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A M. OLOZAGA, MINISTRE D'ESPAGNE.

Monsieur,

Paris, le 18 octobre 1841.

les gouvernements voisins avec lesquels il est en paix. Il les a toujours scrupuleusement remplis, notamment envers le gouvernement de l'Espagne. Mais le gouvernement du Roi a d'autres devoirs à remplir. Il en a surtout envers son propre honneur.

La reine Christine, en quittant l'Espagne, est venue J'ai mis sous les yeux du Roi et de son Conseil les chercher asile en France auprès du plus proche parent, lettres que vous m'avez adressées les 12 et 15 de ce de l'ami le plus sûr de la Reine sa fille. La nièce du mois, pour demander que le gouvernement de Sa Ma-Roi, la mère de la reine Isabelle, devait trouver parmi jesté veuille bien ordonner à la reine Christine de quitter la France dans le plus court délai possible.

J'aurais à relever, dans ces lettres, des expressions peu conformes aux convenances qu'observent entre eux les gouvernements. Mais c'est aux choses mêmes que je dois répondre aujourd'hui.

Le gouvernement du Roi connaît ses devoirs envers

nous l'hospitalité. Cette hospitalité lui sera conservée. Le Roi, de l'avis de son Conseil, m'ordonne de vous transmettre cette réponse.

Recevez, Monsieur, l'assurance de ma haute consi-' dération. Le Ministre des Affaires étrangères, Guizor.

MÉLANGES.

IV.

Correspondance de madame Casimir Périer avec Louis-Philippe.

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Votre Majesté daignera me pardonner, j'en suis sûr, si je m'adresse à elle pour solliciter une faveur de son gouvernement, car j'ai vécu depuis longtemps hors du monde, loin de ceux auprès de qui j'aurais à faire valoir des droits, qu'elle, du moins, ne voudra pas méconnaître.

Quinze années se sont écoulées, quinze années de gloire et de prospérité pour Votre Majesté, depuis que mon mari est mort à son service. Fière et satisfaite de savoir dignement apprécié par vous le dévouement de M. Casimir Périer à son Roi et à son pays, j'avais été assez heureuse jusqu'ici, dans le deuil où mon cœur est plongé, pour n'avoir aucun appel à faire à vos bontés.

Mais de nouvelles peines m'étaient réservées. J'ai été frappée comme mère, après avoir été frappée comme épouse. Mon second fils, Paul, a éprouvé des revers; sa position, restée honorable et pure, est malheureusement devenue bien différente, sous le rapport de la fortune, de ce que l'avait faite l'héritage de son père. Toutefois ses ressources seront au niveau de l'emploi auquel il aspire.

Un bien ancien ami, M. Turquin, receveur général de l'Yonne, nommé il y a quinze ans à la demande de mon mari, consent à donner sa démission en faveur de mon fils. J'ose supplier Votre Majesté, d'assurer le succès de cette combinaison, et je place avec une confiance entière, sous la protection sacrée de souvenirs que j'avais espéré n'avoir jamais besoin d'invoquer dans un but semblable, la prière, la seule que je me suis permis de faire arriver jusqu'à Votre Majesté. Je suis avec un profond respect, Sire, de Votre Majesté, la très-humble, très obéissante et trèsfidèle servante,

CASIMIR PERIEB, née LOYER.

A MADAME VEUVE CASIMIR PÉRIER.

Saint-Cloud, 8 septembre 1847.

J'ai reçu, Madame, la lettre que vous m'avez écrite, et je suis fort touché de la confiance que vous m'y témoignez. Vous avez raison de compter sur tous les sentiments que je garde à la mémoire du ministre dont les éclatants services ont été si utiles à la France, et à moi d'un si grand secours, dans les temps difficiles que nous avons parcourus ensemble. Soyez assurée, Madame, que je saisirai avec empressement toute occasion de reporter sur les fils de M. Casimir

Périer les témoignages des sentiments que je portais à leur père. L'affaire dont vous me parlez pour l'un deux m'était inconnue jusqu'ici; j'ignore par conséquent si elle pourra réussir; mais je m'efforcerai d'en

faciliter le succès que je souhaite de tout mon cœur. C'est dans ces sentiments que je suis, Madame, votre affectionné.

RÉCLAMATIONS, CRITIQUES ET RÉPONSES.

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Président à la Cour des Comples.

La légitime susceptibilité de M. d'Audiffret lui a fait confondre uneNote au crayon, qui précède le Tableau où se trouve l'assertion de M. Génie qu'il relève, avec ce Tableau lui-même. Celui-ci et sa colonne d'Observations, ne sont pas écrits au crayon, mais se trouvent, dans le dossier, à trois exemplaires d'une parfaite calligraphie.

Quant à l'assertion elle-même, elle avait été mise en avant, comme beaucoup d'autres sans doute, par M. Génie pour le besoin de sa cause; et cette préoccupation de sa part nous semblait devoir être d'autant plus évidente à tous, et devoir d'autant mieux servir de correctif à ses dires, que, pour justifier la nomination de M. Petit à un poste important des finances, il le donne, dans ses Notes, pour un ancien directeur comptable de la poste aux lettres, tandis que M. Petit n'avait jamais été, comme l'ont appris les débats, que maître de poste aux chevaux. Nous n'avons pas cru avoir besoin de faire ressortir cette tactique; nous croyions tout aussi inutile de faire toutes réserves contre les autres assertions de M. Génie.

Nous avons reçu également une autre réclamation de M. Ant. Geouffre, petit-fils de M. Malès, qui, par une singu lière confusion, prend pour nôtres les notes de M. Génie, et n'a pas compris que la colonne d'observations avait été remplie par ce dernier et non par nous. Voici du reste la déclaration qui termine sa lettre :

« J'affirme sur l'honneur que ni M. Malès, ni sa veuve qui « vit encore, n'ont reçu aucune pension ni aucune somme à « quelque titre que ce soit. Aucun de ses gendres n'a jamais « siége dans un parquet d'une cour d'appel, et son fils ainé, << actuellement conseiller à la cour de Limoges, doit à plu

«sieurs années de magistrature l'honneur de siéger à cette

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«M. Taschereau continue, dans sa Revue rétrospective, « d'attirer l'attention de ses lecteurs sur les faits et gestes « passés de MM. Louis-Philippe et Guizot, de mesdames les « princesses du dernier règue.

« C'est très-bien, sans doute, pour ceux que ces souvenirs « peuvent intéresser.

«Mais pourquoi donc, au lieu de limiter ces jugements sur « faits accomplis, à des per onnages tombés, proscrits ou aba sents, M. Taschereau ne les étend-il pas à des hommes en« core debout, à des hommes qui posent encore dans l'arène « politique, et qui ne demandent qu'à fonctionner de nou« veau?

« Pourquoi, par exemple, ne braque-t-il pas en arrière sa « longue-vue sur MM. Thiers, Barrot, Malleville, Duvergier « de Hauranne, les deux Dupin, e tutti quanti?

« C'est là (pour rester parlementaire dans nos indications)

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LOUIS-PHILIPPE.

« qu'il y aurait riche moisson de scandales, de palinodies et << d'inconséquences!

«Et là d'ailleurs, il y aurait à la fois plus d'utilité, d'intérêt, « de piquant et de courage. C'est, il faut en convenir, un sin« gulier instrument que la lunette rétrospective de M. Tasche«reau; elle passe à côté ou au-dessous des gens qui se dres« sent de toute leur hauteur en marchant à reculons, tête « levée; elle ne distingue et n'analyse que les gens qui sont << à terre.

« M. Taschereau pourrait mieux faire. Que n'ouvre-t-il les « écluses du 1er mars ? »

Nous n'avons jamais encouru et nous n'encourrons jamais le reproche de ne nous en prendre qu'aux gens à terre. Quand nous publions les documents émanés de M. Guizot ou de M. Louis-Philippe, comme dit la Réforme, nous le faisons avec convenance, en termes qui n'insultent pas au malheur, et nous laissons à nos lecteurs à porter leur jugement sur ces monuments d'une politique que nous avons, quand elle était souveraine, combattue et déplorée.

Nous ne nous en prenons pas aux gens à terre, car c'est alors que M. Blanqui et son club inspiraient le plus de terreur aux hommes de son parti, qui le connaissant bien, n'osaient pas cependant se séparer de lui, c'est alors que nous publiions ses Révélations à M. Duchâtel.

Si nous ne publions rien sur les hommes politiques que nomme la Réforme, c'est que les portefeuilles des Tuileries déposés au parquet, et le cabinet de M. Génie, ne renfermaient aucun document émanant d'eux (1). Une omission nous eût paru une faiblesse coupable; nous ne nous la serions pas permise. Que la Reforme nous indique une source où nous puissions puiser pour remplir ce vide, et elle verra si nous manquons d'empressement et d'impartialité.

Le même journal, dans son numéro d'hier, 17 août, a publié la note suivante:

«Nous avons à signaler un abus qui nous paralt indigne: << bier et avant-hier des crieurs colportaient dans les rues de << Paris un imprimé portant d'un côté la condamnation de Jean « d'Allas (Michelot), et de l'autre un exposé de ce qui s'est « passé entre Blanqui et M. Taschereau.

«On sait que dans le temps nous nous sommes abstenus de << parler de cette affaire; nous userons aujourd'hui de la même << réserve; mais nous avons cru que nous devions blâmer l'au<< torité de laisser colporter et vendre des injures contre un « citoyen non condamné, et renvoyé seulement devant le tri«bunal de police correctionnelle. Nous croyons que les agents « de sûreté feront cesser cette calomnie détournée. »>

pleinement au sentiment qu'inspire à la Réforme celle assi Nous n'avons pas besoin de dire que nous nous associons milation par rapprochement d'un prévenu à un homme fletri par une condamnation infamante. Il y a là une de ces viles spéculations envers lesquelles l'administration chargée de Mais que veulent dire les mots injures et calomnie qui se trousurveiller le colportage ne saurait montrer trop de severité. vent dans cette note et semblent s'appliquer à l'enquête judiciaire que nous avons publiée? La Reforme dit qu'elle s'est abstenue de parler de cette affaire et qu'elle gardera aujourd'hui la même réserve. Si l'envie lui venait plus tard d'en entretenir ses lecteurs, qu'elle veuille bien alors, comme nous l'avons fait, nous, avant de publier le document Blanqui, consulter MM. Barbès et Lamieussens.

Nous comptons sur l'impartialité de la Réforme pour voir mettre cette réponse sous les yeux de ses lecteurs.

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Imprimerie Lacrampe et Fertiaux, rue Damiette, 2.

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[Louis-Philippe a laissé dans ses portefeuilles des Notes-Annales sur sa vie que nous allons reproduire. Les pièces que nous imprimons à la suite de cette chronologie, indiquent quels sont les ouvrages d'après lesquels il aimait à voir qu'on se formât une opinion sur son règne.]

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ÉVÉNEMENTS.

19

1792 Avril..

Mai.

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20

Juillet.

Septembre..

An Ier de la Répub.
Convention nation.

Octobre....

Novembre...

Décembre.

1793 Février..

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Mars.

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Avril..

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1793 Septembre. .

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(Le 28 avril). Premières affaires de guerre.
Combats de Boussu et Quarignon.

(Le 7 mai). Le Prince est fait maréchal de camp.

Il commande une brigade de dragons sous les ordres du maréchal Luckner.

(Fin de juillet). Il passe à Metz avec sa brigade, et se trouve sous les ordres du général d'Harville.

(Le 11 septembre). Le Prince est fait lieutenant-général. (Le 20 septembre). Journée de Valmy.

Voyage à Paris. Le Prince passe dans l'armée de Dumouriez. (Le 6 novembre). Bataille de Jemmapes.

(Fin de l'année). Le duc de Chartres vient chercher sa sœur
à Paris et la conduit à Tournay. Il fait de vains efforts pour
décider son père à se retirer en Amérique.

Le duc de Chartres reprend son poste à l'armée.
Siége de Maestricht.

(Le 18 mars). Bataille de Nerwinde.

Le duc de Chartres est obligé de chercher un refuge au quartier-général du prince de Cobourg, à Mons.

(Le 12 avril). Après avoir refusé de prendre service comme lieutenant-général autrichien, il se met en route pour Suisse.

(Le 22 avril). Arrivée à Bâle.

Gustave de Montjoye y amène Mademoiselle d'Orléans et madame de Genlis.

Ils ne peuvent rester à Zurich et à Zug.

Le général Montesquiou les reçoit à Bremgarten.
Mademoiselle d'Orléans y est admise au couvent.

(Le 20 juin). Le duc de Chartres s'éloigne de Bremgarten
pour voyager en Suisse, à pied, seul, presque sans argent.
Les religieux du Saint-Gothard lui refusent un asile.
Retour à Bremgarten.

M. de Montesquiou aide le jeune prince à se placer, sous un
nom supposé, comme professeur dans un coliége à Reichnau.
C'est alors M. Corby.

(Le 6 novembre). Monseigneur le duc d'Orléans meurt sur l'échafaud.

Le duc de Chartres était à Reichnau. C'est dans cette position qu'il hérite du titre de duc d'Orléans.

Après un séjour de huit mois à Reichnau, retour à Bremgarten chez le général Montesquiou.

Vers la fin de 1794, le jeune duc d'Orléans et sa sœur quittent la Suisse; Mademoiselle d'Orléans pour aller en Hongrie se réunir à sa tante Madame la princesse de Conti, et le Prince avec le projet de passer en Amérique.

Il arrive à Hambourg. Le passage en Amérique est différé. Ne pouvant donner suite au projet de s'embarquer, il voyage dans le Nord et va successivement à Copenhague, en Suède, en Norwége.

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25

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Philadelphie.

La Nouvelle-Orléans. .

Mars..

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Retour à Hambourg.

Séjour à Friderichstadt dans le duché de Holstein.

(24 septembre). Départ de Hambourg pour l'Amérique.

Les trois frères se trouvent réunis aux États-Unis et en parcourent les provinces intérieures.

Retour à Philadelphie.

(Le 10 décembre). Départ pour la Nouvelle-Orléans.
(Le 17 février). Arrivée des trois frères à la Nouvelle-Orléans.
Voulant passer en Espagne pour y rejoindre leur mère, ils
arrivent à la Havane le 13 mars, et s'y trouvent retenus
près d'une année.

(Le 21 mai). On ne permet pas leur passage en Espagne. Ils
vont à Halifax, à New-York.

A New-York, ils s'embarquent pour l'Angleterre.

Les trois frères arrivent à Londres. Entrevue du duc d'Or-
léans avec monseigneur le comte d'Artois (Monsieur).
Ils s'embarquent pour aller voir leur mère et touchent à Mi-
norque, à Mahon, à Barcelonne, sans avoir pu réussir à se
réunir à leur mère.

Ils reviennent en Angleterre et s'établissent à Twickenham,
d'où ils font divers voyages dans l'intérieur de l'Angleterre
et de l'Écosse.

Mort de M. le duc de Montpensier.

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