Page images
PDF
EPUB

voit l'ennemi à une grande distance marcher de Lutzen vers Leipzig, ou plutôt on le présumoit d'après la poussière qui s'élevoit; mais il étoit vraisemblable que dans ce moment l'ennemi revenoit déjà. On voyoit que les villages de GrossGorschen, Klein-Gorschen, Rehno et Kaïa, qui très-rapprochés entre eux forment un trapèze, étoient occupés par t occupés par l'ennemi; mais on pensoit que c'étoit par un foible avant-poste, et qu'il n'y avoit pas grande résistance à craindre dans ces villages.

་་"།

Voici quel étoit notre plan. Nous voulons faire occuper ces villages par une avant-garde; alors, tournant le front de l'ennemi qu'on apercevoit dans les environs de Lutzen, parallèlement à la route de Weissenfels, on vouloit avancer de manière que les principales forces fussent dirigées contre son aile droite, et qu'on n'entreprit rien contre la gauche; en concentrant ainsi ses forces, on vouloit, s'il étoit possible, enfoncer l'aile droite, et éloigner ainsi l'armée ennemie de la route qui conduit à la Saale; alors la masse nombreuse de notre cavalerie devoit tourner l'aile droite de l'ennemi, et, s'il étoit possible, faire attaque décisive sur les derrières de son

armée.

L'armée du général Blücher formoit la première ligne; celle qui auparavant avoit été commandée

[ocr errors]

par le Comte de Wittgenstein, la seconde; le corps
du général Winzingerode, les gardes russes et les en
grenadiers russes formoient la réserve; les réserves Go
des cavaleries russe et prussienne étoient réunies.

Ce fut dans cet ordre qu'après une heure de
repos l'armée avanca vers une heure et demie.

La brigade du colonel Klüx eut l'ordre d'attaquer le premier village, savoir Gross-Gorschen. A une distance de huit cents pas on plaça trois à quatre batteries qui firent un feu suivi sur ce village: les bataillons françois, qui étoient postés dans le village, soutinrent ce feu admirablement bien. Le feu d'artillerie ayant duré quelque temps, la brigade se mit en marche. Quoique le village renfermât beaucoup plus de troupes qu'on n'avoit vu, l'attaque se fit cependant avec une telle impétuosité, que l'ennemi en fut sur-le-champ délogé. Cependant la fusillade ne cessa que peu de temps dans le village; l'ennemi revint bientôt et attaqua de nouveau nos troupes; on se battit vivement, sans que les nôtres fissent un pas en arrière. L'ennemi commença à faire approcher plus de forces; en conséquence on fit avancer, à la droite du village, une seconde brigade prussienne, celle de Ziethen, Elle donna la supériorité aux nôtres; et quoique l'infanterie ennemie se battît avec courage, cependant on avança encore, et l'on chassa

[ocr errors]

;

m

p

id

S

l'ennemi des villages de Rhano et de KleinGorschen, qui sont situés à la droite et à la gauche de Gross-Gorschen à une portée de canon. Cette fusillade se prolongea avec une extrême fureur pendant plusieurs heures, et les troupes étoient placées si près les unes des autres, que des deux côtés il y eut une quantité incroyable de morts et de blessés.

On fit premièrement avancer l'artilleric; de petites divisions de cavalerie composées d'un ou de deux escadrons, qui formoient la seconde ligne des brigades prussiennes, épioient les occasions favorables pour donner; l'ennemi, de son côté, fit aussi avancer de l'artillerie et quelques escadrons de cavalerie; en un mot, sur ce terrain de mille à mille cinq cents pas, coupé de villages, de prairies et de fossés, on se battit de près avec toutes les armes.

[ocr errors]

Le nombre des Prussiens qui, sur ce point avoient pris part au combat, pouvoit être estimé à quatorze ou quinze mille hommes. L'ennemi qui dans ce moment étoit l'agresseur, parce qu'il vouloit nous chasser des villages, se renforça de temps en temps, et acquit finalement une telle supériorité, que nos bataillons, qui avoient beaucoup souffert, se retirèrent de Klein-Gorschen. Une nouvelle exhortation adressée aux troupes

1

[ocr errors][ocr errors]

marges de cavalerie exéTeverent cet avantage à l'en

GLAS TITI TUt se convaincre què

[ocr errors]

Hot pas la nôtre, car,

nombre, elle lâcha pied
uverent en désordre.
Ate des Prussiens, que

A "Tile Tour in coup décisif
June - Klage, Kaia, mais que

fortes pour s'y main-
me de reserve qui se
nadiers. Ces braves

rent critique; l'ennemi wuveaux bataillons coma voit changé nos Leeurs. Les gardes tians un ordre

ent l'assaut Klein

Bee Halalati situé à sa

[ocr errors]

us an instant l'ennemi

Tela proie des flammes,

zux purus ne Toccupa.

mene pius brillant de la bataille.

[ocr errors]

figu

six heures : par suite d'un erate om n auroit peine à se naveil gagné une bonne demiCoste conquête sanglante nous

61

F

m

S

[ocr errors]

auroit sans doute assuré une victoire brillante, si d'autres circonstances ne s'y étoient opposées,

Voici quelle tournure avoit prise dans ce moment la bataille dont nous venons de décrire la scène la plus importante. La résistance opiniâtre et inattendue que 'ennemi avoit faite dans le premier village, et le grand nombre de troupes qu'il amena dans l'espace compris entre les quatre villages, nous convainquirent bientôt qu'on avoit rencontré là une portion considérable de son armée. On ne pouvoit pas laisser l'affaire indécise sur ce point, parce que l'ennemi auroit bientêt pris l'offensive, si on lui eût laissé reprendre ha leine. Il falloit donc achever, s'il étoit possible; et comme de cette manière toute l'infanterie de Blücher et une partie de la cavalerie, c'est-à-dire toute notre première ligne prit part à la bátaille en ce lieu, il fallut renoncer à l'idée de diriger notre principale force sur l'aile droite de l'ennemi. En conséquence la seconde ligne formée par le général York avec huit mille hommés, et par le général Berg avec cinq mille, reçut l'ordre de por: ter du secours au général Blücher.

[ocr errors]

Pour occuper l'aile droite de l'ennemi, et potur ne pas laisser échapper le moment où un mouvement de sa première ligne, dont la droite s'ap

« PreviousContinue »