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CONSTITUTION

DES ÉTATS-UNIS DES ILES IONIÈNNES.

PROCLAMATION

Du haut commissaire anglais, sur la Constitution à donner aux iles Ioniennes.

Palais de Corfou, 19 novembre 1816.

De la part de S. Exc. le très-honorable sir Thomas Maitland, chevalier grande-croix de l'honorable ordre militaire› du Bagne, membre de l'honorable conseil privé de S. M. britannique, lieutenant-général, et commandant en chef les forces de S. M. dans la Méditerranée, gouverneur de Malte1 et ses dépendances, et lord haut commissaire de S. M., dans les États-Unis des îles Ioniennes, etc., etc.

S. Exc. le lord haut commissaire s'est occupé depuis son arrivée dans ces états, à chercher sérieusement, autant que les circonstances actuelles pouvaient le permettre, à avancer dans l'exécution de la mission importante que son souverain lui a confiée.

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Il observe, avec une grande satisfaction, qu'aujourd'hui, s'est évanoui l'esprit d'opposition manifesté par un petit nom bre d'individus égarés ou mal-intentionnés, sur le sens naturel du traité de Paris, D'autre part, les recherches les plus exactes lui donnent la certitude que le fléau destructeur qui› avait existé d'abord dans cette île, ensuite dans celle de Cé> phalonie, a été extirpé (et il espère que c'est pour toujours), par le secours du ciel, par le zèle et l'activité des officiers employés, et par le patriotisme de la population mêmė?02 sí C'est pourquoi S. Exc. estime maintenant convenable de signifier aux diverses autorités constituées, et à la populas! tion en général des Etats-Unis ioniens, que son intention est d'adopter bientôt, et sans aucun délai (excepté celui qui pourrait résulter de la nature même de l'affaire ), les me

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sures nécessaires pour la formation de cette assemblée législative qu'il est chargé de convoquer et dont il a l'ordre de diriger les opérations; il est tenu d'établir pour ces états une constitution permanente, sujette à la ratification de S. M. le roi du royaume-uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande. Dans l'exécution des hauts et importans devoir scommis à S, Exc., elle n'a que deux vues: la première de se conformer aux intentions des grandes et magnanimes puissances alliées qui ont fait le traité de Paris; la seconde, de s'y conformer en suivant le sens clair et équitable de ce traité, de manière à assurer au peuple ionien, placé sous l'unique et exclusive protection de la Grande-Bretagne, cette portion plus considérable de liberté et de bonheur qu'un examen approfondi de son état actuel et de ses sentimens a pu lui faire accorder.

S. Exc. n'hésite pas à déclarer, qu'elle est convaincue, que, dans l'opinion de quelques personnes, a prévalu l'idée, que son intention est de faire des innovations dans l'ordre de choses établi dans ces lieux; ce qui est également éloigné de ses propres sentimens, et des devoirs qu'elle a à remplir, tant envers son souverain, qu'envers les peuples de ces états.

Et ce serait en vérité une chose assez étrange, que le représentant du royaume qui, par des circonstances particu lières, a seul pu, en toute occasion, opposer une résistance ferme et décidée à l'esprit innovateur et révolutionnaire des prétendus régulateurs de la France, du royaume qui, uni à ces magnanimes alliés, a ruiné ces principes et cette puissance, qui étaient en même temps le fléau et la peste du genre humain, osat maintenant soutenir devant le peuple soumis à sa protection exclusive, ces doctrines politiques, spéculatives et visionnaires, tandis que pour les combattre, la nation anglaise a versé le sang de ses guerriers, et employé des sommes incalculables et sans exemple dans les annales des peuples.stling ›, All

Tel n'est pas le but du gouvernement de S. M. gouverne qui répugne aux changemens soudains, eti violens. La base de la société devra rester ici telle qu'elle est établie. Les premiè res classes de la société seront soutenues dans leurs droits; et les classes inférieures seront aussi protégées dans des leurs Jamais on ne verra S. Exc. dévier de cette règle fondamen tale de la politique anglaise, règle la plus essentielle à laquelle elle doit rester attachée, et, qu'il dui soit permis de de

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dire, c'est la gloire de sa patrie d'avoir heureusement combiné, par le moyen de ses principes, les intérêts de ces divers ordres, dans le mode le plus satisfaisant que l'on ait observé jusqu'à présent dans l'histoire d'aucune autre nation quelconque.

En faisant cette déclaration, et en se proposant de se renfermer dans le sens le plus étroit qui y soit attaché, S. Exc. désire qu'il soit parfaitement entendu que, quoique son intention ne soit pas d'introduire aucun changement fondamental, toutefois elle estime, d'après ce qu'elle a pu observer et connaître, qu'il faudra des altérations notables, et que pour assurer la protection due aux personnes et aux propriétés de tous, une amélioration considérable est à faire dans beaucoup des établissemens actuels.

S. Exc. ne regarde comme sagesse législative, que celle de l'expérience.

L'expérience des résultats pratiques est toujours la voie la plus sûre et la plus certaine à suivre ; et la folie des chimériques spéculations politiques se trouve maintenant, grâce au ciel, aussi méprisée qu'il est possible.

Quelle est donc l'expérience que nous devons étudier dans les états ioniens ?

Il serait bien pénible à S. Exc., et certes elle ne s'y déciderait pas, de rappeler l'espèce de gouvernement, si on peut lui donner ce nom, qui, pendant des siècles, a courbé sous la tyrannie aristocratique de Venise la tête des peuples courageux de ces contrées, doués par la nature de qualités éminentes, tyrannie dont le principal effort était d'avilir et de dégrader les colonies, et de s'opposer, comme si cela eût été nécessaire, à: la sûreté de la mère patrie, et de la tenir dans l'état le plus bas d'ignorance et de servitude.

Il ne lui serait pas moins douloureux d'entrer dans une discussion relative aux scènes qui ont eu lieu dans presque toutes ces îles, après la constitution dite Bisantine.

Heureusement enfin, s'est présenté ce monarque, dont le nom ne peut être rappelé sans tous les sentimens de respect et d'admiration, l'empereur Alexandre, le protecteur reconnu, et alors le sauveur de ces états.

La cause qui, pendant quelque temps, a fait cesser cette protection, et les bases de l'arrangement définitif par lequel, avec le consentement de tous, la protection exclusive de ces états a été dévolué à la Grande-Bretagne, sont maintenant

sures nécessaires pour la formation de cette assemblée législative qu'il est chargé de convoquer et dont il a l'ordre de diriger les opérations; il est tenu d'établir pour ces états une constitution permanente, sujette à la ratification de S. M. le roi du royaume-uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande. Dans l'exécution des hauts et importans devoir scommis à S. Exc., elle n'a que deux vues: la première de se conformer aux intentions des grandes et magnanimes puissances alliées qui ont fait le traité de Paris; la seconde, de s'y conformer en suivant le sens clair et équitable de ce traité, de manière à assurer au peuple ionien, placé sous l'unique et exclusive protection de la Grande-Bretagne, cette portion plus considérable de liberté et de bonheur qu'un examen approfondi de son état actuel et de ses sentimens a pu lui faire accorder.

S. Exc. n'hésite pas à déclarer, qu'elle est convaincue, que, dans l'opinion de quelques personnes, a prévalu l'idée, que son intention est de faire des innovations dans l'ordre de choses établi dans ces lieux; ce qui est également éloigné de ses propres sentimens, et des devoirs qu'elle a à remplir, tant envers son souverain, qu'envers les peuples de ces états. Et ce serait en vérité une chose assez étrange, que le re présentant du royaume qui, par des circonstances particu lières, a seul pu, en toute occasion , opposer une résistance ferme et décidée à l'esprit innovateur et révolutionnaire des prétendus régulateurs de la France, du royaume qui, uni à ces magnanimes alliés, a ruiné ces principes et cette puissance, qui étaient en même temps le fléau et la peste du genre humain osat maintenant soutenir devant le peuple soumis à sa protection exclusive, ces doctrines politiques, spéculatives et visionnaires, tandis que pour les combattre, la nation anglaise a versé le sang de ses guerriers, et employé des sommes incalculables et sans exemple dans les annales des peuples.

Tel n'est pas le but du gouvernement de S. M. gouverne qui répugne aux changemens soudains, eti violens. La base de la société devra rester ici telle qu'elle est établie. Les premiè res classes de la société seront soutenues dans leurs droits; et les classes inférieures seront aussi protégées dans les leurs Jamais on ne verra S. Exc. dévier de cette règle fondamentale de la politique anglaise, règle la plus essentielle à la quelle elle doit rester attachée, et, qu'il dui soit permis de de

dire, c'est la gloire de sa patrie d'avoir heureusement combiné, par le moyen de ses principes, les intérêts de ces divers ordres, dans le mode le plus satisfaisant que l'on ait observé jusqu'à présent dans l'histoire d'aucune autre nation quelconque.

En faisant cette déclaration, et en se proposant de se renfermer dans le sens le plus étroit qui y soit attaché, S. Exe. désire qu'il soit parfaitement entendu que, quoique son intention ne soit pas d'introduire aucun changement fondamental, toutefois elle estime, d'après ce qu'elle a pu observer et connaître, qu'il faudra des altérations notables, et que pour assurer la protection due aux personnes et aux propriétés de tous, une amélioration considérable est à faire dans beaucoup des établissemens actuels.

S. Exc. ne regarde comme sagesse législative, que celle de l'expérience.

L'expérience des résultats pratiques est toujours la voie la plus sûre et la plus certaine à suivre ; et la folie des chimériques spéculations politiques se trouve maintenant, grâce au ciel, aussi méprisée qu'il est possible.

Quelle est donc l'expérience que nous devons étudier dans

les états ioniens ?

Il serait bien pénible à S. Exc., et certes elle ne s'y déciderait pas, de rappeler l'espèce de gouvernement, si on peut lui donner ce nom, qui, pendant des siècles, a courbé sous la tyrannie aristocratique de Venise la tête des peuples courageux de ces contrées, doués par la nature de qualités éminentes, tyrannie dont le principal effort était d'avilir et de dégrader les colonies, et de s'opposer, comme si cela eût été nécessaire, à la sûreté de la mère patrie, et de la tenir dans l'état le plus bas d'ignorance et de servitude.

Il ne lui serait pas moins douloureux d'entrer dans une discussion relative aux scènes qui ont eu lieu dans presque toutes ces îles, après la constitution dite Bisantine.

Heureusement enfin, s'est présenté ce monarque, dont le nom ne peut être rappelé sans tous les sentimens de respect et d'admiration, l'empereur Alexandre, le protecteur reconnu, et alors le sauveur de ces états.

La cause qui, pendant quelque temps, a fait cesser cette protection, et les bases de l'arrangement définitif par lequel, avec le consentement de tous, la protection exclusive de ces états a été dévolué à la Grande-Bretagne, sont maintenant

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