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opérations sur les derrières et le flanc gauche de l'ennemi.

Postscriptum. Les rapports du 27 février, qui dans ce moment arrivent de Bar-sur-Aube, annoncent que le Prince de Schwarzenberg, averti qne les manoeuvres des armées alliées avoient engagé l'ennemi à diviser ses forces et à se porter, avec une partie de ses troupes contre le feldmaréchal Blücher, avoit pris l'offensive et attaqué les corps des maréchaux Victor, Oudinot, et une partie de celui de Macdonald, qui étoient en ligne devant Bar-sur-Aube. L'ennemi fut rejeté dans la ville, et lorsqu'il voulut absolument s'y maintenir, cette ville fut prise d'assaut. Lors du départ du courrier on étoit encore occupé à poursuivre l'ennemi.

No XXIX.

Observations d'un témoin oculaire sur les événemens qui se sont passés dans les derniers jours antérieurs au 26 février (1).

LES armées du Prince de Schwarzenberg et

(1) Quoique ce No ne soit pas une pièce officielle, nous avons cependant cru devoir le publier, parce qu'il porte un caractère authentique.

et ces contre-marches. L'armée ne manque de rien elle est animée du meilleur esprit.

:

Notre perte, dans tous les combats qui ont eu lieu, est proportionnellement insignifiante. Dans aucun cas elle n'est plus grande que celle de l'ennemi, qui, en outre, a perdu un assez bon nombre d'hommes faits prisonniers.

On doit un de ces jours attendre des événemens de la plus haute importance.

No XXX.

Rapport officiel relatif au combat de Bar-sur-
Aube, du 27 février 1814.

Du quartier-général de Colombey, le 1er mars 1814.

LES corps réunis des maréchaux Oudinot, Victor et Macdonald, soutenus des divisions de cavalerie des généraux Michaud et Nansouty, tentèrent le 27 de nous déloger de notre position sur l'Aube, dont la défense avoit été confiée aux cinquième et sixième corps d'armée sous les ordres du général de cavalerie Comte de Wrede et du Comte de Wittgenstein.

L'ennemi, ayant reçu l'ordre positif d'emporter celte position, renouvela avec vigueur ses attaques. Il parvint à occuper Bar-sur-Aube; il s'étoit déjà emparé des hauteurs d'Arçonval et du bois

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de Lévigy, et tous ses efforts paroissoient tendre à gagner le sommet de la côte de Vernonfait qui étoit devenu le centre de notre position.

Dès que nos colonnes se furent formées et déployées, le commandant en chef, qui avoit été présent au commencement de l'affaire, ordonna une attaque générale sur tous les points occupés par l'ennemi. Les postes avancés du Comte de Wittgenstein s'étoient repliés sur les réserves confiées au commandement du Prince Gortschakoff, tandis que le général Pahlen, à la tête de sa cavalerie et soutenu par l'infanterie du Prince Eugène de Wurtemberg, tâchoit de prendre l'ennemi à dos sur les hauteurs d'Arentières et de Lévigny.

En même temps les réserves d'infanterie et une division de cuirassiers russes culbutèrent l'ennemi des hauteurs de Vernonfait, dont il s'étoit emparé.

La cavalerie ennemie chargea trois fois pour soutenir son infanterie qui avoit pris la fuite; mais l'artillerie russe, ayant pris position, tira avec le plus grand succès à mitraille, et rejeta cette cavalerie en désordre. De fortes masses ennemies occupoient encore les hauteurs d'Arçonval; le général Volkmann fit, de concert avec le colonel bavarois de Hertling, une marche de flanc parfaitement combinée, et enleva cette position.

Le Comte de Wrede fit ausstôt donner l'assaut à Bar-sur-Aube et s'en empara. Ceci décida la victoire, et l'ennemi s'enfuit en désordre vers Vandoeuvres, qui est déjà occupé par nos troupes.

Les cadavres de l'ennemi ont couvert le champ de bataille. Plus de huit cents prisonniers dont le nombre augmente d'heure en heure, et parmi lesquels se trouve le colonel Moncey, frère du maréchal, deux canons et plusieurs centaines d'armes de toute espèce, sont jusqu'à présent les trophees de cette brillaute journée. Soldats, of ficiors, généraux, tout a donné de nombreuses preuves de cette bravoure qui a déjà valu tant de gloire aux armées alliées. Le commandant en chef et le Comte de Wittgenstein ont été légèrement blessés.

Pendant que nous occupions ici les forces prin cipales de l'ennemi, le maréchal Blücher, suivant le plan arrêté avec lui, s'étoit avancé du côté de Sézanne, avoit culbuté jusqu'à Esternay tous les postes du maréchal Marmont et fait jeter un pont sur la Marne.

D'après la direction de cette marche, ils est impossible de ne pas s'attendre à de grands événemens du côté de cette armée.

No XXXI.

Bulletin officiel relatif au combat de la Ferté, du 28 février 1814.

Du quartier-général de Troyes, le 6 mars 1814.

LES cinquième et sixième corps d'armée ont poursuivi aujourd'hui sans relâche l'ennemi qui a dirigé sa retraite sur Nogent. Le gros de l'avantgarde du cinquième corps avoit déjà dépassé ce matin Trainel et pris de là, par Saint-Martin, le chemin de Nogent. C'est de ce côté que les forces ennemies qui nous étoient opposées s'étoient postées.

S. A. R. le Prince de Wurtemberg a poussé ses reconnoissances hier jusqu'à Sens, et n'a point rencontré l'ennemi. Il compte faire occuper aujourd'hui cette ville par de l'infauterie. Les habitans de Sens ont manifesté la joie la plus vive en revoyant nos troupes. Le corps sous les ordres de S. A. R. cantonne entre Villeneuve-l'Archevêque et Sens.

Pendant notre marche rétrograde, la plus grande partie des forces ennemies, suivant les mouvemens de notre grande armée, s'étoit avancée de Troyes jusqu'à Bar-sur-Aube; un corps sous les ordres du maréchal Macdonald avoit saisi ce

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