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vement, à neuf l'affaire s'engagea ; Blucher menaça Léipsick; Bernadotte enleva les hauteurs de Taucha, où était la droite de Ney, commandant en chef l'armée française sur ce point; et Beningsen attaqua le duc de Tarente, qui fut contraint de se retirer sur Stotteritz. Malgré ces désavantages qui étaient balancés par des succès en d'autres lieux, l'armée française conservait une attitude respectable, quand toute l'armée saxonne passa dans les rangs ennemis. Cet événemeut encouragea les Prussiens, qui s'emparèrent de Reidnitz. Bonaparte s'y porta en personne à la tête de sa garde, et ce village fut repris à la boïonnette. La nuit sépara les combattans ; 40 mille hommes de part et d'autre restèrent encore sur le champ de bataille.

Le 19, Bonaparte ne possédait plus, ent avant de Leipsick, que deux positions; le peu de munitions qui lui restaient, et la supériorité numérique des alliés ne lui permettaient pas de tenter une nouvelle bataille. Il fit mettre son armée en retraite. La veille, il avait envoyé Bertrand, avec 20,000 hommes, pour assurer les débouchés de la Saale. Il était à Léipsick, avec le roi de Saxe, à voir défiler les troupes, quand la vivacité du feu, qu'il

entendit à son arrière-garde, l'avértit qu'il n'était plus en sûrete dans cette ville. Il fit dire au duc de Tarente, qui commandait cette arrière-garde, de se retirer; et il s'enfuit luimême à Lindenau, pour voir évacuer les dernières troupes.

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Le duc de Tarente n'avait que 20,000 hommes, et il était pressé par plus de 100,000. Le pont de Lindenau avait été miné, et on avait confié l'opération importante de le faire. sauter à un caporal, qui mit le feu aux pou dres avant l'arrivée de l'arrière-garde. La majeure partie des troupes mit bas les armes ; un grand nombre d'individus se jetèrent dans la rivière, et s'y noyèrent; le prince Poniatowski fut de ce nombre. Le maréchal duc de Tarente fut assez heureux pour la traverser à la nage: 18,000 hommes d'élite, et une nombreuse artillerie `restèrent à l'ennemi.

Les alliés se mirent sur-le-champ à la poursuite des Français, et harcelèrent sans relâche la queue, les flancs, et même la tête de leurs colonnes: bientôt le désordre et la désorgani sation furent extrêmes; et les routes se couvrirent des débris de leur armée. Cette retraite présentait l'image de la déroute de Moskou les colonnes, souvent coupées par

l'ennemi, étaient dissipées par le fer et la frayeur; toutes les églises, toutes les maisons étaient encombrées de morts et de mourans, et des milliers de traîneurs parcouraient les routes et les forêts dans l'état le plus pitoyable.

Le 30 octobre, cette armée arriva devant Hanau, où un corps de Bavarois, commandé par le général de Wrède, essaya de lui barrer le passage; mais cette ville fut emportée, et Bonaparte arriva le 2 novembre sur le Rhin, avec les faibles restes de son armée, qui s'y' rallièrent attendre leur réorganisation. pour Cependant Bonaparte, arrivé à Mayence, séjourna huit jours dans cette ville, afin de réunir ses troupes; de déterminer les lieux où devaient se rassembler les débris des différens corps, et de connaître le nombre d'hommes qu'il serait forcé de lever pour en compléter les cadres; ce travail, qu'il appelait réorganiser l'armée, * étant terminé, il se rendit dans sa capitale, où il mit en jeu tous les ressorts du despotisme pour se créer de nouveaux

* On lit dans les journaux d'alors cette phrase singulière « Aujourd'hui à neuf heures, l'Empereur a signé la réorga»nisation de l'armée. » Ne semblerait-il pas qu'on crée une armée de 100 mille hommes avec un seul trait de plume?

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