mépris superbes ont beaucoup trop circonscrit les bornes de cette intelligence. Que l'homme soit sauvage ou policé, il a la même nature, les mêmes facultés primitives, la même tendance à les employer. Les mêmes notions doivent donc s'offrir à lui, seulement moins subtiles; les mêmes besoins, les mêmes désirs doivent le diriger dans ses conjectures: mais détourné par la lutte qu'il soutient contre un monde physique non encore dompté et contre un état moral dépourvu de garanties, il ne saurait persévérer dans une route uniforme. et régulière; et ses conjectures naissent et s'évaporent, comme les nuages dans les cieux que traverse l'aquilon rapide, ou comme les fantômes de nos rêves, quand notre raison. nous abandonne à notre imagination vagabonde. Cependant, aucune ne disparaît sans laisser de traces; des époques plus avancées les recueillent, les élaborent, leur donnent de la régularité et de la consistance. Il était donc de notre sujet de les décrire avec quelque exactitude; elles servent de base à nos recherches ultérieures. Nous verrons de quelle manière l'esprit humain travaille sur ces données, comment il les épure, lorsqu'il est livré à lui-même et indépendant de toute influence étrangère, comment alors les plus grossières s'effacent et les plus raisonnables se combinent et se coordonnent, et comment au contraire, lorsqu'il est réduit en servitude, les plus raisonnables se corrompent et se dénaturent, tandis que les plus grossières se conservent dans toute leur absurdité primitive. FIN DU PREMIER VOLUME. DES CHAPITRES DU PREMIER VOLUME. PREFACE..... Page LIVRE PREMIER. CHAPITRE Ier. Du sentiment religieux..... .... I 39 ... 64 voulons établir.. pourquoi plusieurs formes religieuses 84 95 CHAPITRE VI. De la manière dont on a jus- ... CHAPITRE VIII. Des questions qui seraient une partie nécessaire d'une histoire de la religion, et qui sont néanmoins étran- LIVRE DEUXIÈME. De la forme la plus grossière que les idées religieuses Chapitre II. De la forme que le sentiment re- ligieux revêt chez les Sauvages........ CHAPITRE III. Efforts du sentiment religieux CHAPITRE V. Des erreurs dans lesquelles sont tombés plusieurs écrivains, faute d'avoir remarqué la lutte du sentiment religieux FIN DE LA TABLE. |