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LES FILS DE L'INFANT DON FRANÇOIS ET LA REINE ISABELLE (1).

III.

DON ENRIQUE A LA REINE D'ESPAGNE.

(SUITE).

L'accueil aimable et digne que je reçus en France augmenta, Madame, l'amertume et les regrets que les événements précédents m'avaient occasionnés. Toutes les autorités se sont empressées de me présenter leurs respects; on m'a rendu les honneurs dus à un prince avec tant de zèle, qu'il m'a fallu de très-grands efforts pour les faire cesser. Le président du Conseil des ministres, à peine sut-il mon arrivée, s'empressa de m'assurer, au nom du roi des Français, mon auguste oncle, que je recevrais dans tout le royaume l'accueil amical que j'avais le droit d'attendre; que des ordres avaient été donnés à toutes les autorités pour qu'on me traitât d'une manière conforme à mon rang et à ma dignité, et que si je me proposais de venir à Paris, Sa Majesté en aurait le plus grand plaisir. Quel contraste ! on m'arrache avec ignominie de ma patrie; de ma patrie, Madame, où ma naissance m'a fait occuper une place si rapprochée du trône; de ma patrie, au service de laquelle je me suis consacré dès mes premières années, comme un simple enfant du peuple, et sans tenir aucun compte de mon rang de prince; de cette patrie que j'adore, dont la gloire et la splendeur est mon unique ambition; et, dans un pays étranger, où je ne puis invoquer d'autres titres que ceux de l'hospitalité et celui de la parenté, si l'on veut, avec son auguste et respectable monarque, bien plus éloignée que celle qui m'unit à la reine d'Espagne, je rencontre les égards dont on m'a privé dans mon pays, les attentions qu'on m'a | refusées dans le mien, la cordialité sur laquelle j'avais lien de compter dans mon pays, plus que nulle autre part. Je comprends, Madame, que j'afflige le coeur de Votre Majesté, en insistant davantage là-dessus : sa haute pénétration découvre tout ce que la prudence me conseille de taire; et, dans cette occasion plus qu'en aucune autre, le silence est opportun et éloquent.

Bruxelles fit naître en moi le désir de la visiter et de passer quelques jours auprès d'elle. Je demandai la permission qui m'était nécessaire, et on me l'accorda. Mais comment, Madame? en me traçant mon itinéraire comme on aurait pu le faire pour une personne suspecte, et dont tous les pas auraient dû être surveillés par les autorités; sans compter que cette nouvelle humiliation que l'on m'infligeait, toujours honteuse et indigne, devenait une irrévérence impardonnable dans un royaume étranger, où, par respect, le gouvernement aurait dû chercher à ne pas donner de publicité aux passions mesquines qui lui avaient fait oublier ses devoirs et manquer aux égards qui lui étaient prescrits.

Non content de cela, quand déjà je me trouvais sur le point de partir, quand déjà j'avais adopté toutes les mesures nécessaires pour mon voyage, et entre autres celle d'avoir averti notre auguste oncle le roi des Français, à qui je me proposais, pour répondre à son invitation, de présenter mes respects en personne et de donner l'assurance de mon attachement, don Cosmo Velarde, lieutenant de vaisseau, que j'avais auprès de moi en qualité d'aide de camp, reçut l'ordre de retourner immédiatement, et par le chemin le plus court, au Ferrol, me laissant ainsi sans autre suite que celle d'un valet de chambre et d'une autre personne, et par conséquent dans l'impossibilité de faire mon voyage projeté. Ce n'est pas là la première fois, Madame, que votre ministre de la Marine actuel oublie que le capitaine de frégate don Enrique Maria de Bourbon est prince et cousin germain de sa reine ma prudence et mon extrême réserve ont peut-être été la cause de ce coupable oubli ainsi réitéré. Il écrivait dans son ordre célèbre « que voyageant comme un prince, et non « comme officier de marine, Paide de camp qui « m'accompagnait auparavant ne m'était plus néces« saire. » Votre Majesté peut voir par là à quoi se portent ceux qui ont l'habitude d'invoquer son auguste nom uniquement pour le violer. Oser dire qu'un aide de camp m'était inutile parce que je voyageais comme un prince! Et qui done, Madame, recevrait les personnes qui désireraient me présenter leurs respects ! Qui m'accompagnera pour faire les visites que j'aurai

Mais jusque sur ce sol, qui pour son bonheur n'est pas soumis à la fatalité qui pèse aujourd'hui sur l'Espagne, on a cherché à me faire sentir son joug insupportable. L'accouchement de ma soeur résidant à | à rendre ? Est-ce donc, par hasard, de deux serviteurs

(1) Voir précédemment pages 444 et suivantes.

que doit se composer le cortége avec lequel un prince espagnol doit se présenter dans des cours comme celles

de France et de Bruxelles, où je veux me rendre? Ce | naître que ce que je souffrais n'était plus tolérable, et qu'on cherche, Madame, c'est de me dégrader et de qu'il fallait me faire justice, si l'on voulait éviter le m'avilir; et moi j'apprécie fort le caractère de prince scandale qui autrement ne pouvait manquer d'avoir dont je suis investi, et le nom d'Espagnol que je porte lieu. avec orgueil. Il ne m'était pas possible de voyager en un aussi piteux état, et je restai ici en informant mon auguste oncle de ce retard involontaire, ainsi que des causes qui l'occasionnaient. Cet incident désagréable, que Sa Majesté m'a témoigné sentir très-vivement, a fourni aux autorités françaises l'occasion de me faire des offres et de me prodiguer de nouvelles attentions dont je ne pourrai jamais me montrer assez pénétré, mais que, par respect pour mon pays, je n'ai pas cru devoir accepter. Un prince espagnol, voyageant avec un aide de camp français, serait une accusation contre ma patrie; mon devoir est de préférer la vie obscure que je mène à ce qui pourrait la couvrir d'une pareille tache, sans qu'il y eût de sa faute. Toujours respectueux et soumis, je m'adressai, le 2 juin, au président de votre Conseil des ministres, non pour me plaindre de la mesure prise récemment par le ministre de la Marine (cela aurait éte inutile assurément), mais pour le prier de faire accorder des passeports à don Manuel Martin Melgar, ancien employé de la maison de mes parents, qui jouit de toute ma confiance, et dont je désirais être accompagné dans mon voyage, afin d'en recevoir les services qui me sont indispensables dans ma position.

Outre les titres qui me donnent le droit incontestable d'exiger cela, j'invoquai encore le titre que me donne ma disgrâce. Pourrait-il être juste, en effet, qu'aux peines de mon expatriation imméritée on joignît celle de me priver d'une personne dont la société contribuerait à les rendre moins amères? Quand j'espérais, madame, qu'on aurait accédé à une demande aussi fondée que modeste, on me répondit, sous la date du 7, que Votre Majesté, pénétrée des raisons que j'avais exposées, réglerait avec mon auguste père ce qu'il conviendrait de faire dans la circonstance.

Cette résolution, conciliatrice en apparence, me fit connaître surabondamment l'avenir qu'on me préparait, et que, loin de renoncer au projet de me mortifier, on pensait, au contraire, à le pousser aux dernières extrémités. Je compris aussitôt, madame, qu'on refusait ses passeports à Don Manuel Martin Melgar pour qu'il vînt me retrouver, et qu'il s'agissait de m'imposer contre ma volonté quelque compagnon pour le choix duquel on ne consulterait ni mon goût ni ma position, et en me causant la vexation la plus pénible qui pût m'être suscitée. Le moment était peut-être venu où j'aurais dû faire la démarche à laquelle on m'a enfin poussé; mais, désirant ardemment l'éviter, je me décidai, à grand'peine, il est vrai, à écrire une seconde fois au président de votre Conseil des ministres, et j'employai un langage énergique et résolu, qui devait faire con

Dans cette dernière lettre, en date du 10 de ce mois, je dis que le respect dû à Votre Majesté, et auquel je ne faillirai jamais, ne pouvait, en aucune circonstance, m'obliger à admettre dans mon intimité des personnes qui ne seraient pas de mon goût et qui n'auraient pas toute ma confiance, mais bien moins encore quand je me trouvais victime d'une des plus grandes injustices que l'abus du nom de Votre Majesté a couvertes pendant la funeste période que nous traversons; je dis encore que, comme infant d'Espagne, comme chef militaire, met trouvant très-près de ma majorité, et ayant été arraché ignominieusement de ma patrie, je croyais avoir le droit, sanctionné tout à la fois par les lois et par l'humanité, de choisir celui qui devait être mon compagnon dans mon infortune, et que rien au monde ne pouvait m'obliger ni à vivre complétement isolé sur la terre étrangère, ni à ouvrir mon cœur, à confier mes pensées à qui n'aurait pas mes sympathies, et que je n'en croirais pas digne; qu'on compterait en vain sur l'extrême bonté de mon cher père, en insistant auprès de lui pour qu'il interposât son autorité, toujours si respectable pour moi, afin de me faire accepter la personne qu'on avait le projet de placer à mes côtés, parce que j'attendais de sa tendre affection qu'il ne se prèterait point à se rendre l'instrument d'une violence que son noble cœur ne pourrait s'empêcher de condamner, et que si, par malheur, cela devait même arriver, mes humbles observations et mes prières le feraient bien vite revenir sur cette détermination; qu'en conséquence, j'insistais pour qu'on délivrât ses passeports à Don Manuel Martin Melgar, déclarant que je n'admettrais personne autre à sa place, et que, si le Gouvernement, faisant sienne la cause de celui qui l'avait précédé, et des excès et des illégalités duquel j'étais une des nombreuses victimes, jugeait ne pas devoir prêter l'oreille à ma juste exigence, je choisirais un compagnon à mon goût et à tout risque, ou bien j'accepterais l'offre qui m'avait été faite de me procurer des aides-de-camp français, rejetant les consé quences que pourrait entraîner l'une ou l'autre de ces résolutions sur ceux qui me mettaient dans la dure nécessité de repousser avec dignité et énergie les violences et les injustices réitérées que j'avais souffertes jusque là avec résignation et en silence.

Mes pressentiments se sont malheureusement réalisés: non-seulement, Madame, on n'a pas donné à Don Manuel Martin Melgar le passeport que j'avais demandé pour lui, mais les ministres de Votre Majesté n'ont même pas daigné répondre à ma dernière communication, ajoutant ainsi aux injustices, aux illégalités et aux violences qu'ils ont ou commises ou consenties,

l'impolitesse et le dédain. Le Gouvernement donne à | blié scandaleusement toutes les considérations qu'il entendre que, considérant la question que j'ai sou- était de leur devoir de respecter, et qu'ils ont foulé aux « levée comme une question de famille, il s'abstient pieds jusqu'aux lois de la morale, qu'on ne viole ja« de la décider, l'abandonnant uniquement et exclusi- mais impunément. Qu'avez-vous fait, pourrait leur «vement à la résolution de Votre Majesté comme chef dire alors Votre Majesté, de la loi, dont je vous ai confié << de la famille. » Et pourquoi ne pas me communi- la garde? Où sont la justice, la modération, la conciquer ce singulier subterfuge auquel on recourt, dans liation et l'équité, que ma volonté était de faire briller l'impossibilité, sans doute, de refuser ouvertement ce dès le commencement de mon règne? Est-ce pour l'enque j'ai demandé avec tant de justice? Si ce procédé freindre et vous en railler que vous avez réformé la misérable rend manifestes la faiblesse et l'impuissance constitution que le pays s'était donnée? Est-ce ainsi de ceux qui se disent le Gouvernement de l'État, leur que se renforce et se recommande le principe monarsilence, leur défaut de réponse à ma dernière lettre chique, dont je vous croyais les apôtres, et que vous donnent à connaître leur inexcusable impolitesse. dégradez par une semblable conduite? Et sont-ce là les moyens que vous avez employés pour éviter les révolutions contre lesquelles vous déclamez tant, tandis que vous les provoquez par vos abus et vos excès ? L'indignation de Votre Majesté serait juste, Madame ; ses reproches seraient très-justes; parce qu'il n'y a pas de crime qui puisse se comparer à celui d'abuser de la confiance d'un monarque qui réunit, comme Votre Majesté, tout ce qui commande le respect de la part des hommes qui savent ce que c'est que la probité et qui ont une âme honorable, noble et généreuse.

Oui, Madame, je dis procédé misérable! C'est la Reine constitutionnelle qui m'a expulsé de Madrid, et plus tard d'Espagne; on a du moins mis son nom en avant pour le faire, comme on l'a invoqué aussi pour commettre les autres vexations dont je trace ici une légère esquisse. N'est-ce pas la Reine constitutionnelle qui doit les réparer? Est-ce le chef de la famille des Bourbons espagnols qui doit résoudre les difficultés et les graves compromis dans lesquels ses ministres ont placé la Reine? Cette théorie, erronnée et dangereuse, Madame, rendrait ma condition pire que celle du dernier Espagnol; et, parce que je suis prince, je ne dois pas renoncer aux droits que nous avons tous acquis au prix de tant de sacrifices. Je m'adresse donc à la Reine constitutionnelle, parce que de sa justice seule et de son respect pour les lois j'attends et je dois réclamer la réparation des injures et des illégalités que j'ai souffertes.

Et quels résultats donnerait d'ailleurs cette invocation qu'on fait maintenant des respects et des droits de famille si bien oubliés quand il s'est agi de me persé culer? Sommes-nous par hasard dans ces temps où en les invoquant également, on commettait des excès qu'il ne m'appartient pas, à moi prince, de rappeler, mais qui sont malheureusement trop connus? Votre Majesté qui règne au dix-neuvième siècle ne se proposera certainement pas d'imiter les modèles qu'on ira chercher peut-être dans des temps de triste souvenir; sa haute intelligence comprendra que, bien que princes, nous sommes Espagnols, qu'il est juste que nous jouissions des droits acquis par tous à un si grand prix, que nous sommes des hommes aussi, et qu'on ne peut ni ne doit nous refuser les avantages et les consolations que dicte l'humanité.

Telle est ma triste histoire, Madame, pendant les six premiers mois de la présente année. Si Votre Majesté éprouve de l'indignation en l'entendant, qu'elle s'adresse à ses ministres pour leur demander des explications sur tant de graves événements; et s'ils se décidaient à dire la vérité, ils auraient nécessairement à avouer que non-seulement ils out manqué à la justice et enfreint la constitution, mais qu'ils ont ou

Je termine, Madame, en disant à Votre Majesté qu'il s'est écoulé vingt-quatre jours depuis que j'ai averti le Gouvernement que je me trouvais dans ce pays sans autre suite qu'un valet de chambre et un cuisinier; qu'il s'en est écoulé seize depuis que je lui ai communiqué ma résolution dernière et définitive, sans avoir obtenu de réponse. Il m'est impossible de demeurer plus longtemps dans une situation aussi honteuse et aussi humiliante, sans manquer à mon honneur et sans qu'on puisse taxer ma conduite de faible et de peu digne. Il est de mon cevoir de porter à la connaissance de Votre Majesté le parti que j'ai adopté, ainsi que les raisons que j'ai eues pour le prendre; en les réunissant dans cet écrit et en appelant sur elles l'attention de Votre Majesté, je me propose de donner une nouvelle preuve de mon profond respect pour son auguste personne, et de les soumettre au jugement du pays et de l'Europe, parce que, prince libéral, je reconnais l'empire de l'opinion dans le siècle où nous vivons, et, sûr, de la justice de ma cause, je désire en obtenir un arrêt favorable. Je me suis décidé en conséquence à entreprendre mon voyage, parce que ma parole engagée envers mon auguste oncle le roi des Français, le désir qui m'anime de lui exprimer personnellement ma reconnaissance pour les prévenances qu'il a eues pour moi, et le désir de voir ma chère sœur, ne me permettent pas de renoncer à le faire. J'ai choisi parmi les Espagnols auxquels le gouvernement de Votre Majesté a permis de voyager à l'étranger, et qui résident accidentellement ici, j'ai choisi pour m'accompagner en qualité de secrétaire particulier, l'exdéputé aux cortès Don Manuel Calvet, que j'ai trouvé,

comme les autres, disposé à m'offrir les services et les | Votre Majesté, et pour l'indépendance, la liberté et la conseils dont j'ai tant besoin dans ma position actuelle, prospérité de notre patrie. et qui, en sincère ami du pays, unira sans doute ses vœux aux miens, et priera Dieu avec moi pour la vie de

Madame, je me mets aux pieds de Votre Majesté. ENRIQUE MARIA DE BOURBON. (La fin au prochain numéro.)

MÉLANGES.

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A M. TROGNON,

IV.

m'annonçant que son Altesse Royale la Duchesse de Nemours était heureusement accouchée le même jour d'un Prince, qui a reçu au haptême les noms de Ferdinand-Philippe-Marie, et à qui Votre Majesté a conféré le titre de Duc d'Alençon. Cette heureuse nouvelle m'a causé le plus sincère plaisir; et je m'empresse d'offrir à Votre Majesté mes félicitations cordiales pour un événement qui réjouit à si juste titre Votre Majesté, et auquel les liens de parenté qui unissent nos familles ne peuvent que me faire prendre un intérêt plus qu'ordinaire.

Je profite de cette circonstance pour renouveler à Votre Majesté les assurances de l'invariable attachement et de la haute estime avec lesquels je suis, monsieur mon frère, de Votre Majesté, l'affectionné frère. ALBERT.

Penthievre, dont elle ignorait la signification. J'expriSecrétaire des Commandements de S. A. R. le prince J'en essayai l'interprétation; sur quoi le Roi me dit : mai l'opinion que c'était là sans doute un mot breton.

de Joinville (1).

Quimper, le 14 juin 1847.

Monsieur et digne ami,

« Donnez-moi cela par écrit. »

J'étais au moment de mon départ, et je n'avais d'ail leurs sous la main aucun secours ou renseignement ; je remis donc ce petit travail à mon retour à Quimper, Je vous envoie la traduction en langue bretonne duet, vers la fin de décembre, j'adressai à Sa Majesté le petit rescrit qui accorde des indulgences aux fidèles qui visiteront la chapelle de Carheil.

J'en ai donné la date, 1o en chiffres, 2o en toutes lettres le choix sera libre.

Pour ne pas mériter le reproche d'un purisme exagéré, j'ai conservé deux expressions devenues usuelles et difficiles à remplacer : indulgence et chapelle.

résultat de mes réflexions, encore plus que de mes recherches. J'ignore si cette pièce lui est parvenue, et je doute qu'Elle ait trouvé le moment de parcourir un factum qui n'avait pas moins de trois grandes pages; mais je me suis reproché de l'avoir adressé au Roi directement, au lieu de recourir à M. le Garde des sceaux ou telle autre personne éminente, comme bienveillant intermédiaire. Si, en effet, ma manière d'agir a été jugée peu respectueuse, le Roi voudra bien l'excuser, et l'attribuer uniquement à ma simplicité toute bre

tonne.

Puisque l'occasion s'en présente, je vous dirai que j'ai peut-être à me reprocher une inconvenance ou un manque de procédés envers le Roi. Voici comment : Quand j'eus l'honneur de diner à Saint-Cloud, en novembre 1845, Sa Majesté, en me parlant de son petitfils le duc de Penthièvre, fit la remarque qu'aucune ville, terre, château, bourgade, ne portait le nom de (1) Cette lettre est celle dont parle M. Trognon dans sa lettre à M. Fain, imprimée page 384.

Veuillez agréer, Monsieur et digne ami, l'hommage. de mon respectueux et bien sincère attachement. Jh M., évêque de Quimper.

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