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de l'étranger, ou celui qu'il convient à ses vues

propager.

hostiles de Vous serez fidèles à vos sermens. Vous écouterez la voix d'une Princesse qui fut remise à votre foi, qui fait toute sa gloire d'être françoise, d'être associée aux destinées du souverain que vous avez librement choisi.

Mon fils étoit moins sûr de vos cœurs aux temps de nos prospérités.

Ses droits et sa personne sont sous votre sauvegarde.

Blois, 3 avril 1814.

MARIE-LOUISE.

Par l'Impératrice-Régente:

Le ministre de l'Intérieur, faisant fonction de secrétaire de la régence,

MONTALIVET.

No LI.

Dernier bulletin officiel de l'armée de Silésie, daté de Paris le 4 avril 1814.

APRÈS la bataille de Laon l'armée eut besoin d'un peu de repos. Les troupes poursuivirent l'ennemi jusqu'à l'Aisne.

Le 12 mars, le lieutenant-général Comte de Saint-Priest attaqua Rheims, prit neuf canons et fit mille prisonniers. Le 13, l'ennemi dirigea sur ce point des forces supérieures. Le lieutenant-général Saint-Priest accepta la bataille, mais il fut obligé de céder à la supériorité de l'ennemi, après avoir éprouvé une perte de deux mille hommes et de onze canons. Lui-même fut grièvement blessé: Une partie de son corps se retira sur Châlons, une autre par Béry-au Bac pour se réunir à l'armée de Silésie. Le 18 mars, l'armée marcha sur l'Aisne. Le général Tchernitcheff tourna l'ennemi, et, après une affaire de cavalerie où celle de l'ennemi fut culbutée, il le força à quitter l'Aisne.

Le 19, les corps d'York et de Kleist avancèrent jusqu'à Fisme. Le général Winzingerode se mit en possession de Rheims. Le corps de Sacken poussa à Vally, celui de Bulow sur

Soissons. Le 20, le

corps de Sacken marcha sur Braine. Le 21, ceux d'York et de Kleist poursuivirent les maréchaux Marmont et Mortier à Culchy. Le corps de Bulow bloqua Soissons.

Le 22 mars,

les corps d'York et de Kleist continuèrnt leur poursuite sur Château-Thierry. Le 25, ceux de Langeron, Sacken et Winzingerode se concentrèrent près de Rheims. Celui de Bulow continua le blocus de Soissons. Le général Winzingerode, avec huit mille chevaux, avança par Épernay et Vatry, en partie pour empêcher la jonction des maréchaux Marmont et Mortier avec l'Empereur Napoléon, en partie pour tomber sur les derrières de celui-ci.

L'on apprit, par les papiers d'un courrier intercepté, que Napoléon n'ayant pas réussi à percer à Arcis, marchoit de l'Aube sur Saint-Dizier. Le 24 mars, les corps de Langeron, Sacken et Winzingerode marchèrent à Châlons, ceux d'York et de Kleist rétablirent près de ChâteauThierry le pont sur la Marne.

La grande armée, après avoir battu, les 20 et 21 mars, auprès d'Arcis, l'armée de Napoléon, continua à la poursuivre, et atteignit, le 24 mars, Vitry. Les maréchaux Marmont et Mortier qui, les 21 et 22, avoient passé la Marne à Château

Thierry, et qui ignoroient les événemens de la veille, s'avancèrent le 24 jusqu'à Sondoi SainteCroix, dans le dessein de se réunir à l'armée de Napoléon. Voici l'ordre que donna alors le Prince de Schwarzenberg.

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« Le général Winzingerode poursuivra Napoléon vers Saint-Dizier. La grande armée et « celle de Silésie marcheront à Meaux, où elles « se réuniront le 28 mars, pour de là se porter à « Paris. La grande armée prendra par Sézanne « et Coulommiers, celle de Silésie par Montmirail « et la Ferté-sous-Jouarre. >>

Le 25 mars, la grande armée rencontra les maréchaux Marmont et Mortier, et les attaqua sur la grande route de Vitry à Sézanne.

L'armée combinée de Silésie avança de Chalons à Étoges. Pendant ce mouvement elle découvrit une division ennemie de cinq à six mille hommes qui marchoit de Bergères à Vatry. La cavalerie du corps du Comte de Langeron, commandée par le lieutenant-général de Korff, marcha en avant, et arrêta, par une canonnade, la colonne qui escortoit un convoi de munitions et de pain. A cette occasion un bataillon d'infanterie fut fait prisonnier, et l'on s'empara du convoi.

La cavalerie du corps de Sacken gagna du temps pour tourner par Pierre-Morin l'ennemi qui commençoit à se retirer vers Fère-Champe noise; elle le cerna entièrement. C'étoit la division ennemie de Pactod, ayant quinze pièces de canon: elle marchoit en colonnes serrées et faisoit un bon usage de son artillerie. Peu de pièces de notre artillerie à cheval avoient pu suivre le général Korff, et il étoit impossible d'y faire avancer l'infanterie. Cependant la grande armée avoit pris Fère Champenoise et garni d'artillerie les hauteurs qui sont près de cette ville; cette artillerie fit sur l'ennemi un feu si efficace qu'il se retourna et marcha vers le marais de Saint-Gond. Sur la plaine qui y conduit il fut vivement canonné et entouré par la cavalerie; il y eut plusieurs attaques par lesquelles les petites masses et l'artillerie furent successivement prises. Une grande masse d'infanterie avoit presque atteint le marais de Saint-Gond, mais une attaque de cavalerie la hacha ou la prit, de manière qu'il n'en échappa pas un seul homme. LL. MM. l'Empereur de Russie et le Roi de Prusse assistèrent à cette attaque. Dans cette journée l'armée de Silésie fit prisonniers le général de division Pactod, deux généraux de division et environ quatre mille soldats et officiers; elle prit quinze cañons et une

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