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défait se retira dans le plus grand désordre sur Nogent, où dans la nuit du 6 au 7 il passa la Seine et fit sauter le pont.

Le maréchal Blücher a passé la Marne le 2 mars, il a repoussé à Lisy un corps venu de Paris.

Napoléon a passé la Marne, le 4, à la Fertésous-Jouarre.

Le Comte Platoff est aujourd'hui 8 à la FertéGaucher; il tient le pays entre la Marne et la Seine, et entretient la communication entre le Comte de Wittgenstein et le maréchal Blücher; le Comte de Wrede marche sur Bray, et S. A. R. le Prince Royal de Wurtemberg sur Montereau.

No XXXVI.

Rapport officiel sur l'affaire de Courtray du 7 mars 1814.

DANS les premiers jours de mars, le général de division Maison avoit réuni toutes ses troupes disponibles pour entrer dans le Brabant. Son plan étoit de se mettre en communication avec la gar nison d'Anvers, pour pousser avec elle vers Bruxelles. Dans cette intention il оссира Menin et Courtray avec des forces supérieures, et marcha le 5 avec sept mille hommes et trente canons,

sur Audenarde, où se trouvoit le colonel prussien Hobe avec environ deux mille Prussiens et Saxons. Le général Maison se mit en tête de ses troupes, et marcha sur la ville au pas de charge et en colonne serrée; mais, après avoir bombardé toute la nuit cette ville malheureuse, un feu de mitraille bien dirigé le força à renoncer à son projet. S. A. S. le Duc régnant de Saxe-Weimar, général en chef de l'armée du Brabant, résolut de faire le 7 une attaque générale pour délivrer Courtray.

Le corps commandé par le général prussien de Borstel marcha de Tournay sur Courtray. Les avant-postes françois, défendus par des abattis furent chassés à la baïonnette, et à la nuit tombante le village de Boleghem, avec les hauteurs de Courtray, étoient en notre pouvoir. Pendant ce combat, le colonel saxon de Ziegler, avec un détachement composé de Prussiens et de Saxons, s'étoit transporté au village de Snevelgen, que l'ennemi occupoit avec des forces trois fois supérieures et avec six canons: sans égard pour la supériorité de l'ennemi, ces braves se jetèrent la baïonnette en avant sur le village, et forcèrent l'ennemi à une fuite précipitée.

La journée du lendemain étoit destinée à une attaque générale; mais l'ennemi, découragé par

TOME II.

I I

la perte qu'il avoit éprouvée, quitta pendant la nuit l'importante position de Courtray, et le lendemain celle de Menin.

Le 8, S. A. S. le Duc de Saxe-Weimar et le général de Borstel firent leur entrée à Courtray, dont les habitans les reçurent avec des acclamations.

La perte de l'ennemi dans les différentes affaires peut se monter à deux mille hommes au moins, parmi lesquels se trouvent divers officiers supérieurs.

En même temps le général Carnot, à la tête de quatre mille hommes, avoit fait une sortie d'Anvers et pris Saint-Nicolas; mais quand il apprit que la manoeuvre du général Maison pour le joindre avoit échoué, il se contenta de faire ravager les environs et rentra dans Anvers.

No XXXVII.

Rapports officiels sur la prise de La Fère le 26 février, sur celle de Soissons le 3 mars; sur la bataille de Craone le 7 mars, et sur celle de de Laon le 9 mars 1814 (1).

I.

Lettre du feld-maréchal Blücher, adressée à S. M. le Roi de Prusse, en date de Laon, le 11 mars 1814.

J'AI le bonheur de pouvoir annoncer à V. M. une victoire remportée par les 'corps d'York et de Kleist, et que je compte parmi les plus beaux faits d'armes de cette guerre, principalement parce qu'elle ne nous a presque pas coûté de sang.

A l'entrée de la nuit l'ennemi fut attaqué sur toute sa ligne et tellement culbuté, qu'il ne put plus prendre pied. Quarante-cinq canons avec leurs chariots de munitions, et, jusqu'à présent, environ deux mille prisonniers, sont les résultats

(1) Nous donnons les six pièces suivantes dans l'ordre dans lequel elles ont été officiellement publiées; mais nos lecteurs feront bien de commencer la lecture par le no 6, et de passer ensuite au no 1 et aux suivans.

de cette journée. L'ennemi a abandonné le champ de bataille dans la déroute la plus complète.

J'attends le rapport des généraux d'York et de Kleist pour mettre sous les yeux de V.M. les détails de cette victoire.

La copie ci-jointe fait connoître la marche des opérations depuis le 4 mars.

Au quartier-général de Laon, le 11 mars 1814.

2.

Signé DE BLUcher.

Rapport du feld-maréchal Blücher, adressé au Prince de Schwarzenberg, en date du 10 mars 1814.

IMMÉDIATEMENT après le départ de mon dernier rapport du 3, daté de Soissons, l'ennemi, en s'emparant de Reims, coupa mes communications avec le général Comte de Saint-Priest et avee l'armée de V. E.

Le 5 je me maintins à Soissons avec les neuvième et dixième corps russes, et nommai le lieutenant-général Rudtchewitsch gouverneur cette place. L'armée bivouaqua derrière l'Aisne.

de

Le 6, l'ennemi attaqua Soissons avec une artillerie nombreuse et tenta de nous enlever les faubourgs. La bravoure des troupes et les bonnes

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