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«<leur..... Ils mangent volontiers, avec l'homme qu'ils ont dépouillé, le produit du pillage dont « il a été la victime. 1 »

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Quant à l'organisation d'une autorité française pour administrer le pays soumis à une occupation militaire, cette méthode, autorisée par de nombreux exemples, était surtout justifiée par celui des puissances coalisées elles-mêmes, dans les premières années de la guerre de la révolution. En 1793, une proclamation du prince de Cobourg, datée du 13 juillet, annonça «qu'il prenait possession de Condé au nom de S. M.

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impériale et royale. » Il fut en outre établi dans la même place de Condé une junte2 impériale et royale, chargée de par l'Empereur et roi de l'administration des pays conquis. A peine cette junte était-elle en activité qu'elle abolit et remplaça, par des magistrats provisoires, toutes les autorités, constituées depuis la révolution de 1789. L'Empereur Napoléon au contraire conserva3 en Prusse tous les pouvoirs existants; il

'La natura de' Francesi è appetitosa di quello d'altri, di che insieme col suo e quello altri è poi prodiga, e però il Francese ruberia con lo alito per mangiarselo, e mandarlo male, e goderselo con colui a chi lo a rubato.

'Les Mémoires d'un Homme d'état disent que ce fut d'après les instructions directes du baron de Thugut.

3 Nous ne destituâmes personne. Un seul fonctionnaire offriț

se contenta de placer un agent français auprès de l'autorité principale de chaque pro

vince.

Dans la première réception du corps diplomatique à Berlin, l'Empereur Napoléon avait dit au ministre turc, Argyropolo, « d'envoyer un « courrier à sa cour pour porter1 des nouvelles << de ce qui se passait et annoncer que les Russes << ne tenteraient rien contre l'empire ottoman. >> Napoléon s'abusait; sa confiance était de la présomption; il croyait trop à la puissance de ses succès ou à la générosité de la Russie. Sans doute le souverain fugitif de la Prusse avait droit de compter sur l'appui de toutes les forces d'Alexan

sa démission et je l'acceptai. Voici à quelle occasion. La paix était faite, mais il subsistait une sorte d'état de guerre. Le baron de Stein, qui était venu à Berlin pour traiter du réglement des contributions extraordinaires, avait organisé dans cette capitale une disette artificielle. Ce fut une crise fâcheuse. On s'attroupait à la porte des boulangers, comme nous l'avons vu en France à une certaine époque de la révolution. Je soupçonnais l'origine du mal. Je parlai très-fermement au président de la ville et de la police, M. Büsching. Il proposa de se retirer. Je le pris au mot. On fit auprès de moi les plus vives instances pour me décider à le laisser en fonction. Je m'y refusai. En vingt-quatre heures nous eûmes découvert dans Berlin des approvisionnements pour plus de trois mois. Le lendemain les attroupements cessèrent.

' 21° bulletin, daté du 28 octobre.

dre. Celui-ci y était engagé par son honneur, par ses affections, par le souvenir du serment prêté sur la tombe de Frédéric, par le danger même de voir les Français approcher de sa frontière, mais tout à coup un incident appelle l'attention de la Russie du côté du Danube. « L'a<< morce prend à Pétersbourg' et l'on songe, « avant tout, à saisir la riche proie qui se pré<< sente. » Au lieu de porter une puissante armée sur la Vistule, quarante mille hommes sont envoyés sous les ordres du général Michelson pour s'emparer de la Moldavie. Ainsi, quelque sensibles que fussent personnellement pour l'empereur Alexandre les malheurs de Frédéric-Guillaume, la ruine de la monarchie prussienne ne suffisait pas pour détourner le cabinet de Pétersbourg des voies invariables de sa politique. C'était toujours vers Constantinople que ce cabinet plaçait ses intérêts les plus essentiels et portait ses premières pensées. Du reste la guerre, que la Russie va commencer contre les Turcs et

'The bait took at St.-Petersburgh. A flame was raised in the russian cabinet. From the barren glory of protecting the minor states and asserting the liberties of Europe, all eyes and hearts were turned to the richer prize wich seemed now to be placed within reach.

Edimburgh Review de 1813. ( Mémoire attribué à M. Adair.)

sans déclaration préalable, guerre dont nous exposerons plus tard l'origine, formera une diversion qui ne sera pas sans utilité pour la France.

mmmmm.

CHAPITRE XLVI.

AFFAIRES EXTÉRIEURES ET INTÉRIEURES.

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Décret du blocus continental. · Initiative en Angleterre, représailles en France. Texte du décret sur le blocus. Message de l'Empereur au Sénat. Satisfaction en France de la défaite des Prussiens. Réponse et députation du Sénat à l'Empereur. Soins donnés à la littérature. Accueil distingué fait par Napoléon aux hommes de lettres et - Proclamation à l'armée française, datée de

aux savants.

Posen.

-

· Décret pour l'élévation d'un monumeut en l'honneur de l'armée. Projet d'un édifice monumental pour la bourse de Paris. Question polonaise. Réserve de Napoléon sur la question du rétablissement de la Pologne. Interprétations fausses des sentiments de Napoléon. . Gravité des obstacles qui s'opposent au rétablissement de la Pologne État des rapports de la France et de l'Autriche. - Convention entre la France et l'Autriche pour la reprise des Bouches du Cattaro. Proposition d'alliance entre la France et l'Autriche. Neutralité équivoque de la cour de Vienne. Langage du général Andréossy à l'Empereur d'Autriche.

polonaises.

Plaintes de l'Autriche sur les proclamations
Projet d'échange de la Silésie prussienne
Indifférence de l'Autriche pour l'em-

contre la Gallicie. pire ottoman.

Conduite prudente de l'Empereur Napoléon

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