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LENOX

NEW YORK

IMPRIMERIE DE A. FIRMIN Didot,
RUE JACOB,1
,N" 24.

DE FRANCE.

CHAPITRE LXV.

POLITIQUE ET GUERRE.

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Refus de

Proposition d'armistice faite par le roi de Prusse. Napoléon. Proclamation de Napoléon à la nation saxonne. Renvoi des prisonniers saxons Imprévoyance du gouvernement prussien. - Capitulation d'Erfurt. Poursuite des Prussiens par les Français. Défaite de la réserve prussienne à Hall. Honncur décerné, au maréchal Davoust d'entrer le premier à Berlin: Napoléon au tombeau de Frédéric à Potsdam. -Capitulation de Spandau - Entrée de Napoléon à Berlin. Arrestation et mise en liberté du prince d'Hatzfeld. — Égards de Napoléon pour la famille royale. Paroles plus que sévères de Napoléon sur la cour de Prusse. Témoignages de satisfaction donnés au corps du maréchal Davoust. Proclamation de l'Empereur à

l'armée.

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Opérations militaires. Capitulation du prince

de Hohenlohe à Prentzlau.

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- Le prince Auguste Ferdinand

fait prisonnier. Capitulation de Stettin. Poursuite du

corps de Blucher par le prince de Ponte-Corvo.

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de Blucher à Lubeck. Capitulation de Blucher à Ratkau. Capitulation des places de Hameln et de Nienbourg.

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Prise de Czenstokau. Entrée de l'armée française en Pologne Activité de la vie politique de Napoléon. — Sévérité de l'Empereur envers le duc de Brunswick. - Griefs de la France contre l'électeur de Hesse. -Tentative de négociation faite par ce prince. - Occupation des possessions du prince d'Orange-Fuld. Occupation du duché de MecklenbourgSchwerin. Procédés bienveillants de l'Empereur envers l'électeur de Saxe. Différence du jugement des peuples sur l'électeur de Saxe et l'électeur de Hesse. - Traité de

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paix avec la Saxe. Article remarquable de ce traité. Accession de plusieurs princes à la confédération du Rhin. Négociation avec la Prusse. Conditions proposées par l'Empereur. Refus impolitique de Lucchesini de souscrire à ces conditions. Refroidissement de l'Empereur pour la

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conclusion de la paix.

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Remarque déplacée du marquis de Lucchesini. Motifs de Napoléon pour ne pas conclure une paix partielle avec da Prusse. Conclusion d'une suspension d'armes. Conditions de cette suspension d'armes. Refus du roi de la ratifier. ← Organisation d'une administration française pour les pays conquis. - Prestation de serment à Napoléon par les autorités prussiennes.

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Contributions, extraordinaires. de guerre. Exemples antérieurs Exemple d'une junte autrichienne Paroles de Napoléon au ministre

imités par Napoléon.

établie à Condé en 1993.

turc à Berlin.

EN fuyant des champs d'Auerstaedt, le roi de Prusse comptait du moins sur le triomphe de ses deux autres armées. Il fut atteint dans sa

fuite par la nouvelle de leur déroute commune. Le malheur eût dépassé toute borne pour qui en eût calculé la chance. Que devait-il être là où la possibilité n'en avait pas été admise? Peu d'heures avant ce cruel dénoûment, la reine rêvait encore à Weimar de chimériques victoires, et ce n'était pas sans peine qu'on l'avait décidée à partir. Arrivé à Sommerda, le roi relut la lettre de Napoléon qu'il avait reçue au commencement de la bataille. Il se hâta de répondre et proposa un armistice. Cette réponse fut portée à l'Empereur par M. de Doenhof, l'un des aidesde-camp du roi. L'Empereur devait-il accepter cette proposition? Sans nous arrêter à la question militaire qui n'est pas douteuse, il ne le pouvait pas même comme homme d'État. La Prusse, eût-elle été par lui relevée de sa ruine, n'eût pas été pour la France un meilleur allié qu'avant cette dernière humiliation. D'ailleurs derrière la Prusse s'avance la Russie, et dans la Russie c'est l'Angleterre que Napoléon va combattre. Il est une conquête qui lui échappera toujours et qu'il est condamné à toujours poursuivre, c'est la conquête de la paix maritime. Quand il la demandera de concert avec la Russie même, il ne l'obtiendra pas. Comment eût-il pu s'arrêter à léna? La proposition du roi de Prusse ne fut ceptée.

pas ac

Aux succès de la guerre, l'Empereur ne négligea point de joindre ceux de la politique. Parmi les prisonniers faits à léna se trouvaient six mille soldats et deux à trois cents officiers saxons. Toujours il avait parlé avec les plus grands égards du sage prince qui gouvernait la Saxe, se plaisant d'ailleurs à rappeler que, depuis deux cents ans, ce pays avait été sous la protection de la France. Peu de jours auparavant il avait aussi adressé à la nation saxonne une proclamation par laquelle il lui annonçait qu'il venait la soustraire à la honte de devenir une province prussienne. « Demain, disait-il, les <«< Prussiens demanderaient la Lusace ; aprèsdemain, la rive de l'Elbe. Mais que dis-je? << N'ont-ils pas tout demandé en forçant votre << souverain à reconnaître une souveraineté qui, <«< étant imposée immédiatement, vous effacerait « du rang des nations? >>

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Les actions de l'Empereur furent d'accord avec ses paroles. Il renvoya les officiers et soldats saxons à leur prince sous la seule condition de ne point servir contre les armées françaises. Sa générosité ne fut point mal placée. L'électeur, qui d'abord obtint la faveur de rester neutre,

'Le fatal congrès de 1815 a fait voir si Napoléon jugeait bien

la Prusse.

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