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leur.

AUGUSTE CANDILLO XAVIER DE BRITO,
Secrétaire de la maison impériale.

A S. M. LE ROI DES FRANÇAIS.

Au palais de Rio-de-Janeiro, le 4 mai 1843. Monsieur mon frère et cousin,

reur du Brésil, ayant conclu par l'entremise de leurs | leur du palais de Boavista, de la ville et dépendances, plénipotentiaires respectifs le traité de mariage de Santa-Crux, Caja, ni terrains adjacents de peu de vaSon Altesse Royale le prince de Joinville avec Son Altesse Impériale dona Françoise-Caroline, princesse du Brésil, et le désir des hautes parties contractantes et des deux époux étant que la célébration du mariage eût lieu dans cette ville et dans un bref délai, afin que l'auguste princesse puisse partir à bord de la frégate que commande le prince, son futur époux, les plénipotentiaires ont résolu que les articles et conditions du traité de mariage signé par eux en date de ce jour, seraient transcrits dans les ratifications qui ont été remises en blanc par Sa Majesté le roi des Français à Monseigneur le prince de Joinville, afin que ces ratifications puissent être échangées immédiatement contre celles qui seront données par Sa Majesté l'empereur du Brésil; les susdites ratifications, toutefois, pourront être remplacées par de nouvelles données en temps convenable par Sa Majesté le Roi des Français. En foi et témoignage de quoi, nous, les plénipotentiaires respectifs en vertu de nos pouvoirs, avons signé, chacun de notre main, un exemplaire original du présent article secret et séparé, lequel aura la même force et valeur que s'il était inséré mot à mot dans la convention de ce jour, et y avons apposé le ca-jours voués. La conduite du baron Émile de Langsdorff chet de nos armes.

Il m'est extrêmement agréable de pouvoir communiquer à Votre Majesté que les vœux de nos deux familles ont été exaucés par le mariage de Monseigneur le prince de Joinville avec ma sœur bien-aimée la princesse Françoise-Caroline, qui a été célébré le 1er du courant, au palais de Saint-Christophe. Les nouveaux époux comptent partir bientôt pour l'Europe, et s'il est quelque chose qui puisse soulager ma peine et celle de ma sœur la princesse Januaria en nous séparant de notre sœur bien-aimée, c'est la certitude que nous avons qu'elle sera reçue dans sa nouvelle famille avec toute la tendresse que nous assurent l'attachement et l'amitié que Votre Majesté et la Reine nous ont tou

et le zèle dont il a fait preuve, pour le service de Votre

Fait double à Rio-de-Janeiro, le 22 du mois d'avril Majesté dans la négociation de ce mariage, a mérité mon

1843.

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entière approbation, et a justifié la confiance que Votre Majesté avait déposée en lui. Je profite avec empressement de cette occasion pour renouveler à Votre Majesté les assurances de la sincère estime et de la parfaite amitié avec laquelle je suis, Monsieur mon frère et cousin, de Votre Majesté, le bon frère et cousin. PIERRE.

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344,000

Fr. arg. de Fr.

324,000

Dans ce tableau ne se trouve pas comprise la va

AU PRINCE DE JOINVILLE. Neuilly, jeudi, 22 juin 1843. Mon cher et bon Joinville, je suis enchanté de ce que tu as fait. Tu ne pouvais pas me donner une plus grande satisfaction, aussi bien qu'à ton excellente mère, à ta bonne tante, et à tous tes frères et sœurs. Tu ne peux pas te faire une idée de la joie et du bonheur que cette nouvelle a causé, dans la famille et à tous ceux qui t'aiment, parce que c'est t'assurer un grand bien-être présent, et prévenir dans le futur l'occurrence de plus d'un inconvénient, et même d'un danger. J'étais personnellement le moins inquiet de toute la société, parce que j'ai cru constamment que cela se terminerait ainsi, et cette opinion se fondait, tant sur la connaissance que j'ai de ton caractère et de tes bonnes qualités, que sur ce qui me revenait de la princesse, de son caractère et de ses bonnes dispositions. En l'épousant au Brésil, tu as fait ce que je t'au

rais conseillé, si j'avais été avec toi. C'était en tout sens | stants que nous ferons tous, de concert avec notre bon ce qu'il y avait de mieux à faire, et pour tout complé- Joinville, pour que vous viviez heureuse au milieu de ter régulièrement et légalement, nous n'aurons plus nous. C'est de tout mon cœur que je vous dis combien qu'à faire transcrire l'acte civil sur les registres de la je vous aime déjà, combien vous devez toujours compChambre des pairs, et à les revêtir de nos signatures; ce ter sur toute mon affection et toute ma tendresse, et qui sera fait en notre présence par le Chancelier. puis, pour bien finir, j'userai de mon droit de père, en vous embrassant, ma chère fille, du meilleur de mon cœur.

Tu auras grande fonction à Brest. Tu as senti toimême que cela devait être ainsi, et je te les ai épargnées pour le reste de la route. Nous tâcherons, si nous pouvons, d'aller au-devant de toi à Bizy, afin que notre première entrevue soit moins gênée qu'elle ne le serait ici.

Cette lettre te sera remise par le général Aymard, que j'envoie t'attendre à Brest, pour complimenter la princesse de Joinville, et se mettre à ta disposition. J'aurais bien voulu t'envoyer Hernoux, qui est fort contrarié d'être retenu ici; mais tu comprends que sa présence à la Chambre est nécessaire jusqu'à ce que nous ayons fini le budget.

Je serai bien heureux de te revoir et de t'embrasser, mon cher et bon enfant, et je t'attends avec la plus vive impatience, ainsi que la chère Francisca, ta tocaya, que j'aime déjà bien, par cela seul que je vois combien tu l'aimes. J'aurai bien besoin qu'elle aime un peu aussi son vieux beau-père, qui compte sur elle pour concourir avec mes deux autres belles-filles que j'aime tant, à mettre un peu de baume sur les plaies touJours saignantes de mon vieux cœur, et remplir, autant que faire se peut, le vide si pénible que laisse autour de moi l'éloignement des filles chéries que la Providence avait rendues si dignes de toutes mes affections.

Je t'embrasse de tout mon cœur, mon bon Joinville, et je t'aime de même.

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Ma très chère et très-aimée belle-fille, Je veux que dès vos premiers pas sur terre de France, vous receviez une lettre de moi, qui vous dise avant tout combien je jouis de vous compter au nombre de mes enfants, et combien je m'applaudis que mon excellent et bien-aimé Joinville ait réalisé un mariage dont je désirais si vivement l'accomplissement. Il me tarde bien de vous voir, de vous demander cette affection et cette confiance qui unit toute ma famille à leurs vieux parents, et de vous assurer des efforts con

LOUIS-PHILIPpe,

A M. GUIZOT, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

Neuilly, lundi soir, 31 juillet 1843.

Mon cher Ministre, en réfléchissant sur ce que nous avons fait ce soir, une question m'a frappé. établi en France; mais l'acte religieux n'existe encore L'acte civil du mariage est légalement reconnu et que par les autorités ecclésiastiques brésiliennes, par qui seules même les dispenses canoniques pour la parenté ont été accordées et déclarées valides. N'y a-t-il rien à faire pour que cet acte et les dispenses qui l'ont autorisé soient légalement ou plutôt canoniquement reconnus, établis, et, en quelque sorte, promulgués en

France?

Telle est la question qui me paraît devoir être examinée.

Il y a, à ma connaissance, deux cas antérieurs qui me paraissent applicables, ou au moins analogues.

Le premier est le mariage de M. le duc et de madame la duchesse d'Angoulême (cousins germains), célébré à Mittau, en 1798, certainement en vertu de dispenses du Pape.

Le second est mon mariage (pour lequel il n'y a point eu de dispenses, puisqu'il n'y avait point de parenté qui créât un empêchement canonique), lequel mariage a été célébré à Palerme, en 1809 (25 novembre).

Je crois que, comme il n'y avait eu, ni pour l'un ni pour l'autre de ces mariages, ni même pu avoir d'acte civil, ce sont les actes religieux qui ont été transcrits sur les registres de la Chambre des pairs. L'ordonnance de Louis XVIII, qui a investi la Chambre des pairs et le Chancelier de la garde de ces dépôts, n'étant que de 1816; mon fils, le duc de Nemours, étant né antérieurement (en 1814), son acte de naissance, reçu d'abord par le maire du deuxième arrondissement de Paris, mais avec intervention du ministre de la maison du Roi (Blacas), a été subséquemment transcrit sur les registres des pairs, et je crois que les deux actes religieux des deux mariages ont été simplement transcrits pareillement sur ces registres, mais assurément sans l'intervention du Roi, et même sans la nôtre. Tout cela est, en tout cas, facile à vérifier; mais je crois ne pas

me tromper sur le fait de la transcription pure et simple | dition ou un double authentique, il faudra écrire au des actes religieux, sans autre intervention ni signature chargé d'affaires à Rio-Janeiro, pour qu'il la fasse faire, que celle du Chancelier (d'Ambray), du grand référen- et qu'il vous l'adresse.

daire et du greffier.

J'incline donc à croire que l'acte civil du mariage de Joinville (le seul que la loi de l'État reconnaisse) ayant été solennellement et légalement transcrit, l'acte religieux mentionnant les dispenses pourrait être simplement transcrit à la suite, mais seulement sous la signature du Chancelier, du grand référendaire et du greffier des pairs, tout comme l'ont été les actes religieux des deux mariages cités ci-dessus.

Comme c'est vous, mon cher Ministre, qui êtes dépositaire de l'acte religieux, en original, du mariage

On pourrait peut-être, en attendant cette expédition ou ce double, en faire faire ici des copies par devant notaires, pour leur donner toute l'authenticité possible. Bonjour, mon cher Ministre.

LOUIS-PHILIPPE.

ÉTAT DE SITUATION.

Au 1er janvier 1846, les rentes de Leurs Altesses du prince de Joinville, je pense qu'il vous appartien-Royales, inscrites au grand livre de la dette publique, drait de le porter à la Chambre des pairs, de l'y faire étaient ainsi qu'il suit : transcrire, et, après avoir concouru à cette transcription par votre signature, de rapporter l'acte original aux archives des affaires étrangères, où il me semble que cet acte doit être gardé.

Veuillez donc, mon cher Ministre, voir le Chancelier le plus tôt possible, pour aviser avec lui à ce qu'il convient de faire dans cette circonstance. Quant à moi, je ne vois aucun inconvénient à suivre la marche que je viens d'indiquer, qui est identiquement celle suivie antérieurement pour les mariages de princes de la famille royale célébrés en pays étranger, et j'y vois un avantage réel, celui de donner une date réelle en France à cet acte, sans blesser aucune légalité. Bonsoir, mon cher Ministre.

LOUIS-PHILIPPE.

Je n'ai pas besoin de dire que je désire que le Chancelier lise cette lettre, et veuille bien me donner son avis.

AU MÊME.

Mardi matin, 1er août 1843.

Je reçois, mon cher Ministre, les deux dépêches que vous m'adressez, et je vous les renverrai dans la journée. Vous verrez, par mon autre lettre ci-jointe, que je vous ai écrit hier au soir, jusqu'à deux heures du vous ai écrit hier au soir, jusqu'à deux heures du matin. Je l'ai gardée, pour la faire lire à la Reine et à ma famille, qui partagent tous l'opinion que j'ai émise sur la convenance ou même la nécessité, dans le cas d'un mariage célébré en pays étranger, que l'acte religieux soit transcrit dans le dépôt légal français.

Je présume que M. de Langsdorff a fait le dépôt légal d'une expédition de cet acte aux Affaires étrangères. Si cela n'était pas, veuillez me le faire savoir tout de suite, et je vous enverrai l'acte original que Joinville m'a remis. Il est en portugais, et il faudra en faire faire une traduction authentique.

40,148 fr. représentant le million de la dot de la Princesse.

22,000 fr. représentant les divers placements faits depuis 1843.

62,148 fr. Total.

Au mois d'avril dernier, j'ai reçu au nom de Leurs Altesses Royales les sommes énoncées ci-dessous.

1o Semestre des rentes françaises. 2o Somme venue du Brésil, . . égale à celle 35,279,265 reis (1), laquelle se composait du revenu semestriel de 1,000 apolices de la dot de Madame la princesse de Joinville, de celui des 155 apolices, composant la fortune particulière de S. A. R. avant son mariage, et enfin de reis 4,000,000, remboursés par la veuve de Placido, ancien intendant de l'empereur don Pedro. . .

31,074 fr. » c. 97,616 05

128,690 05

à l'achat de 5,000 francs de rentes 5 p. 0/0, sur le Sur cette somme, 120,618 fr. 55 c. ont été employés grand livre de la dette publique, ce qui a élevé le grand livre de la dette publique, ce qui a élevé le total desdites rentes appartenant à Leurs Altesses Royales à la somme de 67,148 francs.

Restaient 8,071 fr. 50 c., que j'ai encaissés pour les dépenses extraordinaires de Leurs Altesses Royales, et dont je tiens un compte que je suis prêt à leur rendre.

Au mois d'octobre, de cette même année, j'ai reçu au nom de Leurs Altesses Royales:

(1) Cette somme de reis 35,279,265 emporte la déduction faite des pensions payées à Rio de Janeiro, par ordre de Madame la princesse de Joinville, des dépenses de M. Aubé, et Je crois aussi que, si vous n'en avez pas une expé- d'autres menus frais divers. (Note du comptable.)

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CORRESPONDANCE DES MINISTRES DE LOUIS-PHILIPPE AVEC LUI.

II.

Ministère du 29 Octobre. - MM. Humann, Lacave, Villemain, Duperré, Montalivet (Liste civile) et Duchâtel.

A M. HUMANN, MINISTRE DES FINANCES.
Eu, lundi soir, 16 août 1841.

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que j'étais impatient de vous manifester, il faut que je vous parle de la prochaine arrivée du roi Léopold, qui sera ici dimanche prochain 22 août. C'est une circonMon cher Ministre, un sentiment que j'honore, mais stance qu'il importe de mettre à profit pour convenir de dont j'avais reçu l'expression avec une vive peine, vous certaines hases qui faciliteront le travail des commisavait porté à me demander d'examiner si, dans les cir-saires officiels, et nous permettront d'espérer la concluconstances actuelles, mon consentement à votre retraite sion d'un arrangement qui, tout en ménageant les inne serait pas un acté de bonne politique (1). J'ai déféré térêts et la dignité des deux pays, nous préservera des à votre vœeu, comme je le devais, mais avec bien du dangers politiques qui surgiraient de l'avortement de regret, en informant le Maréchal de cette démarche de la négociation. La grande confiance que m'inspire la votre part, et en le priant d'en conférer avec vos collè- connaissance que j'ai acquise, tant de votre expérience en ces matières que de la sagesse de vos vues, me fait désirer que vous puissiez vous trouver ici en même temps que le roi Léopold. Je l'ai déjà écrit ce matin au Maréchal, en lui exprimant aussi le désir qu'il put y venir lui-même.

gues.

J'apprends aujourd'hui avec une satisfaction bien réelle que leur opinion à cet égard s'est trouvée entièrement conforme à la mienne et à mon vœu personnel, et que vous avez adhéré à ce qu'il ne fût plus question d'un projet dont la réalisation eût été désastreuse. Je vous en remercie de cœur et de conviction, et je suis heureux de voir que loin d'affaiblir ou d'ébranler l'union du ministère, comme le voudraient sans doute nos adversaires politiques, la crise actuelle ne fera que la raffermir et la consolider.

Mais, à présent que je vous ai exprimé les sentiments (1) Voir précédemment page 211, la lettre de LouisPhilippe à M. le maréchal Soult du 14 août 1841.

Je ne sais ce qui vous sera possible à l'un et à l'autre, et je ne vous dissimule pas que l'absence obligée de M. Guizot, qui doit être, je crois, nécessairement à Lisieux le 22 août, et à Caen le 23, compliquera et même augmentera la difficulté de ces combinaisons. Je vous prie seulement de vous en entretenir avec vos collègues, en leur disant qu'il serait bien utile que vous puissiez venir ici, mais que si vous ne le pouvez pas, il est indispensable que je garde ici M. Cunin-Gridaine

sibilité où je me trouve de les donner de vive voix. J'aurai l'honneur de lui adresser très -incessamment une ordonnance relative à des recettes générales, sur laquelle

pour m'assister et m'éclairer dans les entretiens que j'aurai avec le roi Léopold; car, sans lui et sans vous, je me trouverais comme un vaisseau sans boussole. J'aime à vous renouveler, mon cher Ministre, l'as-je me permets d'appeler d'avance sa bienveillante attensurance de tous mes sentiments pour vous.

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J'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté quatre ordonnances, que je la prie de revêtir de son approbation.

La première est relative à la pension de 6,000 francs à accorder à madame la comtesse Rampon, comme veuve d'un ancien sénateur. Le comité des finances a émis l'avis que la déclaration de madame Rampon n'était pas suffisante, quoiqu'elle soit littéralement conforme à celles que le Comité a admises plus de dix fois dans des cas pareils. Élever une difficulté nouvelle aujourd'hui, serait une chose blessante pour les anciens sénateurs et pour la pairie tout entière, et l'opinion ne serait pas favorable à une exception rigoureuse appliquée à la veuve du général Rampon. Je n'hésite donc pas à proposer à Votre Majesté d'accorder la pension malgré l'avis du Comité.

La seconde ordonnance a pour objet de remplacer M. Gravier comme caissier de la caisse d'amortissement par M. Rambot, son frère utérin, qui compte les plus honorables services militaires. Votre Majesté connaît le dévouement de M. Gravier à la Chambre. Député depuis trente ans, et en possession de l'emploi que sa santé l'oblige de quitter depuis vingt-sept, il a demandé pour récompense de ses longs services, la transmission de sa place à son frère. Mes collègues et moi avons pensé qu'il y avait justice à la lui accorder. J'espère que Votre Majesté partagera cette opinion.

La troisième ordonnance a pour objet quelques nominations de receveurs particuliers, presque toutes hiérarchiques, et satisfaisant néammoins en mème temps à des convenances politiques. J'appellerai l'attention de Votre Majesté sur la nomination du fils d'un de ses anciens ministres, M. le comte d'Argout, à la recette de Gien, place peu importante, mais qui lui convient.

Enfin, je demande à Votre Majesté l'ouverture d'un crédit de 33,834 francs, pour assurer le service des douanes sur les deux petits chemins de fer qui vont être incessamment livrés au public à la frontière belge. Cette ordonnance est urgente, et je prends la liberté de prier Votre Majesté de ne pas en différer la signa

ture.

Je demande pardon à Votre Majesté de la longueur de ces explications. C'est une conséquence de l'impos

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tion, une des nominations intéressant ma famille. Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur.

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J'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté le projet d'ordonnance pour des recettes générales que j'ai pris la liberté de lui annoncer.

La recette de Perpignan, vacante par décès, est donnée à titre d'avancement au receveur général des Basses-Alpes, qui l'a demandée, et qui est remplacé par M. Degove, sous-préfet de Senlis, beau-frère de M. Elmond Blane. M. le Président du Conseil pourra faire connaître à Votre Majesté les motifs qui ont décidé le Conseil à lui proposer ce choix et auxquels a dù céder le désir que j'aurais eu d'en faire l'objet d'un avancement hiérarchique.

M. Louchet, receveur particulier à Corbeil, porté pour la recette générale d'Ille-et-Vilaine, a été percepteur et est receveur particulier depuis plusieurs années. Il est fils d'un membre de nos assemblées, qui, sous l'Empire, était receveur général à Amiens, et qui perdit ce poste important à la Restauration. Ces titres justifient, je crois, sa promotion.

Mais cependant, c'est uniquement de la bienveillance de Votre Majesté que je la sollicite, en lui rappelant que M. Louchet est mon neveu par alliance. Je dois ajouter que M. Gasson, dont il prendrait la place, ne se retire que si son fils, chef de ses bureaux, et fort capable, obtient la recette particulière de Neufchâtel du titulaire de laquelle je compte proposer l'avancement. M. Gasson père a fait partie du Conseil d'État de l'Empire; il compte près de quarante ans de service et n'est peut-être pas sans quelques droits à la faveur qu'il obtiendrait. Mais pour lui, comme pour M. Louchet, c'est surtout la bonté du Roi que j'invoque, et s'il ne donnait pas son approbation à la demande que je lui ferai très-prochainement pour M. Gasson fils, je le prierai de ne pas signer l'ordonnance que je lui soumets, la démission du père devant être retirée dans ce cas.

J'ai la satisfaction d'annoncer à Votre Majesté que madame Fleury de Bourckoltz, veuve du général, pour qui Elle avait daigné m'exprimer de l'intérêt, vient d'être nommée à un bureau de tabac qui a vaqué ce matin même.

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