopold de Cobourg, s'efforcèrent de faire prévaloir la candidature de don Enrique. Rien ne pouvait être plus intempestif, puisqu'il n'était que trop notoire que don Enrique était le chef ou plutôt l'agent de toutes les nuances de révolutionnaires, et lord Palmerston a achevé de le rendre tout à fait impossible, en recommandant sa candidature dans des documents officiels.

Il est, je crois, incontestablement évident, par ce long exposé, que, du côté de l'Angleterre, on ne s'est pas du tout maintenu sur la ligne dont on était convenu avec moi; qu'on a positivement accepté la candidature

du prince Léopold de Cobourg, en la plaçant en tête de celles auxquelles le gouvernement anglais ne faisait aucune objection; qu'on a ainsi rendu probables, et même imminentes, des combinaisons absolument contraires à celles dans lesquelles nous étions tombés d'accord de nous renfermer, et qu'on m'a ainsi mis en droit et placé dans la nécessité d'user de ma liberté pour échapper à ces combinaisons, comme mon gouvernement avait toujours annoncé qu'il le ferait, s'il y était réduit. Ce n'est donc point moi qui ai pris l'initiative et donné l'exemple de la déviation de nos conventions premières. Je n'ai fait que subir la nécessité de cette déviation commencée ailleurs, et contre mon attente.

Cela posé, je vais dire nettement en quoi consiste la déviation de mon côté. Elle consiste en ce que j'aurais conclu et fait le mariage du duc de Montpensier, non pas avant le mariage de la reine d'Espagne, car elle sera mariée au duc de Cadix au moment où mon fils sera marié à l'infante, mais avant que la reine ait eu un enfant. Voilà toute la déviation, rien de plus, rien de moins. Je veux maintenant l'apprécier à sa juste valeur en entrant dans des détails que tu feras connaître, comme tu pourras, à la reine Victoria; car je les crois utiles à la complète élucidation de l'affaire, et on ne se laisse pas arrêter par de petits ménagements quand, après une vie comme la mienne, on se trouve, pour la première fois, exposé au soupçon, ou même à l'accusation d'avoir manqué de parole.

Je l'ai dit plus haut, et c'est un fait notoire, il n'a tenu qu'à moi, que mon fils, soit Aumale, soit Montpensier, épousât la reine d'Espagne ; je ne l'ai pas voulu, et j'ai su résister à toutes les instances dont j'ai été entouré pour m'y faire consentir. Ainsi, en désirant, comme je l'ai toujours fait, que mon fils épousât l'infante, parce que cette alliance de famille me convenait sous tous les rapports, et qu'elle convenait également à la reine et à tous les miens, je ne voulais la contracter qu'autant que l'infante ne deviendrait pas nécessairement la reine d'Espagne, et je voulais me donner à cet égard autant de garanties que le comportaient la situation rapprochée du trône où se trouvait l'infante et les incertitudes de la vie humaine. Lord Aberdeen se montrait satisfait de cette disposition: mais il voulait une garantie contre la possibilité de la stérilité de la reine; et comme cela entrait également dans mes vues, cela n'éprouva pas d'objection de ma part. Cependant, en y adhérant, je devais considérer comme entendu qu'il n'y aurait plus d'objection de la part de l'Angleterre, ni de ses agents, à ce que mon fils épousât l'infante; et il n'est que trop notoire qu'il y en a eu par anticipation de toutes les couleurs, de tous les degrés.

En septembre 1845, lorsque lord Aberden me parla pour la première fois au château d'Eu du mariage de Montpensier avec l'infante, la reine Isabelle II, quoique âgée de quinze ans moins un mois, n'était pas

nubile, et je puis dire en toute sincérité, que tant que cet état de santé de la reine aurait duré, il aurait formé pour moi, même sans mes pourparlers avec lord Aberdeen, un obstacle absolu à ce que le duc de Montpensier épousât l'infante sa sœur. Mais la reine étant devenue nubile dans le courant de l'hiver, et se trouvant, selon les assurances qui nous en ont été données, dans la meilleure condition de nubilité, cet obstacle disparaissait, et il ne restait plus qu'à savoir si l'époux qu'elle choisissait présentait lui-même une bonne condition de virilité. Il me paraît certain, d'après les informations, même très-minutieuses, qui ont été recueillies à Madrid, sur don François d'Assise, qu'il se trouve dans cette condition, et que par conséquent toutes les probabilités se réunissent pour faire espérer que leur mariage aura lignée. La différence entre se contenter de la célébration du mariage de la reine avec don François d'Assise pour célébrer celui du duc de Montpensier, ou attendre la naissance de leur premier enfant, se réduit donc à ce qu'il y ait deux vies au lieu d'une seule entre l'infante et la succession au trône,

Néanmoins, je puis dire, et encore en toute sincérité, que j'aurais préféré attendre cette naissance s'il ne m'avait été démontré que ce délai aurait pour conséquence de faire manquer à la fois ce mariage et celui de la reine avec le duc de Cadix, de prolonger en Espagne cet état d'incertitude et d'agitation qui présente d'aussi grands dangers, et enfin de rendre, nonseulement possibles, mais probables et presque inévitables des combinaisons qui auraient marié la reine Isabelle, soit au prince Léopold de Cobourg, soit à quelque autre prince étranger, aux descendants de Philippe V, contrairement à la politique que j'ai constamment annoncée et pratiquée, et aux arrangements convenus entre le gouvernement anglais lui-même et le mien.

Actuellement, ma chère bonne Louise, c'est à la reine Victoria et à ses ministres qu'il appartient de peser les conséquences du parti qu'il vont prendre et de la marche qu'ils suivront. De notre côté, ce double mariage n'opérera dans la nôtre d'autres changements que ceux auquels nous serions contraints par la nouvelle ligne que le gouvernement anglais jugerait à propos d'adopter. Il n'a à redouter de notre part aucune ingérence dans les affaires intérieures de l'Espagne. Nous n'avons point d'intérêt à le faire, et nous avons une volonté très-décidée de nous en abstenir. Nous continuerons à respecter religieusement son indépendance, et à veiller, autant que cela dépendra de nous, à ce qu'elle soit également respectée par toutes les autres puissances. Nous ne voyons aucun intérêt, aucun motif, ni pour l'Angleterre, ni pour nous, à ce que notre entente cordiale soit brisée, et nous en voyons d'immenses à la bien garder et la

maintenir. C'est là mon vou, c'est celui de mon gou- | fiance auxquelles il m'a toujours été si doux de révernement. Celui que je te prie d'exprimer de ma pondre par la plus sincère réciprocité, et que j'ai la part à la reine Victoria et au prince Albert c'est qu'ils conscience de n'avoir jamais cessé de mériter de leur me conservent, dans leur cœur, cette amitié et conpart.

Correspondance de Louis-Philippe avec ses ministres.

Sire,

AU ROI.

Voilà Glücksbierg qui me revient. J'ajourne à samedi tout ce que j'ai à dire au Roi. Et j'ajourne sans regret, car, d'une part, rien ne se fait en ce moment à Madrid: Bulwer sort à peine d'une fièvre pernicieuse qui l'a mis dans le plus grand danger; d'autre part, je vois, d'après ce que me rapporte Glücksbierg, que, malgré les inquiétudes que conserve encore le Roi, son opinion s'accorde au fond avec la mienne, et que nous pouvons marcher à notre but, en conservant jusqu'au bout toute la liberté nécessaire pour n'être dupes de personne.

Voici une nouvelle lettre de Bresson qui m'annonce que le duc de Cadix se rend enfin à Madrid. Le voilà ramené sur la scène. Le Roi remarquera les paroles de la reine Christine sur l'opposition anglaise au mariage. de l'infante avec monseigneur le duc de Montpensier. Ceci confirme bien mon soupçon sur l'envie qu'ont les Coburg de ce mariage-là pour eux-mêmes.

Je joins également ici quelques ordonnances de peu d'importance, que je prie le Roi de vouloir bien signer, et une lettre du roi de Bavière, que vient de m'envoyer le comte de Luxbourg.

devoirs ce soir. Mais j'irai à Neuilly demain samedi, avant dix heures. J'ai besoin d'entretenir un peu longuement le Roi. Je lui apporterai de bonnes nouvelles de Madrid. C'est une bien grosse affaire, et je crois pourtant qu'elle peut toucher à sa fin, et à une bonne fin.

J'ai l'honneur d'envoyer au Roi quelques ordonnances peu importantes, et des lettres sur l'attentat (1).

Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble et très-fidèle serviteur et sujet.

GUIZOT.

Paris, vendredi 14 août 1846, cinq heures.

A M. GUIZOT, MINISTRE DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES.

Mon cher ministre, vous verrez bien que le billet cijoint doit être envoyé à Londres. Je désire que vous l'adressiez à Jarnac, en le chargeant officieusement de le montrer à lord Clarendon, à qui je rends de tout mon cœur la justice que son ami réclame, et même à

Je pars ce soir même pour Paris. Je veux être demain à la Sorbonne, où je sais que mon fils sera nommé. J'at-lord Palmerston, à qui il est bon de rappeler certains tendrai le Roi à Paris, où je le prie de vouloir bien me faits, certains actes qu'on est si disposé à oublier et à renvoyer tout ceci. Je serai samedi aux Tuileries, une méconnaître. heure avant le conseil, avec un projet de petit discours. Je voulais l'écrire ce matin. J'ai été si accablé de visites, qu'il n'y a pas eu moyen.

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Bonsoir, mon cher ministre.

Lundi, 17 août 1846.

LOUIS-PHILIPpe.

AU ROI.

Sire,

Sire,

AU ROI.

Je sais que le Roi arrivera fort tard aujourd'hui à Neuilly. Je ne tenterai donc pas d'aller lui rendre mes

Je voulais aller rendre mes devoirs au Roi ce matin. Il n'y a pas eu moyen. Les séances des deux Chambres et les conversations inévitables m'ont pris ma journée.

(1) Le coup de pistolet tiré par Henri le 29 juillet 1846, pendant le concert des Tuileries.

La chambre des Pairs, qui n'était pas en nombre ce | culière de Bulwer à lord Aberdeen sur don Entique matin, votera demain son adresse. Le chancelier dési-conqueror, but not suitor, el de la phrase ou lord Palrerait que le Roi voulût bien la recevoir demain soir, merston appelle don Enrique the only fit; pourvu qu'il y eût deux jours dintervalle entre la présentation de l'adresse et le procès de mardi (1). Le Roi aurait-il la bonté de me donner ses ordres? Je les transmettrais sur-le-champ au chancelier.

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3o Des lettres de Madrid qui viennent d'arriver; 4° Une longue lettre de Jarnac sur une conversation avec lord Palmerston, dans laquelle Järnac à, je trouvé fort bien parlé et tenu avec avantage sa position;

5o Des lettres de d'André et de Chasseloup qui montrent le bon effet produit à Turin et à Francfort par nos communications.

Je prie le Roi d'avoir la bonté de me renvoyer toutes ces lettres quand il les aura lues et fait lire.

Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble et très-fidèle serviteur et sujet. GUIZOT.

Lundi, 19 octobre 1846.

Sire,

AU ROI.

Voici la lettre particulière de Bresson venue par le courrier de cette nuit. J'y joins une lettre de Rumigny qui m'arrive à l'instant. Je regrette de ne pouvoir en aller causer sur-le-champ avec le Roi. Je suis retenu par des lettres indispensables à écrire par le courrier d'aujourd'hui. Mais, pour que le Roi ne soit pas dans la nécessité de m'écrire longuement son avis, je me permets de lui faire passer ma lettre par M. Génie, qui est parfaitement sûr, et à qui le Roi pourra, s'il le juge à propos, donner de vive voix les détails qu'il voudra. Je pense que ce qu'il y a de mieux, c'est que l'infante Isabelle (2), comme elle le propose, amène ici son frère. Quand une fois il sera auprès du Roi, nous réglerons bien plus sûrement sa conduite. Si le Roi partage à ce sujet mon opinion, j'en écrirai surle-champ à Rumigny.

Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble et très-fidèle serviteur et sujet.

Jeudi 15 octobre 1846.

GUIZOT.

Sire,

AU ROI.

J'ai l'honneur de renvoyer au Roi les lettres qu'il m'a rendues, sauf celle de Rumigny, que je garde pour la relire attentivement et lui écrire. Je suis trèsoccupé de cet incident. Je voudrais beaucoup que nous reprissions possession de l'infant don Enrique. Rien ne contribuerait davantage à déjouer les mauvais desseins sur l'Espagne. Et par malheur cet excellent Rumigny n'a ni invention, ni autorité. Il faudrait décider, entrainer, enlever l'infant. Je crains fort qu'il ne sache pas s'y prendre. Je voudrais trouver quelque moyen. Je renverrai plus tard sa lettre au Roi.

Voici d'autres lettres de Bresson, Fontenay et Dalmatie.

Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble et très-fidèle serviteur et sujet.

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ce jeune Polignac au ministre de la guerre pour qu'on lui fasse simplement justice, et je répondrai ensuite à M. de Sesmaisons.

le Roi de vouloir bien me la renvoyer. Je parlerai de | pensée que les hypothèses qu'il discute, les possibilités de guerre qu'il pèse, sèmeraient l'inquiétude, et je penche pour cette opinion. Je craindrais qu'il n'inquiétat l'opinion et la place. Votre Majesté en jugera dans son invariable sagesse.

Je suis, avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble et très-fidèle serviteur et sujet.

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M. Guizot, Sire, ne devant pas être prêt avant vendredi, je demande au Roi la permission d'aller m'ensevelir dans les dossiers (à Graveron, près la Commanderie, Eure), pendant ces trois jours. Un signe du Roi me rappellerait en dix heures.

Mon départ prouve au Roi combien j'ai complète sécurité. Le Roi a fait toutes les choses impossibles aux pouvoirs antérieurs : l'œuvre de la Révolution sans désordres et sans excès;-l'œuvre de Napoléon sans des

Voici des lettres de Flahault, de Reyneval, de Ru-potisme et sans conquêtes;-l'œuvre de la Restauramigny et de Jarnac. J'irai m'en entretenir avec le Roi et prendre ses instructions.

Puisque le duc de Bordeaux devait se marier, j'aime mieux ce mariage-ci que celui dont on avait parlé au Roi.

L'histoire de la mission de Miraflores est bien une pure fable, et je l'ai dit tout de suite à lord Normanby. Il n'y en a aucune trace, ni écrite ni parlée. Je fais rechercher la date precise de son arrivée et de son départ.

Je suis, avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble et très-fidèle serviteur et sujet.

Vendredi 6 novembre 1846.

Sire,

AU ROI.

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Je suis mille fois de l'avis du Roi; j'en ai toujours été. Dès le premier jour je pensais comme aujourd'hui. Il y a maintenant des raisons de plus. Je ne puis douter qu'elles ne soient senties. J'en suis sûr, puisque la parole du Roi les fera valoir.

tion, à bien des égards, sans soulèvement et sans impopularité. Il recommencera l'œuvre de Louis XIV sans guerre de la succession.

Je mets aux pieds du Roi mon admiration, mon respect et ma fidélité.

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L'archevêque Mekitariste, que Votre Majesté a daigné décorer, et qui vient d'établir une maison à Paris, part lundi pour Venise et l'Orient avec le regret de n'avoir osé prétendre à l'honneur de mettre ses hommages, profondément sentis, aux pieds du Roi. Il parle très-bien français. Il est très-dévoué. Que juge Votre Majesté de cette situation? Je ne fais pas une demande et qui en serait aussi bon juge que le Roi ? au Roi : il n'y a ici qu'un intérêt, celui de son service;

J'ose faire une demande au Roi au sujet de M. Leverrier, l'admirable inventeur de planètes, dont le

cœur fond de joie et de reconnaissance sur cette croix

Je suis aux pieds du Roi fidèlement et respectueu- d'officier, qui a produit, Sire, le meilleur effet dans le Je suis aux pieds du Roi fidèlement et respectueu-public. Votre Majesté a appris l'ambition à ce jeune

sement.

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savant. Il a celle d'être admis à l'honneur de mettre aux pieds du Roi sa reconnaissance et sa confusion de vos bontés. Il y a si peu de mathématiciens et de géomètres pensant si bien, que je supplie le Roi de consentir à le voir, ou le matin ou le soir, ou à présent ou plus tard. Votre Majesté s'enchaînera une conquête vraiment digne d'Elle.

Je suis avec respect, Sire, de Votre Majesté, le trèshumble et très-obéissant serviteur et fidèle sujet. SALVANDY.

Paris, le 8 octobre.

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