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Dieu a fait le roi; la mission de la France est de faire la royauté. — Al. de Saint-Chéron. ›

- Le 5 octobre, jour anniversaire de la mort de la reine Hortense, mère du Président de la République, un service funèbre sera célébré dans l'église de Rueil, où le tombeau est élevé à côté de celui de l'impératrice Joséphine.

- La journal la Presse, qui avait été condamné par défaut pour avoir reproduit la lettre de M. Victor Hugo à l'Avénement du Peuple, a été acquitté contradictoirement hier par le jury de la Seine.

- Rose Tamisier est arrivée à Nîmes très-souffrante, et on a dû la transporter à bras de la voiture qui l'avait amenée dans la maison d'arrêt. Une Sœur de charité est chargée de lui donner des soins pour l'aider à se rétablir. En attendant, le jugement de l'affaire qui la concerne a été remis indéfiniment.

-Nous recevons des nouvelles de Calais d'aujourd'hui, deux heures du matin. L'opération de la reprise du fil électrique jeté à la mer avait parfaitement réussi. Le fil a été ressaisi, reporté au point de la marée haute, et sondé au fil qui communique à la station de Calais. Hier dimanche, à sept heures du soir, tout ce travail était terminé.

On allait demander la permission de transmettre à la côte anglaise l'ordre de mettre le feu par le fil électrique à un des canons des remparts de Calais, afin de bien constater la communication entre la côte d'Angleterre et celle de France.

Ce soir, à six heures, un grand dîner donné à l'Hôtel-de-Ville a dû célébrer T'heureuse réussite de cette merveilleuse tentative.

Demain, à neuf heures, Douvres communiquera avec Paris; il y avait encore une lacune entre le point de départ à Douvres, le South-Foreland et la station. On pourra donc, avant vingt-quatre heures d'ici, avoir des communications entre Londres et Paris, on peut même dire entre Londres et Trieste. Pourquoi faut-il que nous ne puissions pas dire entre Londres et Marseille, grâce au temps perdu en hésitations pour le chemin de fer de Paris à la Méditerranée! L. Boniface.

P. S. Nous recevons à l'instant une dépêche télégraphique qui nous est expédiée par un de nos amis de Calais :

Calais, 29 septembre, deux heures et demie du soir.

Un canon du rempart de Calais vient d'être tiré par le courant électrique envoyé de Douvres. Les navires du port sont pavoisés. L'on prépare une brillante réception aux ingénieurs Crampton et Wollaston à l'Hôtel-de-Ville. >> (Constitutionnel.)

- Par des décisions récentes, la commission municipale de Paris a voté des sommes importantes consacrées à la construction de nouveaux égouts. On se ferait difficilement une idée de la multiplicité et de l'étendue de ces voies sonterraines de circulation pour les eaux sales.

Le développement des égouts de Paris présente une étendue d'environ 130,000 mètres, soit trente-trois lieues de larges routes, en solide maçonnerie qui circulent sous les deux mille deux cents voies publiques de la capitale.

- Deux sapeurs-pompiers, les sieurs Passoirs et Durand, de la compagnie casernée rue Saint-Nicolas, 68, ayant trouvé un mandat sur la Banque de France, de 3,875 fr., sortant de la caisse de M. Caffin, agent de change à Paris, se sont empressés de le rapporter à ce dernier, et ils ont refusé la récompense qui leur était offerte. M. Caffin n'a d'autre moyen de s'acquitter envers eux qu'en donnant de la publicité à leur belle action, et nous nous empressons d'y concourir pour notre part.

C'est une chose bien regrettable que les hôpitaux de Paris soient trop encombrés pour permettre de recevoir, pendant deux ou trois jours, des hommes fatigués, qu'un peu de repos empêcherait souvent de tomber véritablement malades. Dans les hôpitaux de province, quelques lits sont spécialement réservés pour les voyageurs; mais le plus souvent surtout dans les villes considérables, le nombre en est insuffisant. Marseille seule possède un hôpital spécial, l'hôpital Sainte-Françoise, où il y a trente-six lits spécialement affectés au repos des voyageurs; vingt de ces lits sont destinés aux hommes, le reste aux femmes; il y a de plus, dans cet hospice, une crèche où on allaite les nouveaux-nés. Les voyageurs qui sont admis dans cet établissement, y sont nourris et y séjournent pendant trois jours, temps nécessaire pour qu'ils puissent s'y reposer. De sages précautions ont été prises pour que cette institution charitable ne soit pas exploitée par le vagabondage.

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On vient de retrouver sur le mont Tombelène, immense rocher granitique situé à environ 2 kilomètres du mont Saint-Michel, les débris d'une tombe qui remonte au commencement du treizième siècle, et qui est d'un grand intérêt archéologique. Ce rocher, qui a environ 40 mètres de haut sur 1,200 mètres de circonférence, a été témoin d'événements historiques nombreux et importants et qui remontent à l'époque des Gaulois et finissent au commencement de la première révolution. En 1135, Bernard, abbé du mont Saint-Michel, y établit un petit monastère, qui dura jusqu'au dix-septième siècle, et fut, pendant cet espace de temps, un lieu de pèlerinage vénéré des habitants des pays d'alentour. On pense que la tombe dont on retrouve les vestiges, et qui était placée dans un petit caveau taillé dans le roc, était celle de Jordan, abbé du mont Saint-Michel, qui mourut vers 1212 et fut inhumé en ce lieu.

Le roi Philippe-Auguste fit construire sur le mont Tombelène un fort qui fu souvent assiégé, plusieurs fois pris et toujours repris par les Français. Lorsque Fouquet devint gouverneur de la Bretagne, il répara ce fort et augmenta ses travaux de défense; mais à sa chute il fut entièrement abandonné. On retira sa garnison, et les religieux du monastère le quittèrent également. Quelques années après, Louis XIV fit démolir les fortifications sans but, depuis qu'elles étaient sans défense.

Une chapelle, placée sur un des versans de la montagne, et que les marins apercevaient au loin en mer, survécut seule. Elle était placée sous la double invocation de Notre-Dame et de Sainte-Appoline. Une lampe y brûlait jour et nuit. De nombreux pèlerins venaient sans cesse en ce lieu pour adresser leurs prières à la Vierge. Cette humble chapelle disparut en 89. Nous apprenons avec plaisir qu'il est question de la rétablir. Le mont Tombelène, entouré de tous côtés par la mer, n'est abordable qu'à marée basse.

-On lit dans l'Union de l'Ouest :

«De braves ouvriers nous signalent le trait suivant qui mérite d'être livré à la publicité.

La nuit dernière, un incendie a éclaté dans les magasins de M. Oriolle, et une grande partie de notre population s'est portée sur le lieu du sinistre. La rivière est proche des chaînes furent établies. Parmi les plus courageux et les plus infatigables travailleurs qui en formèrent les anneaux, se trouvait un ecclésiastique dont nous regrettons d'ignorer le nom.

• Arrivèrent une dizaine de socialistes qui, en présence d'un désastre immense, au milieu de l'émotion générale, ne remarquèrent qu'une chose, l'énergie et le dévouement de l'ecclésiastique. Aussitôt les voilà cherchant un organe de leurs sentiments: ayant aperçu un enfant d'une douzaine d'années, ils le lancè

rent vers le prêtre occupé à lutter contre le fléau, et, l'excitant, lui firent crier, à plusieurs reprises, d'une voix qui domina le tumulte : A bas la soutane!

N'est-ce pas une chose odieuse, nous disait un de ceux qui nous signalaient ce fait, n'est-ce pas une chose infâme que ces prétendus amis du peuple, qul n'ont sur les lèvres que le mot de fraternité, se choquent de l'habit avec lequei un homme se porte au secours de son prochain, et qu'ils l'outragent lâchement, par la bouche d'un enfant?

« Nous devons ajouter qu'un ouvrier bien connu pour ses opinions républicaines, mais de ces honnêtes travailleurs qui croient encore que les chefs de la démocratie- que l'on voit chaque jour insulter le catholicisme dans leurs journaux, se rire de pratiques pieuses et calomnier les prêtres rêvent le bien-être du peuple, disait en regardant tour à tour les insulteurs et ses poings musculeux : Ah! si j'étais plus près...

Les huit ou dix individus en question comprennent incomparablement mieux la doctrine des maîtres, aussi est-ce la fleur de la démocratie socialiste de notre chrétienne et monarchique cité. A. Poinsel. »

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— La frégate le Mississipi, qui porte Kossuth et sa suite, est en rade à Marseille. Les réfugiés, fatigués de la traversée, ont obtenu l'autorisation de descendre à terre et de parcourir les rues de la ville. Hier, au moment où Kossuth s'est rembarqué, vers deux heures de l'après-midi, une foule de curieux s'est réunie sur la Canebière pour le voir passer, et des cris de Vive Kossuth! vivent les Hongrois! vive la République! se sont fait entendre.

Le soir, les autres Hongrois, qui n'avaient pas suivi Kossuth sur le navire américain, se sont rendus au café Bodoul, et aussitôt un rassemblement de quelques centaines de personnes s'est formé dans la rue Saint-Ferréol, et en un instant le café a été rempli. Des battements de mains ont salué la présence de ces étrangers. La police est venue mettre un terme à cette incommode ovation en faisant évacuer le café et en favorisant la retraite des réfugiés hongrois, qui se sont échappés par une porte de dégagement.

-Le roi de Naples continue à se venger en prince chrétien des calomnies anglaises et révolutionnaires. Les agitateurs obstinés de la Sicile, non contents de tout le sang versé dans une lutte fratricide, avaient de nouveau provoqué la sévérité des conseils de guerre et des cours spéciales de justice. Neuf sentences de mort avaient été prononcées par ces tribunaux. Les condamnés ont obtenu des commutations de peine par divers décrets royaux qui remontent au 17 août dernier, et qui viennent d'être publiés dans les feuilles siciliennes.

Par les mêmes décrets, deux autres Siciliens, les nommés Tamburello et Vito Circello, condamnés à dix-huit ans et à dix ans de fer, ont vu cette peine commuée en dix et six ans de bannissement.

Ainsi, il restera toujours vrai de dire que Ferdinand II n'a pas signé jusqu'à ce jour une seule condamnation à mort pour crime d'Etat.

- Le célèbre romancier américain John Fenimore Cooper est mort le dimanche 14 septembre à sa résidence de Coopers' Town. Il était âgé de 62 ans.

- C'est le jour de Saint-Michel qu'a lieu l'élection du lord-maire. Assemblée en grande cérémonie à Guildhall, la cour des aldermen avec les principaux officiers de la corporation ont élu pour l'année prochaine l'alderman Hunter. Un vote de félicitation a été adopté pour l'ancien lord-maire.

- Voici le curieux résultat de la réforme postale en Angleterre que fait connaître un livre plein d'intérêt et récemment publié sous ce titre : L'Angleterre comparée à la France:

• Depuis la réduction qui ne fait payer que deux pences (20 cent.) par once,

pourvu que l'on affranchisse, on a fait servir la poste à l'envoi de choses qui, antérieurement à cette mesure, n'eussent jamais pris cette voie. Par exemple, des serins, des coqs, des souris blanches, tout en vie, ont été mis à la poste, et leur port payé après pesage. On constate même dans le rapport officiel que, les souris étant adressées poste restante, elles ne furent réclamées qu'au bout d'un mois, et que le réclamant remboursa les frais de nourriture et de garde. L'envoi le plus fréquent est le gibier dans la saison.

« Il en est de même quant aux plum-puddings de la Christmas (époque de la Noël) et aux gâteaux de mariées. Quelquefois on met des banknotes nues à la poste, l'adresse étant au dos. Il y en a eu de jetées ainsi dans la boîte, qui étaient d'une valeur de 50 liv. st. (1,250 fr.). Les sangsues sont aussi un article assez commun. Une mère adresse à son fils en pension des confitures, et une paysanne envoie à son frère au service de la crême. Une fois un bocal de cerises se brisa dans le sac et fit une grande injure à un magnifique voile de point d'Angleterre qu'une lettre portait à la reine douairière. Les envois de homards, crabes et crevettes sont des attentions de familles et de l'amitié que la rapidité de la poste transmet sans frais à leur destination. Pour les légumes dans leur primeur, on ne manque pas non plus de recourir à ce transport accéléré. Mais je m'arrête ici en signalant l'envoi fait par la poste, à un naturaliste, d'une collection d'araignées vivantes et d'un petit serpent à moitié endormi. »

La tour qui existe dans l'intérieur des bâtiments du lycée Napoléon, autrefois collége Henri IV, est en ce moment l'objet de réparations assez importantes. Cette tour, dernier débris de l'antique église de l'abbaye de Sainte-Geneviève, est par sa base le monument le plus ancien de ce genre que l'on rencontre à Paris, après la tour quadrangulaire qui surmonte le portail principal de Saint-Germain-des-Prés. La tour de Sainte-Geneviève, qui jusqu'à la révolution servit de clocher à l'église abbatiale, est d'une hauteur médiocre, et appartient par sa construction à trois époques différentes.

La partie inférieure est du dixième ou onzième siècle, tandis que l'on reconnaît facilement le style de l'architecture gothique du treizième siècle dans les ogives des fenêtres percées au premier et au second étage de cet édifice.

Vers la fin du quinzième siècle, sous le règne de Charles VIII, le tonnerre étant tombé sur l'abbaye y causa de graves dommages et nécessita le rétablissement de la partie supérieure de la tour, dont la construction est si solide qu'elle n'a point été réparée depuis cette époque.

L'ancienne église de Sainte-Geneviève, élevée sous l'invocation de saint Pierre par Clovis et sainte Clotilde, subsista jusqu'en 857, qu'elle fut détruite par les Normands. Elle fut reconstruite et agrandie par l'abbé, vers la fin du douzième siècle. Devenue propriété nationale en 1791, cet édifice fut démoli bientôt après. La rue Clovis, dans sa partie comprise entre la place du Panthéon et le carrefour formé par les rues Descartes et Mouffetard, occupe tout l'emplacement de la nef de cette église. E. DE VALETTE, ch. hon.

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Le 5 p. 100, 92 10 à 92 95.- Le 3 p. 100, 36 15 à 56 00.- Actions de la Banque, 2,123 00. Obligations de la Ville, 0,000 00.- Nouvelles Obligations, 1,130 00.-5 p. 100 belge, 102 0/0.- Emprunt romain, 75 1/2.

L'un des Propriétaires-Gérants, CHARLES DE RIANCEY.

Paris, imp. BAILLY, DIVRY et Comp., place Sorbonne, 2.

L'AMI DE LA RELIGION.

Cuba.

QUELQUES RÉFLexions sur les derniers ÉVÉNEMENTS.

Le drame révolutionnaire qui vient de mettre en émoi la précieuse colonie espagnole, s'est terminé avec la mort par laquelle le principal coupable a expié son criminel attentat.

Chacune des péripéties de cette triste équipée a démontré que les masses n'étaient point dans la révolution ; les documents fournis par la polémique entamée depuis le commencement de la lutte ont établi, d'une part, la sollicitude de l'Espagne pour sa belle possession, et de l'autre, la situation prodigieusement florissante de l'île, situation qui ne laissait pas l'ombre d'un prétexte à des plaintes sérieuses contre la métropole.

Et pourtant, quelques obscurs pirates ont failli ruiner complétement cette prospérité et faire de cette île le pendant de Haïti, dont la révolution a transmis à Cuba le sceptre des Antilles qu'elle tient avec tant d'éclat.

Dans l'intérieur de l'ile, les envahisseurs n'ont trouvé de point d'appui que chez quelques jeunes gens enthousiastes, hallucinés par des chimères et de vagues aspirations d'indépendance. Les uns ont expié par la prison leurs rêves insensés, les autres, et c'est le plus grand nombre, se sont retirés aux Etats-Unis ou en Europe, à la recherche d'une liberté imaginaire. Ceux-ci, du moins, retourneront dans leur patrie, guéris et désillusionnés; nous les regardons volontiers comme les moins dangereux.

Mais ce qui nous préoccupe à cette heure, c'est le ferment de dissolution morale et politique qui se manifeste dans la jeunesse de l'ile; d'irrécusables symptômes en révèlent l'existence, nous ne croyons pas utile de prodiguer les arguments pour la démontrer, nous ne voulons qu'en rechercher les causes pour en indiquer ensuite le remède.

Deux fois, à un an d'intervalle, en 1850-51, nous avons visité Cuba et, dans l'intervalle, nous avons parcouru l'Amérique continentale du Sud, cette vaste et délicieuse région qui fut jadis le plus beau fleuron de la couronne de Charles V et qui renferme aujourd'hui les nouvelles sections hispano-américaines, ou républiques..... indépendantes.

L'étude de ces diverses contrées nous a démontré combien l'Espagne, dans ses conquêtes en Amérique, avait pris à cœur la propagation du christianisme et lui avait fait une part prédominante sur tous ses intérêts d'un autre ordre. L'histoire lui conservera le souvenir L'Ami de la Religion. Tome CLIV.

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