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des quartiers bâtis; ils étaient à une distance considérable de la ville.

En 1845 les Commissions d'hygiène urbaine commencèrent à signaler l'influence des parcs et des espaces libres, accessibles ou non au public. En 1852 le professeur James Thomson fit à Belfast une conférence qui eut pour résultat immédiat l'acquisition par la ville d'un parc. En même temps Birmingham entrait dans le mouvement, et, par des acquisitions et des dons successifs, créait 25 parcs, d'une superficie de 876 acres, et 36 places de jeux (532 acres), soit un acre par 625 habitants. En 1883, pour les cinquante plus grandes villes d'Angleterre on ne comptait qu'un acre pour 760 habitants; en 1903, un acre pour 750 habitants.Birmingham détenait donc le record, avec un acre pour 625 habitants en 1917,

Le << Town Planning Act » avait d'ailleurs beaucoup contribué à ce résultat. De nombreuses associations y ont contribué, notamment le << Trust for places of historical interest and natural beauty »,

La ville de Glasgow, par exemple, fit en 1906 l'acquisition dans les highlands du comté d'Argyll, de 14.740 acres, entre le Loch Goil et Loch Long, dont 4.000 étaient reboisables. En 1918, 500 acres étaient repeuplés en mélèze d'Europe et du Japon, épicéa, Sitka, Douglas, pins d'Ecosse, etc.

Le chapitre V étudie les plantations urbaines. Celles-ci, sous le climat d'Angleterre, sont moins nécessaires qu'en France, par exemple, en tant que productrices d'ombre. Le Dr Henry traite ici avec beaucoup de compétence la question, si délicate, des essences à employer, dans ces conditions si défavorables à la santé des arbres. Il estime que l'idéal est dans la voie de 60 pieds, avec 2 trottoirs de 15 pieds, dont 6, vers la chaussée, gazonnés et plantés d'arbres.

Dans le chapitre VI l'auteur étudie la question du boisement, des amas de scories, débris de charbon, etc., qui couvrent des espaces considérables aux environs des mines ou des villes manufacturières.

Rien que dans le « pays noir » de Staffordshire et du Worcestershire on n'en compte pas moins de 30.000 acres, dont 14.000 sont actuellement boisables.

Le « Midland reafforestation Association », fondée en 1903, a déjà obtenu des résultats concluants.

On emploie ordinairement des feuillus, mais, aussi, des mélèzes, Sitkas, épicéa et pin silvestre. Le semis à la volée a été partout abandonné et remplacé par des plantations. Ces reboisements constituent d'excellents thèmes de leçons de choses pour les enfants de l'école, qui,

très vite se sont intéressés aux reboisements et s'en sont faits les gardiens. Le Dr Henry, à ce propos, parle assez longuement de nos sociétés scolaires forestières.

Le chapitre VII traite du boisement des bassins de captation d'eau pour l'alimentation des villes. La question est surtout importante lorsqu'il s'agit de lacs naturels, ou de barrages-réservoirs. Le plus souvent la Compagnie des Eaux n'a que l'usage à l'eau et ne possède pas le fonds collecteur. Les lois réprimant la pollution des eaux sont inefficaces: il serait nécessaire que le fonds collecteur soit soumis à l'autorité du Service des eaux, et aménagé uniquement en vue des intérêts des consommateurs d'eau.

Mais, d'autre part, on ne peut laisser ce fonds improductif. Son utilisation comme pâturage à moutons n'est pas sans dangers. Aussi le boisement, au moins partie!, est-il tout indiqué et combiné, à partir d'une certaine altitude, avec le gazonnement. On réalise en même temps la diminution du ruissellement, une meilleure alimentation du réservoir, la filtration des eaux, la protection contre l'envasement. Aux Etats-Unis la ville Newark, par boisement et suppression des habitations, a vu en 15 ans les cas de typhoïde tomber de 130 à 28 par 100.000 habitants. Prochainement, d'ailleurs, l'Etat donnera son concours à ce genre d'entreprises, sous forme de subventions pour le boisement.

La surface des bassins de réception est évaluée à 900.000 acres pour le royaume britannique. Le lac Wyrnwy, créé de main d'homme pour alimenter Liverpool, a à lui seul 22.742 acres. On y poursuit la disparition des fermes et le boisement: en 1903, 600 acres étaient reboisés, 1.383 en 1918; on y avait établi des pépinières, des scieries. On estime qu'il y a encore 4.000 acres à planter.

D'autres villes, Leeds, Manchester, Birmingham (avec un bassin de plus de 45.000 acres) ont suivi cet exemple.

Les conditions dans lesquelles le boisement peut être effectué (ch. VIII) sont variables. On peut distinguer trois zones; la zone la plus basse, zone agricole, renferme en général peu de terrain à boiser. La zone moyenne, ou zone des pâturages de collines, est celle où il y a le plus à boiser, surtout dans les Landes à genêts et ulex Gallii. On y fera alterner les bois et les prés; on peut d'ailleurs introduire le bétail dans les peuplements résineux à partir de 20 ou 30 ans.

La zone supérieure est celle des moors, où aucune culture n'est possible, et en tous cas rémunératrice. C'est la région des chasses (grouses, cerfs). Le sol en est caractérisé par la présence d'une tourbe plus ou moins épaisse. Lorsque le sol en est suffisamment drainé, les moors

sont couverts de bruyères. Ce qui frappe, c'est l'altitude très basse à laquelle commence cette zone, parfois déjà à 700 pieds, parfois seulement à 1.500 ou 2.000, en majorité, de 1.000 à 1.500. Souvent ces terrains ne sont boisables qu'après assainissement. En Ecosse, cependant, beaucoup de moors à bruyères, relativement secs, sont boisables, et même boisés.

Souvent aussi c'est une question d'abri par les hauteurs avoisi

nantes.

Les essences à employer (chap. IX) sont en général des conifères. Outre le pin sylvestre, seul résineux indigène, on emploie les exotiques suivants, éprouvés depuis longtemps pin laricio de Corse, souvent supérieur au pin silvestre ; pin maritime, bois médiocre ;

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Sapin, trop

Pinus insignis, dans les parties les plus chaudes; négligé ; Abies grandis, qui égale et parfois surpasse le Douglas; -A. nobilis ;-Douglas, c'est l'essence qui avec le Thuya gigantea donne les meilleurs résultats; Epicéa ; Sitka, rivalisant avec le Douglas - Sapinette blanche, médiocre; - Mélèze d'Europe et du Japon, ce dernier à couvert plus épais; Mélèze occidental; Tsuga mertensiana, excellents résultats ; - Thuya gigantea, croissance extraordinairement rapide; Cyprès de Lawson; — Cyprès de Lambert.

Parmi les feuillus on emploie surtout le hêtre, qu'on mélange avec divers résineux, le frêne, le chêne, l'aune commun, l'aune blanc, les érables plane et sycomore, le charme, le châtaignier, l'orme, le bouleau, divers peupliers, le robinier, le noyer noir, etc.

L'ouvrage se termine enfin par de nombreuses monographies de périmètres d'adduction d'eau.

R. HICKEL.

CHRONIQUE FORESTIÈRE

Avis à nos camarades forestiers.

A l'occasion des deux Assemblées genérales de l'Association des Agents des Eaux et Forêts et de la Société de secours et prêts entre les Agents forestiers qui doivent se tenir, 18, rue de Bellechasse, le et le 5 février prochains, les Comités des deux Associations ont organisé le Banquet forestier traditionnel.

Ce banquet aura lieu, le 5 février, à 19 h. 30, à l'Hôtel Lutetia, 43, boulevard Raspail.

Les forestiers qui désirent y prendre part sont priés de se faire inscrire au plus tard le 1er février. M. Vantroys, Inspecteur, 78, rue de Varenne, Paris (7°), est chargé de recueillir les adhésions. La cotisation, fixée à 30 fr. tous frais compris, sera encaissée à l'entrée des salons de réunion.

Toutes facilités seront,comme les années précédentes,données par l'Administration pour permettre aux Agents en activité de se rendre à la réunion.

Décret concernant l'exercice du droit de transaction.

Le Président de la République française,

Sur le rapport du ministre de l'Agriculture,

Vu l'article 159 du Code forestier modifié par les lois du 18 juin 1859, du 26 juillet 1892 et du 31 décembre 1906;

Vu le décret du gouvernement de la Défense nationale en date du 7 septembre 1870 conférant à l'administration des Ponts et Chaussées le droit de transiger sur les délits de pêche dans tous les cours d'eau et le décret du 7 novembre 1896, attribuant à l'administration des forêts le service de la pêche dans les cours d'eau autres que les canaux et rivières canalisées ;

Le Conseil d'Etat entendu,

Décrète :

Art. 1er. Les transactions sur la poursuite de tous délits et contraventions constatés à la diligence de l'administration des Eaux et Forêts en matière forestière et de pêche fluviale deviennent définitives. 1° Par l'approbation des Conservateurs des Eaux et Forêts, lorsque

les condamnations encourues ou prononcées, y compris les réparations civiles, ne s'élèvent pas au-dessus de 3.000 francs;

2o Par l'approbation du directeur général des Eaux et Forêts lorsque les condamnations sont supérieures à 3.000 fr., sans dépasser 6.000 fr.; 3° Par l'approbation du ministre de l'Agriculture, lorsque les condamnations s'élèvent à une somme supérieure à 6.000 francs.

Art. 2. abrogés.

Les décrets du 22 décembre 1879 et du 20 mars 1897 sont

Art. 3. Le ministre de l'Agriculture est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel et inséré au Bulletin des lois.

Fait à Paris, le 22 décembre 1920.

A. MILLERAND.

Par le Président de la République :

Le ministre de l'Agriculture,

J.-H. RICARD.

Clôture de la chasse.

Un arrêté ministériel a fixé au dimanche 2 janvier la date de la clôture de la chasse à tir dans tous les départements, à l'exception de ceux d'Alsace et de Lorraine.

Le flottage maritime des bois coloniaux.

Notre confrère la Presse Coloniale croit savoir que sur l'initiative de M. le commandant Bertin, chef du service des bois coloniaux au ministère des Colonies, on va essayer de faire remorquer par des vapeurs de charge des radeaux de bois en grumes provenant de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique équatoriale.

Ce procédé, actuellement usité sur les côtes occidentales de l'Amérique du Nord, fait, paraît-il, merveille et aurait pour avantage de faire tomber, espère-t-on, de 300 à 30 fr. par tonne le taux des frets pour les bois en grumes.

Les cales des navires, délestées de ces chargements encombrants, pourront ainsi prendre en charge des bois débités; recevant plus de bois à des taux inférieurs, nous pourrons nous affranchir des fournisseurs américains ou scandinaves.

Les coupes de bois et le droit de 5 pour 100.

M. de Menton, député, ayant demandé au ministre des Finances des explications au sujet de la perception du droit de 5 pour cent sur le

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