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ÉVÉNEMENTS DES 12 ET 13 MAI 1839 (1),

II.

FAITS PARTICULIERS A CHAQUE COMMANDEMENT.

dans la rue Saint-Denis, près de l'église Saint-Leu, où se trouvait une compagnie du 14° de ligne, qui, dans l'obscurité, ne reconnaissant pas d'abord les troupes, envoie quelques coups de fusil, qui n'ont d'ailleurs aucune conséquence fàcheuse.

Remontant jusqu'à la porte Saint-Denis, en détrui

Lieutenant général Darriule, commandant de place. M. le lieutenant général commandant la place, bien que n'ayant pas le commandement des troupes embrigadées, ayant constamment concouru à assurer l'exé-sant les barricades abandonnées qu'il rencontre devant cution de toutes les dispositions prises soit par les offi- lui, M. le lieutenant général Darriule rentre à l'étatciers de son état-major, soit en se portant de sa per- major à dix heures et demie. sonne sur les points occupés par les insurgés, signale dans son rapport les faits suivants, qui établissent que toutes les portions de corps s'étaient mises également en mesure de repousser toute aggression.

Les Sous-Officiers Vétérans, renfermés dans leur caserne, s'étaient préparés à la défense et s'éclairaient par des patrouilles.

Le Train des Équipages, à Bercy, placé sous les ordres du capitaine Lavertu, avait organisé tous ses moyens de défense, en envoyant chercher des munitions à Vincennes, en se mettant en rapport avec la garde nationale de Bercy, et en communication par des reconnaissances avec les troupes stationnées à l'hôtel de ville. Il tenait en même temps ses chevaux et ses hommes prêts à marcher au premier ordre.

Sur la demande de cet officier, le bataillon provisoire des Chasseurs envoyait un détachement de trente hommes au magasin à fourrages pour assurer sa conservation.

La Gendarmerie de la Seine, casernée aux FrancsBourgeois, secourait la mairie du VII Arrondissement, en attendant l'arrivée des troupes de ligne.

La Garde Municipale, abandonnée dans le commencement à ses propres forces, combattait seule et partout, en déployent constamment un courage et une intelligence au-dessus de tout éloge.

Dans la matinée du 13, aussitôt que le lieutenant général Darriule est informé que le désordre semble renaître, il expédie des officiers aux différents corps de troupe, avec ordre de reprendre leur position de la veille.

Enfin le soir, vers sept heures, le lieutenant général Darriule, à la tête d'une colonne de garde nationale d'infanterie et de sapeurs, parcourt toutes les rues où les factieux s'étaient montrés, communique avec les généraux commandant les troupes, et rentre à l'étatmajor général à dix heures du soir, annonçant que la tranquillité est complète.

Cet officier général termine son rapport en signalant le zèle et le dévouement de tous les instants, dont ont fait preuve dans cette circonstance les officiers de son état-major, constamment employés à mettre les troupes en mouvement, à les conduire, à faire des reconnaissances, à porter des ordres, avec une ardeur qui ne s'est pas démentie un seul instant.

Il fait remarquer avec raison que ces missions ne sont ni les moins difficiles ni les moins périlleuses. Enfin, il termine en disant qu'il ne pourrait citer personne sans injustice, tous ayant également bien fait.

Lieutenant général Trézel commandant à l'hôtel de ville.

M. le lieutenant général Trézel est arrivé à l'hôtel de ville à cinq heures.

A six heures, le maire du VII Arrondissement lui ayant fait connaître qu'il avait des inquiétudes pour la sûreté des armes déposées à la Mairie, il ordonne à un détachement de partir avec une voiture, de se ren

Le 12, vers huit heures du soir, le lieutenant général commandant la place, informé qu'une barricade s'élevait à l'entrée de la rue du Roule, s'y rend d'après les ordres du lieutenant général commandant la 1re division, conduisant deux compagnies d'élite du 15 de ligne, et, renversant cet obstacle, qui dans ce moment se trouvait sans défenseurs; il arrive rue de l'Arbre-dre sur ce point, de faire charger les armes sur cette Sec, et gagnant le marché des Innocents, débouche voiture, et fait ainsi transporter cent cinquante fusils

(1) Voir la première partie de ce Rapport, pages 372 et suivantes.

à la Préfecture de Police.

Prévenu à neuf heures par un sieur Poirier, garçon de magasin, demeurant rue des Marais-Saint-Germain

Lieutenant général Bugeaud, commandant les bri

gades Lascours et Rumigny.

n° 6, qu'un rassemblement d'émeutiers armés s'est | brisé sur la boucle de l'étrivière. Il suppose que ce coup installé rue Sainte-Avoye et vers la Rotonde du Tem- a pu être porté lorsque, traversant la foule sur les quais, ple, il ordonne au capitaine Terreville, du 55e, de mar- il se rendait le matin à l'hôtel de ville. cher sur ces points avec sa compagnie. Cet officier, guidé par le jeune Poirier, qui dans cette occasion a fait preuve de résolution et de dévouement, s'avance vers ce rassemblement, et trouve en effet plusieurs hommes chez un marchand de vin, qui le couchent en joue et l'auraient immanquablement tué, si leurs fusils n'avaient point raté deux fois de suite. Quatre de ces hommes sont arrêtés les armes à la main et déposés à la mairie du VII Arrondissement, à la disposition de M. le commissaire de police Loyaux.

Le lieutenant général Trézel appelle tout l'intérêt du Gouvernement sur le sieur Poirier, qui s'est offert spontanément pour diriger la troupe sur les points occupés par les groupes d'insurgés, et qui eût été infailliblement tué comme le capitaine, si les armes n'eussent pas raté. Il se lone beaucoup des rapports pleins d'obligeance qu'il a eus avec M. le Préfet de la Seine. Il désigne également M. Vassal, commissaire de police du quartier de l'hôtel de ville, comme s'étant fait remarquer par une grande activité et une entente parfaite de ses fonctions. Enfin, il déclare qu'il n'a eu qu'à se louer du zèle des troupes et de leurs chefs, dans lesquels il a constamment trouvé un concours des plus louables.

Le lieutenant général Bugeaud transmet au lieutenant général commandant la 1. division militaire les rapports de MM. les généraux Lascours et Rumigny; il en confirme le contenu.

Brigade Lascours à la porte Saint-Denis.

Le général Lascours s'étant rendu sur le boulevard Saint-Denis, y trouva le 9° de ligne, un bataillon du 28, commandé par le colonel, et qui était établi à la porte Saint-Martin, occupant en outre la mairie du VI Arrondissement, aux environs de laquelle il avait déjà enlevé plusieurs barricades élevées dans les rues Grenétat et Guérin-Boisseau. (Ces faits se trouveront détaillés dans le rapport de M. le général Rumigny.)

Vers sept heures et demie, ces détachements tiraillèrent rue Saint-Denis contre des insurgés retranchés contre des barricades élevées à la hauteur de la rue Mauconseil, pendant que d'autres tiraient des fenêtres de plusieurs maisons voisines.

Le général Lascours, voulant faire cesser promptement cet échange de coups de fusil, fait appeler un bataillon du 14 de ligne, avec un détachement de la 6

Le général Trézel ayant repris de nouveau son commandement le 13, vers onze heures du matin, s'éta-légion de la garde nationale, commandé par le chef de blit avec les troupes sous ses ordres; il prend les mê- bataillon Legrand, et se porte rapidement sur ces barmes dispositions que la veille, faisant successivement ricades. En même temps, le colonel du 53 de ligne, évacuer par la population la place de l'hôtel de ville, qui avait été dirigé du Carrousel avec quatre compamaintenant toutefois la circulation sur le quai, et sup-guies d'élite de son régiment, sur le marché des Innoprimant celle sur le pont d'Arcole.

Quelques tentatives sont faites par les factieux pour exciter la population contre les patrouilles de la garde nationale et de la troupe de ligne, chargées de parcou- | rir les rues étroites et sinueuses qui avoisinent ce quartier; et, par suite, une vingtaine d'individus sont arrêtés et conduits à la Préfecture.

Un poste du 18° léger, placé chez un marchand de vin, au coin des rues des Arcis et Jean-Pain-Mollet, a trouvé, cachée dans un poèle une grande quantité de cartouches faites avec de la poudre de chasse.

Par les soins attentifs de M. le Préfet de la Seine, les troupes placées sur ce point reçurent à six heures du soir une demi-ration de pain et une de vin, puis, à neuf heures, du vin pour leur bivouac. Plus tard, arrivèrent, par les soins de l'administration militaire, les fourgons de vivres de réserve destinés à ces mêmes troupes.

Le lieutenant général Trézel fait connaître qu'en rentrant chez lui ils'est aperçu que le bout d'un poinçon d'acier avait été enfoncé dans le quartier gauche de sa selle, l'avait percé de part en part, et s'y était

cents, attaquait à revers les barricades, qui furent enlevées facilement par ces attaques simultanées. C'est là que le colonel Ballon, du 53°, a été blessé, ainsi que plusieurs sous-officiers et soldats de son régiment; qu'un officier du 7° de ligne, M. Jonquoy, a été tué; que le lieutenant-colonel du 55° a eu son cheval blessé, et qu'enfin un certain nombre d'insurgés a été tué ou blessé, et que plusieurs ont été faits prisonniers.

Ces barricades franchies et détruites, le général Lascours pousse jusqu'à la place du Châtelet pour se mettre en communication avec l'hôtel de ville. Il établit le colonel du 14° de ligne, avec un bataillon, au marché des Innocents, avec ordre de faire reconnaître les environs de sa position. Il savait que des barricades étaient élevées à la pointe Saint-Eustache et sur plusieurs points des halles. Ce colonel les fait successivement enlever. A neuf heures et demie du soir, tout étant terminé dans ces quartiers, le général retourne au boulevard Saint Denis, d'où, pendant la nuit, il fait partir de fortes reconnaissances pour se tenir en rapport avec l'hôtel de ville, le marché des Innocents, et observer ainsi toute cette portion de la capitale, com

prise entre les rues Saint-Martin, Montmartre et le boulevard. Des insurgés furent arrêtés, pendant la nuit, sur divers points.

Le 13, à la pointe du jour, il va lui-même reconnaître les positions de la mairie du VI Arrondissement, du marché des Innocents et de la place du Châtelet.

se formaient dans la rue de l'Oseille, il y envoie 130 hommes du 21, sous le commandement du chef de bataillon Templier. Ces barricades sont enlevées avec résolution et promptitude. La plus forte était au coin de la rue Planche-Mibray. Dans cette action le chef de bataillon Templier a été blessé d'une violente contusion à la poitrine; un sergent-major à la cuisse; un sergent de voltigeurs tué; un fourrier blessé de trois coups de feu; trois grenadiers blessés, deux voltigeurs tués, six fusiliers blessés : total trois tués et douze blessés.

mandant Templier se trouve au nombre des blessés.

Sur la réquisition du commissaire de police, annonçant que la mairie de la rue Saint-Martin était sérieusement menacée, une section de grenadiers est envoyée par le commandant Gauchet, du côté de la rue Grénétat, où venait de se former une barricade. Elle est enlevée au pas de course et plusieurs insurgés y sont tués ou blessés. Un peloton de la garde municipale, se joignant à cette section, poursuit les autres insurgés qui fuyaient en faisant feu.

Cet officier général se plaît à dire qu'il ne saurait rendre un trop bon témoignage de la conduite des troupes qui ont agi sous ses yeux. Il cite particulièrement M. le colonel Ballon, du 53°, qui a donné de nouvelles preuves de son courage et de son dévouement, et le Indépendamment de ce nombre, le 21 a à regretter colonel Rachis, du 14°. Il se plaît également à rendre la perte de M. Drouineau, lieutenant, tué étant de justice à M. Marcel, colonel du 15°, au chef de batail-garde au poste du Palais de Justice. Le fils du comlon Léon, du 14, occupant, le premier, le marché des Innocents, le second, la pointe Saint-Eustache, et qui avaient pris d'excellentes dispositions. Il fait connaître également que M. Delarche, lieutenant-colonel du 14°, auquel il avait accordé une permission et qui devait partir le dimanche, ayant su qu'il y avait de l'agitation | dans Paris, a renoncé à en jouir, et s'est trouvé des premiers à son poste. Les chefs de corps lui ont désigné comme s'étant distingués, dans le 14° de ligne, MM. Jollivet, adjudant-major, les capitaines Levreux et Leroy, le capitaine d'état-major Ulrich, et le chirurgien-major Cazeneuve. Dans le 53°, MM. le chef de bataillon Olivet, le capitaine de grenadiers Guillaume, le souslieutenant Porret, Robinet, tambour-major, Fabry, Zette et Vinet, sergents; Perrin, fourrier; les grenadiers Piedfer, Cognasselle et Garnier; le voltigeur Lhérault, presque tous blessés. Le sieur Fabry, ancien militaire décoré, a reçu une blessure qui laisse peu d'espoir de le conserver au corps. Dans le 15 de ligne, le sergent Perrault qui, avec un détachement de quinze hommes, a concouru, avec un détachement de la 3 légion, à l'enlèvement d'une barricade. Dans le 7° de ligne, les nommés Magny, Bian et Charles, grenadiers; Seydert, tambour. Le général Lascours signale M. le capitaine de Bouglon, son aide de camp, pour s'être conduit avec distinction à l'attaque et à l'enlèvement des barricades.

Deux autres compagnies étaient envoyées en même temps dans la rue Guérin-Boisseau, où elles enlevaient une seconde barricade. Le 28e a eu deux blessés dans ces deux rencontres.

Le général Rumigny cite comme s'étant fait remarquer dans le 21o, MM. le chef de bataillon Templier, le capitaine de grenadiers Archias, le sous-lieutenant Chavannes de Chastel, commandant la section d'avantgarde des voltigeurs, le fourrier de grenadiers Sirlot, qui, blessé de trois coups de feu, n'a pas voulu quitter sa compagnie et disait bravement à son capitaine, à chaque balle qu'il recevait : Capitaine, UNE! DEUX! TROIS! La deuxième de ces balles lui traversa le bras et l'épaule. Dans le 28, MM. le capitaine Brady, le sous-lieutenant Le Maïgat, le lieutenant Delon.

Le 9 de ligne n'a point été engagé.
Le général Rumigny rend hommage à la conduite

Le général ne signale aucun fait pour la journée du de toutes les troupes sous ses ordres, qui ont dans cette

13 au 14.

Brigade Rumigny à la place de la Bastille. Le général Rumigny s'est transporté à la caserne du 9' de ligne, dès qu'il a eu connaissance du désordre qui se manifestait, a fait charger les armes, a dirigé chacun des bataillons du régiment sur les points assignés par l'ordre de la place, et est allé prendre position à la place de la Bastille, où était déjà arrivé le 28°, qui s'était mis en marche sur la réquisition du commissaire de police du quartier Saint-Martin.

Le 4° de hussards vint peu de temps après l'y rejoindre. Informé vers huit heures que des barricades

occasion rempli toutes parfaitement leur devoir.

Pendant la journée du 13, l'ordre n'a pas été sérieusement troublé dans le faubourg Saint-Antoine, bien que des barricades aient été commencées dans la rue de Charonne. Ces tentatives ont été déjouées par le concours de quelques habitants qui soutenaient les troupes et les nombreuses patrouilles qui ont constarment parcouru ce quartier dans tous les sens.

Le 2o bataillon du 28°, sous les ordres du lieutenantcolonel Lebas, a eu un léger engagament au coin de la rue du Temple et de la rue des Vieilles-Audriettes. Il a échangé quelques coups de fusil avec les insurgés qui ont eu deux hommes tués ou blessés. Le colonel

signale de nouveau le capitaine de grenadiers Brady | maître au 55, se trouvait à la mairie du sixième arqui a continué à montrer une vigueur et une énergie rares; il signale également la conduite vigoureuse du chef de bataillon Ferrière.

Les 7° et 9e de ligne n'ont point été engagés dans cette journée, et ont été employés exclusivement à des patrouilles et des reconnaissances.

Le général Rumigny recommande spécialement à la bienveillance du ministre le sergent de grenadiers du 21o, Haiman, vieux soldat de 28 ans de service, nommé chevalier de la légion d'Honneur, pour sa bravoure lors de l'insurrection de Lyon. Ce brave sousofficier s'est exposé pendant ces deux jours aux plus grands dangers, en arrêtant plusieurs insurgés. Cet officier général le désigne enfin comme un sousofficier modèle.

Faits particuliers.

Général Duchand. A trois heures et demie, le 12, le poste du Palais de Justice avait été enlevé, et l'officier qui le commandait odieusement assassiné; les insurgés, chassés par un détachement de la garde mu= nicipale, avaient repassé sur la rive droite, se dirigeant | vers la Grève. Une vive fusillade s'était engagée entre eux et la garde municipale. En ce moment, le général d'artillerie Duchand, passant fortuitement dans ce quartier, profite de ce qu'il est reconnu par l'officier commandant le détachement de la Garde Municipale, se jette sur le cheval d'un garde qui venait d'être blessé, et s'élance à la tête des gardes à pied et à cheval vers la place de Grève, enlève et détruit la barricade de l'hôtel de ville. Dans cet engagement, un factieux reste sur la place; plusieurs avaient été emportés. Le général évalue à cent hommes, à peu près, armés ou non armés, le nombre des insurgés. La vigueur avec laquelle il les avait poursuivis les avait dispersés dans toutes les directions. Le général Duchand rend un éclatant hommage à la résolution, au sang-froid et à la modération des gardes municipaux et de leur brave officier. Il signale surtout le maréchal-des-logis a pied Germain, dont le zèle intrépide l'a frappé.

|

rondissement, rue Saint-Martin, au moment où les insurgés se disposaient à attaquer; il demande une arme, se joint au détachement de la Garde Municipale et est toujours des premiers à s'élancer sur les barricades des rues aux Ours, Grénétat et Bourg-Labbé.

Le lieutenant-général commandant la première division militaire est heureux d'avoir à ajouter son témoignage à celui de MM. les officiers-généraux sur l'excellent esprit dont les troupes de toutes armes ont fait preuve. Leur zèle, leur calme, leur énergie sont au-dessus de tout éloge. Sur tous les points l'harmonie la plus parfaite a existé entre les troupes et la garde nationale. Il n'y avait de rivalité que dans les efforts qui avaient pour objet la répression des désordres et la dispersion des malfaiteurs.

Le lieutenant-général s'est fait un devoir de signaler les officiers, sous-officiers et soldats qui lui ont été | désignés comme s'étant fait remarquer par leur énergie dans l'accomplissement d'un pénible devoir. Il a mentionné les témoignages honorables rendus par MM. les généraux au dévouement et à la manière de servir de leurs officiers d'état-major. Il n'a pas eu moins à se louer de ceux qui composent l'état-major général. Ils ont parfaitement répondu à sa confiance, et lui ont prouvé qu'à une parfaite aptitude à leurs fonctions, autant variées qu'importantes, ils joignaient le zèle et l'activité qui rendent faciles les missions les plus délicates et en assurent le succès.

Le lieutenant-général croit devoir terminer ce rapport par le relevé général des pertes éprouvées par les troupes pendant les deux journées des 12 et 13.

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Garde Municipale.

Dès le commencement des troubles, beaucoup d'habitants de toutes les classes se sont empressés de donner à l'autorité militaire des renseignements sur la marche | MM. des événements. Des militaires de tous grades, la plupart en congé, ou du moins étrangers à la garnison de

Paris, se sont mis avec le plus louable empressement à la disposition de l'autorité militaire. Le lieutenantgénéral commandant la première division, regarde comme un devoir de donner l'état nominatif de ceux qui se sont fait inscrire. Il en est beaucoup qui ne l'ont point fait et il a le regret de ne pouvoir les signaler.

Le général comte Durocheret fait connaître, d'après un rapport de M. Tisserand, lieutenant de la Garde Municipale, le fait suivant : le nommé Rigaud, tambour

MM.

Officiers tués.

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Drouineau, lieutenant au 21. de ligne.
Jonquoi, sous-lieutenant au 7 id.

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Au quartier général de la 1. division militaire, le 17 mai 1839.

Le lieutenant général, pair de France, commandant la 1a division militaire.

PAJOL.

LETTRES DE LOUIS-PHILIPPE A S. M. LE ROI DES BELGES (1),

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III.

Guizot vous a déjà demandé Van Praet pour le 25 juin: il est probable que la Chambre des Députés finira le 28 juin et celle des Pairs quinze jours après. Aucun ministre ne bougera jusqu'au 45 juillet. C'est doncentre le 25 juin et le 15 juillet, qu'il faut bàcler notre affaire, ou la voir remise à l'automne, époque que je crois défavorable, quoique quelques personnes semblent en douter. Je crains que ce ne soit l'opinion de faux frères qui se consoleraient que l'affaire manquât. Quoi qu'il en soit, Duchâtel partira avec vélocité, dès que la Chambre des Députés aura fini, et s'en ira à Ens, jusqu'à la fin de juillet, et alors Guizot qui restera ici le mois de juillet, partira pour au moins six semaines. Mais il sera ici, si vous pouvez nous arriver, vers le 15 juillet. Cependant, il faudrait toujours que Van Praet put avoir fini pour le 15, car les deux ministres dont il aura le plus de besoin (Cunin et Lacave-Laplagne) partiront du 15 au 20 juillet, l'un pour Vichy, l'autre pour Contrexeville. Guizot ne pourrait rien conclure sans eux. Ils désirent que l'arrivée de Van Praet ici soit annoncée dans vos gazettes, sans ostentation de mission.

Avec ces données, mon cher frère, vous pouvez régler votre bonne visite comme vous l'entendrez pour nous, elle nous sera chère et précieuse partout, à Neuilly, à Saint-Cloud, à Eu. Vos chers enfants trouveront un jardin, et leur vieux grand-père n'aura d'autre désir, que de vous garder ainsi qu'eux, le plus longtemps qu'il pourra.

Quant à notre excellente Victoria regina, je crois que ses projets sont très-arrêtés, qu'elle va à Bruxelles, à Stolzenfeld et à Cobourg, d'où elle reviendra le plus

rapidement qu'elle pourra, de manière à n'être qu'un mois hors de son royaume. Il ne faut pas la presser de venir ici. Tout ce que je crains, c'est qu'elle ne me trouve trop exigeant, tandis qu'au contraire je suis non-seulement pleinement satisfait, et même touché vivement et surtout attaché à elle de cœur et d'âme. D'ailleurs, je ne trouverais rien de si déraisonnable, de si injuste, que de ne pas comprendre combien cette course à Cobourg est naturelle, et combien elle doit lui être agréable. Mes craintes à cet égard n'ont eu d'autre cause que celle de la manière aigre, défiante, stupide, dont je ne suis que trop habitué à voir prendre les choses chez moi, quand on ne saisit pas le joint pour les leur faire prendre dans le vrai sens. Après cela, je craignais que d'autres n'en profitassent pour faire que ces apparitions abruptes et inattendues donnassent au voyage de la Reine une couleur politique que nul ne sait mieux que moi qu'il n'a pas.

C'était pour éviter cet inconvénient que j'aurais pensé au crochet de Compiègne sans Paris, parce que j'y voyais à tout hasard un contre-poids à tout. Mais n'en parlons plus. Cela n'a pas pris, et si on y revenait, cela aurait l'air d'exigeance, de défiance, de tout ce qui est, j'ose le dire, mes antipodes. Arrangeons nos affaires pour l'année prochaine, et wind and weather permitting, i trust i will have my interview avec cette petite Majesté que j'aime beaucoup.

Dans un sens, elle trouvera des embellissements qui ne seront pas terminés cette année à Versailles et ailleurs.

A présent, faites-moi part de vos idées et projets sur tous les points; le reste de ma réponse viendra plus tard. Salvandy est venu me prendre tout mon temps, et il ne m'en reste plus que pour vous embrasser, ainsi que ma bonne Louise et vos chers enfants, du meilleur de mon cœur, et pour me dire, etc.

AU MÊME.

LOUIS-PHILIPPE.

Neuilly, samedi 14 juin 1845.,

Mon très-cher frère et excellent ami,

Je n'ai pas pu vous écrire hier, comme je me le pro(1) Voir les quatre premiers articles, pages 327, 347, 359, posais, parce que j'ai écrit à Nemours pour répondre à ce que Victoria et Albert lui avaient dit sur la grande

et 379.

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