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XVII. Le présent traité sera ratifié, et les ratifications en seront échangées dans deux mois, ou plus tôt si faire se peut.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signé et y ont apposé le cachet de leurs

armes.

Fait à Chaumont, le 1er mars, l'an de grâce 17 février

mil huit cent quatorze.

Signé le Prince DE METTERNICH.

Le Comte DE NESSELRODE.

Nota. Les traités, signés le même jour avec Sa Majesté le Roi du royaume uni de la Grande Bretagne et de l'Irlande, et avec Sa Majesté le Roi de Prusse, sont littéralement conformes au traité ci-dessus. Le premier porte la signature du Lord Castlereagh, secrétaire d'état de S. M. Britannique pour les affaires étrangères, et le second celle de M. le Baron de Hardenberg, chancelier d'état de S. M. Prussienne.

No XXXIV.

Bulletin relatif à la prise de Troyes, le 3 mars 1814.

Du quartier-général de Vandœuvre, le 5 mars 1814. L'ENNEMI, ayant été repoussé le 3 de ce mois jusque devant Troyes avec une perte considé→

L'hetman Comte Platoff mande d'Arcis, le 3 au matin, qu'il comptoit marcher le même jour sur Sézanne, et qu'il avoit fait prendre å cinq cents chevaux le chemin de Montmirail. Il parcourt avec de forts partis de cavalerie légère le terrain entre la Marne et la Seine, tant pour entretenir la communication entre la grande armée et celle du nord, que pour observer les opérations de l'ennemi.

que, d'après

parvenus,

l'Em

Le Comte Platoff annonce aussi les renseignemens qui lui sont pereur Napoléon étoit arrivé le 28 à Arcis à deux heures après midi, qu'il en étoit reparti à quatre heures pour Sézanne, et avoit continué sa marche le jour suivant pour se rendre à la Ferté-sousJouarre.

No XXXV.

Bulletin russe relatif au même événement.

LE combat de Bar-sur-Aube, dans lequel le second et le septième corps, et une très-grande partie de la cavalerie de l'ennemi, ainsi que des troupes arrivées de l'armée d'Espagne, ont été anéantis, a eu pour résultat la reprise de l'offensive de la part de la grande armée des alliés. L'ennemi s'est retiré de Bar-sur-Aube en partie

par Spoy, en partie par la grande route de Bassancourt à Vandœuvre.

Le 2 mars, le Comte de Wrede prit la même route pour aller à Vandœuvre. L'avant-garde du sixième corps marcha aussi sur ce lieu en traversant Bassancourt, afin que, réunie à l'avantgarde du Comte de Wrede, elle pût chasser l'ennemi de Vandœuvre.

Le Comte de Wittgenstein marcha par Dienville sur Piney. Le sixième corps fit cette marche en partie pendant la nuit, par un chemin de traverse, que le général Gérard, qui avoit succédé au maréchal Victor dans le commandement du second corps d'armée françois, avoit, dans un rapport intercepté, représenté comme impraticable, ce qui lui suggéra la résolution de défendre le défilé de la Guillotière. L'avant-garde du sixième corps reçut ordre de s'éloigner de la grande route vers Laubressel, où étoit l'extrémité de l'aile gauche de l'armée ennemie, ce qui masqua la marche de ce corps par Piney.

Le 3 mars, le général Wrede avança par la route de Vandoeuvre, afin d'attaquer l'ennemi au pont de la Guillotière. Les troupes du Comte de Wittgenstein, qui avoient passé la nuit du 2 au 3 mars sur les hauteurs de Sacey, se mirent en mouvement. Le 3, le Comte de Pahlen prit à

droite du village de Bourenton, en envoyant ses Cosaques contre Pont-Hubert; le Prince Eugène de Wurtemberg à gauche de Bourenton, et Gortschakof s'avança vers les hauteurs de Laubressel. Le flanc gauche de ce général étoit couvert par les Houlans de Tschougoneff. L'ennemi avoit són aile droite à la Guillotière, sa gauche à Bornfaud sur la hauteur de Laubressel, position que le général Duhesme, dans une lettre au général Gérard interceptée à Tennelière, avoit assuré pouvoir défendre contre toute espèce d'attaque.

Aussitôt que le Comte de Wittgenstein eut pris position, les troupes se formèrent en colonnes; et, disposées en échelons, l'artillerie en avant, couverte par une ligne de tirailleurs, elles marchèrent à l'ennemi. Celui-ci voulut opposer de la résistance à notre aile gauche qui avoit gravi toutes les hauteurs de Laubressel; ses tirailleurs s'avancèrent avec beaucoup de hardiesse, et la cavalerie ennemie se fit voir à gauche du village; mais le Prince Eugène ayant débouché de Bourenton, l'ennemi, au lieu d'attaquer, fit des dispositions pour la retraite. Il abandonná à la hâte les hauteurs et le village de Laubressel, et chercha à gagner la route de Troyes. Le Comte de Wittgenstein donna ordre de le poursuivre, et fit avancer toutes les troupes.

La cavalerie ennemie, qui vouloit couvrir la retraite, fut culbutée à Tennelière par la cavalerie du Comte de Wittgenstein. Plusieurs canons et beaucoup de prisonniers tombèrent entre nos mains. L'approche de la nuit mit fin à la pour

suite.

Le 4 mars, l'ennemi occupoit encore les hauteurs de Saint-Parre, mais l'armée de Bavière et le corps de Wittgenstein s'étant avancés à droite et à gauche de ce village, il abandonna sa position après quelque résistance, et voulut s'établir à Troyes..

Le Prince Eugène de Wurtemberg fit, sans perte de temps avancer son infanterie et son artillerie sur la grande route, passa le premier pont, emporta le second, et se disposoit à enfoncer la porte de la ville à coups de canon, quand l'ennemi fit demander par un parlementaire un délai de cinq heures pour l'évacuer. Le Comte de Wrede accorda une demi-heure, ce qui fut accepté à l'instant. Les alliés entrèrent à deux heures après midi dans Troyes. Le Comte de Wittgenstein prit ensuite la route de Nogent, et le Prince Royal de Wurtemberg celle de Sens. Le général Wrede occupa la ville, et le lendemain 5 mars poursuivit l'ennemi sur la route de Nogent. Le corps françois qui venoit d'être

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