POUR L'INTELLIGENCE GRECS ET LATINS, CON T E N A N T ET LES ANTIQUITÉS. D E DI É & Secrétaire perpétuel de l Académie de la même Ville. A CHÂLONS-SUR-MARNE, trouve à PARIS, BARBOU, Imprimeur - Libraire , rue des Mathurins, Et se M. DCC. L X X. AUTRES OU V R A G ES DU MÊ ME AUTEUR, Qui se trouvent chez les mêmes Libraires. 1.° Essai Historique - Critique sur l'Origine de la Puissance temporelle des Papes; Ouvrage qui a remporté le Prix de l'Académie Royale de Prusse. Nouvelle édition. Broché 1.livijo.fo 2.° Le Manuel des Enfans, ou les Maximes des Vies des Hommes Illustres de Plutarque ; Ouvrage dédié à Monseigneur le Dauphin. 1, Vol. in-12. Relié 2.liv. 10.5. 3.° Recueil de Differtations sur divers sujets de l'Histoire de France. 1. Vol. in-12, 4.0 Les Maurs, Coûtumes & Usages des anciens peuples , pour servir à l'Éducation de la Jeunesse. 3. Vol. in-12. & 1. Vol. in-4.2 5.0 Sous preffe , les Exercices du Corps chez les Anciens, auffi pour servir à l'Éducation de la Jeunesse. 2. Vol. in-12. DICTIONNAIRE POUR L'INTELLIGENCE DES AUTEURS CLASSIQUES, GRECS ЕТ LATINS, TANT SACRÉS QUE PROFANES, CONTENANT LA GÉOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE ET LES ANTIQUITÉS. CETTE LETTRE Grecs , qu'à notre C. D'ailleurs, est la troisième de les Latins n'ont point imité les cal'alphabet des Latins ractères des Hébreux. La lettre & des Langues vivan. des Hébreux , dont la prononciates.(a). tion répond d'avantage au xámta I. Quelques Auteurs ont cru & à notre C, c'est le kouph , dont que le C venoit du caph des Hé- la figure n'a aucun rapport au C. breux, parce que la figure de cette Selon le sentiment de Scaliger, lettre est une espèce de quarré le C est la moitié du K des Grecs; ouvert par un côté ; ce qui fait si l'on retranche la colonne une sorte de C, tourné à gauche de cette lettre , les deux pointes à la manière des Hébreux. Mais, qui restent, forment le C, en le caph est une lettre aspirée , qui les arrondissant pour en a plus de rapport au X, chi , des dre la figure plus aisée. Quoi (a) Juven, Satyr. 7. v. 192. Méthod. | Tom. V. pag. 45. Mém. de l'Acad. des Latin. de Port Royal. pag. 735, 736. Inscript. & Bell. Lett. Tom. V. p. 262. Antiq. expl. par D. Bern. de Monit. Tom. XIX. p. is. Tom. VIII. A car , ren 422130 a on ainsi o nes , qu'il en soit, la figure du C par le xóanc des Grecs K , x, dont on rapport à nous, paroît venir des a retranché la première partie. Latins. C'est le q des Latins, écrit sans u, II. Cette lettre a aujourd'hui un comme on le trouve dans quelques son doux avant l'e & avant l'i. On Anciens. En bas-Breton , on écrit prononce alors le C comme un aussi le 9 fans 4. Sece, ci, comme se,fi; enforte S'il arrive que, par la raison de qu'alors on pourroit regarder le l'étymologie , on conserve le C Ć comme le sigma des Grecs, dans l'écriture avant a, 0, u; tel qu'il se voit souvent, sur tout que dans la prononciation , dans les Inscriptions , avec la fi- donne le son doux au C, comme gure de notre C capital , TAIC quand on écrit, il prononça , franHMEPAIC ; c'est-à-dire , taïs çois , conçu , reçu, &c., à cause emeraïs. On pourroit citer une de prononcer, France, concevoir multitude d'exemples du sigma recevoir , on met alors sous le C ainsi écrit , principalement en let- une petite marque, qu'on appelle tres majeures ou capitales; car,en cédille ; ce qui pourroit bien être lettres communes, le sigma s’écrit le sigma dont nous avons déjà au commenceinent & au parlé , & qui, en lettres commumilieu des mois, & ainsi s à la fin s'écrit ainsi ś, ça, sô. La des mots. Quant à la troisième petite queue de ce figma a beau à figure du sigma , elle est précisé- coup de rapport avec notre cément comme notre C dans les dille. lettres capitales ; & elle est en Le C se prononce fortement à usage au commencement , la fin de presque tous les monomilieu & à la fin des mots; mais , syllabes , comme dans bec , choc , dans l'écriture commune, on re- croc , froc , pic, roc , sec, foc , courbe la pointe inférieure du &c. Il y a aufli quelques mots de C, comme si on ajoûtoit une plusieurs fyllabes, à la fin defvirgule au C. En voici la figure quels le C se prononce fortement, 6 comme dans Brisac, Énoc, LaIl paroît donc que le C doux mec , &c. Il faut en excepter Aln'est que le figma des Grecs; & il manac, Tabac , &c. Dans respect seroit à souhaiter que le C eût & fufpect, le Ć le prononce sans alors un caractère particulier, qui le i, respec , suspec, selon le P. le distinguât du C dur. Car, lors- Buffier. Malgré cette regle, on C , que le C est suivi d'un a , d'un peut , suivant d'autres , prononcer ou d'un u, il a un son dur ou sec, le dans suspect. En pact , exact, comme dans canon cabinet , ca- correct, direct, le C & le t se prodenat, coffre, Cologne , colombe, noncent. Dans ces mots, alma. curiosité, cuvette, culte, &c. nac, arsenac, arsenic, cotignac, Alors, le C n'est plus la même clerc , marc , porc, épic; & dans lettre que le C doux, quoiqu'il ceux où le C est précédé d'une paroisse sous la même figure. C'est voyelle nazale, comme banc, au وہ 4 a jonc, donc, le C final ne se pro- tins ont fait de l'une & de l'autre nonce point, s'il n'est avant une de ces lettres. Lorsqu'ils ont vouvoyelle en récitant des vers , & lu que la voyelle , qui suit le 9 dans une prononciation solltenue accompagné de l'u, ne fic qu'une & énergique. Quand porc - épic même syllabe , ils se sont servis de font joints ensemble, il faut pro- qu; ainsi , ils ont écrit , aqua, noncer le C de porc. Il ne se qui, quiret , reliquum , &c. Mais, prononce point dans eftomac lorsqu'ils ont eu besoin de diviser broc. cette syllabe , ils ont employé le III. Depuis que l'Auteur du Bu- C. C'est pourquoi , on trouve reau typographique a mis en usage dans Lucrece a-cu-a en trois fylla méthode, dont il est parlé dans labes, au lieu de aqua en deux la Grammaire générale de Porc- fyllabes. De même, ils ont écrit Royal, les maîtres , qui mon- qui monosyllabe au nominatif, trent présentement à lire à Paris, au lieu qu'ils écrivoient cu-i dildonnent une double dénomination fyllabe au datif. On trouvé aussi au C. Ils l'appellent Ce avant e dans Lucrece cui ret pour quiret , & avant i. Ainsi, en faisant épel- relicu-um pour reliquum. ler, ils font dire ce, e ce ; ce , IV. Il faut encore observer le i, ci. Quant au C dur ou sec, ils rapport du C au g. Avant que le l'appellent ke , a ,ca; be, e, ba, caractère g eût été inventé chez les a caba ; ne, e, ne,cabane. Car, au- Latins , le C avoit en plusieurs jourd'hui, on ne fait que joindre mocs la prononciation du g. Ce un e muet à toutes les consonnes. fut ce qui donna lieu à Sp. ČarviAinsi, on dit be, ce, de, fe , me lius , au rapport de Térentius re te , se, ve ; & jamais effe, Scaurus , d'inventer le g pour emme, enne, erre , ele. distinguer ces deux prononciations. Cette nouvelle dénomination C'est pourquoi, un Auteur appelle des lettres facilite extrêmement le 8, lettre nouvelle. la lecture., parce qu'elle fait assem. Quoique nous ayons un caracbler les lettres avec bien plus d'ai- tère pour le C,& un autre pour le sance. On lit en vertu de la dé. 8 ; cependant, lorsque la pronomination qu'on donne d'abord nonciation du C a été changée en à la lettre. celle du g, nous avons conservé Il n'y a donc proprement que le C dans notre orthographe le C dur , qui soit le cappa des parce que les yeux.s'étoient accou. Grecs , x, dont on a retranché la tumés à voir le C en ces mots là. première partie. Le C garde ce Ainsi nous écrivons toujours son dur après une voyelle & avanc Claude , cicogne, second , seconune confonne , difter , effectif. dement , seconder, quoique nous Le C dur & le q sans u ne sont prononcions Glaude , cigogne , fepresque qu'une même lettre. Il y gond , Jegondement, segonder ; mais, a cependant une différence remar- on prononce , secret, secrétement , quable dans l'usage , que les La- secrétaire. a 2 |