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environ deux mille cinq cents chevaux, marcha vers Saint-Aubin, dirigea le feu d'une batterie sur la cavalerie du général Wasiltchikoff, mais se retira lorsqu'il vit qu'on ne lui cédoit pas de

terrain.

nemis, surtout les Cosaques, sont au-dessus de tout ce que l'on peut dire.

Le 28, l'Empereur se porta sur Montiérender.

Le 29, à huit heures du matin, le général Grouchy, qui commande la cavalerie, fit prévenir que le général Milhaud, avec le cinquième corps de cavalerie, étoit en présence, entre Maizières et Brienne, de l'armée ennemie, commandée 'par le général Blücher, et qu'on évaluoit à quarante mille, Russes et Prussiens, les Russes commandés par le général Sacken. A quatre heures, la petite ville de Brienne fut attaquée. Le général Lefebvre des Nouettes, commandant une division de cavalerie de la garde, et les généraux Grouchy et Milhaud, exécutèrent plusieurs belles charges sur la droite de la route, et s'emparèrent de la hauteur de Perthe. Le Prince de la Moskwa se mit à la tête de six bataillons en colonne serrée, et se porta sur la ville par le chemin de Maizières. Le général Château, chef d'état-major du Duc de Bellune, à la tête de deux bataillons, tourna par la droite, et s'introduisit dans le château de Brienne par le parc. Dans ce moment, l'Empereur dirigea une colonne sur la route de Bar-sur-Aube, qui paroissoit être la retraite de l'ennemi; l'attaque fut vive et la résistance opiniâtre. L'ennemi ne s'attendoit pas à une attaque aussi brusque,

Le 23, le lieutenant-général Prince Tcherbatoff attaqua la ville de Ligny et la prit d'assaut. Nous perdimes dans cette affaire environ deux cents hommes tués et blessés, et l'ennemi se retira à Saint-Dizier.

et n'avoit eu que le temps de faire revenir ses parcs du pont de Lesmont, où il comptoit passer l'Aube, pour marcher en avant. Cette contre-marche l'avoit fort encombré.

La nuit ne mit pas fin au combat. La division Decouz, de la jeune garde, et une brigade de la division Meusnier, furent engagées. La grande quantité des forces de l'ennemi, et la belle situation de Brienne, lui donnoient bien des avantages; mais la prise du château qu'il avoit négligé de garder en force les lui fit perdre. Vers huit heures, voyant qu'il ne pouvoit plus se maintenir, il mit le feu à la ville, et l'incendie se propagea avec rapidité, toutes les maisons étant de bois. Profitant de cet événement, il chercha à reprendre le château que le brave chef de bataillon du cinquante-sixième, dé-' fendit avec intrépidité. Il joncha de morts toutes les approches du château, et spécialement les escaliers du côté du parc, Ce dernier échec décida la retraite de l'ennemi, que favorisoit l'incendie de la ville.

2.

Le 30, à onze heures du matin, le général Grouchy et le Duc de Bellune le poursuivirent jusqu'au-delà du village de la Rothière, où ils prirent position.

La journée du 31 fut employée, par nous à réparer le pont de Lesmont-sur-Aube, l'Empereur voulant se porter.

Joinville. On avoit prévu ce cas. Le corps du Prince Royal de Würtemberg étoit placé entre Brienne et Bar-sur-Aube, celui de Giulay près de Bar-sur-Aube. La grande armée se mit en mouvement de Chaumont vers la même ville. Le corps du Comte de Wittgenstein pouvoit arriver près de Joinville le 29 janvier; celui de Kleist devoit passer la Marne près de Saint-Mihiel le 2 février pour soutenir le général d'York.

Le Duc de Raguse, qui étoit en position sur le pont de Rosnay, fut attaqué par un corps autrichien qui avoit passé derrière les bois. Il le repoussa, fit trois cents prisonniers, et chassa l'ennemi au-delà de la petite riviere de Veire.

Le 3, à midi, l'Empereur est entré dans Troyes. Nous avons perdu au combat de Brienne le brave général Barte. Le général Lefebvre des Nouettes a été blessé d'un coup de baïonnette. Le général Forestier a été grièvement blessé. Notre perte dans ces deux journées peut s'évaluer de deux à trois mille hommes tués ou blessés. Celle de l'ennemi est au moins du double.

- Une division tirée du corps d'armée ennemie qui ob-
serve Metz, Thionville et Luxembourg, et forte de douze
bataillons, s'est portée sur Vitry. L'ennemi a voulu en-
trer dans cette ville, que le général Montmarie et les
habitans ont défendue. Il a jeté en vain des obus pour
intimider les habitans ; il a été.
;;
reçu à coups de canon,
et repoussé à une lieue et demie. Le Duc de Tarente ar-

rivoit à Châlons, et marchoit sur cette division.

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le corps

par

Dans ces conjonctures, le feld-maréchal Blücher fit revenir, le 28, le lieutenant-général Lanskoi Doulevent à Soulanie, concentra près de Brienne de Sacken et une partie de celui de Lan-. commandé par le général Alsufieff, poussa des corps de cavalerie jusqu'à Arcis et Troyes, que l'infanterie de l'ennemi occupoit, et attendit les mouvemens ultérieurs de l'ennemi.

geron,

Celui-ci se posta le 28 à Vassy et Montiérender, d'où le 29 il poussa sur Brienne. On ne pouvoit pas encore deviner ses intentions. Le feld-maréchal fit concentrer près de Brienne ses forces disponibles et avertit de ce qui se passoit le Prince Royal de Wurtemberg, qui se ménageoit une position à Maisons. L'avant-garde du corps de Wittgenstein, sous les ordres du général Comte de Pahlen, se réunit à l'armée de Silésie. Vers midi on amena un lieutenant-colonel françois qu'on avoit pris entre Vitry et Arcis. Il étoit porteur de dépêches fort importantes, par lesquelles on annonçoit que l'Empereur Napoléon étoit arrivé à l'armée et s'étoit décidé à continuer l'offensive par Saint-Dizier. Un ordre adressé au maréchal Mortier lui enjoignoit de quitter Troyes et l'Aube pour se rapprocher de l'aile droite de l'armée.

Ces nouvelles faisoient voir que l'ennemi vouloit

la bataille, et comme il avoit réuni toute son armée, le feld-maréchal résolut de se rapprocher de la grande armée, puisqu'elle pouvoit arriver à Bar-sur-Aube avant le 1er février, et qu'entre cette ville et Brienne, Trannes offroit une forte position qui se trouvoit en communication avec celle de Maisons.

Au moment où l'ordre du départ alloit être donné, l'ennemi avança vers Brienne en fortes colonnes. Il étoit trois heures après midi. Le feldmaréchal se décida à accepter le combat.

Combat de Brienne, du 29 janvier.

BRIENNE-LE-CHATEAU est un endroit tout-àfait ouvert, ne renfermant que des maisons de bois et n'ayant pas de murs. Il est situé au pied d'un coteau sur lequel le château est placé, et qui se prolonge vers Lesmont. De Brienne à Montiérender, ei de l'autre côté jusqu'à Trannes, y a de grandes plaines.

il

Le matin, le général Comte de Pahlen avoit couvert, avec environ deux mille chevaux, la marche du corps de Sacken de Lesmont à Brienne, et observa le développement des forces ennemies. La ville de Brienne étoit occupée par le corps d'Alsufieff; derrière lui étoit placé en

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