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DE

PIÈCES OFFICIELLES

DESTINÉEs

A DÉTROMPER LES FRANÇOIS

SUR LES ÉVÉNEMENS QUI SE SONT PASSÉS DEPUI
QUELQUES ANNÉES.

PIÈCES

RELATIVES A LA CAMPAGNE DE 1814.

No 1.

Déclaration remise par les plénipotentiaires autrichien et russe au Landamman de la Suisse, le 20 décembre 1813, avant l'entrée des troupes alliées.

Les soussignés ont reçu, de leurs cours respectives, l'ordre de remettre à M. le Landamman de la Suisse la déclaration suivante :

Depuis des siècles, la Suisse avoit joui d'une indépendance, heureuse pour elle-même, utile à ses voisins, nécessaire au maintien de l'équilibre

TOME 11.

politique de l'Europe. Le fléau de la révolution françoise et la guerre qui depuis vingt ans minent le bien-être des états de l'Europe n'épargnèrent pas non plus la Suisse. Ebranlée dans son intérieur, affoiblie par des tentatives infructueuses pour résister à la violence d'un torrent déstrucreur, elle fut successivement dépouillée par la France, qui se disoit son amie, de tous les remparts qui protégeoient son indépendance. Enfin l'Empereur Napoléon, fonda sur les débris de la constitution fédérative de la Suisse, une souveraineté véritable et permanente, masquée sous un titre nouveau, mais incompatible avec l'indépendance de la confédération, avec cette antique liberté respectée par toutes les puissances de l'Europe, liberté qui a été le gage de l'amitié dans laquelle la Suisse a vécu, jusqu'au moment de son oppression, avec tous les autres états, et qui est la base de toute neutralité véritable. Les principes qui, dans la présente guerre, animent les souverains alliés sont connus. Tout peuple qui n'a pas perdu l'idée de son indépendance doit les reconnoître. Les souverains exigent qu'avec toute l'Europe la Suisse recouvre ce premier droit national, et, par le rétablissement de ses anciennes limites, le moyen de maintenir cette indépendance; mais ils ne peuvent recon

noître une neutralité qui, vu les rapports politiques de la Suisse, n'existe que de nom.

Les armées alliées, en entrant en Suisse, espèrent ne trouver que des amis. Leurs Majestés Impériales s'engagent formellement à ne poser les armes qu'après avoir assuré à la Suisse la restitution des pays que la France lui a enlevés. LL. MM. ne s'immisceront en rien dans le régime intérieur de la Suisse, mais elles ne peuvent pas non plus permettre qu'elle reste soumise à une influence étrangère. Elles reconnoîtront sa neutralité du jour où elle sera libre et, indépendante. Elles attendent du patriotisme d'une nation estimable que, fidèle aux principes qui dans les siècles passés ont fondé sa gloire, elle ne refusera pas son accession aux entreprises grandes et généreuses pour lesquelles tous les souverains et tous les peuples de l'Europe se sont réunis.

Les soussignés sont en même temps chargés de communiquer à S. E. M. le Landamman la proclamation et l'ordre du jour que le général en chef de la grande armée alliée publiera en entrant en Suisse (1). Ils se flattent que S. E. reconnoîtra

(1) Ces deux pièces ont paru dans les journaux françois.

aisément dans ces deux pièces les vrais sentimens de LL. MM. II. pour la Ligue helvétique, etc.

Signé le chevalier DE LEBZELTER.

le Comte DE CAPO-D'ISTRIA.

No II.

Ordre du jour du Prince de Schwarzenberg, daté du quartier-général de Lorrach, le 21 décembre 1813.

SOLDATS,

Nous allons entrer sur le territoire de la Suisse; c'est comme amis et comme libérateurs que nous paroissons dans ce pays. Votre conduite sera conforme à ces rapports. Prouvez aux bons Suisses que les guerriers de l'Autriche ne sont pas moins pénétrés des devoirs qu'imposent le passage par un pays ami et le ménagement de ses habitans, qu'ils ne possèdent les qualités qui, au jour des batailles, conduisent à la victoire et à la gloire.

Si les événemens de la guerre vous obligent à vous soumettre, dans une saison rigoureuse, à des marches pénibles et forcées, vous n'oublierez pas, soldats, qu'il s'agit de finir glorieusement ce que vous avez glorieusement commencé; que de plus grands obstacles et de plus grands dan

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